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Invictus,Pour ton deuxième message, voilà qui est trèèèès intéressant, je m'y retrouve vraiment ! (sauf en ce qui concerne le niveau de la cavalière. J'en suis loin )
Mon loulou s'est en effet bien musclé, le dos s'est bien rempli, le ventre est remonté, le haut de l'encolure se remplit petit à petit ... |
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La musculature dans un premier est le plus important pour pouvoir ensuite travailler donc quoi qu'il arrive, tu es sur la bonne route.
Concernant la cession sur les 2 mains, c'est pas simple à expliquer et... très dur à ressentir réellement. Et comme je ne connais pas ton cheval, je ne sais pas quelles réactions il va montrer lors de l'apprentissage de la cession... Le risque de te donner une méthode sans que tu sois encadrée pour l'appliquer, c'est que tu parte dans l'excès et que ça ne soit pas finalement bénéfique pour ton cheval
Mais je vais essayer de te donner une explication et de couvrir un maximum les cas de figures qui peuvent se présenter pour essayer d'aider.
Pour comprendre le concept, on commence par essayer de le faire sentir à l'arrêt pour éliminer le facteur locomotion.
Il est important que tu comprennes que le maître mot de la réussite est :
LE CONTACT. Le contact est primordial. Si tu n'arrives pas à travailler avec du contact, cela ne fonctionnera pas. C'est un peu comme avoir de la friture sur la ligne. Pas évident de se comprendre si on entend un mot sur 2. Idem pour le cheval, pas évident de comprendre ta demande de cession si tes rênes se tendent et se détendent en rythme quand tu trottes enlevé ou au galop...
C'est le prérequis absolu
Partons du principe que tu travailles dans le contact.
Donc à l'arrêt, tu places tes mains au bon endroit, de part et d'autre du garrot, un peu en avant de celui-ci, à une hauteur de plus ou moins 10cm. Le but, avoir les mains à un endroit qui n'est :
1/ ni trop haut (pour ne pas rompre la transmission arrière main - avant main)
2/ ni trop bas (pour ne pas bloquer le garrot et créer une pression indésirable sur les barres lorsque l'attitude recherchée est obtenue)
3/ ni trop proche pour ne pas bloquer les coudes
4/ ni trop écarté pour ne pas perdre l'encadrement des épaules.
Idéalement, l'écartement correspond à ta largeur de hanche max.
Une fois tes mains à la bonne place et les rênes ajustées pour avoir les coudes pliés et non les bras complètement tendus, tu fermes les jambes (depuis la hanche jusqu'au bas du mollet - les talons restent tranquilles) et tu ferment tes doigts pour "fermer la porte", donc empêcher ton cheval de partir au pas. Tant que tu n'as pas la cession sur les 2 rênes, tu maintiens la pression (façon cocotte minute qui retient la vapeur). Càd que tu ne laisses pas avancer mais que tu ne tires pas non plus à l'arrêt (le but c'est pas de le bloquer et qu'il monte en l'air mais de lui créer une pression sur les commissures). Tout est une question de dosage. Si ton cheval est froid à la jambe, il faudra peut-être stimulé un peu avec les talons et la badine ou les claquements de langue. (L'important est de lui faire comprendre que tu cherches à obtenir qqch de lui et il doit essayer de comprendre quoi et pas rester sans réaction en mode autiste.)
Selon son émotivité, ton cheval va peut-être essayer de reculer ou de partir de côté car les jambes le poussent et la porte de devant est fermée. Tu ne changes rien à ton contact et ta pression de jambe mais corrige le mouvement arrière en le renvoyant vers ta main comme si tu voulais fictivement le replacer à l'endroit d'où il est parti. Le cheval doit toujours se porter en avant, même à l'arrêt (paradoxal non ? et pourtant si logique)
Il va alors chercher une autre réponse à la stimulation et va céder dans sa nuque. Dès que tu sens (et peut-être vois) la cession, tu relâches la pression des jambes pour juste les garder au contact
mais tu gardes les doigts fermés sur les rênes sans reculer ou avancer tes mains, la cession de nuque entraînant automatiquement une diminution de la pression du mors.
S'il relève la tête (ou tire vers le bas) tu refermes tes jambes pour signifier que la réponse est mauvaise et qu'il faut revenir à la cession de départ. Il va certainement essayer de tirer vers le bas car il aura compris que tu cherches à le faire céder vers le bas, mais il ne faut pas tolérer qu'il t'arrache les rênes ou tire.
toujours pareil, pas d'énervement, juste resserrer les jambes pour lui faire comprendre que c'est pas ce que tu veux. Quand il est là où tu le voulais, en gardant le contact, tu peux bouger un peu tes poignets pour le décontracter encore plus pour qu'il machouille son mors (décontraction de la machoire).
Et bien sûr, tu récompenses de la voix et caresse avec une main, l'autre garde le contact (gratouille au garrot suffisante pour pouvoir réagir vite s'il choisit le moment de la gratouille pour arracher les rênes comme un shetland

)
Le but c'est qu'il apprenne à céder dans sa nuque et ds l'idéal sa machoire à chaque fois que tu associes fermer les doigts et fermer tes jambes.
Il faut qu'il l'apprenne ainsi car une fois en mouvement, si tu ne le fais céder qu'avec la main, il ne se tendra pas et te donnera le fameux placer qui ne lui fait pas de mal mais te bloques dans ta progression.
Au pas, au trot et au galop, le principe est le même, il doit céder quand tu fermes tes jambes et tes doigts sans :
- freiner, précipiter, accélérer etc. Il doit garder la même cadence. La correction et le contrôle de l'allure est la base de tout...
Au départ, tu peux lui faire en le laissant trotter sur une cadence assez lente (pas en mode trot de sénateur, doucement mais actif car c'est l'engagement qui est indispensable pour faire céder, donc pas faire ça au trot moyen mais pas non plus le faire sur un trot à la limite du pas) car cela va lui tirer sur le dos car cela va lui faire travailler le dos plus fort puisque l'encolure sera relâchée. Encolure relachée = garrot qui se porte et monte donc il va devoir gérer son équilibre sans que ta main lui serve de béquille. Le poids de son avant main va donc se reporter en partie sur son arrière main. Il va donc mieux tourner, faire des transitions uniquement avec les jambes et le bassin sans plonger sur la main.
Moi je donne toujours à mes cavaliers un repère visuel et sensitif: lorsque le cheval a l'attitude adéquate, je leur dit de bien mémoriser : la cadence, la sensation du dos sous leur fesse (cheval qui propulse le cavalier hors de la selle vers le haut et pas vers l'arrière) et le visuel du placé de leur cheval.
Beaucoup de moniteurs et autres d'ailleurs ne t'aideront pas à avoir le bon repère visuel, voire ils n'adhèreront pas à cette méthode donc c'est pour ça que je te donne le principe de la méthode mais j'ai bien peur que tu n'obtiennes pas la réponse souhaitée si tu n'as pas un oeil extérieur (affûté j'entend) qui te donne les bons repères...