Je te souhaite plein de courage Julie. Et je sais ce que tu vis.
J'ai vécu ça il y a plus d'un mois. Mon chat, qui était ma raison de vivre est décédé brutalement à 3 ans de la PIF, maladie incurable chez le chat.
En deux semaines c'était fini. Du liquide comprimait ses poumons alors il a subi une première ponction, il allait mieux et on avait de l'espoir. Puis en 2 jours en fin de deuxième semaine son état a empiré et on a décidé que je l'emmènerais chez le véto le lundi alors que j'étais seule et qu'il fallait que je l'emmène à pieds (800 mètres en ville environ). Il est mort étouffé par ce liquide devant le véto qui était alors encore fermé. Je l'ai vu mourir. La vie quitter son regard. Et même s'il souffrait énormément, son dernier regard pour moi avant de se laisser partir a été plein d'amour.
On ne pouvait rien faire pour lui, car quand la maladie se déclenche, c'est que le chat n'a plus de système immunitaire.
Il est mort en me voyant en larmes, le suppliant de s'accrocher, et sous mes caresses. C'était très dur. Je l'ai enterré le jour même près de ma minette qui est partie en 2013 de vieillesse. Je n'ai pas pu le prendre dans mes bras quand il partait car il y avait des chiens tout autour. Mais je n'arrêtais pas de le caresser. Même après.
Mais je m'en veux. Je m'en veux de lui avoir fait subir le trajet à pieds jusque chez le véto. Je m'en veux de l'avoir laissé souffrir pendant plusieurs minutes. Je m'en veux de lui avoir fait subir mes supplications de rester à mes côtés alors qu'il souffrait le martyr. Je m'en veux de ne pas avoir vu avant sa maladie, alors qu'il l'a certainement eu par sa mère. Je m'en veux car j'ai eu l'impression de gâcher certains moments que j'ai eu en sa compagnie. Je m'en veux car j'ai l'impression de ne pas l'avoir assez aimé.
Et pourtant, ce chat, c'était ma raison d'être.
Je ne comprends que trop bien ta sensation de creux dans la poitrine, ce vide que tu ressens.
Presque tous les soirs avant de dormir je revis malgré moi ses derniers instants de souffrance. Et je sais que ce n'est pas ce qu'il voudrait. Je sais qu'il ne m'en voulait pas. Pour compenser je repense à lui avec des souvenirs positifs, mais c'est impossible pour le moment de faire disparaître ce sentiment de culpabilité.
Il me manquera toute ma vie. C'était mon "Gros chachat", mon bébé d'amour, mon Jack.
Je te souhaite plein de courage, et aucun mot ne soulagera ta souffrance, seulement le temps.
Pour ma part le deuil sera long, et parler de lui m'est très difficile. Alors que je t'écris tout ça, je lui en larmes.
Alors j'essaie d'avancer, de me dire que si je me reprends en main il sera fier de moi. Il reste mon moteur.
Je suis exactement comme toi, en ce moment même.
je ne trouve pas les mots décrivant ce que je ressens, mais oui, ce trou béant dans la poitrine, j'ai l'impression qu'il s'agrandit petit a petit, qu'on m'évicère, qu'on m'arrache des lambeaux de peau.
Je sais que ça passera avec le temps, au plus profond de moi je le sais, seulement, la, je n'arrive pas encore a me faire une raison.
Oui, le soir, je revis ce coup de fil du véto, qu'il me dit "je voulais vous appeler, j'ai une mauvaise nouvelle, Bouchonne est partie".
j'ai vu le monde s'effondrer, je n'ai pas pleuré de suite, j'ai demandé combien je lui devais (quand j'y repense, mais quelle réaction idiote).
je me vois appeler mon homme, qui était a la maison, lui dire "mon ange, j'ai eu le véto, c'est fini". Lui me demandant " quand? comment? c'est pas possible, je te crois pas"
Il a eu besoin d'aller chercher ses affaires, je ne sais pas pourquoi, je l'ai laissé faire, chacun vit cette souffrance comme il le peut.
La seule chose qui me "rassure", et c'est tellement étrange, c'est que sur les papiers que le véto avait laissé dans sa caisse, il est écrit "mort naturelle". Au téléphone, il m'a dit "elle s'est endormie"
mais j'essaie encore de me dire que c'est un cauchemar, que je vais me réveiller, que je vais rentrer chez moi et qu'elle va m'accueillir en miaoutant... alors que je sais dans le fond que non, elle ne reviendra pas...
Elle était jeune aussi, et cette maladie était aussi incurable, tot ou tard, elle serai décédée de ça, car son corps ne produisait plus de globules rouges. Donc elle aurait eu une épée de Damoclès au dessus de la tête toute sa vie...
Moi aussi, il va me falloir énormément de temps, a mon homme encore plus, car il ne s'exprime pas... Mais on relèvera la tête, pour elle, et avec elle... je te souhaite énormément de courage dans cette épreuve, je ne comprends que trop bien ton sentiment....