elo7 Pour Jeanne je ne pense pas que son inhibition soit la résultante de questions structurelles liées à l'école. Je pense que c'est la façon dont elle a géré le fait d'être dans un nouvel environnement, avec de nouvelles règles, et qu'au fond c'est aussi sans doute un de ses traits de personnalité que je n'avais pas vu jusqu'ici. C'est une découverte pour moi mais est ce pour autant un mal?
Qu'elle apprenne à inhiber en société ses émotions, ça n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle.
En tout cas, ça ne remet pas en question l'école pour ma part. Ca me permet surtout de m'adapter moi à ces nouveaux éléments que je découvre, en étant encore plus dans l'empathie à son égard parce que je comprends que la période doit être très sollicitante pour elle.
Que veux tu dire par "l'école enferme"?
kasugaii Je me permets de rebondir sur le propos
manakelle parce qu'en lisant tes messages sur l'école, soulignant notamment que tu avais préféré attendre pour mettre tes enfants à l'école pour qu'ils puissent "profiter de quelques mois de liberté et d'insouciance" ça donne le sentiment que l'école est l'inverse de la liberté et de l'insouciance.
Or, à titre personnel, je ne vois pas du tout l'école maternelle comme cela.
Déjà parce que j'en ai un souvenir très doux pour ma part, je m'y suis faite mes meilleures copines (encore à l'heure actuelle), j'ai adoré ces années qui sont pour moi une espèce de madeleine de Proust quand je repasse devant mon école maternelle. J'ai le sentiment que c'était plein d'insouciance justement.
Ensuite parce que ce que je vois des journées de Jeanne, la façon dont ces journées me sont décrites par la maîtresse, ça ne me semble pas le goulag non plus. Ils ont des temps à ne rien faire avec l'atsem et leurs amis, l'emploi du temps n'est pas du tout figé, ils jouent beaucoup. L'apprentissage se fait dans le jeu. Elle est hyper contente d'apprendre les lettres, les chiffres, de réciter les comptines... etc.
La vie me semble plutôt douce en maternelle.
Quand je vois ce qui nous sert réellement je pense qu'on a tout intérêt à ne pas se fixer sur les notes mais plutôt à cultiver nos enfants, leur parler, les sortir.
J'ai une vision très classique du parcours scolaires sans doute mais les notes sont ce qui permet d'évaluer les élèves jusqu'à la fin de leurs études. Qu'on le veuille ou non, qu'on le déplore ou non, c'est qui les conduira à faire les études qu'ils veulent faire, à leur ouvrir les portes des écoles qu'ils souhaitent, à ne pas fermer de portes trop tôt, à leur laisser le choix de leur avenir le plus tard possible.
Etre attentif aux notes, n'est pas exclusif de parler et de cultiver nos enfants. Mais partir bille en tête en se disant reléguant les notes à un second rôle dans le parcours scolaire de nos enfants c'est une erreur à mon sens.
Je vois trop autour de moi des gamins avec des résultats scolaires très mauvais qui malheureusement se ferment des portes dès l'entrée au lycée. Ma nièce avait de très très mauvais résultats, elle est allée en lycée pro volontairement parce qu'un lycée général l'aurait mise en échec (en choisissant sans conviction parce qu'elle n'avait aucune idée de son avenir - à 14 ans en même temps pas simple), elle déchante complètement, ne sait pas de quoi sera fait demain et réalise maintenant, en terminal que les options sont très peu nombreuses.