melye Je ne partage pas vraiment ton avis. Ou en tout cas je ne partage pas ta conclusion.
Que les médecins écartent ce qui n'est pas prouvé scientifiquement, ce qui n'a pas fait l'objet d'une ou plusieurs études sérieuses, ça me semble juste normal. Et c'est d'ailleurs ce que je demande à mon médecin. Je lui demande d'être un scientifique qui me dit ce qu'en l'état des connaissances ACTUALISEES je dois faire face à une difficulté rencontrée. J'attends de lui qu'il me dise:
"Mme Lanamour (ça n'est pas mon vrai nom si ça vous interroge hein!
), Jeanne tousse, il convient de lui donner ça/de ne rien lui donner parce que ce médicament est efficace/pas efficace. Les études ont pu démontrer telles et telles choses."
Et cet avis ne doit pas dépendre de son humeur du jour, de l'avis de sa patiente précédente, de ses croyances personnelles mais de ses connaissances issues de ses études et de l'actualisation scientifique qu'il a pu faire grâce à la formation ou à ses lectures scientifiques. Et donc par définition il ne peut pas y avoir de grosses divergences entre les médecins puisqu'on parle de choses très tangibles et scientifiques, même s'il peut y avoir des préférences en fonction d'eux. En gros, selon ce schéma, il ne peut y avoir que des nuances mais de différences/divergences.
Et effectivement si aucune étude ne prouve quelque chose c'est soit qu'il n'y a pas eu d'étude, donc dire que ça marche est forcément faux parce qu'on en sait rien en fait, soit que les études démontrent l'exact contraire et dans ce cas c'est que c'est faux.
L'empirisme je le rejette complètement. Penser que la science est issue de nos constations personnelles est parfaitement irrecevable pour moi. Parce que la somme de nos constatations ne viendra jamais remplacer une étude précise, avec sa cohorte de règles pour rendre cette étude valable et valide. D'autant que si ceux qui font les constatations sont ceux qui boivent l'eau des poissons parce qu'il y a de la chloroquine dedans, je préfère autant qu'une étude sérieuse soit faite.
A l'aune d'internet où tout le monde est persuadé d'avoir la science infuse et d'être médecin/avocat/notaire/kiné parce qu'ils ont lu sur un site internet que c'était comme ci ou comme ça, où qu'ils ont vu un tuto sur youtube, l'empirisme est encore plus sujet à caution.
L'exemple typique de l'empirisme c'est l'homéopathie. Mais quelle connerie ça encore. Il est scientifiquement prouvé que ça ne marche pas. Bon intuitivement c'était assez audacieux de penser qu'une goutte de quelque chose noyé dans une piscine olympique et mis dans du sucre pouvait guérir quoi ce soit hein. Mais des millions de personne, si ce n'est pas des milliards, en prennent et expliquent en ressentir les effets. Non mais lolilol. C'est super si ça rend les gens heureux hein, mais l'empirisme a conduit à considérer, contre toutes les études sérieuses, que c'était efficace. Ca permet les plus grands doutes sur le sujet de l'empirisme/vérité.
Alors en effet, si mon généraliste me dit "tous les kiné sont des charlatans" ou "le syndrome de kiss n'existe pas" ça ne me va pas non plus. J'ai un cerveau, j'ai besoin de comprendre, donc il peut le penser, avec raison peut être, mais s'il le pense c'est qu'il a des arguments scientifiques à m'apporter, fondés sur des recherches sérieuses. Et que si l'avis n'est pas unanime dans la communauté scientifique, il est chargé de me le dire.
Je ne lui demande pas de me faire un cours de médecine, je n'y comprendrais rien. Il doit juste vulgariser les quelques trucs à comprendre et me dire que les études démontrent que tel truc ne marche pas, ou encore que ce n'est pas prouvé que ça marche, ou encore qu'il est démontré que c'est parfaitement mauvais pour l'enfant sans aucun bénéfice réel... etc.
Mais perso je n'ai jamais rencontré de médecin me disant ce type de phrase à l'emporte pièce qui sont totalement dénuées de sens. Dire que tous les kinés sont des charlatans c'est comme dire que tous les médecins sont formatés.
Moi ce que je trouve hallucinant justement c'est que deux médecins puissent dire exactement l'inverse sur une même problèmatique/médicament/difficulté. Or, ça n'est pas possible, il y en a forcément un qui dit de la merde. Mais comment je sais moi, profane, pas médecin, qui me raconte de la merde? J'écoute qui? Je fais quoi? C'est ça qui me rend ouf.