Nous sommes en 1873. BAUCHER, malade, est mourant. L'HOTTE rend visite à son ancien maître. Il raconte :
(Extrait de
Un officier de cavalerie, Général Alexis l'Hotte)
Citation :
"Dès que je fus rentré, il me dit : "Ah ! que vous avez bien fait de venir."
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Puis revenant à son art, objet des travaux, des méditations de toute sa vie : "Avez-vous, me dit-il, pratiqué avec suite mes derniers moyens, auxquels vous seul avez été complètement initié ? Je suis heureux, avant de mourir, de vous les avoir transmis."
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"Mais, pour ne prendre que sur les résistances, il ne faut jamais rapprocher vos poignets du corps, jamais ramené à vous, sans quoi vous prenez sur l'élan du cheval, même sur son poids, alors tout s'en va." Sa voix était faible ;
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Mais la mimique accompagnant ses paroles était des plus expressives. Les mouvements des mains, des bras, du corps, mieux encore que la parole, rendaient saisissantes les dernières inspirations du maître.
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Il me parla de mon régiment et m'entretint encore de ses derniers moyens.
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Alors, prenant ma main et lui donnant la position de la main de bride, il dit : "Rappelez-vous bien, toujours ça." et il immobilisa ma main sous la pression de la sienne. "Jamais ça", et il rapprocha ma main de ma poitrine. "Je suis heureux de vous donner encore ça avant de mourir."
En le quittant, je l'embrassai et sa main serra bien affectueusement la mienne. Je ne devais plus le revoir que dans le cercueil."
Explicitons : Le TOUJOURS CA, appliqué à la position de la main, devant le Général l'Hotte, assis au chevet de son maître mourrant, càd le coude plié et la main RELEVEE.
Le JAMAIS CA appliqué au "ramena ma main vers ma poitrine" : JAMAIS en ARRIERE, sans quoi "tout s'en va".
C'est le dernier enseignement de Baucher : jamais en arrière, toujours vers le haut. Celui qu'il considérait être comme êtant le PLUS important, celui à rappeller en PRIORITE, a l'article de la mort.
Je crois, que celà explique l'importance fondamentale de ne JAMAIS reculer la main, sans quoi on tire, et le cheval s'éteint.
"Toujours ça. Jamais ça." Une philosophie, une âme équestre, celle de François Baucher.