Une petite histoire de chevaux.

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Noobdeservice

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 19/07/2014 à 21h34

Bonjour ! Je ne sais pas si c'est le bon endroit pour en parler, mais j'écris une petite histoire de chevaux, et j'aimerai bien avoir votre avis. Je publie ici le chapitre un, et si ça vous plait, je mettrai la suite :)

-Le Jeu des Options-

-Chapitre I-

Heathcliff galopait vers le premier obstacle de l'enchaînement. Hortense contrôlait parfaitement l'amplitude de sa foulée. Elle attendit que l'alezan prenne sa battue d'appel pour se mettre en équilibre au dessus de sa selle. Un instant plus tard, le hongre se rétablissait de l'autre côté des palanques avec une souplesse de chat. Sa cavalière ne se laissa pas distraire et ralentit son allure pour négocier le tournant qui l’emmènerait vers le second obstacle. Le sable vola autour des sabots d'Heathcliff tandis qu'il reprenait de la vitesse pour sauter l'imposant oxer qui se dressait devant lui. Il lui restait encore à franchir une ultime difficulté : un double composé de deux verticaux d'environ un mètre dix chacun. Sa cavalière le retint à l'abord du premier obstacle, dont il ne fit qu'une bouchée. Heathcliff parvint à ne faire qu'une seule foulée entre les deux obstacles, réussissant l'exercice avec brio et une aisance déconcertante.

''-Il est vraiment excellent. Je pense que vous êtes prêts, tous les deux.''

Hortense repassa au pas, défit la jugulaire de sa bombe Samshield hors de prix et se tourna vers celle qui avait parlé. Hélène, la monitrice d'équitation engagée par son père pour donner les reprises aux élèves du centre équestre, se tenait au milieu du manège, les bras croisés. Ses cheveux châtains étaient retenus par une longue tresse qui retombait sur son épaule, et ses yeux verts toisaient Hortense et sa monture avec une expression proche de l'admiration.

''-Franchement, j'espère que vous allez gagner, dit-elle.
-Moi aussi, répondit Hortense en caressant l'encolure de sa monture. Ça fait des mois que je m'entraîne pour cette compétition, et Heathcliff est fin prêt.''

La brune dessangla son cheval d'un ou deux trous et sortit du manège, rênes longues. Dans trois mois avaient lieu les championnats d'Europe junior de saut d'obstacles, auxquels Hortense allait participer pour la première fois. Son père, Sébastien Deschamps, directeur du centre-équestre La Désirade et cavalier de CSO, l'avait entraîné et soutenue lors de toutes ses compétitions, et ce depuis qu'elle était enfant. Et il y a deux ans de cela, il lui avait offert Heathcliff, le prodigieux selle français avec lequel Hortense avait remporté toutes les compétitions locales, et les Championnats de France. Ce cheval était de loin le plus brillant qu'elle aie jamais monté, et il avait le niveau nécessaire pour une telle compétition.

Il était déjà six heures du soir, mais le soleil brillait toujours dans la coure de La Désirade. Tout était calme. Les reprises s'étaient finies tôt cet après-midi, comme tous les samedi. Sans scrupule, Hortense avait laissé Hélène ranger seule les barres dans le manège. C'était un des privilèges d'être fille de cavaliers : Hortense pouvait profiter du personnel, des infrastructures et des chevaux du centre-équestre, et tout cela chez elle. En effet, Hortense et ses parents vivaient dans une vieille maison de pierre qui se trouvait juste en face du manège olympique, à deux pas des écuries et de la carrière.

Hortense rentra Heathcliff dans son boxe, le plus spacieux de l'écurie principale. Elle l'étrilla longuement, et vérifia consciencieusement chacun de ses membres pour être sur qu'il ne se soit pas blessé pendant le travail. L'alezan était en pleine forme, il n'avait jamais aussi bien sauté que ce soir et l'adolescente était plus que préparée pour cette compétition.

Il était un peu plus de sept heures lorsque Hortense poussa la porte de la maison. Sirius, le dogue allemand noir et blanc, l'accueilli joyeusement en remuant la queue. Après lui avoir donné quelques caresses, Hortense le repoussa gentiment et retira ses bottes sur les marches de l'entrée et se précipita à la cuisine, où sa mère faisait les comptes du centre-équestre.

''-Salut maman ! Fit Hortense en l'embrassant. Je viens de travailler avec Heathcliff, il a sauté comme une dieu... Souple, calme, à l'écoute... Un vrai plaisir ! J'aurai voulu que papa voit ça... Au fait, où est-il ? Toujours en concours près de la frontière allemande ?
-Oui, lui répondit sa mère de sa voix douce. Je viens de l'avoir au téléphone, il partaient seulement, il va rentrer tard... Il est arrivé premier en amateur Élite avec Volcanic Mambo... Tu sais, cet étalon pie qui avait affreusement peur de l'eau !
-Oui ! Il est vraiment bizarre ce cheval. Une fois, il a refusé d'entrer dans la carrière parce qu'il avait plu la veille et qu'une grande flaque s'était formée. C'est super ! Papa mérite cette première place, il en a tant bavé avec ce cheval...''

Les conversations ressemblaient souvent à cela dans la famille Deschamps. Uta, la mère de Hortense, était une cavalière de dressage de haut niveau, qui possédait des chevaux allemands. Sa monture favorite était Stendhal, un imposant étalon noir aux allures magnifiques. Uta donnait également des leçons de dressage en cours particuliers. Hortense aimait beaucoup cette discipline, qui alliait élégance et technique, mais n'avait jamais eu la patience nécessaire à la pratique du dressage et à l'apprentissage des airs d'école.

''-Cet après-midi, ta copine Adélie est passée. Elle a aidé Jules à faire les boxe matins, et pour la remercier, je lui ai fait monter Cendre. Elle se débrouille bien.
-Elle devait être ravie, dit Hortense.
-Je ne te le fais pas dire, elle m'a sauté dans les bras...''

Hortense éclata de rire. Elle avait passé la mâtinée dans la forêt, en promenade avec Sully, une vieille jument de club, et Adélie ne l'avait pas prévenue de sa visite. La petite blonde était sa meilleure amie. Contrairement à Hortense, elle ne possédait pas de cheval et sortait très peu en compétition. Sa passion était le dressage et elle rêvait de pouvoir prendre cours régulièrement avec Uta. Cependant, ses moyens ne le lui permettaient pas. Adélie s'était prise d'affection pour Cendre, une jeune jument hanovrienne appartenant à sa mère.

Hortense et sa mère dînèrent, avec un sujet de conversation bien moins plaisant que les chevaux.

''-J'ai reçue ton dernier bulletin de note, lui dit Uta. Et il n'est pas très bon. Il va falloir songer au bac, Hortense. Je sais bien qu'avec les championnats d'Europe, tu es un peu préoccupée, mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire en classe.
-Mais...
-Hortense, as-tu fait ton travail d'anglais ce soir ? Je ne crois pas. Pourtant, tu as eu toute la journée pour te pencher dessus.''

Quand sa mère était comme ça, Hortense préférait ne pas protester. Elle monta au premier étage, prit une douche et se rendit dans sa chambre. La pièce était lumineuse, grâce à la grande fenêtre qui donnait sur le centre-équestre. Les murs étaient tapissés de photos de chevaux et sur une étagère se trouvait tous les trophées, plaques et flots que la petite championne avait remportés au fil des années. Hortense ouvrit pour la première fois depuis longtemps son cahier d'anglais. Elle essaya de se concentrer. Elle lut trois phrases, retourna son stylo dans sa main, les relut. Dans sa poche, elle sentit son téléphone vibrer. C'était un message d'Adélie :

''Alors, comment c'était cet entraînement avec Heathcliff ? Bien, j'espère. Ta mère m'a fait monter Cendre, c'était génial. Cette jument est extra, tu as vraiment de la chance de monter des bons chevaux tous les jours. Demain, je passerai aux écuries. Tu seras là cette fois ?''

Visiblement, Adélie, elle, avait déjà fait ses devoirs d'anglais. Encore une divergence entre les deux amies : leurs résultats scolaires. Hortense décida de renoncer à travailler ce soir : demain, c'était dimanche, et si Adélie passait aux écuries, elle aurait tout le temps de l'aider à faire son devoir. La brune referma donc ses livres, rangea son stylo dans sa trousse et s'allongea sur son lit pour répondre au message d'Adélie :

''Oui, pas de soucis. On aura qu'à partir en balade. Après, tu crois que tu pourrais m'aider pour mon devoir d'anglais ? Je n'y comprend rien...''

Une demie-heure plus tard, qu'Hortense avait passé à se demander quelle tenue d'équitation elle porterait le lendemain, Adélie lui répondit :

''Bien-sûr. C'était vraiment facile... Bon, je vais me coucher, bonne nuit...''

Hortense regarda sa montre : il était neuf heures et demie du soir. Pour elle, bien trop tôt pour se coucher. Et comme elle n'avait pas fait ses devoirs, la brune n'avait pas trop envie de se retrouver en tête à tête avec sa mère. Cette dernière devait continuer à faire ses comptes dans la cuisine. La jeune fille décida donc d'aller voir les chevaux. Elle enfila un blouson par-dessus son pyjama – les nuits étaient encore fraîches – et sortit en catimini de la maison, en évitant la cuisine où, en effet, la lumière était encore allumée.

Hortense se rendait souvent dans les écuries le soir. Elle aimait écouter la respiration des chevaux assoupis, respirer l'odeur de foin sans être dérangée. Comme toujours, elle passa un peu plus de temps devant le boxe d'Heathcliff. Son protégé passa la tête dans l'ouverture de la porte pour recevoir une caresse, ou mieux encore, une friandise. Il eut droit à un morceau sucre sorti de la poche de sa cavalière.

''-Tu as très bien sauté, mon beau, lui dit-elle en lui caressant le chanfrein. Je suis fière de toi, tu as fait pleins de progrès.''

Hortense laissa le hongre tranquille et poursuivit son petit tour des écuries. Elle accorda un instant à Polo, le poney avec lequel elle avait fait ses premiers podiums, et à Stendhal, le meilleur cheval de sa mère. Cendre, la jument alezan brûlée crins lavés tant aimée d'Adélie eut elle aussi droit à une friandise.

Alors qu'elle était sur le point de quitter les écuries pour aller se coucher - il était bientôt onze heures du soir – Hortense entendit du bruit. C'était son père qui revenait de concours ! Elle sortit en courant des écuries et alla à la rencontre du camion, qui venait de pénétrer dans la coure du centre-équestre.

''-Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ? Lui demanda son père qui descendait de la cabine du camion.
-Je suis allée voir les chevaux. Tout à l'heure, j'ai sauté avec Heathcliff, il a été formidable.
-Je suis très fier de toi, dit l'homme en lui passant une main dans les cheveux. Hé, Marc ! Appela t-il en se tournant vers la cabine. Tu peux faire descendre le pont ?''

Le père de Hortense, Sébastien Deschamps, était un cavalier réputé dans la région. On lui confiait des chevaux, et il les entraînait dans le but de les sortir en concours, comme il l'avait fait avec Volcanic Mambo. A son arrivé, le drôle d'étalon était très difficile à monter (Sébastien avait dû le travailler avec un mors très sévère appelé pelham). Il refusait souvent les obstacles et était impossible à mettre sur la main. Mais à force de persévérance, de patience, le cavalier était parvenu à s'entendre avec le pie. A présent, il pouvait enchaîner un parcours d'obstacle avec lui et, comme aujourd'hui, décrocher une première place.

Hortense aida son père et son ami Marc -propriétaire de chevaux- à débarquer les équidés, épuisés par cette journée de concours. Sébastien laissa sa fille s'occuper de Volcanic Mambo, la star du jour. Hortense le ramena à son boxe, lui retira ses protections de transport et défit les tresses de sa crinière et de sa queue avant de le nourrir. L'étalon plongea la tête dans sa ration. Hortense quitta l'écurie et retourna dans la coure. Marc était parti et Sébastien garait le camion – un vieil engin presque aussi difficile à manœuvrer que Volcanic Mambo ! Quand il en descendit, il s'assura que toutes les portes de l'écurie étaient bien fermées (il ne faudrait pas qu'on lui vole un cheval) !

Hortense et son père rentrèrent à la maison bras-dessus bras-dessous.

''-Alors, raconte-moi cette séance avec Heathcliff, lui dit-il. Il ne t'a pas embarqué ?
-Ah ça non ! Il a été doux comme un agneau, je pouvais contrôler sa cadence.
-Quelle hauteur as-tu sauté ?
-En fin de séance, j'ai enchaîné trois obstacles, deux à un mètre et le double à un mètre dix. Je ne l'ai pas trop poussé.
-C'est bien. L'important n'est pas la hauteur, mais la technique.
-Je le sais, papa.''

Le père d'Hortense était d'excellente humeur grâce à sa victoire. Quand ils entrèrent dans la cuisine, il entreprit de raconter à sa femme et sa fille son exploit du jour. Uta était si heureuse qu'elle sembla avoir oublié sa petite dispute avec Hortense. Pour la famille Deschamps, une victoire signifiait aussi une rentrée d'argent, et une bonne publicité pour attirer de nouveaux clients et propriétaires.

''-Quand j'ai abordé le triple en fin de parcours, leur confia t-il, j'ai cru que Volcanic allait se planter. Je le sentais fatiguer. C'était la première fois qu'il courrait une telle épreuve. Il a dû faire preuve d'une grande volonté. C'est un cheval imposant, et la piste était assez exiguë. Il a fait un énorme effort pour lancer ses postérieurs au-dessus des obstacles du triple. J'étais très content de lui. Et, devinez quoi, Éveline Teitgen m'a demandé si Volcanic faisait des saillies.... et que ça l'intéressait pour une de ses poulinières.
-Et que lui as-tu répondu ? Demanda Uta, suspendue aux lèvres de son mari.
-J'ai dit que j'allai en parler à son propriétaire, dit Sébastien avec un sourire en coin.''

Il but une gorgée de café. Mme. Teitgen était une cavalière de la région, qui faisait un peu d'élevage amateur. C'était une adversaire sérieuse en compétition et Sébastien faisait souvent affaire avec elle.

''-Et vous ne connaissez pas la dernière, reprit-il.
-Quoi ? Demandèrent Uta et Hortense.
-Je voulais vous faire la surprise, mais bon... Hélène a acheté de nouveaux chevaux pour les reprises. On manquait de chevaux de club et le départ en retraite de Caramel et d'Elebel n'a rien arrangé. Je lui ai donné un budget pour trouver de nouveaux chevaux, elle a fait une sélection qu'elle m'a montré rapidement. Ils ont l'air pas mal, dans le lot, il y a un joli gris, je suis sûr qu'il plaira à ta copine... Magali, c'est ça ?
-Adélie, dit Hortense. Elle s'appelle Adélie. C'est chouette, j'en avais marre d'entendre Hélène maugréer à longueur de journée qu'elle était obligée de faire faire trois heures par jour à certains chevaux.
-Sois gentille avec Hélène, dit Uta. Tu sais que ce n'est pas facile d'être monitrice. Toutes les cavalières n'ont pas la même chance que toi. Regarde Adélie...''

Hortense grogna. Elle n'appréciait pas trop la nouvelle professeur d'équitation que ses parents avaient engagée. Elle était gentille, certes, elle l'encourageait souvent quand elle travaillait avec Heathcliff, l'aidait, mais Hortense n'aimait pas ses manières trop polies, son ton parfois mielleux lorsqu'elle parlait avec ses parents, l'admiration et la sympathie que tous lui portaient. En fait, l'adolescente éprouvait plus de jalousie que de mépris vis-à-vis de la jeune femme.

''-Il est tard, dit Uta après avoir jeté un œil à sa montre. Très tard. Tu devrais aller te coucher, Hortense.
-Moi aussi, fit Sébastien en se levant. Demain après-midi, je vais devoir accueillir les nouveaux chevaux. Heureusement que Jules sera là pour m'aider.
-Mais demain après-midi, protesta Hortense, tu m'avais dit que tu me regarderai monter Heathcliff.
-Tu l'as déjà fait sauter aujourd'hui, lui dit son père. Emmène-le plutôt en balade, ça lui changera les idées. Et l'après-midi, viens m'aider avec ta copine Magali.
-Adélie, corrigea encore une fois Hortense. D'accord papa. D'ailleurs, je lui avais dit que l'on pourrait partir en balade. Maman, elle pourra monter Cendre ?
-D'accord, dit Uta avec un sourire.''

Hortense leur souhaita bonne nuit et quitta la pièce. Elle s'apprêtait à s'engager dans les escaliers lorsque sa mère, semblant se souvenir de quelque chose, la rappela :

''-Hortense ?
-Oui ? Fit l’intéressée en revenant dans la cuisine.
-Dis à ta copine de ne pas trop s'attacher à Cendre, dit Uta.
-Pourquoi ? Tu devrais être contente qu'elle s'occupe aussi bien d'elle.
-Tu sais que l'on m'a confié Cendre pour que je la travaille dans le but de la vendre à un bon prix. Elle ne restera pas éternellement ici.
-D'accord, soupira Hortense en faisant la moue, je le lui dirai. Bonne nuit.''

Hortense monta les escaliers pour aller se coucher. Une fois de plus, elle se rendait compte de la chance qu'elle avait de posséder son propre cheval. Elle savait que personne ne pourrait lui retirer Heathcliff, et qu'elle n'en serait jamais séparée. La brune entra dans sa chambre et s'enfouit sous sa couverture. Elle n'avait toujours pas prêté attention à son devoir d'anglais, qui l'attendait encore sur son bureau.
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Fidjicheyenne

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 20/07/2014 à 00h03

J'adore ta manière d'écrire! Le livre est terminé que j'achète la version papier?

Chronocide

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 20/07/2014 à 00h31

C'est pas mal, après question technique il y a certains points qui ne pourront que s'améliorer.

Dans le genre, le fait de préciser l'heure très régulièrement est lassant à la lecture (enfin, je trouve). Surtout que c'est parfois un peu propulsé... Du genre quand elle va à l'écurie à 21h30 et qu'elle en part à 23h alors qu'elle a juste caressé quelques chevaux et donné des friandises.

Sinon bravo, ce n'est pas tout le monde qui est capable de faire lire son travail à tout le monde de cette manière, surtout à ton âge

Personnellement j'écris des romans de fantasy mais je n'ai jamais vraiment osé partager mes écrits.

Hina10

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 20/07/2014 à 13h41

C'est bien! Mais la fin m'a l'air un peu prévisible (on pourrait en faire un spoil), et il y a quelques fautes d'orthographe. Sinon, c'est intéressant, le texte est fluide lorsqu'on le lit. Continue!

Noobdeservice

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 21/07/2014 à 15h57

Merci tout le monde !
Une version papier, ce serait un peu mon rêve, bien sûr, mais je préfère écrire, écrire, écrire jusqu'à obtenir un travail qui méritera vraiment la publication !
Chronocide, merci pour tes conseils. Oui, j'ai vraiment tendance à me perdre dans le temps quand j'écris, et parfois dans les lieux aussi. Dans les chapitres suivants je trouve que cette faute se retrouve pas mal, il faut que j'y travaille...
Et Hina10, non non l'histoire ne continuera pas dans cette ambiance rose bonbon je-gagne-tous-les-concours-avec-mon-super-dada, il y aura du mouvement mouah mouah mouah !

Chronocide

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 21/07/2014 à 16h10

Une solution peut être de limiter au maximum les précisions d'horaires.
Ca peut être un bon moyen de travailler là-dessus.

Noobdeservice

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 21/07/2014 à 17h14

Oui ! Je met le chapitre deux ici (j'en suis à peu près aux trois quarts du trois...). J'espère que ça vous plaira ;)

-Chapitre II-

Quand on travaille avec les chevaux, on se lève toujours tôt. Et cette mâtinée ne fit pas exception. Ce dimanche matin, le réveil d'Hortense sonna à six heures tapantes. La brune se tira de son lit sans difficulté et sauta dans une culotte d'équitation propre et un polo bleu ciel. Elle ouvrit sa fenêtre pour contempler une dernière fois le centre-équestre, encore calme à cette heure-ci. Hortense entreprit alors de chercher ses bottes. Au bout de dix minutes, elle se souvint qu'elle les avait laissé dans l'entrée la veille, en se déchaussant.

L'adolescente passa la tête par sa porte entrouverte. Au bout du couloir, la porte de la chambre de ses parents était ouverte. Ils s'étaient probablement déjà levés. Hortense sortit à pas feutrés de sa chambre. Soudain, une masse de poils et de bave se jeta sur elle et elle fut projetée contre le mur.

''-Sirius ! Arrête ! Tu me chatouille !''

Le dogue allemand lui souhaitait à sa manière une bonne journée. Hortense, morte de rire, parvint à l'écarter et elle descendit dans la cuisine, le chien sur les talons. Elle prit son petit-déjeuner seule : ses parents étaient déjà aux écuries. Comme elle elle s'en était souvenu, la brune trouva bien ses bottes dans l'entrée. Elle les enfila en un temps record avant de filer dehors.

Hortense fit directement un crochet par le manège, où elle regarda pendant quelques minutes sa mère, qui travaillait avec Panthéon, un cheval qu'on lui avait confié il y a moins d'une semaine. Et cette semaine avait suffit à Uta pour commencer avec l'étalon un dressage sérieux. Parfaitement sur la main, le cheval exécutait à la demande départs au galop, changements de pied et déplacements latéraux. Au bout de dix minutes, sa mère s'arrêta, à bout de souffle. Elle caressa sa monture et la laissa marcher un peu rênes longues.

''-Ah ! Salut Hortense ! Dit sa mère en la voyant. Tu pourrai donner un coup de main à papa ? Jules n'est pas encore arrivé et il y a tous les boxes à pailler.''

La jeune fille acquiesça et couru aux écuries. Elle y trouva Sébastien, occupé à diviser en quartiers une énorme botte de paille afin de la répartir équitablement entre les chevaux.

''-Hortense, tu peux m'aider à pailler les boxes s'il-te plaît ?''

La brune hocha la tête et se mit immédiatement au travail. La tâche consistait à remettre de la paille neuve dans les boxes pour recouvrir le crottin et la litière souillée. Une fois par semaine, on vidait complètement les boxes pour renouveler entièrement la paille mais en hiver, on laissait parfois la litière sale un peu plus longtemps car elle isolait du froid. Comme d'habitude, l'adolescente s'attarda un peu dans le boxe d'Heathcliff, qui eu droit à quelques mots d'amour et à un morceau de carotte.

Sur le coup de huit heures et demie, Adélie débarqua aux écuries sur sa vieille bicyclette.

''-Salut tout le monde ! Cria t-elle en entrant dans l'écurie. Je peux vous aider ?
-Bonjour Magali ! Dit Sébastien. Oui, j'aimerai bien que vous fassiez les cuirs avant de partir en balade. Ça ne vous dérange pas ?
-Ho non !'' Dit Adélie, qui avait renoncé depuis longtemps à corriger le père de Hortense à chaque fois qu'il écorchait son prénom.

Hortense poussa sa fourche et traîna sa camarade dans la sellerie. Pour elles, nettoyer les cuirs n'était pas vraiment une corvée, était donné qu'elles passaient plus de temps à discuter qu'à frotter.

''-On commence par les filets ?'' Proposa Hortense, qui s'empara de celui de Volcanic Mambo. Adélie hocha la tête et attrapa celui de Stendhal. Elles les démontèrent et entreprirent tout d'abord de nettoyer chacune des pièces à l'eau chaude et au savon.

''-Quand je suis arrivé, commença Adélie, ta mère montait un cheval dans le manège. Il ne me disait rien. C'est un nouveau ? Il était très beau, la robe crème, une crinière en brosse...
-Oui, c'est Panthéon, expliqua Hortense. C'est un jeune, et elle doit le former pour qu'il puisse sortir en grand prix. Elle l'aime bien et songe même à l'acheter. Il vient du Portugal.
-Ah bon ? Il est magnifique en tout cas.
-Maman m'a proposé de le monter, avoua la brune en trempant son éponge dans le seau. Elle aimerait bien que je me mette au dressage.
-Mais c'est génial ça ! Dit Adélie avec un grand sourire. J'espère que tu as accepté !
-Non, tu sais bien que je me concentre sur le saut d'obstacle.
-Tu es folle ! Soupira la blonde en levant les yeux au ciel. Monter un cheval pareil, rien qu'une fois dans ta vie, ça doit être formidable !
-J'ai Heathcliff, tu sais...
-T'as vraiment trop de chance ! Allez, pour la peine, tu peux m'aider à remonter le filet de Stendhal ? J'ai l'impression d' m'être trompée quelque part...''

Hortense leva les yeux de son travail et éclata de rire : son ami avait rattaché ensemble les lanières du filet n'importe comme comment. La bride de sa mère était complètement à l'envers. Elle se leva et expliqua à Adélie comment remonter un filet. Il fallait prendre le coup de main, c'est tout !

Au bout de plus d'une heure de travail dans la sellerie, Hortense et Adélie commencèrent à seller leurs chevaux pour la promenade. En le brossant, Hortense se dit que son père n'avait pas tort : partir en promenade serait plus que bénéfique pour Heathcliff. Peu à peu, les écuries se remplissaient : les premiers cavaliers de la journée ne tarderaient pas à investir le manège et la carrière. Finalement, il était un peu plus de dix heures quand les deux amies mirent le pied à l'étrier et sortirent du centre-équestre.

''-Bon, on va où ? Demanda Adélie alors qu'elles s'engageaient sur le terrain forestier.
-Aucune idée. J'aimerai bien aller faire un tour du côté du chêne-aux-loups.''

Le chêne-aux-loups était un lieu dit connu de tous les cavaliers de La Désirade. C'était une clairière entourée d'arbres, qui offrait un lieu tranquille pour se reposer. Il tenait son nom d'un énorme chêne mort qui gisait là depuis des années, abattu par un orage. Et certains, dans la région, prétendaient avoir aperçu des loups sauvages dans la zone boisée bordant le centre-équestre, mais ce n'était qu'une rumeur. Parfois, quand elle avait envie d'être seule, Hortense s'y rendait pour travailler. Le sol de terre y était particulièrement sablonneux, idéal pour les chevaux.

La jeune cavalière connaissait la forêt comme sa poche. Heathcliff aussi, d'ailleurs. L'alezan marchait d'un pas actif sur le sentier, hennissant pour appeler Cendre quand la jument et sa cavalière traînaient derrière.

''-Je n'ai jamais vu Heathcliff aussi heureux ! Dit Adélie.
-Il adore l'extérieur, dit Hortense. Ça lui change du travail en manège.''

Hortense jeta un œil à Adélie : la blonde s'entendait très bien avec Cendre, sa monture du jour. Habituellement, elle prenait des cours collectifs avec Hélène, où elle montait les chevaux de club – souvent moins performants. Elle profitait aussi de son amitié avec Hortense pour apprendre des choses. Parfois, elle l'accompagnait en concours, l'aidait, l'encourageait... Et en échange, elle pouvait monter à cheval un peu plus souvent. Dès qu'elle en avait l'occasion, Adélie filait un coup de main aux écuries. C'était une vraie passionnée, et c'était pour ça que Hortense l'appréciait tant. La brune n'aimait pas les gens qui pratiquaient l'équitation uniquement dans l'optique de gagner de l'argent ou de briller en concours hippique. De toutes façons, Hortense avait compris depuis très longtemps que si l'on cherchait à profiter des chevaux sans véritablement leur apporter de l'amour, on arrivait à rien. Un équidé avait besoin de complicité avec son cavalier.

''-On galope un peu ? Proposa Adélie. Cendre m'a l'air pleine d'entrain.''

Elle ne croyait pas si bien dire. Dès que les filles pressèrent leurs mollets contre les flancs de leurs montures, ces dernières partirent au quart de tour. C'était un grand plaisir de voir à quel point les chevaux étaient heureux. Dans la nature, au milieu des arbres et des plantes, Cendre et Heathcliff se sentaient comme chez eux. A chaque sortie en extérieur, Hortense retrouvait ce bonheur.

Finalement, les filles dure stopper leur course folle. Le sentier était devenu trop étroit et les chevaux risquaient de se rentrer dedans. De plus, elles voulaient économiser leurs montures, car le chemin serait long jusqu'à la clairière, sans compter le retour.

''-Alors, tu veux toujours que je t'aide pour ton anglais ? Demanda soudain Adélie. On aura qu'à faire ça en rentrant...
-Pff..... Hortense soupira. J'en ai assez de ces maudits devoirs, de ces maudits profs... Maman me saoule déjà avec le bac, alors que c'est dans un an ! Un an !
-C'est vrai que tu n'as pas très bien travaillé cette année, dit Adélie sur un ton de reproche. Et tu n'as même pas choisi tes options pour le bac.
-De toutes façons, c'est les vacances dans seulement deux mois, dit Hortense. Après, je pourrai donner tout mon temps au centre-équestre.
-Si seulement tu étais aussi douée à l'école qu'en équitation.... Ce serait merveilleux...
-Arrête, dit Hortense, tu montes très bien aussi, Adélie.
-Mais ce n'est pas moi qui vais concourir aux championnats d'Europe dans trois mois... Et d'ailleurs, je préfère pour toi que pour moi... Et de loin !''

Adélie éclata de rire. Les compétitions, ce n'était pas son fort. En même temps, songea Hortense, elle n'en a pas fait beaucoup. En effet, Adélie n'avait participé qu'une seule fois à un concours : c'était il y a cinq ans, alors qu'elle montait encore à poney. Elle avait fait une petite épreuve de saut d'obstacle sur Rebel, un poney de club qui portait très bien son nom. Elle était tellement stressée qu'elle n'en avait pas dormi de la nuit, malgré les tentatives d'Hortense pour la rassurer. Le jour J, ses mains tremblaient tellement qu'elle n'avait même pas pu seller sa monture seule. Une fois en selle, Rebel ressentit son angoisse. Les chevaux sont de véritables éponges à sentiment. Ils ne comprennent pas le stress du cavalier et l'associent à une menace. C'est ainsi que la pauvre Adélie s'était faite désarçonner sur l’obstacle numéro un. C'était un souvenir douloureux et depuis, l'adolescente refusait dur comme fer de participer à nouveau à une compétition, malgré les sollicitations d'Hortense. La blonde manquait de confiance en elle, et préférait rester dans l'ombre de son amie.

Finalement, les filles arrivèrent vers onze heures à la clairière. Elles mirent pied à terre et laissèrent leurs chevaux brouter sans même les attacher. Tant qu'il y avait de l'herbe à disposition, Heathcliff et Cendre n'avaient aucune raison de s'en aller.

''-Tu as demandé à tes parents si tu pouvais nous accompagner aux championnats d'Europe ? Demanda Hortense. On ne dormira que deux nuits à l'hôtel, on arrivera la veille là-bas et on repartira juste après la remise des prix... A laquelle j'espère être conviée ! ajouta t-elle en gloussant.
-Oui, répondit Adélie avec une petite voix. Mais ils ne sont pas sûrs que ce soit une bonne idée. Enfin, maman est d'accord mais papa est déçu que je m'absente juste après son arrivée.''

Hortense soupira. Le père d'Adélie était mexicain. Il était venu à l'âge de vingt ans enseigner l'espagnol en France, amoureux de ce pays. C'était là qu'il avait rencontré la mère d'Adélie, avec laquelle il eut une fille et trois fils : Juan, Diego et José. Mais après la naissance de ce petit dernier, la mère d'Adélie et lui se sont disputé et séparé. Le père d'Adélie était reparti vivre au Mexique, et il ne revenait qu'en août pour voir sa fille, qui elle passait chaque année Noël avec lui, dans son pays. A chaque fois, Adélie plaisantait sur le fait qu'en dépit de ses origines mexicaines, elle ait hérité des cheveux blonds paille de sa mère.

''-Tu réussiras à le convaincre, lui dit Hortense pour la rassurer. Ce ne sont que trois jours...''

Après cette petite pause, les filles se remirent en selle et prirent le chemin du retour. Pour ne pas emprunter la même route qu'à l'allée, Hortense proposa de faire une boucle qui leur ferait longer le ruisseau.

''-C'est une excellente idée ! Dit Adélie. En plus, les chevaux pourront boire. Ils doivent être morts de soif, après toutes ces galopades !''

Les chevaux furent surtout ravis de s'éclabousser mutuellement. Au début, Cendre hésita à poser les sabots dans l'eau, mais l'ardeur d'Heathcliff acheva de la convaincre. Adélie et Hortense les laissèrent boire et patauger une dizaine de minutes avant de reprendre leur route. A présent, les filles étaient à moins de vingt minutes du centre-équestre. Hortense menait la marche avec Heathcliff. L'alezan semblait connaître le chemin aussi bien que sa cavalière, qui lui laissa les rênes longues. Soudain, un coup de feu retentit. Les chevaux stoppèrent. Nouveau coup de feu. Heathcliff plaqua les oreilles sur sa nuque, prêt à détaler, et Hortense commença à avoir peur. Derrière elle, Adélie se cramponnait de toutes ses forces à la crinière de Cendre. Tout à coup, un daim sauta hors de fourrés et traversa le sentier, juste devant les sabots d'Heathcliff. L'alezan prit peur et partit au triple galop. Surprise, Adélie fut projeté hors de sa selle et s'écrasa dans un buisson d'orties.

-Aïe ! Cria t-elle, de douleur et de surprise.
-Adélie, ça va ?

Heureusement, son amie semblait avoir contenu Cendre, qui était moins près du sang qu'Heathcliff. Adélie entra dans le champ de vision d'Hortense. Elle sauta de sa selle et s'approcha du buisson dans lequel était tombé la brune, sans lâcher les rênes de Cendre. De sa main libre, elle attrapa sa camarade par le bras et l'aida à se relever.

''-Ça va ? Répéta Adélie. Tu t'es fait mal ?
-Ça brûle... Mais je crois que ça va, je m'en sortirai avec quelques bleus, dit-elle en testant ses articulations. J'ai eu drôlement peur.
-Moi aussi... Mais... Mais où est Heathcliff ?
-Mon dieu !''

Épouvantée, Hortense tourna sur elle même. Sa monture avait disparue ! Adélie, qui tenait toujours Cendre d'une main, proposa de partir à sa recherche. Il avait dû prendre le chemin des écuries, comme le ferait n'importe quel cheval livré à lui même !

''-Tu devrais remonter et prendre de l'avance, dit Hortense. Il n'a pas eu le temps d'aller bien loin. Pendant ce temps, je regarde dans les fourrés.
-D'accord, dit Adélie. Sois prudente.''

La blonde remonta à cheval et prit le triple galop sur le sentier. En un instant, elle disparu à la vue d'Hortense. Cette dernière ne trouva pas Heathcliff dans les parages. Ses bras nus la brûlaient et se couvraient peu à peu de boutons dus aux piqûres d'orties. Néanmoins, tomber dans ce bouquet d'orties n'avait peut-être pas été une si mauvaise chose que ça. Si elle s'était écrasée de la même façon sur le sol dur du sentier, elle se serait peut-être brisé le cou. Hortense frémit à cette pensée. Elle se remémora la fuite précipitée de sa monture, l'instant où elle avait senti qu'elle basculait sur le côté... Et sa trajectoire parabolique qui l'avait mené dans ces fichues orties !

Voyant que son cheval n'était pas dans les parages, Hortense décida de marcher à la rencontre d'Adélie. La cavalière de Cendre, de son côté, n'avait rien trouvé non plus et rebroussa chemin au bout d'une demie-heure. Elle rencontra donc Hortense.

''-Rien trouvé non plus ?'' Demanda la brune, le visage décomposé.
Son amie fit non de la tête.
''-J'espère qui ne lui ait rien arrivé...
-Ne t'inquiète pas, il a dû retourner à la Désirade et, en ce moment, un des palefreniers l'a certainement dessellé et remis dans son boxe.
-Tu crois ? Tu ne dis pas seulement ça pour me rassurer ?''

Hortense était terriblement inquiète. Adélie aida la brune à monter derrière elle sur le dos de Cendre. La jument n'appréciait pas trop de porter ce poids supplémentaire mais elle ressentit l'inquiétude de ses cavalières et prit docilement le chemin du centre-équestre, au petit trot.

En un quart d'heure à peine, les deux filles débarquaient dans la coure du centre-équestre, grouillante de cavaliers. Tous se tournèrent vers Adélie et Hortense. Elles formaient là un bien drôle de spectacle : deux filles, dont celle des propriétaires (qui avait les bras couvert de bouton et le visage ruisselant de larmes), juchées sur une des plus belles jument de l'écurie.

''-Mais qu'est-ce qui se passe ? Vous avez vu l'heure ? Il est presque la demie.. nous étions inquiets ! Hortense, qu'est-ce que vous faites ? Mais, c'est quoi cette tête ? Hooo... Et ces boutons... Ma chérie, qu'est-ce qui t'es arrivé ? Où est Heathcliff ?''

C'était Sébastien. Le cavalier avançait vers eux à pas de loup. Il avait compris qu'il y avait un problème. Les deux filles descendirent de Cendre.

''-Nous étions sur le chemin du retour, en train de longer le ruisseau, expliqua Adélie. Tout à coup, on a entendu des coups de feu, et un daim à traversé le sentier. Heathcliff a pris peur, à désarçonnée Adélie qui s'est retrouvée dans un bouquet d'ortie et il s'est enfui. On a essayé de le chercher mais comme on ne le voyait pas, on a pensé qu'il serait rentré seul.''

Sébastien proféra un impressionnant lot de jurons et de grossièretés. Il était dans une colère noire : normalement, la chasse n'était ouvert qu'en automne, et dans un périmètre bien précis que les cavaliers évitaient soigneusement. Ce chasseur n'avait pas respecté les règles, causant ainsi un accident. Hortense, elle, fondit en larmes. Il fallait absolument qu'elle retrouve son cheval, il s'était peut-être fait mal ! Elle l'imagina un instant, apeuré, en sang, avec une jambe cassé, tout seul dans la forêt.

Prévenue par des cavaliers de la situation, la mère d'Hortense arriva. Elle poussa un cri en découvrant les boutons de sa fille. Elle lui saisit le bras pour observer les dégâts de plus près mais la brune se dégagea.

-Non ! Je vais bien ! Je vais bien ! Il faut retrouver Heathcliff !

Entre temps, un palefrenier avait emporté Cendre pour la rentrer à l'écurie. En quelques minutes à peine, un temps record, son père rassembla quelques cavaliers volontaires pour partir à la recherche du cheval perdu. Lui-même était juché sur Mistral, un grand bai au pied sûr. Hortense et Adélie le supplièrent de l'emmener avec lui.

''-Vous feriez mieux de vous changer et de vous reposer, leur dit Sébastien. Vous avez l'air en état de choc...
-Non, ça va très bien, lui assura Hortense, ravalant ses larmes. S'il te-plaît !''

Devant leurs supplications, Sébastien fut bien obligé d'accepter. Adélie et Hortense allèrent seller Sully et Vegas, deux chevaux de club. Et un instant plus tard, le groupe de cavalier s'engageait dans la forêt à la recherche d'Heathcliff. Uta, elle, avait dû rester à la Désirade à cause de l'arrivée des nouveaux chevaux dans l'après-midi.

Pourvu qu'on le retrouve, pensa Hortense, Pourvu qu'on le retrouve... et qu'il aille bien.

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 21/07/2014 à 17h39

Tant que j'y suis, je vous fais aussi cadeau du chapitre 3, qui est un peu court mais décisif...

-Chapitre III-

Les recherches durèrent jusqu'au milieu de l'après-midi. Les hommes et les chevaux avaient sillonné toute la forêt, sans parvenir à retrouver la trace d'Heathcliff. Hortense était désespérée, et son père fou de rage. Cependant, il ne semblait pas en vouloir à sa fille, qui n'était absolument pas responsable de ce qui était arrivé.

''-Des chasseurs en pleins mois de mai ! Rugissait-il. Et sur un sentier balisé, par dessus le marché ! Vraiment, je n'arrive pas à y croire. J'en toucherai deux mots au garde forestier.''

A quatre heure, les adultes décidèrent de rentrer au centre-équestre.

''-Non ! S'il vous plaît ! On pourrait peut-être refaire un tour du côté de la clairière, non ?
-On y est déjà allé trois fois, lui dit son père. Ma pauvre Hortense, les chevaux sont épuisés, je crois qu'on devrait rentrer...''

Le cœur lourd, les cavaliers prirent le chemin qui longeait le ruisseau, les yeux et les oreilles grands ouverts, au cas où.

''-Attendez ! Cria Hortense. J'entends quelque chose.''

Les cavaliers s'immobilisèrent.

''-Ce n'est que le vent, dit son père, agacé.
-Non, écoute ! Insista Hortense.''

En effet, en tendant vraiment bien l'oreille, on pouvait percevoir un léger bruit de respiration et de grattement. Sans perdre une seconde, Hortense sauta de sa selle et de dirigea vers l'origine du bruit. Par instant, elle s'arrêtait, écoutait pour s'orienter. Les autres la regardaient faire, intrigués.

''-Hortense ! Reviens ! Cria son père alors qu'elle s'enfonçait dans les fourrés.''

Il talonna sa monture, prêt à la suivre. Il n'eut même pas le temps d'atteindre le couvert des arbres que sa fille poussait déjà un cri victorieux :

''-Il est là ! Il est là ! Je l'ai retrouvé !''

Sébastien mit pied à terre et tendit ses rênes à un cavalier. Prudemment, il emprunta la même direction que sa fille.

''-Ho mon dieu !''

Il trouva Hortense accroupie aux côtés d'Heathcliff. Le hongre était allongé dans une position insolite, le postérieur gauche prisonnier des ronces dans lesquelles le cheval s'était enfoncé.

''-Je vais prévenir les autres et chercher un couteau pour le libérer, dit Sébastien. Surtout, parle lui, rassure-le.

Impressionnée, Hortense approcha sa main de l'encolure du cheval. Il était en sueur. L'animal tremblait, trempé, et roulait des yeux effarés. Il ne comprenait pas ce qui lui été arrivé. Une seconde après, Sébastien revint un canif à la main, et il entreprit de découper la ronce épineuse qui retenait l'alezan prisonnier. La tâche ne fut pas aisée, car le hongre, effrayé, ne se laissait pas faire. Cependant, la présence d'Hortense sembla le rassurer un peu. Ensuite, il fallut l'aider à se relever : le membre de l'équidé était en sang. Il avait dû se débattre, car la peau avait été lacérée par les ronces. Lorsque Hortense et son père parvinrent à le faire marcher jusqu'au groupe de cavaliers, il boitait méchamment. Heureusement, l'os n'avait pas l'air cassé.

Tout doucement, au pas, le groupe de cavalier revint au centre-équestre. Heathcliff était épuisé et trébucha à plusieurs reprises. Hortense insista pour ne pas remonter en selle et l'accompagner à pied pour l'aider à marcher. Le groupe arriva et chacun rentra son cheval à l'écurie. Hortense et Adélie mirent une couverture à Heathcliff, le rentrèrent dans son boxe tandis que Sébastien appelait le vétérinaire. Ensuite, Adélie partit, après avoir demandé à Hortense de toutes la tenir au courant de l'état de son cheval. Les nouveaux chevaux étaient arrivés mais personne ne leur prêtait attention, tous les cavaliers étaient concentrés sur l'état de santé d'Heathcliff, le petit champion du centre. Uta arriva et recommanda à sa fille et à son amie de le laisser se reposer un peu en attendant le vétérinaire. Elle était soulagée que le cheval ait été retrouvé.

''-Laissez-le, dit Uta à Adélie et Hortense. Je vais nettoyer ses plaies pour que le vétérinaire y voit clair.
-D'accord, Maman, dit la petite brune en quittant le boxe à contre cœur.''

Hortense observa sa mère nettoyer les plaies du cheval du sang et de la terre qui s'y étaient collés, à l'air de produit désinfectant et de coton. Elle admirait le savoir-faire de sa mère, qui excellait autant en selle qu'aux côtés des chevaux, dont elle savait très bien prendre soin. Le nettoyage révéla de nombreuses petites entailles, qui s'étalaient du pli du paturon à la pointe du jarret. Hortense était quelque peu soulagée : ce n'était pas si impressionnant, les plaies étaient peu profondes.

''-Ça a l'air d'aller... Non ? Demanda Hortense, voyant que le visage d'Uta n'était pas très serein.
-Ce ne sont pas les plaies qui m'inquiète... Mais le membre me semble enflé. En fait, j'ai l'impression qu'il a gonflé depuis votre retour de l'écurie. Il faut attendre l'avis du vétérinaire.''

Hortense soupira. Pourvu que sa monture se rétablisse vite ! Elle fut prise d'une vive colère en vers ce chasseur qui n'avait pas respecté les règles, et qui avait mis sa vie et celle de son cheval en danger. Pour se changer les idées, la jeune fille décida d'aller voir les nouveaux chevaux arrivés en début d'après-midi. Elle quitta la grande écurie lumineuse réservée aux chevaux de propriétaires et de compétition pour se rendre dans celle des chevaux et des poneys du club. A cette heure-ci, elle était en grande activité : les élèves préparaient leurs montures pour leur reprise. Hortense les connaissait tous un peu. Une petite élève du cour débutant lui demanda de l'aider à passer le filet sur la tête de Dînette, une ponnette shetland au caractère bien trempé. Alors qu'elle finissait de boucler la muserolle, Hélène entra dans l'écurie pour chercher ses élèves.

''-Adélie ! Tu es là ! On vient de me dire pour Heathcliff... C'est horrible ! J'espère qu'il sera remis pour les championnats...''

Hortense se tourna vers la monitrice, agacée par son arrivée à ce moment où elle désirait être seule avec ses problèmes.

''-Il n'a pas l'air d'être blessé très gravement, dit-elle. On va attendre l'avis du vétérinaire. Je passais voir les nouveaux chevaux de club, tu me les montre ?''

La jeune femme la conduit vers trois boxes près du fond de l'écurie. Il y avait un gris, un double poney pie et une jolie petite jument noire. Ils semblaient encore un peu endormis par leur déménagement. Somnolents, ils observaient Hortense et Hélène d'un œil vitreux. Cependant, la brune approuva le choix de la monitrice : les chevaux avaient l'air en parfaite santé et présentait une morphologie harmonieuse.

''-Et lui, c'est qui ? Demanda Hortense en pointant du doigt le boxe qui jouxtait celui du poney pie. Je ne l'ai jamais vu...
-Ah ! Fit Hélène, l'air embarrassé. Lui, c'est un cas à par...''

Hortense s'avança vers le boxe. A l'intérieur, un petit cheval gris pommelé efflanqué était agité de tics : il tournait en rond, à la manière d'un chien qui cherche à attraper sa queue, s'arrêtait un instant, jetait sa tête en l'air et reprenait son manège, inlassablement... Il était affreusement laid, et Hortense remarqua avec horreur que son œil droit était.... inexistant. En effet, son orbite était vide.

''-C'est le seul cheval que je n'ai pas fait valider par ton père, expliqua Hélène, dont le visage avait un peu rougit. En fait, il ne sait même pas qu'il est là.. C'est une longue histoire... Mon frère, qui est complètement siphonné, a un ami passionné de courses de chevaux.... Un jour, il a raconté à son ami que je travaillais avec les chevaux. L'autre lui a dit qu'il connaissait un autre gars -un parieur, certainement, qui s'était retrouvé avec un cheval réformé des courses sur les bras, et qui lui a demandé si ça m'intéressait... Et mon frère a dit oui. Il était fier de lui, voulait me faire la surprise. Le problème, c'est que pour n'importe quel cavalier normalement constitué, découvrir cet espèce de.... d'animal borgne et complètement taré, la première réaction n'est pas de sauter de joie.... J'ai dit à mon frère que je n'en voulais pas, il s'est fâché, et allé voir son copain qui est allé voir son copain qui lui a dit qu'il n'en voulait plus non plus, et voilà comment je me suis retrouvé avec cette chose. Je suis allé le chercher en même temps que les nouveaux chevaux de club, parce que je me suis dit que ton père ne le remarquerait peut-être pas. De toutes façons, il va bien falloir que je lui paye une pension, à cette horreur.... Et que je lui trouve un propriétaire....''

Hortense grimaça. Trouver un propriétaire à ce cheval relèverait de l'impossible. Même en le donnant ou en payant les gens pour le prendre, la brune doutait que quelqu'un en veuille. Il fallait dire que le cheval n'était vraiment, mais alors vraiment pas beau. La crinière trop longue et coupée en zig-zag, les côtes saillants, la moitié de la queue arrachée, on avait du mal à croire qu'un cheval puisse en arriver là.

''-Pourquoi est-il dans cet état ? Demanda Hortense.
-Il n'a que cinq ans. Il court des courses de galop depuis ses trois ans, mais n'était pas très performant. Ses proprios l'ont complètement délaissé. Le type qui l'a refourgué à mon frère lui a dit qu'il l'avait pris pour lui éviter l'abattoir, lui donner une belle vie... Mais il a vite déchanté. Il est cinglé.
-Tu comptes le travailler ?
-Pour être honnête avec toi, j'ai peur de l'approcher. Il est hyper méchant. Remarque par toi même !''

Hortense releva le défi. Tout doucement, elle ouvrit la prote coulissante du boxe et s'y engouffra. Le cheval, qui tournait toujours en rond comme un fou, s'arrêta soudainement et tourna son œil valide vers l'intruse. Hortense sortit de sa poche une carotte, qu'elle lui tendit.

''-Salut toi, lui dit-elle doucement. Alors il paraît que t'es méchant.... ?''

Soudain, le cheval se retourna et décocha un coup de sabot dans sa direction, qui ne l'atteint heureusement pas pas.

''-J'en ai vu assez, dit Hortense en quittant le boxe avant que le cheval tente une nouvelle fois de la botter.
-Je ne sais pas ce que je vais en faire ! Dit Hélène, un peu désespérée. Il faut que je m'en occupe un peu, que je le monte si je veux avoir une chance de m'en débarrasser. Mais je n'arrive même pas à m'en approcher. Je vais tuer mon frère !''

Hortense aurait voulu dire ''ne compte surtout pas sur moi pour t'aider à dresser cette horreur''. Mais elle s'abstint. Pour une fois, elle compatissait en vers Hélène.

''-Et ce cheval, dit la brune, il porte un autre nom que Horreur, Le Borgne ou L'immondice ?
-Oui, dit Hélène en souriant. Il s'appelle Idole.''

Les deux cavalières passèrent un instant à contempler le pur-sang. Son tic était vraiment étrange. Il tournait, tournait, s'arrêtait, secouer à la tête, tournait, tournait... Hortense savait que cela traduisait un grand mal être. Depuis toute petite, la brune éprouvait une véritable révulsion en vers les courses de chevaux. Les équidés y étaient surexploités, et ceux qui ne se pliaient pas à se train de vie infernal était tués ou délaissés, comme Idole...

Leurs rêveries furent interrompues. Un cavalier, qu'Hortense connaissait de vue déboula dans l'écurie.

''-Hortense ! Dit-il. On m'a dit de vous prévenir que le vétérinaire était arrivé.
-Merci ! Je dois y aller, dit-elle en se tournant vers Hélène. J'espère que le vétérinaire sera positif.
-Moi, je dois aller faire mon cours, dit la monitrice. Les petits m'attendent. Courage, Hortense.''

L'adolescente couru à toutes jambes jusqu'à l'écurie principale. Le vétérinaire était déjà dans le boxe d'Heathcliff, dont il tâtait le postérieur gauche sous les yeux d'Uta. La mère et sa fille le regardèrent faire une dizaine de minutes, puis l'homme se redressa et se tourna vers les cavalières.

''-Vous pourriez le faire trotter ?''

Hortense, morte d'inquiétude, alla chercher un licol et sortit son cheval de l'écurie. L'animal ne fit même pas trois pas hors du boxe que le vétérinaire l'interrompait déjà.

''-C'est bon, laissez-le. Il boîte déjà énormément au pas.''
En même temps, il aurait fallu être aveugle pour voir que le pauvre animal n'arrivait pas à s'appuyer sur sa jambe blessée.

''-Il n'a rien de cassé, dit le vétérinaire au bout d'un court silence. Mais le membre est très enflé. S'il bouge trop, un kist risque de se former, ce qui l'empêcherait à jamais de travailler. De plus, je crains une élongation du tendon. Je vais lui injecter un anti-inflammatoire. Pour le traitement, il faut appliquer de l'argile sur le membre et recouvrir d'une flanelle et d'une bande de repos bien serrées. Une fois par jour, douchez le membre de bas en haut pour favoriser la circulation sanguine et refaites le bandage. S'il y a la moindre complication, appelez-moi. Et bien-sûr, pas de travail, cela va de soit. Repos complet, ni de pré, ni de marcheur...
-Pendant combien de temps ? Demanda Hortense, n'y tenant plus.
-Au moins trois mois, dit le vétérinaire, l'air grave.''

Autour d'Hortense, le monde sembla s'écrouler : dans trois mois, c'était les championnats d'Europe, et Heathcliff allait devoir déclarer forfait... Tout ce travail, ces entraînements, tout ça pour rien... Uta, aussi déçue que sa fille, posa une main sur son épaule tandis que le vétérinaire précisait deux trois choses à propos du traitement.

''-Veillez bien sur lui. Normalement, il devrait réussir à se coucher et à se relever tout seule. Sinon, il faudra aviser. Ne vous en faites pas, votre cheval pourra retravailler, il lui fait juste du temps.''

Après le départ du vétérinaire, Hortense mis en place argile, flanelle et bande sur le postérieur du cheval. Uta l'aida.

''-Tu sais ma chérie, papa te trouveras peut-être un autre cheval pour les championnats...
-Je m'en fiche, dit Hortense, agressive, je veux simplement qu'il guérisse ! Et c'est avec Heathcliff que je travaille depuis des mois, et ce n'est pas pour rien. Aucun autre cheval ne pourra être à sa hauteur...''

Sa fille était inconsolable. Uta préféra aller avertir son père du diagnostic du vétérinaire et laissa sa fille seule. Dès que la jeune fille entendit la porte de l'écurie se refermer derrière sa mère, elle fondit en larme et pleura longuement, le visage enfoui dans la crinière de l'alezan.

Chronocide

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 21/07/2014 à 20h38




Par contre j'ai remarqué que tu mélangeais régulièrement les prénoms d'Adélie et Hortence, ce qui porte un peu à confusion

Noobdeservice

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 21/07/2014 à 21h06

Merchi !

Oui, en fait j'ai pleins de prénoms que j'aime beaucoup et que j'alterne souvent dans mes histoires, et ça ne m'étonne pas que je mélange parfois. Au début j'écrivais parfois "Enid" à la place d'Hortense, m'enfin... Un grand n'importe quoi !

merci de porter de l'attention à mon travail, ça fait très plaisir et ça me motive ;)

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Posté le 23/07/2014 à 09h05

Désolée pour le double post, j'ai dû m'absenter quelques jours et je suis seulement en train d'écrire le chapitre 4.

Clacladidi02

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Posté le 23/07/2014 à 13h46

je suis ton post, j'aime beaucoup pour le moment! l'histoire est un peu prévisible tout de même je trouve, mais tu écrtis très bien

Hina10

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 25/07/2014 à 00h05

bien ! de mieux en mieux!mais prévisile quand même, pas que pour l'histoire des concours...

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 25/07/2014 à 13h35

Merci !

Bon, d'accord, la fin est peut-être évidente pour certains... Même si je pense que les chapitres que j'ai déjà publiés ici et ceux que je vais publier aujourd'hui ne suffisent pas à deviner la fin (parce qu'en le lisant, on risquerait de se croire dans hearthland, mais cette communion entre Hortense et Idole sera très provisoire, et fragile....)

voici donc le chapitre 4, dont je ne suis pas convaincue et que je vais sans doute modifier.

-Chapitre IV-

Depuis la visite du vétérinaire, qui lui avait annoncé qu'Heathcliff ne pourrait pas participer aux championnats d'Europe, Hortense était effondré, déprimée. Elle passait tout son temps libre à prendre soin de son cheval blessé, qui s'ennuyait déjà après seulement deux semaines de repos forcé. Elle lui parlait longuement, lui donnait des friandises. L'alezan appréciait beaucoup sa compagnie, et il attendait chaque jour la visite de sa propriétaire avec impatience. Hortense n'avait plus aucune motivation et ne montait quasiment plus à cheval, un comble pour cette passionnée qui, d'habitude, pouvait travailler jusqu'à cinq chevaux par jour ! Son père lui avait proposé de monter d'autres chevaux, mais la jeune fille préférait s'isoler, ravalant l'amère déception qui lui tordait l'estomac. Adélie, elle, venait presque tous les jours à La Désirade, mais la façon d'Hortense de se replier sur elle-même quand rien n'allait l'énervait au plus haut point.

Finalement, Hélène avait été contrainte de raconter à Sébastien la façon dont elle s'était retrouvé avec Idole sur les bras. Le père d'Hortense ne s'était pas offusqué et avait décrété que le cheval ne le dérangeait pas tant qu'Hélène payait une pension pour lui. Cependant, il avait refusé qu'elle l'installe dans l'écurie principale, pour ne pas qu'il effraie ou morde les clients.

Un mercredi après-midi, alors que, désœuvrée, Hortense comptait les grains de beauté de son bras droit, assise sur une botte de paille, Hélène s'était approchée d'elle. La monitrice ne l'agaçait même plus.

''-Euh... Hortense ? Commença la jeune femme.''

Comme tout le monde au centre-équestre, Hélène savait qu'en ce moment, l'adolescente était à prendre avec des pincettes.

''-Oui ? Dit Hortense sans quitter son bras droit des yeux.
-Tu peux m'aider à lâcher Idole ? Je préférerai qu'il utilise son énergie à galoper plutôt qu'à tourner en rond dans son boxe.
-Quoi ? Mais t'es folle ! Jamais de la vie, j'ai pas envie de me faire bousiller...''

Depuis l'arrivée de l'équidé, Jules, le palefrenier, n'avait même pas pu nettoyer son boxe. Les tentatives d'Hélène pour l'approcher s'étaient soldées par des échecs. L'animal était complètement fou. Il ne cessait jamais ses tics, ça en devenait totalement insupportable.

''-Si Idole ne peut pas lâcher son jus, c'est l'écurie qu'il va bousiller. On ne peut pas continuer comme ça, il va devenir cinglé.
-Il l'est déjà, grommela Hortense.''

Cette fois, Hélène commença à s'énerver à cause du manque de volonté d'Hortense.

''-Mais remue toi un peu, bon sang ! Cria t-elle. Tu ne vas pas passer ta vie à te tourmenter parce que tu ne peux pas faire les championnats ! Un cheval qui se blesse, ça arrive. Et tu devrais t'estimer heureuse qu'il ne se soit pas cassé les sésamoïdes !
-Bon, eh bien, fit Hortense, vexée et piquée au vif, si ça t'amuse, je vais t'aider à lâcher ce... ce truc immonde et dangereux. Va chercher un licol.
-De un, dit Hélène, il ne me laissera pas le lui mettre. Et de deux, il m'embarquerait.
-Alors, comment veux-tu le bouger ?
-J'y ait déjà réfléchi avec Jules. Et je pense avoir une idée. Je reviens.''

Hélène s'éloigna. Pendant ses quelques minutes d'absences, Hortense réfléchit à un moyen de sortir l'étalon sans risquer de se faire piétiner... A par l'attraper avec un lasso... C'était une idée un peu saugrenue ! Hortense fut très surprise en voyant Jules et Hélène revenir vers elle... chacun chargé d'une énorme brouette remplie de chandeliers d'obstacle et de cordes...

''-Qu'est-ce que c'est que tout ça ? Demanda Hortense.
-C'est très simple, dit Hélène. On dispose des chandeliers de part et d'autres du chemin que l'on veut faire emprunter à Idole depuis son boxe jusqu'au manège, et on les relie entre eux avec de la corde. Ensuite, on lâche la bête. Avec un peu de chance, il galopera jusqu'au manège.
-C'est une idée brillante, dit Hortense.''

Installer le parcours qu'emprunterait Idole leur prit au moins trois quart d'heure à eux trois. Il fallait veiller à ce que le cheval ne puisse pas sortir du chemin, sinon les conséquences pourraient être terribles... Hortense s'imagina un instant l'étalon gris, s'échapper et, ivre de liberté mêlée de terreur, s'engager sur une route et provoquer un accident. Ils avaient presque fini l'installation quand Sébastien et Uta revinrent d'une balade en forêt, juchés sur Volcanic Mambo et Stendhal.

''-Alors Hortense ? Dit Sébastien. Enfin sortie de ta torpeur ?''

Hortense ne répondit pas à la plaisanterie de son père. Elle se rendit aussi compte que pendant la demie-heure passée à installer le chemin pour Idole, elle n'avait absolument pas pensé au membre blessé d'Heathcliff et à l'annulation des championnats d'Europe.

''-Arrête, Seb, dit Uta en riant. Qu'est-ce que vous faites, tous les trois ?
-On voudrait lâcher Idole, dit Hélène. Vous savez, l'affreux réformé des courses que mon frère m'a refilé. Il est impossible à manipuler et Jules a eu l'idée de créer un chemin pour le conduire au manège pour qu'il puisse se défouler un peu. Il est resté si longtemps en boxe qu'il devient fou. Il est sans cesse agité de tics.
-Oui, Sébastien m'en a parlé, dit Uta. C'est une bonne idée, qu'en penses-tu ? Demanda t-elle en se tournant vers son mari.
-Hum ? Oui, très bonne idée, dit Sébastien, l'esprit préoccupé. Quand vous aurez fini, tu pourras venir me voir, dans mon bureau, Hortense ?''

La jeune fille acquiesça, se demandant ce que son père pouvait bien avoir à lui raconter. Ses parents s'éloignèrent vers l'écurie principale, pour y rentrer leurs chevaux. Hélène, Jules et Hortense vérifièrent les derniers nœuds et se rendirent à l'écurie des chevaux de club. Le chemin de corde se poursuivait jusque devant le boxe d'Idole. Les cavaliers restèrent sur le côté du chemin et Jules, tendant le bras, parvint à ouvrir la porte du boxe de l'étalon sans se mettre en travers de sa route.

A leur grand étonnement, l'animal ne partit pas au quart de tour sur le chemin. Idole arrêta soudain ses tics, s'avança vers le pas de la porte sans prêter attention aux humains qui l'observaient. La curiosité semblait prendre le pas sur l'agressivité. Cependant, le gris restait méfiant. Les oreilles couchées en arrière, il baissa prudemment la tête pour renifler le sol qui s'ouvrait à lui. Il hésitait. Les cavaliers l'observaient, silencieux, guettant le moindre signe d’agressivité chez le cheval.
Subitement, l'étalon releva la tête et partit dans un galop effréné. Plus aucun doute, ce cheval n'avait pas été monté depuis son arrêt des courses. Dans le tournant qui précédait la porte de l'écurie, Idole glissa et s'étala par terre. Hélène poussa un cri, mais sans attendre, le cheval se releva et poursuivit sa course à travers le chemin. Les humains le suivirent en courant dehors, observant sa folle progression. Il était déjà à mi-chemin de la porte du manège, qui n'attendait que lui.

Dehors, Sébastien, Uta, et quelques propriétaires qui passaient par là s'étaient arrêtés pour observer le spectacle. Finalement, après moins d'une minute de course, le borgne s'engouffra dans le manège, sans réfléchir. Hortense et Hélène, suivies par les autres cavaliers du centre, le laissèrent un instant sans surveillance pour monter dans les tribunes du manège, afin de l'observer avec plus de sécurité. Jules, lui, se dépêcha de refermer la porte du manège derrière Idole, avant de les rejoindre.

Le gris, surpris de se retrouver dans un lieu aussi vaste que le manège, s'arrêta un instant. Il regarda autour de lui, impressionné. On entendit une branche craquer au dehors, et Idole partit au triple galop. En l'observant, Hortense se dit qu'il devait plutôt avoir l'habitude des champs de course que des manèges, car il ne galopait jamais sur la piste. La brune avait aussi l'impression que l'étalon ne connaissait pas le trot...

''-Je n'aimerai pas être dessus, dit Uta alors que l'étalon venait d'enchaîner plusieurs ruades.''

Peu à peu, la tribune se vida. Les cavaliers retournèrent à leurs occupations habituelles, y compris Uta et Sébastien. Les parents d'Hortense avait toujours beaucoup de chevaux à monter, et donc, pas de temps à perdre. Jules, Hélène et Hortense restèrent encore une demie-heure à contempler Idole. Depuis tout se temps, l'étalon n'avait pas cessé sa course folle. Son œil borgne n'était pas un avantage dans cet environnement inconnu pour lui... A un moment, alors qu'Idole galopait à toute allure sur le petit côté du manège rectangulaire, l'animal ne vit pas la fin du côté, car son orbite vide était contre le mur. Il rentra dedans et tomba. En se relevant, il donna un coup de pied rageur dans la paroi, décrochant au passage une planche du parre-botte.

''-Super, je vais devoir réparer, grommela Hélène. Je ne vais pas pouvoir le garder. On ne peut rien en faire. Je ne peux pas non plus le vendre. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir en faire ?
-Parfois, commença Hortense, des propriétaires dépassés confient leurs chevaux à papa pour qu'il les ré-éduque. Souvent, ça marche. Mais il n'a jamais eu de chevaux réformés des courses. La plupart du temps, ce sont des chevaux de CSO avec de bonnes origines, dont les propriétaires ne peuvent pas se permettre de vendre au prix d'un cheval lambda.
-Je ne sais pas s'il serait d'accord pour travailler avec Idole, dit Hélène. Il n'a rien à voir avec les chevaux qu'il travaille d'habitude. De toutes façons, je ne pourrai pas garder Idole. J'ai déjà Minerve et je n'ai pas les moyens d'entretenir deux chevaux.''

Minerve était la jument d'Hélène. Parfois, elle et sa monture partaient plusieurs jours d'affilé en randonné dans la forêt, dormant à la belle étoile.

''-Je le trouve beau, quand même, ce cheval, dit Jules d'un ton rêveur.
-Tu rigoles ? Demanda Hortense. Il est immonde.
-Il est maigre, a le poil tout râpé, mais ça, ce n'est que du mauvais traitement. S'il reprenait du poil de la bête, je pense qu'il pourrait devenir un joli cheval.

Hortense observa Idole. L'étalon avait une jolie couleur. Les pomellures sur sa robe gris bleuté ressemblaient à des petites étoiles. Son corps était assez harmonieux, son galop élégant... Mais il gardera toujours cette infâme orbite vide, et cette cicatrice sur la figure, pensa Hortense. Peu à peu, Idole sembla se calmer. Après presque une demie-heure de course, il fatiguait.

''-Je pense qu'il est temps de le rentrer dans son boxe, dit Jules, ce que les autres filles approuvèrent.''

Tous ensemble, ils sortirent, et depuis l'extérieur, ouvrirent la porte du manège, qui donnait toujours sur le chemin de corde que le cheval devrait emprunter pour rentrer à l'écurie. Mais, à leur grande surprise, Idole ne sortit pas. Il s'approcha bien de l'ouverture, mais ne l'emprunta pas. Il était intelligent, et savait que ce chemin le conduirait vers son boxe étriqué et sombre au fond de l'écurie des chevaux de club. Hélène essaya de l'attirer dehors en disposant des carottes sur le chemin, mais l'étalon n'était pas dupe. A un moment, il esquissa quelques pas à l'extérieur, mais se ravisa vite et fit demi tour avant que quelqu'un ait pu refermer la porte du manège derrière lui.

Hortense, Jules et Hélène restèrent là une dizaine de minutes, à attendre que l'animal daigne sortir. Mais ce dernier ne semblait pas le désirer. D'ailleurs, il était retourné au fond du manège. A cours d'idée, Hortense alla finalement chercher un licol.

''-Tu ne vas quand même pas essayer d'aller le chercher avec ça ? Demanda Jules. Il a déjà été agressif quand tu avais pénétré dans son boxe, la dernière fois.''

Mais Hortense, au comble de l'imprudence, ne l'écouta pas et passa sous la corde du chemin, et entra dans le manège, à la rencontre d'Idole.

''-Hortense, Reviens !'' Cria Hélène, paniquée.

Si la fille du directeur du centre où elle travaillait se faisait renverser par Idole, elle serait renvoyée sans délai.

Hortense, qui avait déjà vu son père travailler des chevaux très énervé, se plaça à une dizaine de mètre d'Idole. Le gris, intrigué par la nouvelle arrivante, se tourna face à elle et pointa les oreilles en avant. Hélène avait eu raison : en se débarrassant du trop plein d'énergie qui pesait sur lui, l'étalon était devenu plus à l'écoute, moins agressif. En quelque sorte, il était redescendu sur terre. Cependant, il n'en demeurait pas moins une bête dangereuse, 500 kilos de muscles prêt à fondre sur Hortense au moindre geste brusque.

Soudain, la brune se rendit compte de ce qu'elle était en train de faire. Elle tentait d'approcher le cheval le plus imprévisible qu'elle n'ait jamais vu, de lui passer un licol et de le ramener sagement dans son boxe. La tâche paraissait presque impossible. De plus, l'adolescente n'avait aucun connaissance en éthologie, ni même en comportement équin. Elle essayait juste de s'inspirait de ce que faisait son père. Mais il était trop tard pour fuir. Sans un mot, ses camarades l'observaient depuis l'entrée du manège.

''-Salut Idole, dit Hortense d'une voix douce en faisant un pas vers l'animal. Tu t'es bien défoulé ? Maintenant, il va falloir rentrer à l'écurie, hein ?''

Inquiet, l'étalon coucha les oreilles en arrière. Mais il resta attentif et à l'écoute d'Hortense. A cet instant, plus rien n'existait pour l'un, que l'autre. Ils étaient seuls tous les deux, se fixant en silence. Hortense s'avança à nouveaux vers l'animal. Étrangement, Idole la laissa approcher. Elle continua de marcher, tout en lui parlant doucement. Finalement, elle arriva à moins d'un mère de lui. Idole, à son tour, fit un pas vers elle. Hortense tendit une main pour lui caresser l'encolure. Alors qu'elle avait à peine levé le bras pour l'atteindre, l'étalon recula subitement. Il se cabra et retomba sur ses antérieurs dans un bruit sourd.

''-Hortense ! Cria Hélène. Fais attention !''

Hortense attendit. Soudain, l'étalon fit un nouveau pas dans sa direction. La brune avança à son tour vers lui, et il se retrouvèrent à nouveau face à face. Elle tenta à nouveau de le toucher, cette fois en ayant un geste plus doux. Elle leva très doucement la main. L'étalon frémit lorsqu'il sentit la paume d'Hortense contre son encolure. Elle était ruisselante de sueur.

''-C'est bien, mon beau, dit Hortense.''

Elle continua de caresser l'étalon, qui ne broncha pas. Puis elle se retourna et fit quelques pas vers la sortie, guettant une réaction de l'animal. Elle s'arrêta au bout de deux mètres, et attendit. Elle n'avait plus peur, à présent, ressentant surtout une grande excitation. Soudain, elle sentit dans son cou le souffle chaud d'Idole. Le gris l'avait suivie. L'adolescente se retourna lentement et caressa à nouveau l'étalon. Tout doucement, elle sortit de sa poche un morceau de sucre qu'elle lui tendit. L'animal le sait du bout des dents. Elle tenta ensuite de lui passer le licol mais, comme elle s'y attendait, Idole recula violemment. Le charme était brisé. Elle dut recommencer toute son approche. Caresse, sucre. Finalement, elle comprit qu'il serait impossible de passer le licol à Idole aujourd'hui. Elle décrocha la longe du licol et posa se dernier sur le sol. Elle avança à pas feutré pour se placer à la hauteur des épaules de l'étalon, du côté où il voyait, tout en continuant de lui parler et de le caresser. Délicatement, elle passa la longe autour de son encolure et la noua, lui fabriquant ainsi une espèce de collier. Idole ne s'était aperçu de rien.

''-Allez, lui dit-elle, suis-moi maintenant.''

Tout doucement, elle tira un peu sur la longe en faisant un pas en avant. Le cheval la suivit. Elle parvint à atteindre l'entrée du manège. Hortense en sortit et se plaça sur le seuil du manège, devant l'animal qui lui était resté à l'intérieur et qui l'observait d'un air inquiet. Hortense lui tendit un nouveau morceau de sucre en reculant d'un pas. Pour l'attraper, Idole serait obliger de faire un pas en avant. Et, à la surprise d'Hélène et de Jules, le gris posa un sabot dehors, puis un autre, puis un autre. Alors qu'Hortense le récompensait, Jules passa derrière l'étalon et referma la porte à toute vitesse. Hortense, elle aussi, se jeta sous la corde et rejoint ses amis.

''-Bravo, lui dit Jules.
-Tu es folle ! J'ai cru que tu allais y rester, lui avoua Hélène.''

Coincé sur le chemin, Idole n'eut d'autre choix que de regagner l'écurie, au pas cette fois. Il était épuisé mais un peu moins entouré par ce qui l'entourait. Hortense l'observait d'un autre œil, à présent.

Sur le chemin de l'écurie, Le groupe rencontra Sébastien.
''-Ah ! Dit-il. Tu es là, Hortense ! Je me demandais où tu étais. Tu veux bien venir avec moi, s'il-te plaît ?
-Mais je dois encore aider Jules et Hélène à rentrer Idole, et à ranger les chandeliers et les cordes.
-Vas-y, lui dit gentiment Hélène. On se débrouillera avec Jules. Vous savez, ajouta t-elle en se tournant vers Sébastien, Hortense a été géniale ! Idole ne voulait plus sortir du manège, et elle a réussi à l'approcher. C'était très impressionnant !
-Ah bon ? Fit Sébastien, sceptique. Comment s'y est-t-elle prise ?
-Je me suis approchée de lui tout doucement, et je lui ai parlé. Au bout d'un moment, il m'a suivie, raconta Hortense, fière d'être complimentée devant son père.
-J'aurai bien aimé voir ça, dit Sébastien. Bon, tu viens ? Je pense que tu seras contente.''

A contre cœur, Hortense quitta Hélène, Jules et Idole, se demandant bien ce que son père pouvait bien avoir à lui raconter. Il ne l'emmena pas à son bureau, mais à l'écurie principale.

''-Voilà, dit-il en s'accoudant à un boxe. J'ai pensé que le temps de la guérison d'Heathcliff, il faudrait te trouver un nouveau cheval de concours. Et j'ai pensé à te faire monter Briton.
-Quoi ? S'exclama Hortense. Briton ? Mais c'est un de tes chevaux préférés !''

Briton était un grand cheval bai brûlé avec lequel son père avait remporté de nombreuses compétitions. Il était issu d'une excellente lignée de chevaux, et avait déjà participé aux Championnats du Monde.

''-Oui, dit Sébastien, mais je pense qu'à présent, tu as le niveau pour le monter. Et puis... Tu ne resteras pas en épreuves junior toute ta vie, et tu devras forcément changer de monture un jour ou l'autre.''

Hortense hocha la tête. Son père avait raison. Bien que ce fut un grand honneur, monter Briton était aussi un défi. L'étalon avait de la force, et il fallait beaucoup de maîtrise pour le monter. La jeune fille voyait à peu près comment il fonctionnait, car elle avait déjà vu son père le monter de nombreuses fois, aussi bien en concours qu'à la maison. Mais le discours de son père signifiait aussi que Hortense grandissait, que son niveau changeait et qu'Heathcliff finirait par ne plus pouvoir l'accompagner sur tous les concours, une fois qu'elle serait sortie du circuit junior.

''-Et puis, reprit son père, tu ne dois pas te laisser aller à cause de la blessure d'Heathcliff. Il s'en remettra, ne t'inquiète pas. Tu t'occupes très bien de lui. Je sais que tu es déçue de ne pas pouvoir faire les championnats d'Europe avec lui, mais peut-être que si tu t'entend avec Briton, tu pourrais tenter le coup avec, qu'en penses-tu ?''

La proposition de son père n'enchantait guère Hortense. Heathcliff était son cheval de concours depuis un bon moment, c'était elle qui l'avait amené au niveau auquel il était aujourd'hui et les championnats auraient été une sorte d'accomplissement pour elle et sa monture.

''-Je ne sais pas, répondit l'adolescente... J'aurai un peu l'impression de trahir Heathcliff en montant un autre cheval en concours, alors que lui est cloîtré dans son boxe.
-Tu crois qu'Heathcliff préfère te voir triste ? Lui dit son père doucement. Écoute ma chérie, je ne te forcerai pas pour les championnats si tu ne veux pas y aller avec Briton, mais j'aimerai au moins que tu l'essaie, s'il-te plaît. Je suis sûre qu'il te plaira.
-D'accord... Quand ?
-Pas plus tard que tout de suite, lui dit son père avec un sourire. Je t'attend dans dix minutes dans le manège.''

Dans un état second, Hortense alla chercher les affaires de Briton et se rendit dans son boxe pour le préparer. Malgré ses états d'âme, elle se réjouissait de monter un aussi bon cheval. Son père devait vraiment lui faire confiance, pour la laisser le monter ! Le bai était très gentil, il se laissa harnacher gentiment et suivi docilement sa nouvelle cavalière jusqu'au manège. Dans la coure du centre-équestre, Hortense vit Jules et Hélène qui s'affairait à ranger le matériel qui avait servi à faire le chemin d'Idole dans les grandes brouettes.

''-Ça va ? Leur demanda t-elle.
-Oui, dit Hélène. On a presque fini... Mais... Tu montes Briton ? La chance !
-Oui, papa dit qu'il faut que je me trouve d'autres chevaux à monter pendant la convalescence d'Heathcliff.
-Il a bien raison ! Dit la monitrice avec un grand sourire. Bonne séance !
-Merci !''

Finalement, Hortense trouvait Hélène plutôt agréable. Elle s'éloigna, mais la monitrice la rappela.

''-Eh ! Hortense ! Tu pourras dire à ton père que je réparerai la planche du manège qu'a cassé Idole ? Histoire qu'il ne se fâche pas...
-Pas de souci...''

Les deux filles éclatèrent de rire, puis Hortense, suivie de Briton, pénétra dans le manège, où son père l'attendait pour cette séance d'essai.

Quand elle entra dans le manège, le père d'Hortense était accroupi près de la planche cassée.

''-C'est Idole qui a fait ça, expliqua tout de suite Hortense. Hélène a dit qu'elle réparerait dès qu'elle aurait un moment.
-Oui, dit son père, pensif. Dis donc, il a de la force, ce cheval. Elles sont solides, mes planches, et je n'avais jamais vu un cheval arriver à bout de l'une d'entre elles. Comment s'y est-il pris ?
-Son œil borgne était côté mur, lui apprit Hortense. il n'a pas vu arriver le coin et il a foncé dedans. En se relevant, il a donné un coup de pied.
-Ah... Et, au fait, qu'est-ce qui t'a pris d'aller le chercher seule ? Tu aurais pu y passer !
-J'ai approché tout doucement. A la fin, il s'est laissé faire. Il avait juste besoin de se défouler.''

Hortense était étonnée que son père lui pose tant de questions sur Idole. Finalement, elle se hissa sur le dos de Briton – elle n'avait jamais monté d'aussi grand cheval -, et se mit au pas sur la piste. L'allure du bai était souple, régulière mais énergique. Après dix minutes de pas, Hortense demanda à l'étalon de prendre le trot, ce qu'il fit avec joie. La brune enchaîna les figures du manège pour mettre Briton sur la main, mais la tâche n'était pas si aisée.

''-Fermes tes doigts et avances, lui conseilla son père. Et dès qu'il cède, avances tes mains.''

Il fallut un certain temps à Hortense pour comprendre le fonctionnement du cheval. Il était très différent d'Heathcliff. Au galop, Briton s'avéra être très confortable. Sébastien installa un petit croisillon suivi d'un vertical, que sa fille devrait franchir en deux sauts rapprochés. L'exercice était facile, et Briton s'envola au-dessus des barres comme ci de rien n'était. Sébastien fit enchaîner à sa fille des sauts de plus en plus haut, jusqu'à un mètre quinze. Hortense réussissait les exercices, mais elle ne se sentait pas vraiment à sa place sur Briton. L'étalon n'était pas son type de cheval. En effet, il était lourd, plein de force, alors que la brune préférait les chevaux plus fins et légers.

''-Alors, qu'en penses-tu ? Lui demanda sa père alors qu'elle s'arrêtait après un enchaînement de sauts relativement hauts.
-Je ne sais pas, avoua Hortense. C'est pas trop mon genre.
-Mais tu as super bien sauté ! Lui dit son père sans parvenir à cacher sa déception.
-Oui, mais je crois que je préfère les chevaux plus légers.
-Ah, c'est sûr que Briton est un gros morceau, dit Sébastien. Tu t'y habitueras. Allez, rentre-le à l'écurie.''

Hortense mit pied à terre et ramena Briton dans son boxe. L'animal avait beaucoup transpiré, et la cavalière dut le bouchonner longuement avant que les traces de la selle et de la sangle ne disparaissent complètement. Ensuite, elle prit congé de l'étalon pour aller aider Hélène à réparer la planche du manège et à faire quelques corvées d'écurie. Et quand le soir, elle alla se coucher, épuisée, Hortense se souvint que le lendemain, elle avait un devoir surveillé d'espagnol, et qu'elle avait totalement oublié de réviser. Tant pis.

Chronocide

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 27/07/2014 à 18h17

Les dialogues et la mise en place des événements est en effet assez prévisible, mais ça reste fluide

Y'a toujours quelques petites erreurs de mélange de personnages/horaires etc, mais ça c'est surtout un manque de relecture ou plutôt, de relecture "à froid".

Parce que quand tu viens d'écrire et que tu te relis, tu loupes des erreurs facilement en anticipant toi-même ton récit, c'est pas évident. Mieux vaut relire et corriger ça dans le calme un ou deux jours après.


A quand la suite?

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Une petite histoire de chevaux.
Posté le 27/07/2014 à 21h55

Oui tu as raison concernant la relecture, j'ai l'impression de savoir par coeur mon texte, c'est étrange comme sensation...

Je viens de récupérer mon ordi qui était en réparation, le chapitre prochain est en cours d'écriture :D
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Une petite histoire de chevaux.
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