Bon, on va essayer de faire simple
La WAHO est l'organisation mondiale du cheval arabe, (world arabia horse organisation), c'est elle qui gère depuis bien longtemps les différents stud-books du cheval arabe de part le monde.
Jusque dans les années 70, on parlait de chevaux de pur-sang arabe, seulement des recherches ont été menées par quelques personnes, notamment en Allemagne, et particulièrement sur les lignées d'Europe de l'Est (Russie et Pologne en particulier). Suite à ces recherches, il s'est avéré que suite aux guerres du 19eme et 20eme siècle, et à la dispersion des troupeaux des grands haras d'Etat, qui n'élevaient pas que du pur-sang arabe, a été incorporé du sang anglo, shagya, du cheval local, du turkmène, dans les pédigrées des chevaux arabes. En fait quand les chevaux ont été récupérés, les pédigrées des poulains ont un peu été inventés, pas moyen de savoir qui était le père, et en fonction du type du poulain, il a été inscrit dans tel ou tel registre de race.
Au dernières nouvelles, les derniers chevaux issus de sang remontant en droite ligne et par toutes les branches au désert, cad au berceau de race (péninsule arabique, élevage tribal bédouin) a disparu dans ces pays vers les années 50.
Suite à cette découverte, la WAHO a changé sa définition. Auparavant c'était donc "le pedigree d'un cheval de pur sang arabe doit remonter à des importations du berceau de race par toutes ses branches" pour devenir "un cheval arabe est inscriptible au stud-book de la race à partir du moment où ses 2 ascendants y sont inscrits".
Les chevaux issus d'Europe de l'Est se sont retrouvés notamment via Showronek dans l'élevage espagnol et crabbet, diluant de facto le sang du désert par l'apport d'autres races. Au jour d'aujourd'hui, et à la connaissance des éplucheurs de pedigrees, rien retrouvé d'asil (le terme qui correspond à la 1ère définition du cheval de pur sang arabe de la WAHO) en Espagne, cependant une branche du crabbet, les lignées Doyle, sont asils et ont fait souches aux USA.
En France, c'est une autre histoire, après la seconde guerre mondiale, l'arabe, cheval de guerre, a perdu de son utilité. Il a donc été exploité sur les hippodromes, mais à l'époque, pas de courses spéciales PS, arabe, AQPS, ... c'était tous dans le même paquet, mais l'arabe était favorisé via un handicap imposé à l'anglo, et un handicap encore plus important imposé au PS. A l'époque pas de test génétique, donc certains éleveurs ont utilisé un étalon anglo ou PS, et ont indiqué la saillie au nom de leur étalon arabe. Le poulain était donc inscrit comme arabe, alors que son père biologique était anglo ou PS. C'est aussi pour ça qu'ont été faites les recherches sur les marqueurs génétiques qui ont permis l'identification des poulains sous la mère.
Maintenant et depuis quelques décennies, certains éleveurs, notamment aux USA, en France, en Allemagne, cherchent à protéger le patrimoine génétique des quelques chevaux arabes asils en essayant déjà de les répertorier, mais aussi de maintenir cette génétique rare, en évitant autant que possible la consanguinité.
Aux USA, ils se sont regroupés sous le nom de Al Khamsa, en Allemagne, Asil club, mais tous commencent à travailler de concert.
Bien entendu les chevaux asils sont avant tous des chevaux arabes, ils sont inscrits à la WAHO et dans les stud-books de race, mais leur génétique est à part, et il est intéressant de les faire connaître. Ils sont comme pour tous les chevaux, marqués par la sélection qui leur est imposée, dans le sens de la polyvalence, de la beauté, de la vitesse, de l'endurance, mais leur génétique est particulière. Il y a aussi des travaux en cours avec la WAHO pour faire reconnaître certaines lignées asils sorties des stud-books pour des raisons politiques afin de faire reconnaître ces chevaux par les instances internationales.
Donc au jour d'aujourd'hui, plus personne de part le monde n'emploie officiellement les termes de pur sang arabe, en fait c'est un abus de langage.
Nos chevaux sont arabes, mais sont des arabes asils, correspondant à la 1ère définition de la WAHO, vous en trouverez majoritairement parmi les chevaux égyptiens, mais la France a encore la chance d'en avoir suite à ses importations en provenance de Syrie.
Plus de 95% des chevaux arabes en France sont "non asil", parmi les 5% restants, environ les 2/3 sont du SE, majoritairement importé des USA ou d'Allemagne, restent quelques élevages qui préservent les vieilles souches, tel que l'élevage Deblaise, celui de Mr Rajot en Saône et Loire, le nôtre, et anciennement l'élevage de la Lizonne qui vient de fermer ses portes.
Les USA et l'Allemagne sont bien plus avancés que nous dans le travail de préservation et de développement, mais les réseaux mondiaux se créent, se développent afin de permettre des échanges et de ne pas perdre ce patrimoine.
Jument arabe asil américaine, Aelfleah Hadhafang (dite Hadha) lignée blue star (importations saoudiennes vers les USA), Aelflah Farm
Etalon arabe asil allemand, Mamoon Tarik (croisement de lignées SE, Davenport -issues de Syrie d'Arabie Saoudite exportées vers les USA- et saoudiennes importées plus récemment), propriété de Al Gadir Arabians
Etalon arabe asil de souche Bahreinis, en Angleterre, Shuwaiman Al Bahrain (Pearl Island Arabians)
Etalon arabe asil importé de Syrie vers la France en 2009, Hussam Shamal, stationné chez A. Decroix (proche Rouen), fera aussi la monte en début de saison chez A.Deblaise (33)
Et quelques chevaux asils issus de l'élevage français (importations syriennes du 19ème à 1948 en direction de la France ou des protectorats du Maghreb)
Murad Dahman, propriété de Mr Rajot
Aftan beni Sakr, à la maison
et tous les étalons avec notre affixe le sont aussi, bien entendu la liste est très loin d'être exhaustive, mais pour préserver et développer, il faut faire connaître, afin que ceux qui en possèdent puissent savoir quel trésor caché ils possèdent, et puissent faire le choix en connaissance de cause, de préserver ou non.