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Posté le 07/10/2025 à 11h07
carwyn Ed Gein est tueur avéré de deux femmes, mais présumé de plusieurs autres personnes. Cela fait bien de lui un serial.
Vous parlez de cette série et justement je m'interroge beaucoup à son visionnage. Je n'aime pas Ryan Murphy. Je n'ai jamais apprécié aucune saison de AHS, pourtant je les ai presque toutes essayées (va savoir pourquoi).
J'avais trouvé cela dit la mini-série sur la maison et le corbeau harcelant ses propriétaires plutôt bien fichue.
Monster saison 1 était très factuelle, et retraçait assez bien le parcours de Jeffrey Dahmer. Il n'y était pas sexualisé, campé par un acteur qui sait se rendre effrayant. Pas de sous texte, peu de libertés. La série était difficile par le sujet lui-même, sans besoin d'en ajouter (en même temps si vous lisez récits documentaires consacrés à ce tueur c'est suffisamment dingo pour ne pas avoir besoin d'en faire plus). A sa sortie, les familles des victimes ont été choquées par le fait qu'un programme choisisse pour personnage principal un tueur psychopathe qui n'a pas avoué toutes les atrocités commises et a vraiment été maltraitant jusque dans son procès.
Ce qui me gêne c'est ce à quoi joue Ryan Murphy depuis la saison 2. A mon sens il y a une exploration volontaire de l'impact d'une fiction sur la réalité et sur la société. Pour preuve une révision de la peine de frères Menendez renforcée par la série. Certes on peut vraiment discuter du sous entendu d'innoncence (je ne l'ai pas lu comme ça), mais la tentative de manipulation est peu dissimulée, le cynisme terrible.
Je ne vaux pas mieux que les autres j'ai même lu sur les serial killers. J'essaie de comprendre, ou j'ai un penchant morbide peut-être.
Le traitement de Ed Gein me pose problème à plusieurs reprises au fil des épisodes (je n'ai pas terminé la lecture). La premier problème arrive par le voix d'Alfred Hitchcock qui décrit Ed Gein comme un schizophrène qui ne serait jamais tombé dans la folie meurtrière sans avoir été exposé à des images des exactions nazies.
Il y a là un sous-entendu vraiment problématique sur la schizophrénie. Sous-entendre à un public qu'un schizophrène est un être dangereux pour la société et qui peut basculer si on appuie sur le mauvais bouton est non seulement faux mais également choquant, bien plus que le contenu de la série elle-même.
D'ailleurs les media entretiennent souvent ce sous-entendu (en relayant des faits divers d'agressions en milieu hospitalier, et si on peut préciser que l'agresseur était schizo c'est encore mieux).
Alors d'un côté il y a cet explicatif grossier, complété ensuite par le postulat que la violence à l'image insensibilise les gens et leur fait perdre la conscience du réel et de l'imaginaire (une belle fumisterie). Et à côté de ça, l'implicite est surpuissant, et réussi pour le coup, puisque les hallus de Ed Gein ne sont jamais présentées comme telles et qu'à chaque instant de l'intrigue, il faut se demander si ce qui arrive est rêvé, ou avéré. La présence de ces deux aspects dans un même programme est vraiment gênante.
Je ne comprends pas le portrait qui est fait de Tobe Hooper, sauf si le showrunner se tend à lui-même un mirroir. Pas plus que je ne comprends les références à la trans-identité, si ce n'est pour être dans une actualité sociale en réponse au repli idéologique du moment. outre atlantique. Je ne trouve cependant pas cela utile au récit.
A vrai dire j'espère que c'est bien là sa démarche d'ailleurs, et que ce n'est pas d'explorer jusqu'où il peut tenter d'influencer le public afin de rendre attractive une vision d'horreur (mais au vu de l'oeuvre de Ryan Murphy j'ai un doute).
Pour terminer je dirais que l'épouvante et l'horreur, pour bien des fans, a une saveur qui repose justement sur la fait qu'il s'agit de fiction, et sur le fait que la fiction va tenter de provoquer des sensations bien réelles, qui s'arrêteront à la fin du visionnage (sauf si vous regardez sous votre lit une fois l'écran éteint!).
Je pense que c'est plutôt sain au final, comme les textes qui traitent les peurs enfantines sont essentielles dans le développement psycho-affectif des enfants...