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Le post des supers mamans de ca...
Posté le 12/01/2022 à 10h37
poloche54 J'entends que ça ne soit pas à vous de prendre des décisions, mais en revanche quand on estime qu'une situation est mal gérée on a le devoir de proposer d'autres modalités de gestion. Parce qu'en fait en l'espèce la situation est inédite pour tout le monde et partout, donc la gestion de cette situation peut ne pas être parfaitement lisible ou parfaitement cohérente voire même parfois totalement absurde sur certains points, mais c'est le jeu ma pauvre lucette, tout le monde fait ce qu'il peut. Notamment car on gère des intérêts très contradictoires:
- Maintenir les écoles ouvertes parce que sinon tout le monde est à l'arrêt et les professions prioritaires ne sont pas les uniques professions à faire tourner le pays. Je ne parle même pas économiquement. Je parle même de mon métier. Sans moi, sans les magistrats, pas d'audiences, pas de décisions, donc pas le pension alimentaire, pas de décision sur les droits de garde des enfants, pas personne en détention, pas décision pénale donc aucune sanction ou aucun dommage et intérêts... etc. C'est pas de l'économie, c'est votre vie à chacun. Donc si ma fille n'est pas à l'école, si les enfants de mes confrères ou des magistrats ne sont pas à l'école, la société est dans la merde. Pas l'économie, juste la société. Aucune gestion de conflit ni d'ordre public. Et ça vaut pour plein de métier ça. Les agri, s'ils ne peuvent pas travailler, je ne peux pas me nourrir. C'est pas de l'économie ça, c'est une réalité très tangible.
- Maintenir les écoles ouvertes parce que pour beaucoup de familles défavorisées l'école est protectrice. C'est à la cantine qu'ils ont au moins un repas équilibré, c'est à l'école qu'ils apprennent alors que chez eux c'est très compliqué... etc. Alors évidemment pour les familles socialement favorisées c'est easy, les gamins n'en patiront pas, mais ça n'est clairement et visiblement pas le cas pour tous. Donc l'égalité passe aussi par le maintien au maximum d'écoles ouvertes.
- Préserver la sécurité sanitaire de tous, au maximum, en sachant que les enfants sont assez peu voire pas du tout malade avec le COVID. Que l'enjeu il est plus la transmission à travers les enfants.
Moi je veux bien que quelqu'un ait une idée de génie pour gérer tout ça avec beaucoup plus d'intelligence que ce qui se fait actuellement. Mais dans ce cas, les grèvistes ont forcément une idée. On fait comment? Je suis open aux propositions. *
On peut pas juste dire c'est caca et pas proposer quelque chose pour que ça ne soit plus caca. On ne peut pas faire grève et ne pas proposer de solutions viables à la sortie. Et viables hein. C'est à dire des solutions qui prennent en compte les enjeux énumérés.
Se retrancher derrière ses propres difficultés, dire "moi ça me va pas, je veux ça, et advienne que pourra pour les autres", ça n'est pas acceptable. Mais surtout venir m'expliquer que c'est en plus POUR moi qu'on demande tel et tel chose et qu'on fait grève, c'est le pompom de la pomponette.
Moi je demande rien. Je veux qu'on m'évite trop de galère. Je comprends le caractère inédit de la situation, et le fait qu'on tatonne, je pense que le protocole n'est pas idéal mais je comprends la difficulté de gestion et les intérêts contradictoires qui s'y materialise. Moi je paye mes masques pour mon boulot, comme le gel hydroalcoolique, et moi aussi je plaide dans des salles où on se contente d'ouvrir une fenêtre en espagnolette et donc en pelant le cul. Je vais même dans des geôles de 2m² sans fenêtre pour discuter avec mes clients avant la dite audience. Les magistrats font comme nous. On en est tous là en fait.
Dans cette grève j'y vois une forme d'opportunisme temporel. Les gens sont dans la merde avec la gestion des tests et donc des gamins sans école, le gouvernement met l'accent sur la nécessité du maintien des écoles ouvertes, si on fait grève maintenant on met tout le monde à genoux donc on obtiendra ce qu'on veut. Un peu comme quand le personnel de la SNCF fait grève le jour des départs en vacances.
Clairement moi ça ne met à genoux. Et très en colère.
Mais comme totox, je pense qu'il y a un fossé culturel entre le privé et la fonction publique, sans même parler des professions libérales. Ces façons de procéder et de penser les choses sont absolument inimaginables dans ma profession.