Bonjour,
Je me suis permis une petite lecture en diagonale et je vous prie de ne pas m'en tenir rigueur, je prendrai le temps de lire et décortiquer plus avant toutes vos réponses.
A la première lecture m’apparaît une chose évidente et que nous avions tous plus ou moins pressentie : on ne peut pas parler
d'un headshaking mais
de headshaking
s ... et c'est bien pour cela que l'on parle d'un syndrome.
A mes yeux semble tout de même se dégager deux grandes tendances :
- le heashaking lié à un terrain allergique ou clairement pathologique (1)
- le headshaking plutôt ... comportementaliste ou béhavioriste ... (2)
- et ceux qui finissent par cumuler les deux, la pratique de l'équitation ne faisant qu'amplifier les gênes occasionnées par le terrain pathogène. (3)
Le souci avec ces symptômes c'est que pour défaire ce sac de nœuds il faut clairement regarder le cheval dans son ensemble (âge, alimentation, cadre de vie, équitation pratiquée, antécédents pathologiques et équestres etc.) et non pas uniquement de façon médicale comme tout praticien à coutume de faire chez nous, une cause, une conséquence, un traitement. Si on s'en tient à cette façon de faire on ne peut que rendre comme unique diagnostic : je ne sais pas ce qui ne va pas. Oh pardon j'ai oublié d'utiliser le terme médical ! "Idiopathique". Oui c'est nul de ne vous dire 'je ne sais pas" alors on a un terme bien aseptisé et clinique pour vous le dire.
Pour les chevaux présentant clairement des signes cliniques liés à un terrain pathologique (1), headshaking systématiquement saisonnier au printemps par exemple, présentant clairement des signes de photophobies, shakant de façon évidente au pré (j'écarte le shaking au box car il peut très bien masquer un tic lié au box et au mal-être que peuvent ressentir certains chevaux), malheureusement je ne vois pas de solutions évidentes ou miracle si ce n'est tenter d'identifier les multiples causes possibles et, en tout cas pour l'allergie, faire de son mieux pour écarter l'élément pathogène.
Clairement il n'y a pas 36 solutions pour traiter une allergie :
- devenir hygiéniste
- limiter l'exposition à l'allergène
- soulager l'inflammation lors des crises.
Pour les loustics du deuxième lot, et je pense y retrouver mon propre cheval, à mes yeux se dégagent quelques grandes lignes ou traits communs :
- comportement de glouton lors de la distribution des rations voire agressif pour certains
- difficultés à tenir en état ou alimentation réduite pour ne pas se retrouver avec une barrique
- difficultés à se concentrer lors du travail (qu'une mouche passe et adieu votre séance de travail)
- comportement semblant parfois apathique (regard triste, un peu lent à réagir) pouvant contraster avec des moments de grande vivacité ou de concentration (le cheval qui en concours, hors de chez lui sera aux aguets et ne bougera jamais)
- pas de gênes respiratoires
- des chevaux qui physiquement semblent costauds et qui pourtant apparaissent vite en difficulté lors du travail
Et point commun de tous ces chevaux malgré encore une fois pour certains des écarts agressifs des chevaux tous qualifiés de gentils(*) -je me permet de vous caser une astérisque pour revenir là-dessus plus tard car je n'aime pas trop ce terme car honnêtement de vrais "méchants" j'en ai pas vu beaucoup même si ça existe- .
Ce qui à mes yeux ressort de ces "cas" c'est l'expression d'une gêne au travail liée :
- au physique : physique limité ou encore trop juste, matériel mal adapté
- à une capacité de concentration limitée
- à un "mal-être" lié à la pratique de l'équitation.
J'explique mon propos en l'illustrant avec mon gros.
Mon cheval a pour l'instant malgré sa belle charpente un physique limité et a priori des capacités de concentration qui vont de paire : quand ça commence à devenir difficile il shake. Si une mouche passe dans le coin, il ne les supporte pas, il shake ... Bref tout est bon pour se soustraire à la demande. Ajoutez à cela une selle mal adapté, un passé qui semble avoir été compliqué (je suis presque persuadé qu'on a voulu lui casser la gueule, pardonnez moi pour l'expression) et vous avez un cheval qui à la moindre occasion un peu pénible essaie de se soustraire à la contrainte ... mais qui a un vrai bon fond. Là où d'autres vous éjecte, lui il s'agite, se déconcentre, s'agace et shake.
Illustration :
Cette semaine je me suis livré à des essais de selles. Deux jours de suite, matin et après-midi. A chaque fois le même scénario.
Essais du matin : RAS. On essaie plusieurs selles, jamais un souci le cheval est aux ordres, attentif, visiblement intrigué d'être sellé, dessellé plusieurs fois mais jamais un écart de conduite. Pas de demande particulière, trotter, galoper un peu aux deux mains si le feeling sur la selle est bon, rien de difficile. Seule chose notable sur la fin un cheval un peu moins léger : le manque de condition commence à poindre le bout de son nez. L'après-midi, même lieu, même contexte mais en essayant une seule selle : le cheval qui bat la main, shake à n'en plus finir ... jusqu'à ce que je sorte du manège pour aller sauter deux barres dans la carrière. Changement de décor, changement de demande, cheval attentif et plus de HS.
Deux jours de suite, même scénario.
Ma conclusion, il y a probablement des facteurs physiologiques à son HS mais c'est clairement une façon gentille de s'exprimer pour me dire : ça ne va pas ou là j'en ai marre sans pour autant chercher à me virer de la selle.
Avec un tout petit peu de recul je me rend compte que :
- il n'a commencé qu'à partir du moment où il y a eut une véritable demande de travail équestre
- il ne shake jamais quand je le monte seul mais jusqu'ici systématiquement quand il a pigé qu'on allait dérouler une reprise avec les autres chevaux
- que physiquement son état actuel ne me satisfait pas.
Bref dans mon cas je vais miser sur l'amélioration de son bien-être (il y a clairement une remise en confiance à faire), de son état physique en général (augmenter les rations) et essayer d'adapter le travail sans me laisser abuser par cette défense qui consiste à être casse-pieds dès que physiquement ça commence à être un peu dur ou qu'il pressent que ça peut l'être.
Bien évidemment je me suis assuré qu'il n'avait aucun souci physique ... je pense avoir fait le tour : véto, dentiste, ostéo et maintenant sellier ... RAS (enfin RAS non mais problème identifié et en cours de résolution, j'ai pu constater de très nettes différences d'une selle à l'autre grâce notamment à quatre personnes que je recommanderai plus que chaudement

).
En espérant aiguiller quelques cavaliers qui se reconnaîtront dans mon cas.