La religieuse de Diderot? J'ai adoré ce bouquin
Un qui m'a marqué aussi, que j'ai lu pour ma scolarité, c'était
Les Hauts de Hurlevent de Emilie Brontë. J'ai adoré!
Dans les "classique" j'aime beaucoup Emile Zola et ses Rougon Macquart. J'ai particulièrement aimé
la bête humaine, trop peu connue à mon goût,
l'assomoir...
Qu'est-ce que j'ai bien aimé d'autre à l'école

? Ah bah, le classique
Un long dimanche de fiançailles,
L'étranger de Camus,
les misérables et
les contemplations de Hugo...
Hors scolaire, toute la série des "Malaussène" de Pennac, et
Kamo quand j'étais plus jeune.
Mon livre de chevet adoré est
1984 de George Orwell
J'aime aussi beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt! Mes coups de cœur dans sa bibliographie sont:
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Oscar et la dame rose qui est super émouvant
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Lorsque j'étais une oeuvre d'art Absolument génial! Je l'ai lu deux fois dont la première fois en une nuit!
Et mon chouchou:
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La part de l'autre

Un livre qui m'a retourné. Et qui pose les bonnes questions!
Il suffit parfois d'un rien, d'un chouïa, d'une relation causale infime pour que tel phénomène, inattendu, surgisse tandis qu'on ne l'attendait point. Inversement, pour que telle situation se profile alors qu'elle n'était aucunement escomptée. Ainsi en est-il du 08 octobre 1908 selon Éric-Emmanuel Schmitt : recalé ce jour-là par d'intransigeants censeurs de l'École des Beaux-Arts de Vienne, le candidat Adolf Hitler va s'acheminer vers une existence pétrie de ressentiment, de refus de compassion mâtiné d'une folle soif du pouvoir. Chacun en connaît les conséquences historiques : la Seconde Guerre mondiale, le nazisme, les camps de concentration, le génocide, deux bombes atomiques, cinquante cinq millions de morts… Mais que se serait-il passé, qu'aurait-il donc pu advenir, si au contraire Hitler avait été reçu aux Beaux-Arts comme apprenti peintre méritant ? À partir de cette question, de cette infime infinie possibilité, bascule l'Histoire dans son entier. S'ouvrent le doute, l'espoir, l'incertitude. L'imaginaire surtout, en la matière de cet étonnant roman où, fidèle à ses habitudes, l'auteur parvient – sur une idée plutôt convenue – à filer une trame aussi haletante que vertigineuse. Alternées tour à tour, défilent en effet sous nos yeux deux vies que tout oppose, en fonction de causes initiales radicalement opposées.
Le livre est un peu dérangeant aussi. Il nous rappelle qu'avant d'avoir provoqué la mort de plus de 50 millions de personne, Adolf Hitler était un gamin qui avait eu une vie difficile et qui rêvait d'être un artiste... Beaucoup de gens ont été dérangé par ce bouquin, y compris des proches de l'auteur. Mais un livre qui dérange est souvent un bon livre
Schmitt nous oblige à reconnaître qu'Hitler était un homme et à nous confronter à une pensée que nous n'aimons pas reconnaître:
Et si, moi aussi, je pouvais être cet "autre"?
http://www.babelio.com/livres/Schmitt-La-Part-de-lautre/4659
Citation :
" L'erreur que l'on commet avec Hitler vient de ce qu'on le prend pour un individu exceptionnel, un monstre hors norme, un barbare sans équivalent. Or c'est un être banal. Banal comme le mal. Banal comme toi et moi. Ce pourrait être toi, ce pourrait être moi. Qui sait d'ailleurs si, demain, ce ne sera pas toi ou moi? Qui peut se croire définitivement à l'abri? A l'abri d'un raisonnement faux, du simplisme, de l'entêtement ou du mal infligé au nom de ce qu'on croit le bien? [...] Tel est le piège définitif des bonnes intentions. Bien sûr, Hitler s'est conduit comme un salaud et a autorisé des millions de gens à se comporter en salauds, bien sûr, il demeure un criminel impardonnable, bien sûr je le hais, je le vomis, je l'exècre, mais je ne peux pas l'expulser de l'humanité. Si c'est un homme, c'est mon prochain, pas mon lointain. "p477 - 478
"Hitler est à la fois à l'extérieur et à l'intérieur de moi. A l'extérieur dans un passé accompli, dont il ne reste que des cendres et des témoignages. A l'intérieur, car c'est un homme, un de mes possibles, et je dois pouvoir l'appréhender."p479
" Réduire Hitler à sa scélératesse, c'est réduire un homme à l'une de ses dimensions. C'est lui faire le procès qu'il fit lui même aux Juifs. Noircir l'autre pour se blanchir: la pensée même d'Hitler. Et la pensée des gens qui parlent d'Hitler. Blanchir l'humanité en en excluant Hitler. Comme si l'humanité n'était pas spécifiquement humaine. "p500
" Décidément, plus j'avance, plus je découvre que tous les discours sont mus par cette même invisible idée: Hitler est l'autre.
Mon livre sera un piège tendu à cette idée. En montrant qu'Hitler aurait pu devenir autre qu'il ne fut, je ferai sentir à chaque lecteur qu'il pourrait devenir Hitler." p482
Pardon, je n'arrive pas à m'arrêter