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Le post des supers mamans de ca...
Posté le 18/02/2019 à 11h56
marce_eux Je vais rejoindre kally sur le témoignage tiré d'un blogue.
J'ai déjà sur ce poste remis en question le travail fait pas les services sociaux (ASE) et par les Juge des Enfants dans le cadre des assistances éducatives en milieu ouvert ou placement. Je crois pouvoir dire que je suis assez objective sur le sujet et je le connais bien, le pratiquant chaque jour dans le cadre de mon travail.
Je n'ai JAMAIS mais alors JAMAIS vu un placement avec pour unique objet initiale l'absence de scolarisation. Le placement est TOUJOURS la dernière option choisie par un juge des enfants qui connait les conséquences d'un placement pour la fratrie et la famille plus généralement. Ce n'est JAMAIS une décision prise à la légère.
Si parfois j'estime que la décision est un peu prématurée, elle est toujours fondée sur le bien être des enfants et les risques pris au sein du foyer.
Le témoignage est un peu court. Si on devait demander à mes clients dont les enfants sont placés de faire un résumé de la raison du placement, les trois quart (ceux qui n'ont pas pris assez de recul sur la situation) feraient un récit sur même acabi. Sauf que si en parallèle on lisait le rapport des services on comprendrait vite les raisons du placement.
Quand je reçois mes clients avant une audience, parfois avec des enfants placés par ordonnance de placement provisoire, j'ai toujours l'impression que le placement est scandaleux, révoltant. Après, j'accède aux différents rapports, je vais souvent voir le juge avant l'audience (j'ai la chance d'exercer dans un petit tribunal, les juges on les connait tous) piur discuter de la situation. Et à chaque fois, mais vraiment à chaque fois, je découvre des choses. Et je suis obligée de confronter mes clients au contenu du rapport. Ils vont me dire qu'ils ont oublié ce détail, qu'en effet il y a ça et ça, mais que c'était que cette fois ci, ou que c'est faux totalement faux, inventé, mais les éducateurs n'inventent pas.
J'ai eu une famille, franchement dans mon bureau parfaite. C'était un de mes premiers dossiers, j'étais encore toute ninette naïve. Ils sortent de mon bureau, je suis chauffée comme une baraque à frite, prête à en découdre avec l'ASE et le Juge (bon qui est très raisonnable pourtant donc je suis surprise par une telle décision de sa part). Je consulte le rapport et j'en parle avec lui et je tombe des nues. Suspicion de maltraitance psychologique, la mère en ayant parlé aux services mettant en cause le père mais finalement revenant dessus, une maison dans un bordel insondable, des détritus partout, des enfants incapables de s'ouvrir à l'extérieur, prostrés à l'école, peur du moindre geste de la part des adultes avec des réactions de fuite.
Punaise pourtant la famille dans mon bureau parfaite! Et si elle avait dû écrire un blog racontant leur histoire, on aurait le même rendu.
Et c'est là où le témoignage d'une famille qui a vu ses enfants placés ne permet pas d'en faire une vérité ni même une démonstration. Cette maman a un profond sentiment d'injustice, ça on peut le comprendre. Mais ses enfants n'ont pas été placé parce qu'elle ne scolarisait pas. Non. Ils ont été placés parce que l'environnement proposé mettait leur santé psychologique en danger ou au moins en risque de danger. Le système ne s'est pas ligué contre elle. Des dizaines d'intervenant, jusqu'à un juge impartial, formé et loin d'être bête, ont estimé que le mode éducatif proposé était dangereux pour l'évolution de ses enfants. Et la cause n'est pas UNIQUEMENT l'absence de scolarisation.