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Comment debourre-t-on un cheval ? (New p.3)
Posté le 11/06/2014 à 22h10
Je dirai, que dans la théorie, ça se déroule un peu comme le dressage d'un chien. Dans les première étapes du moins.
D'abords, oui, y'a la manipulation étant poulain, l'adaptation à l'homme, à l'environnement. Et grandir bien dans sa tête entre le débourrage, et jusqu'à 3 ans et demi en moyenne, voir plus pour les tardifs niveau croissance, et encore plus loin pour les chevaux "sauvage."
Donc en théorie, on associe un ordre, à une action, par répétition, et via récompenses (du sucre, carotte, en passant par la caresse et les mots doux.) OU au contraire, punir quand mauvaise action. (pas de grosse violence, le NON verbale, repousser le cheval lorsqu'il bouscule, coup de cravache derrière la jambe lorsqu'il répond pas, etc etc. Créer une douleur comme le mors dans les dents où les coups de talon, ça embrouille plus qu'autre chose.)
Au début du débourrage, du peu que j'en sais, on va déjà habituer à l'environnement, en liberté, en main, chacun ses méthode. Souvent, ça se fait déjà avant. Ensuite, par désensibilisation, on habitue à l'équipement. (ce fait aussi souvent avant).
Pour habituer à la selle, au tapis, on désensibilise. Kesako ? Bah on va faire une action, jusqu'à que le cheval ne réagisse plus.
Beaucoup on la mauvaise habitude de stopper une action lorsque le cheval s'agite. Ça, ça insite au cheval à se sensibiliser. "Oh, quand j'ai peur et je bouge, l'objet effrayant s'éloigne = je continue." Donc la selle, on la pose au sol, le cheval renifle, s'habitue à sa présence. Ensuite, on prends, on avance, le met au dessus du dos. Généralement, ça commence à bouger. On rassure, mais on retire pas l'objet, tant que le calme n'est pas revenu. Puis progressivement, on approche, on fini par poser, etc etc...
Pour le débourrage même, en général, ça se fait en longe.
Avec chambrière, on fait marcher, et en même temps, on va dire "marche" ou "au pas." et répéter. Puis on stoppe le cheval, et on le refait avancer, toujours en répétant l'ordre, jusqu'à ce que ça rentre, et progressivement, on retire l'action de la chambrière. On demande le pas, oralement uniquement, et lorsque le cheval à piger, il se met à marcher, avec l'ordre.
On fait pareil avec les autres allures.
Mais dans tout ça, les intonations jouent beaucoup. Le "hohooo" grave, qui demande à ralentir, le claquement de langue pour encourage et demander plus, et le tout, avec la chambrière.
Donc déjà, ça demande selon moi, une maîtrise parfaite de la longe. (du longage, ça se dit ?), selon le placement du corps selon le cheval, la chambrière, etc etc...
Tout ça, c'est la théorie, la pratique, c'est souvent toujours plus galère, et chaque cheval à son rythme, son caractère, etc etc...
Une fois l'action associée à l'ordre, on commence la seconde étape. Le cavalier.
La technique du sac à patate, donc avec montoir (le cheval doit déjà avoir apprit l’immobilité.) Le cavalier (assuré par quelqu'un c'est mieux, + celui qui longe) on se pose sur le flanc, sans grimper. Puis une fois désensibilisé, on monte sur le ventre. Lorsque le cheval ne réagit plus (toujours progressivement, rassurant, le cavalier aussi encourage, on caresse), on fait marcher.
Souvent, ça s'emballe un peu, imaginez. Le cheval ne voit rien. Mais il finit toujours par s'habituer.
Une fois cette étape franchit, à l'arrêt à nouveau, le cavalier tente de passer la jambe. Le temps d'adaptation dépend du cheval, du débourreur, de plein de chose. Et on refait marcher, on désensibilise toujours. Le cavalier est encore en mode sac à patate, il se pose juste.
Une fois le cheval bien à l'aise, on longe, avec le cavalier en mode patate. Et on recommence à demander différentes allure avec l'ordre.
Une fois ça fait, le débourreur monte à cheval.
Là, c'est plus délicat, et on rentre de mon point de vue, dans le plus complexe.
On associe l'ordre oral, à un ordre physique, pour faire l'action.
Le "avance" oral va se transformer en pression des mollets.
Le "stop" oral, en se redressant et en inspirant.
etc etc etc...Et on répète, et ça rentre, et on félicite.
Et il commence à y avoir les premiers blocages, rebellions, et il faut agir en conséquence, et agir correctement pour corriger les problèmes qui apparaissent.
Et c'est pour ça qu'il faut des professionnels. Déjà, pour la bonne monte, pour le bon placement, pour les bonnes habitude. Un débourreur sait s'adapter à chaque cheval, etc etc...
Et donc une fois que le cheval connait les ordres, on fait progresser.
Pour ce qui est du gros dressage, je sais pas par contre. Comment on apprends le piaffer, ou la pirouette, aucune idée.
Mais dans le début, et dans la théorie, c'est ça, à la base.
De ce que j'en connais.
Parce que des méthodes, y'en a des tas.
De mon point de vue, un débourrage bien fait, ça prends bien plusieurs semaines, avec des séances courtes, mais instructives et répétitive.
Et encore une fois, ça dépend aussi du cheval.
Certaine méthodes, selon la disciplines, on peut voir un cheval "débourré", dans les base, en 2 jours.
NB : En parlant de désensibilisation, il y a aussi, au contraire, la sensibilisation.
On sensibilise le cheval au mors, pour qu'il y réponde. On sensibilise au licol et à la longe, pour qu'il avance, à la cravache pour réagir, etc etc...
Donc voilà, tout ça, c'est de la théorie, de la part d'une personne qui monte même pas à cheval.
Selon moi, le tout se fait dans la douceur, dans le progressive et dans l'encouragement. Dans le temps, et la sûreté.
On veut aujourd'hui, aller toujours plus vite. Mais pour construire un cheval bien dans sa tête, qui travail bien et sans stress, il faut débourrer avec le moins de stress possible, le plus sereinement. Et ça, c'est pas en deux jours. Le débourrage, c'est la base. On construit pas une maison sur du sable, on éduque pas un cheval avec un débourrage bâclé.
Enfin voilà. Je suis pas pro, je suis même pas cavalière, mais de ce que j'en ai lu, et vu, c'est selon moi, la manière la plus basique, la théorie la plus "théorique", du débourrage.