Le problème c'est que tout n'est pas que préjugés non plus. C'est aussi d'expérience que certains parlent. Le nombre de jeunes chevaux que j'ai croisé qui étaient... tarés (pour certains y'a pas d'autres mots!) et qu'il fallait essayer de gérer. Je te jure que c'était pas simple.
Après, ne nous leurrons pas. C'est souvent des adultes inexpérimentés qui étaient à la base de ces chevaux que j'ai croisé.
Je me rappelle notamment d'un entier de 4 ans, "élevé aux sucres" comme on les appelle. Je peux te dire qu'il en a fait pleurer plus d'un. Il sortait les soigneurs qui venaient le nourrir à grands coups de postérieurs, et je te prie de croire que des chevaux on en débourrait un paquet. Dixit le chef : "Il est là pour un mois, il passe au concours des étalons, il doit être prêt à l'heure". Ouais bah amuse-toi!
Bref, c'est comme tout. Quand on est bien entouré, c'est pas un soucis d'élever un poulain. Perso, j'ai eu mes deux 1er poulain la même année, j'avais 19 ans, et je n'avais jamais vu de poulains avant (ou presque). Mais j'étais chez un éleveur qui est toujours mon maître aujourd'hui. Il m'a tout appris, mais encore faut trouver la perle rare. Le faire presque tout seul... mouais, c'est risqué quand même.
Mon tout dernier poulain, sa mère était primipare. Elle l'a mal élevé, t'imagine même pas! Elle lui laissait tout faire. Résultat obligé de le sevrer à 5 mois, tellement il emmerdait sa mère, elle commençait à vouloir le taper!
On l'a castré à 9 mois, il mordait, nous menaçait sans cesse, et pourtant on en avait vu passer des poulinus. Il n'avait aucune limite. La castration lui a mis un gros coup au moral, on a pu reprendre le dessus. Mais franchement ça n'a pas été simple. Aujourd'hui, c'est un gentil biquet, mais j'imagine même pas ce qu'il serait devenu si on n'avait pas employé les grands moyens.