Alors alors...
Avec ma mère, il n'y a jamais eu de complicité apparente.
En même temps, ma mère est quelqu'un de très "directive". Elle aime et veut prendre a tout prix les décisions pour ses enfants et même pour tout le monde.
Elle a toujours voulu que mon frère et moi excellions en tout, qu'on soit les meilleurs mais paradoxalement, vouait une adoration sans faille a mon (ex) amie d'enfance en me comparant ouvertement a cette dernière ("tu as eu douze ? Et Cécile a eu combien ??"). Et elle ne nous a jamais félicités et ne se contentait jamais de peu. Elle n'a jamais accepté que nous fassions nos propres choix et pour ce faire, nous n'avons jamais manqué de rien, de peur qu'on lui reproche.
Ma mère est également très soucieuse du jugement et du regard des autres. Il fallait donc, enfants, que mon frère et moi soyions toujours impeccables, avec les vêtements les plus chers, ceux qui "faisaient bien". Notre vie se devait d'être parfaite, ne pas faire de vague, être exemplaire. Lorsque je n'ai pas été bien (baisse de moral), le cadeau d'anniversaire qu'elle m'a offert étaient trois séances chez le psychiatre...
Et ceux qui n'avaient pas la même éducation bah... on ne leur parlait pas !
Elle a très mal pris le fait que j'aille m'installer avec mon fiancé a une heure et demie de chez elle et de mon père. Cependant, lorsque l'on se revoie, elle ne manque pas de me faire remarquer que mes enfants sont "mal habillés", que ma maison n'est pas rangée (j'ai pas de femme de ménage, désolée)... Et puis sa nouvelle lubie, c'est de nous trouver une maison plus près de chez eux... Alors elle les écrème, les sites internet d'agences immobilières ! Mais c'est balo : on n'a pas les fonds !!
Elle est quand même contente car mon frère est un vrai Tanguy alors du coup, elle se permet de gérer ses factures. Une façon de continuer a gérer la vie de son fils, en somme... Mais tout le monde y gagne car mon frère a toujours détesté la paperasse...
Enfin, ma mère s'est toujours comportée en "femme de". Elle a toujours eu une attitude un peu méprisante envers les personnes qui ne sont pas du même "rang" qu'elle. Mais elle a oublié d'où elle vient : famille de modestes agriculteurs.
Et puis elle n'a pas de diplôme. Elle est secrétaire de mon père et c'est tout.
Je sais qu'elle m'en veut, que mon éloignement est une "trahison", mais qu'elle ne l'avouera jamais (fierte mal placée!). Mais moi je me porte mieux depuis que j'ai quitté une mère castratrice et envahissante.
Pourtant, mon chéri trouve que j'en ai presque développé des "névroses" (mon manque de confiance incroyable ).
Quant a mon père ? Il a toujours su la valeur de l'argent et surtout du travail. Il sait ce qu'est s'échiner au travail et ne s'est jamais vanté de son ascension socio-professionnelle.
En même temps, son père est pareil : autodidactes, ils ne doivent leur réussite qu'à eux mêmes.
Donc je suis plus proche de mon père. Car je sais qu'il est fier de moi, de nous, de nos projets. Et qu'avoir une belle voiture ou gagner 3000€/mois ne suffit pas pour gagner sa fierté...
Quant a mon frère... Un véritable Tanguy. A trente ans et toujours chez les parents qu'il n'appelle plus "papa" et "maman", mais par leurs prénoms. Le genre de mec cadre en entreprise qui connait tout sur tous les métiers mais pas dénué de préjugés et qui passe trois semaines par an en vacances dans un pays en voie de développement et qui revient en clamant qu'il connait tout sur tout, qu'il a tout vu et qu'il comprends le fonctionnement de chaque ethnie.
Avec lui, toutes les femmes sont vénales.
Donc non, je ne m'entends plus.