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Apprendre tours à un poulinou ?
Posté le 06/01/2019 à 11h27
Ce qui compte dans le travail du jeune cheval, c'est "d'exploiter" ses prédispositions. Quelle que soit la discipline pratiquée, y compris le spectacle, le choix de son cheval s'effectue en fonction de ces prédispositions. Un pro du spectacle va rechercher un cheval avec une forme de "prestance", une présence et des qualités qu'il exprime.
Certains chevaux apprennent plus vite que d'autres. Certains seront davantage en mesure (par affinité, par l'intelligence qui est la leur, par leur morphologie) de répondre à des attentes spécifiques. Certains seront plus "qualiteux" pour le spectacle que d'autres.
Un poulain qui ne se couche pas et pour lequel on est obligé d'en arriver à cette méthode violente, c'est privilégier la fin en soi et pas la préservation de l'intégrité physique et morale que j'évoquais plus haut. C'est décider que la fin justifie les moyens. Ce qui ne devrait jamais être le cas.
En admettant que nos compétences soient irréprochables pour apprendre le coucher à un cheval (et si on en vient à envisager cette méthode forte, je doute que ce soit le cas), si le cheval ne se couche pas, c'est qu'il n'est pas prêt, intellectuellement et/ou physiquement de le faire. Dans ce cas, on attend qu'il soit prêt, avec, éventuellement, des exercices progressifs qui peuvent l'amener, plus tard, à exécuter le mouvement demandé. Mais, certainement pas envisager qu'il va se coucher, coûte que coûte, quitte à entrer dans un rapport de force.
Passer à la méthode forte est un aveu d'incompétence qui flirte avec la maltraitance. Et faire l'apologie de la maltraitance, en affirmant que c'est une méthode comme une autre, c'est quelque chose qui, pour moi, soulève un problème d'éthique.