Tout à fait d'accord les filles. C'est la première difficulté que j'ai soulevée quand j'ai commencé en crèche et que j'ai découvert " l'éducation bienveillante " (parce que dans le périscolaire c'était pas ça du tout).
Je veux bien ne pas me fâcher, mais si ça marche pas on fait quoi ??? Ben en crèche pas le choix hein de toute façon donc à part isoler l'enfant (dans la même pièce tout de même) sur une chaise on ne pouvait rien faire.
Et encore une fois je n'ai pas cette expérience avec MON enfant. Mais pour mon neveu (le plus âgé et celui dont je me suis bcp bcp occupée car ma mère le gardait chez nous) je n'ai jamais eu recours à tout ça car j'avais la globalité (ce qui n'était pas le cas avec les enfants de tiers que je ne voyais que peu). Car finalement il était pénible verbalement mais c'était tout, il se mettait pas en danger ou quoi.
Pour répondre
lote10, 4/5/6 ans c'est une période difficile. C'est normal. Ça ne veut pas dire que ton enfant sera toujours comme ça. Mais effectivement si rien ne se passe ça peut durer.
Pour ma part, donc, que ce soit verbal ou physique, j'instaure des limites. J'essaie de rester calme mais ferme : non, c'est non. Je ne négocie pas. Je ne réponds pas. J'ai dit non une fois, l'enfant me répond, je redis : " j'ai dit non, tu ne me parles pas comme ça / tu ne me tapes pas ou autre, et c'est la dernière fois que je te le dis. Maintenant, on y va/on fait ça/ on arrête ça " (il faut que la situation évolue sinon on ne s'en sort pas). Et s'il continue à parler je l'ignore. On avance, on part sur autre chose et ça passe rapidement. Le maître mot c'est " détourner l'attention ". S'il me tape, je le maîtrise physiquement pour l'en empêcher jusqu'à ce que la vague soit passée (mon neveu handicapé m'a fait le coup l'autre jour. Il allait se mettre en danger sur la route, je l'attrape, il se débat, me tape, Raphaël s'est pris un coup, donc dur de rester calme. Je l'ai maintenu, il était hystérique, il le vivait très mal, j'ai verbalisé comme j'ai pu : je suis désolée de devoir te tenir comme ça, je sais que tu ne veux pas que je te touche mais là, c'est impossible de faire autrement parce que tu n'écoutes rien et tu pourrais te faire mal. Quand tu seras calmé et que je serai sûre que tu ne risques rien, je te lâcherai). Ensuite si nécessaire et une fois à l'abri je laisse la crise (hurlements, roulades par terre...) se passer car un enfant n'est pas " raisonnable " et encore moins dans cet état. On en discute après (Bon avec lui c'est mort mais pour un enfant sans souci particulier ça se fait bien).
Je sais bien que je ne pourrais probablement pas être aussi patiente avec mon fils. Mais même si je ne le suis qu'un quart ou la moitié du temps, et que son père aussi, c'est toujours ça de pris et de constructif. Lâcher prise c'est aussi accepter que nous ne ferons pas toujours parfaitement bien. Tant qu'on fait plus de bien que de mal et qu'on ne met personne en danger, ma foi, c'est l'essentiel.
Alors je ne dis pas que ce que je fais est merveilleux, mais ça fonctionne pas trop mal, et surtout, ça me permet de rester relativement calme. Et rester calme, c'est mieux vivre la situation, moi, personnellement. C'est vraiment salvateur. Y a juste pas photo par rapport à avant, quand j'étais anim et qu'on criait sur tlm. On rentre en tension et on y reste. On se sent mal. La journée est dure.
Le fait de m'être toujours occupée des enfants des autres m'a obligée à me comporter sans aucune violence verbale / physique. J'ai ensuite appris à éviter l'humiliation, la punition etc... autant que possible mais personne n'est parfait. Ça m'arrive d'avoir une parole humiliante. Ça m'arrive de dire à un enfant " bon ben débrouille toi, là j'en peux plus " et de le laisser quelques minutes (si rien de dangereux évidemment).
Ça me fait beaucoup de bien de prendre du recul en général sur le fait que l'enfant si jeune est envahi par ce qui lui arrive. Il n'est pas raisonnable. Je ne dois pas le prendre pour moi. J'essaie de l'aborder " scientifiquement " à ce moment là. Bon, ça a l'inconvénient que je ne suis déjà pas la personne la plus.. maternelle on va dire, j'ai du mal à réconforter, donc parfois ça met une distance entre l'enfant et moi. Mais je préfère ça que d'avoir des mots que je regretterais.
Dans tous les cas, j'ai adoré lire " écouter pour que les enfants parlent et parler pour que les enfants écoutent ". Ça m'a fait un bien fou. Et ce livre est bourré d'exemples concrets, justement. De témoignages de vrais parents imparfaits qui ont essayé et se sont plantés encore, mais ont progressé dans leur façon de gérer ce quotidien parfois difficile qui les rendait dingues.
Mais surtout, comme tout, et comme c'est souvent répété ici : ça va passer.
On dit souvent que c'est 3 ans l'âge difficile mais y a pas de règles. Pour certains ça dure plusieurs années. Pour ma s?ur ça a été de 21 ans à aujourd'hui soit 40 ans

mais blague à part, ce sont ds phases " aiguës " qui passent, et quand elles seront passées, vos enfants redeviendront " normaux " c'est à dire sur le modèle que vous leur avez le plus proposé jusqu'à aujourd'hui, ce que vous leur avez le plus montré.
C'est ce que j'ai observé et c'est aussi comme ça que fonctionne le cerveau des jeunes enfants.