Je survole de temps en temps le sujet sans jamais y répondre car je n'en ai pas trop le temps. Mais juste pour vous dire qu'ici aussi c'est la grosse galère en mode "mais cela va-t-il s'arrêter un jour ?". On enchaîne les galères sur divers tableaux mais pour ce qui concerne Clémentine en gros, elle a des soucis de constipation depuis octobre, gérés tant bien que mal par la généraliste à base de Forlax et parafine, jusqu'à ce que ça dégénère grave il y a un mois et demi. Depuis c'est juste l'apocalypse à la maison, on vit caca, on mange caca (quasi tous les repas en la présence de Clémentine sont au mieux gâchés par la "cérémonie du caca", au pire entrecoupés d'un changement de couche explosive), on dort caca, on parle caca. Le tout avec un bébé insupportable qui s'arrête littéralement de vivre pour se tortiller et pleurnicher pendant parfois des heures. Toutes nos soirées et week-ends de juin/juillet ont tourné autour de ça, on n'a quasi rien fait, et quand on a voulu faire quand même (coucou la journée au zoo infernale), c'était juste horrible et personne n'en a profité.
La seule pédiatre gastro-entérologue de Sarthe ne veut pas nous recevoir, mon médecin traitant ne peut pas faire plus que ce qu'il a déjà mis en place (seul, puis avec l'aval de ladite spécialiste qui ne veut pas nous voir mais envoie des ordonnances à mon médecin pour qu'il nous prescrive ce qu'il faut car lui ne peut pas connaître les bons dosages... sans commentaire). Ça fait un moment qu'on soupçonne, derrière un problème physique, une bonne part de foutage de tronche de la part de notre chère petite. Mais les 2% de doute qui m'assaillent quant au fait qu'elle pourrait vraiment avoir un problème rendent le tout hyper dur à vivre, car c'est assez compliqué de pourrir ta fille quand elle se plaint d'avoir mal.
Vendredi, mon conjoint me dit qu'il vient de trouver une spécialiste à Paris, qu'il y a un désistement et un rdv possible lundi. Un aller-retour en train sur une journée avec un enfant que je veux même plus sortir deux heures au parc ? Bon, ben c'est parti... Contre toute attente, la journée s'est vraiment très bien passée (avec des attentes à -10 ça pouvait être que bien, mais là vraiment, on était super contents). La consultation à 90 € qui commence au bout de 10 secondes par "non mais votre fille est pas constipée hein, c'est dans sa tête tout ça", j'avais envie de hurler, je crois que j'aurais pu frapper la meuf
. Et puis finalement elle a vraiment pris le temps de décomposer les choses avec nous, s'est appuyée sur sa propre expérience avec son fils qui est devenu constipé chronique du jour au lendemain à 18 mois et pour qui ça a duré jusqu'à quasi 6 ans. Bonheur. Au moins, maintenant on sait à quoi s'attendre. Et dans son cas, c'était effectivement dans la tête (et, par répercussion, physique, car le résultat est bien là et il faut traiter car sinon l'occlusion intestinale elle va arriver et elle sera pas juste psychologique). Comportement assez typique des enfants en grosse recherche de contrôle et beaucoup dans l'opposition. Finalement son comportement est le même avec son rectum qu'avec les repas : elle cherche à nous pousser à bout, elle a compris comment nous satisfaire ou non et elle s'en "amuse" beaucoup (gros guillemets car franchement passer ses soirées à chouiner et à ne profiter de rien, pas sûre que ça l'amuse des masses). La médecin a d'ailleurs profité d'une mini-crise intestinale de Clémentine (qui lui a permis de nous assurer à 200% que ce qu'elle voyait, c'était pas une enfant qui souffre et n'arrive pas à évacuer, mais une enfant qui ne VEUT pas évacuer et donc en souffre), elle lui a expliqué les choses très clairement et assez fermement. La miss s'est effondrée en larmes, ça a donc dû tilter un peu là-haut. Petite remise en question de mon allaitement que j'ai moyen apprécié sur le moment mais que je relativise après coup. J'ai conscience que Clémentine joue aussi avec ça pour "contrôler" les choses (elle ne tétait plus que le matin depuis des mois et des mois, je la pensais quasi sevrée et ça m'allait très bien, et là depuis quelques semaines elle redemande tout le temps, partout, met sa main dans mon T-shirt, crise quand je refuse... Et clairement elle boit que dalle quand elle tète. Donc c'est décidé, je maintiens la tétée du matin, mais les autres demandes de la journée, c'est fini, je suis relativement en paix avec ça.
On repart donc du RDV avec le même traitement qu'on adapte nous mêmes au niveau des quantités pour avoir des selles molles (car clairement si elle commence à avoir en plus une vraie constipation, là a priori on est très mal, donc elle va garder ce traitement un moment), et une grosse PDS pour écarter tout souci physique (la dame n'est vraiment pas inquiète mais au moins elle a compris nos inquiétudes et ne les a pas niées). il faut que je m'en occupe, ça me ravit pas pour elle, mais bon... il va falloir.
Lundi soir et hier soir, on a appliqué les conseils du médecin, à savoir ne pas consoler/encourager les pleurnicheries quand elle commence à se tortiller de douleur, mais simplement expliquer calmement et fermement pourquoi elle a mal et en quoi elle seule a la solution pour que ça s'arrête. Hors de question de faire des câlins des deux heures et d'y passer la soirée. Hasard ou non, les deux fois, en voyant que j'étais parfaitement sûre de moi (et pas seulement à 98 % parce que "imagine elle a vraiment mal et en plus je la gronde, la pauvre"), que je refusais de la prendre dans les bras, que je lui expliquais avec les mêmes mots que la pédiatre que c'était à elle de jouer, ben... elle nous l'a sorti son caca, miracle ! Et en plus elle a bien mangé derrière, re-miracle.
Bref, je touche du bois pour que ça continue, je me fais pas d'illusions, il y aura des hauts et des bas mais bon Dieu si on m'avait dit quelles proportions ça pouvait prendre une constipation psy, je l'aurais jamais cru (un peu comme les histoires d'enfants qui vont jusqu'à se faire vomir quand il font une crise de frustration, je pense qu'il faut le vire pour le croire, et j'espère ne jamais le vivre^^).
On s'autorise donc un maigre espoir de pouvoir retrouver un semblant de vie normale et de pouvoir profiter un peu de nos petites vacances en août...
Désolée pour le gros pavé scatologique, mais si ça peut intéresser certaines