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Trou sous le sabot suite abcès (photos page 3)
Posté le 11/11/2015 à 15h15
kaskade
Posté le 11/11/2015 à 15h15
Deux opinions ont été exprimées, l’une décrite par "lunacaramel" qui suggère de ne pas ouvrir dans la ligne blanche ou ses environs et la deuxième, Frédérique3560 je crois, qui veut éviter que l’infection remonte le long des lamelles dermiques (tissu feuilleté, lames principales de la membrane kératogène…) pour s’évacuer au bord coronaire.
J’essaie le plus possible de faire mûrir l’abcès podal afin qu’il éclate de lui-même ou que l’on arrive à le débrider dans les abords de la ligne blanche, qui en l’occurrence sera noire…
Dans mon métier, sans exagérer, je vois en tous cas un abcès par semaine et ça depuis 40ans…
Je conçois comme un risque de laisser mûrir l’abcès sans intervenir. Cette infection va occasionner une nécrose et une destruction des lamelles dermiques, le risque que cette zone sans lamelles saines soit la cause d’une future seime est présent, voire une infection qui se dirigerait vers l’os du sabot, très rare je le concède, mais déjà vécu. L’infection de l’os (ostéomyélite infectieuse) est très difficile à soigner, même avec une grosse chirurgie et abondance d’antibiotiques, le pronostic reste sombre !
En cas de suspicion d’abcès podal :
* boiterie d’appui plus accentuée sur sol dur, n’ose pas poser les talons, pose le sabot sur la pointe,
*pince à sonder positive, attention à l’appréciation de ce test lorsque l’on pince le talon médial (interne), on a souvent une mini réaction de retrait, à juger avec mesure…
*pouls des artères digitales, parfois il faut faire trotter le cheval pour le « réveiller »,
*chaleur de la muraille, souvent très aléatoire, elle dépend de beaucoup de facteurs : qualité, épaisseur de la corne et de la phase de l’abcès. Un vieil abcès qui explose au pus bien noir comme de l’encre ne va pas être accompagné d’une chaleur, tout comme un abcès profond…
*idem pour le test de la percussion au marteau.
Enlever le fer clou par clou pour mieux apprécier sa chaleur de la lame, sa couleur.
La pince à sonder devrait nous indiquer l’endroit,
La coloration de la corne de même, zone noirâtre.
Si on est chanceux et que ça gicle, on fait un beau pansement du pied bien ouaté trempé dans une solution de povidon iodé (Bétadine solution) bien diluée (à env. 10%), on le laisse 4 – 5 jours en le remouillant matin et soir.
Attention à la 2ème ou 3ème fois le cheval peut être agacé et « bouger ».
Si au bout de ces 4-5 jours on a plus de douleur, ni de pus qui sort sous l’effet de la pince à sonder, on fait un pansement sec. 2 jours plus tard il peut être ferré. En cas de doute, on refait le même traitement
En cas de pied nu, une fois le stade de l’emmaillotement passé, on fera des pansements secs avec une pommade (Bétadine onguent par exemple) pour protéger le trou durant quelques jours. Ça granule très vite.
Si l’on n’est pas chanceux, il faut se lancer dans des cataplasmes de graines de lin, à changer tous les jours…
Expérience à l’appui, ça peut durer longtemps… 3 – 4 mois voire 7 pour un cas exceptionnel.
Les antibiotiques, tout comme les anti-inflammatoires ne servent à rien !
En revanche le patient doit être bien immunisé contre le tétanos !!! Pensez aux poulains qui viennent d’être sevrés, très souvent, j’observe que les éleveurs ne les vaccinent que lors du débourrage.
Ce n'est qu'une méthode parmi des milliers...
Les infections du sabot sont la cause première du tétanos.