lulu423 a écrit le 16/01/2015 à 01h18: |
|  | La bombe m'a "sauvé" la vie pourtant il m'arrive de ne pas la mettre..... Pour répondre à @Madstripes Je déteste le principe de l'assistanat c'est pourquoi je vais partir vivre aux USA en connaissant le cout des opérations, suivi médical.... Pour autant je ne mettrai pas ma bombe, si je veux sortir 15 000 dollars ça ne regarde que moi et comme ça le petit contribuable ne payera pas mes conneries.
Chacun fait comme il le souhaites et qu'on se foute en l'air ou non on payera pareil vu que c'est notre système politique c'est les impôts . |
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Je pense que c'est un très mauvais contre exemple, et voici pourquoi : en premier lieu, à l'évidence tu ne connais pas très bien les USA, parce que 15.000 USD, c'est le prix d'une appendicectomie. En second lieu, contrairement à ce que bien des européens pensent, la plupart des américains sont assurés, et plutôt bien assurés. Ce qu'ils critiquent, c'est ce que leur coûte leurs assurances. Sauf qu'ils oublient qu'ils ne paient pas de charge sociale. Au final, pour un américain moyen, le poids de la protection sociale est grosso modo le même que pour un français, la seule différence étant qu'en France on a pas d'autre choix que d'être assuré (par la sécu) alors qu'aux USA même celui qui en a les moyens peut s'abstenir de s'assurer, s'il est assez idiot pour ça.
Vous, ou en tout cas certains, se lancent ici dans un débat sur la pertinence du système qui n'a pas lieu d'être. Mais si vous voulez prendre ce chemin, poussez au moins un tout petit peu plus loin votre raisonnement.
Lorsque l'on est une véritable victime, par exemple le piéton qui traverse dans les clous et qui se fait renverser par un conducteur trop pressé, personne ne peut émettre le moindre doute quant à la pertinence d’un système d’indemnisation basé sur la solidarité nationale.
Maintenant quand un skieur décide d’aller faire du hors piste alors que l’alerte avalanche est au plus haut et qu’il faut que la collectivité débourse des dizaines de milliers d’euros en vols d’hélicoptère pour aller le récupérer, aller dire qu’il ne serait pas normal que ledit skieur reçoive la facture, cela me semble un tout petit peu osé.
Le cavalier sans casque est un skieur hors piste. Et s’il a un accident, il ne sera pas la même victime innocente que le piéton qui avait respecté les règles et qui, pourtant, a eu un accident, parce qu’effectivement le risque zéro n’existe pas.
On peut être dans un système de solidarité collective sans pour autant exclure la prise en compte du comportement de la victime, et c’est exactement ce que font les assureurs anglo-saxon de cavaliers : tu as eu un accident alors que tu portais ton casque, l’assurance marche. Tu n’en portais pas, tant pis pour toi mon vieux, on ne va pas laisser les autres assurés payer pour ton imprudence.
Et ne soyez pas naïfs, cela existe déjà en France : les employeurs, par exemple, sont assurés par la collectivité lorsque leurs employés ont un accident du travail. C’est la sécu qui paie les frais, sans recours contre personne. Sauf lorsqu’il est démontré que l’employeur a sciemment enfreint une règle de sécurité. C’est ce qu’on appelle la faute inexcusable. Dans ce cas, la sécu fait l’avance des frais, mais elle se retourne ensuite contre l’employeur.
Ensuite, le côté « c’est parce que je suis un rebelle », me gêne considérablement. Le rebelle est celui qui s’insurge au nom d’une philosophie politique – bonne ou mauvaise, peu importe – contre un système d’Etat qui veut le contraindre. Aller mettre sur le même plan le cavalier sans casque et les rebelles syriens, tibétains ou autres, vous conviendrez que c’est donner audit cavalier une importance qu’il n’a pas.
Par ailleurs, je pense que l’histoire de l’hygiène de vie, que certains se plaisent à rabâcher comme si c’était le Saint Graal de leur raisonnement, est un exemple tout aussi peu pertinent. Un diabète, un AVC, une crise cardiaque, est un phénomène complexe, rarement du uniquement à une mauvaise hygiène, même si cette dernière peu souvent l’expliquer en grande partie. Abandonner une mauvaise hygiène de vie pour limiter les risques, est un acte tout aussi complexe. Si on a une mauvaise hygiène de vie, ce peut être par paresse, mais ce peut être aussi et probablement surtout par ignorance, par culture, par contrainte économique voire par impossibilité physiologique : essayer donc de faire du sport quand vous êtes obèse.
Or, mettre un casque n’est pas un acte complexe. On le pose sur sa tête, clic et c’est parti. Ne venez pas dire à un obèse qu’il est aussi facile pour lui de modifier son mode de vie, qu’il vous est facile à vous, avec vos connaissances et le peu de contraintes physiques et économiques que cela induit, de mettre votre casque.
Je termine pas ceci : faites ce que vous voulez puisque rien ne vous oblige, mais faites-le avec honnêteté intellectuelle. Ne pas mettre de casque n’est pas le symbole de l’indépendance de celui qui assume ses actes, c’est un acte entièrement égoïste. C’est cela qu’il faut assumer.