Reconstruire son rêve, différemment!

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Mimisia

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Reconstruire son rêve, différemment!
Posté le 09/11/2013 à 23h57

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Nota Bene: Le titre initial de ce post était "Je regrette d'avoir un cheval"

"Bonjour à ceux qui auront la curiosité de lire.
Bien que trouvant plutôt pathétique la démarche de chacun d'écrire son histoire avec son cheval (souvent dénuée d'intérêt il faut bien l'avouer) je vais m'y coller.
Je le fais surtout pour moi. Il paraît que ça pourrait m'aider à relativiser etc..
Mais quand j'aurai fini, et si vous m'avez lue dans la totalité, vos commentaires sont les bienvenus. Je pense que des regards extérieurs me seront peut être bénéfiques.

Tout commence il y a un peu plus d'un an :

Octobre 2012 : Après des années d'errance professionnelle, j'obtiens enfin un CDI à plein temps. J'ai alors 28 ans et non je ne pense pas à faire un enfant ou acheter une maison. La première chose à laquelle je pense quand mon employeur m'annonce ce CDI c'est « je vais pouvoir m'acheter un cheval». Cavalière depuis que je suis gamine, ayant déjà été proprio, fonctionnant avec des DP quelques années, c'est juste une évidence..
Je décide toutefois de patienter jusqu'au printemps de l'année suivante pour entamer mes recherches. Plusieurs raisons me motivent pour cela: d'abord la météo sera plus clémente, et ensuite j'ai très peur d'acheter un cheval dermiteux ! (après coup ça me paraît un peu bizarre, mais c'était une grande angoisse pour moi. Je sais les dégâts que ça fait et l'hiver on ne les détecte pas).
D'autre part, j'ai fais le choix de cette période d'attente (bien que longue) pour apprécier l'idée d'enfin devenir proprio. Un peu comme savourer une joie intense à cette perspective. J'ai totalement idéalisé la chose dans ma tête, je m'en mordrais les doigts ensuite car cela sera d'autant plus douloureux..

Février 2013
Depuis des mois, je regarde les annonces. Ca y est, je vais enfin pouvoir entamer les coups de téléphone, les visites, les essais, je suis excitée comme une puce !
Je m'oriente d'emblée sur un poney de sport car j'aime les petits chevaux avec du sang. Je ne regarde que les femelles : déjà parce que je préfère leur tempérament à celui des hongres, ensuite parce que je considère que s'il lui arrive quelque chose qui l'empêche d'être montée elle pourra toujours avoir un avenir de reproductrice. Pour cette même raison je ne regarde que les pleins papiers.
L'avenir me confirmera comme j'avais raison...
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Edité par mimisia le 30-12-2013 à 21h42

Mimisia

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Posté le 13/11/2013 à 21h53

Nous voilà rendues à 10 minutes de marche quotidienne. J'aperçois le fond du pot de tranquillisant et je n'ai vraiment pas envie d'en racheter un. Mon gérant pense que je ferais mieux de jouer la sécurité et poursuivre avec ce médicament. Pas d'accord avec lui, je pèse le pour et le contre.

Pour l'arrêt du Vetranquil :

-la plupart du temps V. reste très calme lorsque nous marchons donc j'ai confiance en elle pour faire sans.
-je crains des effets secondaires sur son organisme à long terme car je sais très bien que ce genre de produit doit être donné de façon ponctuelle.
-le Vetranquil transforme ma ponette et je n'aime pas ça. Je vois bien qu'elle n'est pas elle même, plusieurs détails me font tiquer. Par exemple, elle passe de phases agitées à des phases endormies avec la lèvre pendante ! Autre chose, ce produit la désinhibe : du coup quand un truc lui déplaît au lieu de ponctuer sa réaction elle agit instinctivement. Elle m'a de nouveau mordue, plus fort que la fois précédente.

Contre l'arrêt du Vetranquil :

-V. risque d'être surexcitée lors de la promenade, elle peut m'échapper et se blesser.
-Elle a totale interdiction d'aller à une allure supérieure au pas

J'opte pour la prise de risque car je commence à croire en V.

Je la marche en la tenant très court, les doigts complètement crispés sur la longe, ça me fait mal. J'essaie de regarder où je mets mes pieds tout en guettant la tête de ma ponette afin d'anticiper une quelconque réaction. Je surveille aussi mon portable pour respecter le temps de marche. Ce n'est pas franchement une ballade de santé...mais on peut dire que ça va ! Je commence à penser que j'ai eu raison.

Globalement les sorties suivantes me confirment mon impression. Le gérant est soufflé par le respect que V. montre envers moi. Elle ne cherche jamais à me dépasser. Je m'arrête, elle s'arrête. Je tourne, elle tourne etc...
En fait, elle a trouvé une drôle de façon d'évacuer son trop plein d'énergie : elle fait un saut de mouton de temps en temps ! Oui, oui, elle décolle à la verticale, les 4 sabots à la fois et rien de plus. Il faut souligner que c'est gentil de sa part de s'y prendre de cet façon.

Un jour quand même elle va démarrer. Je la tiens toujours de la même façon, du coup le mors la stoppe net. Tellement surprise, elle recule très fort en levant la tête. Ca me déchire l'épaule, agrippée comme je suis à cette fichue longe. Ce jour là j'ai appris qu'il aurait été plus judicieux de lui laisser un peu de mou...



Nous avons maintenant fait la moitié de la rééducation, soit 2 semaines. Bien sûr, je remise au placard mes projets de vacances d'été. Mon copain comprend que ce n'est pas négociable, il obtempère gentiment. Ce mois de Juillet, je ne bronzerai qu'au pré dans lequel je marche avec V. Le gérant m'incite à partir me changer les idées quelques jours. C'est vrai que ma ponette se comporte très bien maintenant pour les sorties et il propose de me les faire.

Mais c'est hors de question. Je ne peux pas la confier à qui que ce soit. Encore la veille elle m'a mise dans tous mes états. Impatiente, V. est une ponette qui gratte de l'antérieur pour un oui ou pour un non. Quand le foin ne vient pas assez vite, elle cogne dans la porte du box.
Elle s'entaille la couronne. Une blessure grande comme mon ongle, mais qui prends des proportions démesurées dans ma tête. Je crains qu'elle ne recommence et se fracture un os du pied. J'envisage de lui mettre des protections mais c'est ridicule, je ne peux pas l'envelopper de la tête au pied. En fait, je dois apprendre à vivre avec le risque qu'elle se blesse de nouveau. Ce n'est pas gagné... Par ailleurs,toujours dans mon optique de ponette sans défaut, cette micro blessure me contrarie aussi pour la cicatrice qu'elle va laisser.

A suivre

Edité par mimisia le 15-11-2013 à 21h46



Mimisia

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Posté le 13/11/2013 à 23h11


julienazir a écrit le 13/11/2013 à 16h17:

C'est vrai que ce serait sympa d'avoir une petite photo illustrative avec ton texte, si tu en as une qui correspond à la période décrite.

j'ai au début volontairement évité d'en mettre car ce n'était pas un post de présentation de ma ponette mais réellement une histoire à raconter.
Je vois que tout le monde l'a bien perçu en fait! Du coup en effet quelques photos pourraient illustrer ce que je cherche à décrire, je vais éditer mes précédents paragraphes.

Mimisia

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Posté le 15/11/2013 à 21h38

Parallèlement à la rééducation je cherche des solutions pour monter un peu à cheval. L'équitation étant mon seul hobby, je me sens de plus en plus mal d'en être privée. Bien entendu, je n'ai pas les finances pour monter en club. Je cherche donc d'autres solutions, je publie des annonces etc.

Finalement début juillet, je trouve un arrangement avec une proprio de mon ancienne pension qui dispose de peu de temps libre pour son jeune cheval. Ce n'est que du provisoire mais je suis contente même pour quelque semaines. Il s'agit d'un hongre, de race welsh cob (yes!!!), qui se prénomme A. Je trouve intéressant de pouvoir bosser un jeune cheval car j'envisage déjà l'avenir avec ma ponette.

D'ailleurs pour V., la durée des sorties s'allonge au fur et à mesure : 20mn, 25 mn... Et elle reste irréprochable. Je la sors à présent en licol étho, cela suffit à la contrôler. Je ne monte plus à cheval depuis 3 mois et je ressens un sacré manque. Je nous permets des petits exercices simples. : arrêt, reculer. Mais en fait on ne peux pas faire grand chose d'autre.

V. se stoppe souvent pour gratter de l'antérieur. Au début je crois qu'elle veut se rouler. Mais je n'y suis pas du tout. En réalité comme d'habitude elle m'exprime sa frustration : ce qu'elle me demande c'est de goûter à l'herbe verte sur laquelle je la fais marcher chaque jour. Malheureusement je ne peux la laisser brouter que quelques minutes .
En effet après deux mois d'inactivité totale et de foin à volonté V. a pris beaucoup de poids. Son dos creusé et son ventre prêt à éclater la font ressembler à une poulinière. Le vétérinaire m'a mise en garde : porter des kilos en trop n'est pas recommandé pour sa jambe. L'herbe grasse du mois de juillet ne convient pas à son régime et je dois l'en priver. Ca m'attriste , une fois de plus j'ai un sentiment d'injustice pour elle.

Je passe du temps avec A. et apprends à le découvrir via beaucoup de travail en liberté. Très réceptif dans le rond de longe, il se montre tout l'inverse en dehors ! C'est un vrai « brutus » qu'il faut sans cesse recadrer. Et vu son gabarit il vaut mieux savoir s'affirmer ! Je progresse donc sur ce point, merci A., mais aussi il me sert de miroir par rapport à V. Je me rends compte que je suis propriétaire d'une ponette respectueuse et réceptive à la moindre de mes demandes. En fait, j'ouvre les yeux sur ses qualités.

Une demi heure à marcher tous les jours, c'est long. Je fais des boucles, des huit de chiffre, des diagonales mais n'empêche c'est ennuyeux au possible. Pourtant ma motivation ne faiblit pas. Je n'ai qu'une chose en tête : la dernière phrase du compte rendu du chirurgien « A l'issue de ces 6 semaines de convalescence, le cheval doit être recontrôlé par le Dr R. qui déterminera si le travail peut être repris.» V. devrait pouvoir reprendre une petite activité puis progressivement être monté normalement.

Je commence à lui chercher une nouvelle « maison » car l'écurie de convalescence ne dispose d'aucune installation. Revenir à mon ancienne pension n'est pas envisageable : trop de mauvais souvenirs y sont inscrits et depuis l'accident d'autres choses m'ont déçues là bas.

Pour « assurer le coup », j'allonge d'une semaine supplémentaire la rééducation. V. marche super bien, elle engage à fond. J'applique scrupuleusement les recommandations du chirurgien et n'ose pas la faire trotter, de peur de faire une bêtise. Nous avons rendez vous avec le véto le 29 juillet pour faire le point. Je mets donc fin à mon travail avec A. pensant qu'il me faudra tout mon temps libre pour remettre en route la mienne.

A suivre...

Mimisia

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Posté le 16/11/2013 à 15h41

Après le bilan véto, ma priorité est que V. puisse sortir de son box. Dès le 31 juillet, mon gérant lui clôture un « mini pré » (genre 4m x 4m), à l'écart des autres chevaux pour qu'elle ne s'excite pas. C'est la première fois que je lâche la longe depuis plus de deux mois et, comme d'habitude, j'ai peur qu'elle se blesse.
Elle fait un peu l'andouille mais manque de place pour vraiment péter un câble. Rapidement, elle pense surtout à manger et ça m'arrange. Les 3 jours suivants j'agrandis de quelques mètres son espace, tout va bien. J'observe déjà le bénéfice de ces courts moments au pré, son postérieur se montre moins engorgé.

Je décide qu'il est temps pour elle de réintégrer un pré de taille normale. Je voudrais qu'elle y passe ses journées et puissent ainsi se rapprocher de ses congénères. Je parle bien entendu d'un pré individuel, je ne pourrais jamais la remettre avec d'autres. Cette fois je la lui rends sa liberté pour de bon.
V. semble toute étonnée. L'instant d'après elle a compris et nous sort son plus beau numéro de charme. Visiblement U. le poney qui occupe le pré voisin lui plaît énormément ! Je suis partagée entre l'admiration et la peur. Elle nous en mets plein la vue avec son trot aérien. La queue en l'air, ses allers-retours ne manquent pas de rebond. Je l'admire comme au premier jour.
Quand elle galope, je croise les doigts au moment des virages, mais elle négocie bien en raccourcissant sa foulée, visiblement consciente que son postérieur ne suit pas. J'apprécie son sens de l'équilibre et pense qu'elle sera formidable sous la selle.

V. sort maintenant tous les jours au pré, je peux entamer un reprise d'activité avec elle. Le Dr R. préconise de la monter au pas et au trot en ligne droite. Mais je n'ai pas de carrière et avec une V. à peine débourrée je ne compte pas me lancer n'importe comment. Du coup j'opte pour la longer sur un large ovale, juste 2 minutes au trot à chaque main. Pour monter, je verrai après si je le sens bien...

Mais V. boîte et je ne vois que ça dès qu'elle trotte. Ca me contrarie énormément, ma déception est immense. Tout mon entourage m'assure que c'est normal et que si le vétérinaire a dit de lui faire reprendre une activité je dois poursuivre. Chacun y va de sa petite anecdote personnelle sur sa jambe/genou/poignet cassée/tordu/foulé. Ils m'énervent avec leurs comparaisons. Il n'a jamais été question que V. boîte suite à sa chirurgie. D'autre part, son postérieur est de nouveau engorgé.



La zone chauffe, V. me fait comprendre qu'elle a mal quand j'y touche. Ca ne choque personne, c'est normal me dit on.

Quand je lui demande de trotter, je dois insister avec la chambrière pour qu'elle démarre ! Là c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je connais ma ponette, quelque chose ne va pas, j'en suis persuadée.
A contre courant avec mon entourage, j'arrête toute activité pour V. et programme un énième rendez-vous avec le véto.

A suivre

Edité par mimisia le 16-11-2013 à 15h52



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Posté le 17/11/2013 à 15h54

Je demande au vétérinaire de faire une radio mais aussi une écho car je crains un souci au niveau du tendon fléchisseur. On installe l'échographe : ma ponette porte son postérieur relevé, prête à décocher un bon coup de pied. La veille elle a déjà tapé dans le genou de mon gérant, qui trop sûr de lui a palpé un peu fort la zone sensible. Je n'en veut absolument pas à V., au contraire je compatis : elle ne dispose pas d'autres moyens pour exprimer sa douleur. (Je précise que je pardonne ce mauvais comportement car elle a prévenu avant de taper, je l'ai vu. Mon gérant trop présomptueux sur ce coup là, en a été bien puni si on peut dire!). Le véto, beaucoup plus prudent lui, la tranquillise par IV afin de pouvoir appuyer la sonde de l'échographe correctement.
RAS pour le tendon.

On enchaîne avec la radio. Quand elle apparaît sur l'écran, le docteur voit tout de suite le problème. Voici la radio faite le jour de la chirurgie :



Voilà celle réalisée le 12 août :



On peut observer qu'un suros se forme juste en dessous de la zone où l'os a été sectionné. V. fait ce qu'on appelle « une complication ». On ne sait pas pour quelle raison, elle fabrique un suros. Ce dernier provoque une forte inflammation localement ce qui suffit à expliquer la boiterie et tout le reste.

Déjà que j'en voulais à la terre entière pour son accident mais la complication en sus, c'est le pompon ! Je suis carrément dégoûtée, mon moral se perd dans les profondeurs de ma déception. De plus, je me sens trompée : le véto a omis de me parler des complications possibles quand j'ai signé pour la chirurgie. En fait, il ne m'en a présenté que les aspects positifs. Je lui en veux pour ça, bien que ça ne m'avance à rien.

La consultation se termine, le Dr R. me laisse l'ordonnance suivante : corticoïdes, repos, application de glace quotidienne + gel anti inflammatoire. Il me dit : « on voit ce que ça donne dans 3 semaines. » Et voilà, c'est reparti pour des semaines de soins... Je suis anéantie.

Intérieurement je pense : «heureusement que je n'ai pas poursuivi la longe comme on me disait... ». A partir de ce jour, je décide de m'écouter un peu plus. Pour moi, qui ai un esprit scientifique avant tout, c'est un peu contre nature. N'empêche, je me fie davantage à ce que je ressens.

A suivre...

Edité par mimisia le 17-11-2013 à 15h55



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Posté le 17/11/2013 à 16h31

On peut dire qu'à ce stade un petit lien s'est créé entre V. et moi. En fait, elle a commencé à me calculer à partir de la rééducation : ses sorties ne se déroulant qu'en ma compagnie, elle m'a enfin associée à quelque chose de positif. J'ai parfois le droit à un « bonjour » à mon arrivée à l'écurie. Même si ça me fait plaisir, je ne peux pas dire que j'en prends vraiment conscience sur le moment.

Seule sa santé focalise mon attention. Je ne pense qu'à ça et je l'observe sous toutes les coutures tous les jours. Je stresse comme une dingue au moindre bobo, parce que oui elle m'en fait en plus à côté : bourrage alimentaire, nez qui coule et j'en passe... Quand je rentre dans son pré, je lui dis à peine bonjour et de suite, je scrute son postérieur : moins gonflé ? plus chaud ? Je fais des dizaines de photos pour comparer d'un jour sur l'autre. Ca m'obsède...

Un soir, en la rentrant du pré, je lui trouve une plaie au jarret. Je panique complètement par rapport à la réalité de la blessure (une belle estafilade mais peu profonde). Mon gérant me rassure, me montre que ce n'est pas grave. Je m'en veux car j'ai été un peu agressive avec lui, cherchant un responsable à cette blessure. Je me sens nulle, complètement paumée et je m'effondre. Mon gérant assure : il me soutient et me remonte le moral, enfin il essaie. Nous sommes début septembre, ça fait 4 mois que je m'occupe de V. tous les jours sans exception, je suis épuisée.

D'autre part, je suis plus seule que jamais. Je ne vais presque plus à mon ancienne écurie car je ne m'y sens plus à ma place. Je ne m'occupe plus de A. qui a trouvé une DP. A ma pension convalescence, je ne croise presque jamais de propriétaires car nous sommes peu nombreux et les autres laissent entièrement à la charge du gérant leurs chevaux. Ma famille et mes amis sont loin, je ne les ai pas vu depuis l'accident car je ne veux pas quitter V. De toute façon, ils ne peuvent pas me comprendre car ce ne sont pas des cavaliers. (Enfin si, ma mère a été cavalière et proprio, mais elle a le chic pour me faire des réflexions blessantes). Il me reste quelques copines cavalières, mais je ne les connais pas assez personnellement pour oser avouer ma détresse.

Et mon copain dans tout ça ? Il n'a mis que deux fois les pieds aux écuries. Pour tout dire, je ne sais même pas s'il reconnaitrait V. parmi d'autres poneys. Mais je ne lui en veux pas du tout. Depuis 4 mois, je rentre tard le soir et le repas est prêt. Depuis 4 mois, je verse des litres de larmes et il éponge. Depuis 4 mois, je suis une plaie à vivre et il ne s'en plaint jamais. Il continue simplement à me soutenir, ce qui me suffit largement.

A ce stade, nous sommes début septembre
A suivre

Edité par mimisia le 17-11-2013 à 20h21



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Posté le 21/11/2013 à 22h19

J'avais initialement prévu de ne pas sortir de mon sujet, mais là un petit paragraphe s'impose.

Concernant mon titre « je regrette d'avoir un cheval », il s'agit simplement d'un parti pris car mon post va à contre sens des habituels contes de fée qui pullulent sur CA. Je n'ai jamais dit « je n'aime pas ma ponette ».

A Solange 27, c'est gentil d'avoir de l'empathie pour V. Elle t'en remercie mais te fait savoir qu'elle ne souhaite pas changer de proprio car elle mange à sa faim chaque jour, dort à l'abri, se dégourdit les jambes quotidiennement, a des potes de son espèce avec qui communiquer, bénéficie des meilleurs soins possibles et en plus elle ne travaille jamais :)

A Erell, je ne revendique pas une histoire originale et dès le début je précise bien écrire pour mon compte avant tout. Si c'est banal il ne faut pas lire. D'autre part, comme nous avons tous vécu cette histoire, tu dois déjà en connaître la fin. Alors autant gagner du temps en arrêtant de consulter mon post tout de suite.. Plus sérieusement, si vraiment tu veux apporter quelque chose à « cette jeune fille »: j'ai également spécifié dans les premières lignes de mon « roman » qu'une fois mon récit achevé, je souhaitais avoir des regards extérieurs.

Le prénom de V. arrive, je ne le cache pour ménager un suspense ou autre (comme l' a fait remarqué X, vous pouvez aisément le trouver sur le forum). C'est simplement que l'histoire évolue pour moi au fur et à mesure. V_____ a pris tout son sens quand j'ai été certaine d'un lien « d'amitié « entre elle et moi 

Pour ce qui trouve le post « lennnnnt » : sachez que j'ai une vie privée, un boulot et surtout une ponette malade dont je dois m'occuper. Tout ça me prend la quasi totalité de mon temps libre. Estimez vous heureux que je ne sors pas les week-ends, ne fais pas de shopping et ne passe pas non plus la moitié de mon aprèm chez le coiffeur ou au cinéma. Oui, quand j'ai un zeste de temps libre, je l'occupe en écrivant.

Merci à Pioustar pour son témoignage, oui ça me déculpabilise un peu, je commence à accepter qu'il s'agit d'un accident, que personne n'en est particulièrement responsable, que c'est comme ça, que je ne referai pas le passé… Et enfin, que c'est le principe même de l'Accident.

Merci aux interventions pacifistes qui comprennent ma démarche.

Lisa/Estrello je vais te MP parce que nos relations ne regarde que nous, c'est juste que là j'ai pas eu le temps, mais merci pour ton soutien sur le post ;)

Pour finir, ne me demandez pas la fin de l'histoire, je ne la connais pas moi même.

Suite demain. Bonne soirée.

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Posté le 22/11/2013 à 16h08

A ce stade, mon récit va accélérer dans le temps car il se passe de moins en moins de choses. Cependant les jours restent 24 H, les semaines 7 jours et les mois 4 semaines. Le temps se déroule toujours aussi lentement dans mon quotidien.

Mois de Septembre, rien ne semble s'améliorer chez V. Son postérieur reste engorgé malgré mes diverses tentatives : bandes de repos, cure d'Equistro Elimination pour drainer, médicaments diurétiques, sorties au paddock 12 H par jour...
Par ailleurs, l'inflammation persiste. Je continue pourtant d'appliquer de la glace tous les jours. Par contre, je stoppe le gel anti-inflammatoire car la peau de V. ne le supporte plus. (Quand j'ai vu des lambeaux de peau séchée se décoller, je n'ai plus pu... ) Il suffit de la faire trotter quelques mètres dans son pré pour voir qu'elle boîte toujours. Je sens le pessimisme me grignoter petit à petit.

Suite au bilan écho/radio mi-août, le véto m'avait conseillé 4 semaines de repos pour V. Commençant à capter qu'il valait mieux allonger les délais, j'en ai donc laissé passer 6. Nous sommes le 27 septembre et c'est le jour du contrôle. Toujours pas inquiet de la tournure des évènements, le Dr me dit même que ça ne le choquerai pas que je reprenne une petite activité avec V. C'est une perspective qui devrait me réjouir, sauf que pour moi il est hors de question de faire quoi que ce soit avec une ponette qui boîte. C'est limite une hérésie... Je lui dis que j'ai arrêté d'être pressée et que je préfère attendre davantage.

Ce même jour, je décide d'arrêter les soins sur le suros. Les choses demeurent complètement identiques au fil des semaines et ça me démotive totalement. J'ai l'impression que mes soins n'apportent rien et que, si ça se trouve, si je ne les faisais pas ça serait pareil. En accord avec le véto, j'arrête également les corticoïdes. J'en connais les effets secondaires et ne souhaite pas en donner sur le long terme si aucun bénéfice n'en est retiré . A ce stade, je me demande s'il ne serait pas préférable de la laisser tranquille jusqu'au printemps. Ne dit-on pas qu'il faut laisser faire la nature ? Laisser le temps au temps ? Etc...

En parallèle, je lui montre les pieds de V. car de la pourriture est venue s'installer au niveau des fourchettes. Le climat se montre pourtant clément et ses sabots sont curés tous les jours. Le véto me dit que c'est probablement une conséquence du temps resté enfermé en box car V. a une très bonne qualité de corne.
Bon, ce n'est pas gravissime. Mais l'odeur nauséabonde et la profondeur des lésions me rajoutent une petite couche supplémentaire d'inquiétude. Je me consacre donc à sauver ses sabots et découvre les multiples recettes existantes pour la pourriture des fourchettes !

Tous les jours suivants, je palpe le suros en arrivant aux écuries. Rien ne change : chaud et gonflé, "comme d'habitude" j'ai envie de dire. Je poursuis les soins sur ses fourchettes. Quand l'une guérit, c'est une autre qui pourrit ! Je ne m'en sors pas.

En même temps, je me mets à rechercher de nouveau un système de DP gratuite fonctionnant sur le principe d'échange de service car je n'ai pas d'argent à offrir. Alors que je ne trouve rien et me décourage, un « cadeau » me tombe du ciel. Une connaissance de mon ancienne écurie me propose de monter son cheval. Blessée au genou, elle ne peux pas le sortir pour le moment. Je fais donc la connaissance de T. un superbe PS Lusitanien de 6 ans. Lui et sa proprio m'offre un peu de soleil chaque fois que je les vois.

A suivre

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Posté le 22/11/2013 à 22h12

Fin octobre : Aucun changement !
Je me débat parmi une foule de questions : Dois-je consulter un autre véto pour avoir un 2ème avis ? Dois-je envoyer V. en clinique spécialisée ? Dois-je me tourner vers les médecines alternatives type homéopathie, phyto ? Dois-je tout arrêter et la laisser tranquille au pré ? Une interrogation en bouscule une autre et je ne parviens plus à faire la part des choses. Ruminer sans cesse sur ce qu'il conviendrait de faire m'empêche de dormir. A bout, je m'épuise.

Je continue à monter T. et ça me fait très plaisir, mais pourtant je ressens de la frustration. Je suis en train de me rendre compte que même avoir un cheval à monter ne suffit pas à ce que je me sente bien.
C'est à ma petite Veleda que je souhaite apprendre des choses. Je sais maintenant qu'elle est prête à m'écouter lui murmurer dans l'oreille. Je l'ai laissé faire, et elle m'a montré sa confiance et son attachement.

Je décide d'entamer du « travail » à pied selon la méthode d'E. de Corbigny à laquelle j'adhère presque totalement. Mais je suis immédiatement freinée par le temps pluvieux de l'automne. Dans ma pension, il n'y a pas de carrière et le sol glissant des prés n'est pas du tout adapté. Je dois laisser tomber.

Déçue une fois de plus, je commence à sérieusement déprimer. Mais ça tombe bien, une semaine de vacances se profile à l'horizon. Avec mon copain, nous décidons de partir quelques jours. Au début, nous avions prévu 4 jours à 5 heures de route pourtant dans le fond je sais déjà que je n'en suis pas capable.
Laisser Veleda seule... ne pas savoir comment elle va... c'est bien simple, je ne peux pas. Déjà en étant à côté je dors peu et très mal, alors à 5 heures de route c'est même pas la peine ! Du coup, je réduis le « voyage » à 2 jours, à 2 heures de route. Une nouvelle fois mon chéri accepte gentiment de se sacrifier.

Mais rien ne se passe comme prévu. Le soir de notre départ, ma grand mère décède. Notre semaine de congés en est totalement chamboulée bien entendu, on oublie les vacances. A l'enterrement, je suis extrêmement émue. Depuis l'accident de Veleda, je n'ai parlé qu'une fois à ma grand mère, quelques jours avant sa mort. Ces derniers mois, je l'ai mise de côté trop préoccupée par ce qui m'arrivait.
Je me rend compte que depuis 6 mois ma vie ne tourne qu'autour de Veleda et moi. Je ne vois pas mes amis, je ne téléphone pas à ma famille et je passe très peu de temps avec mon copain.

Je craque complètement physiquement et mentalement. Suivant une suggestion de ma mère, qui sait que j'ai toujours écrit quand ça n'allait pas, je me lance à raconter mon histoire avec Veleda. Je décide de la publier sur un forum car j'ai alors besoin d'avis pour m'orienter sur ce qu'il convient de faire. Je suis seule et complètement paumée. A ce moment là, je regrette d'avoir un cheval. Le titre me vient comme une évidence. Nous sommes alors le 9 novembre, la boucle est bouclée.



Cependant, les choses ayant un peu avancé depuis le 9, il me restera un chapitre à écrire avant d'être en temps réel!

a suivre !

Mimisia

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Reconstruire son rêve, différemment!
Posté le 24/11/2013 à 23h24

Dès le début de mon post, plusieurs personnes ont abordé un point essentiel (ou pas) de mon histoire : Veleda était-elle blessée avant la première nuit dans sa nouvelle pension ? Je n'ai pas encore abordé la question car je voulais d'abord écrire mon histoire. Mais bien évidemment c'est un sujet qui m'a torturé le cerveau pendant très longtemps et même parfois encore. Ca ne m'apporterait absolument rien de connaître la réponse bien entendu car aucun recourt ne serait possible (je ne peux rien prouver) et même si c'était le cas je ne veux absolument pas rendre ou échanger Veleda. Ben oui, je l'aime bien quand même :)

Mais bon, je vais vous donner les éléments dont je dispose en toute objectivité et après à chacun de se faire son idée.

Comme vous vous en souvenez j'ai fait passé une visite véto à Veleda, c'était le 17 avril. A ce moment là, RAS, ponette nickel. Je l'avais moi aussi passé au peigne fin, postérieur impeccable, j'en suis sûre et certaine.
Le vendeur (Mr. M) a ensuite terminé le débourrage et m'a fait essayé Veleda le 1er mai. Je ne l'ai pas regardée en détail mais comme Mr. M avait du retard j'ai quand même observée Veleda ½ heure dans son box avant de la monter. Pendant l'essai, je n'ai relevé aucune boiterie ou gêne.

Depuis le début, Mr M était pressé de vendre et ne s'en cachait pas. Le 1er mai, il m'a redit qu'il avait besoin de libérer de la place et que Veleda occupait un box dont il avait besoin. Il était en pleine période de poulinage. Dans mon récit je ne me suis pas attardée sur ce point, mais la livraison de Veleda a été avancée de quelques jours a priori pour une raison logistique : il s'agissait de grouper les trajets. En effet, le vendeur avait une ponette à envoyer à la saillie juste à côté de chez moi. Il se trouve que le moment optimal pour la saillie est tombé le 2 mai (il faisait faire des écho tous les jours sur ses ponettes). Du coup il a emmené sa ponette et il m'a livré la mienne en même temps. J'ai vu dans le camion qui tirait le van l'autre ponette, elle était suitée.

Ensuite, Veleda a pu être blessée durant le transport. Elle ne portait aucune protection. Comme vous devez vous en souvenir, elle avait très bien voyagé, pas de sueur et elle monte toujours sans problème en van.

Le jour de son arrivée, je ne l'ai pas non plus regardée sous toutes les coutures. J'ai une photo mais qui est de trop mauvaise qualité pour que je puisse voir s'il y a une trace de coup sur le postérieur. Objectivement je l'ai beaucoup observée mais pas de près.

Le lendemain il y avait la blessure. D'après sa propriétaire, Sirène n'a jamais été agressive envers ses colocataires précédents (hongre ou jument). Je ne l'ai pas vu agresser Veleda une seule fois, seulement coucher les oreilles pour la chasser. Veleda fuyait, pas une confrontation, pas un couinement en ma présence. Sirène n'a jamais eu de blessures (enfin je crois).

Par contre je sais qu'elles ont fait les folles (ou Veleda a fait la folle toute seule) car il y avait des traces de glissades par terre. Autre chose, Veleda avait la châtaigne complètement arrachée sur son postérieur.

Veleda a pu se blesser seule. Il a fallu un choc violent avec quelque chose car il y a une trace de coup en biais, le poil a été enlevé, par contre la peau n'est pas entamée. Il n'y a rien dans le pré du type rocher ou tronc.

Derniers points que j'ai relevé :

Veleda vivait seule en box chez le vendeur mais juste avant était en pré avec ses autres poneys. La première fois où je l'ai vu, elle présentait une vieille blessure au poitrail, une belle marque de sabot d'après la forme.

Le vétérinaire lors de la première radio a relevé tout de suite qu'un suros avait déjà commencé à se former mais il ne peut pas dater le début de sa formation. J'ai fait la radio le 17 mai. Le suros peut dater d'avant comme il peut s'être formé en 15 jours, on ne peut rien affirmer.

Voilà, vous avez tous les éléments je pense. A chacun de se faire son idée personnelle, c'est juste une histoire de conviction intime de toute façon.
Moi ça ne m'a rien apporté de me triturer le cerveau.

Edité par mimisia le 25-11-2013 à 13h25



Mimisia

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Reconstruire son rêve, différemment!
Posté le 26/11/2013 à 16h02

Voici, le dernier paragraphe que j'écris dans le passé. Je vous résume les 3 semaines manquantes du mois de novembre. Ca va vous permettre de caler vos messages avec la situation actuelle qui a évoluée.

Veleda a donc revu le vétérinaire le 5 novembre pour une nouvelle radio. Celle ci nous montre que le suros a arrêté de croître mais que le ligament inter osseux s'ossifie. A la palpation le véto trouve que le postérieur est bien moins engorgé que la fois précédente. Il me demande de faire marcher et trotter Veleda, lignes droites, huit de chiffre, presque la routine... Apparemment la boiterie devient beaucoup plus discrète (moi je ne sais pas, je courais devant!). Le Dr R, semble très satisfait de l'évolution des choses, d'un point de vue clinique les symptômes disparaissent petit à petit donc que du positif.
Mais il reste un point qui me chiffonne, le suspenseur présente un aspect modifié et épaissi. C'est plutôt injuste ça, parce que je l'ai faite opérer justement pour épargner ce fichu suspenseur ! Enfin bon, je commence à m'habituer aux déceptions et décide de retenir la bonne nouvelle : Veleda progresse sur le chemin de la guérison.

Le vétérinaire me recommande sérieusement de reprendre une petite activité pour ma ponette. Selon lui, à ce stade il faut la faire bouger et la garder au repos serait plus néfaste que l'inverse. Veleda garde son postérieur chaud et il est probable que ça chauffe encore plus à la remise en route (bien sûr si c'est excessif il faudra la remettre de nouveau au repos). Du coup, je lui demande ce que je peux mettre localement pour aider. (Ma mère me tanne pour que je lui applique de l'argile, comme d'habitude je ne suis pas convaincue.) Il s'avère que sur ce point j'ai tort, le Dr me conseille de l'argile. Il me donne le nom du produit hors de prix mais qui me paraît réellement intéressant car il contient, en plus de l'argile, de la teinture d'arnica et d'eucalyptus. Et ça, ça me parle : si, si !

Bref, je commande un seau de 4 Kg de l'argile en question. Entre temps, je continue de m'occuper de Veleda comme d'habitude mais sans regarder tous les jours son postérieur. Je m'attelle aussi à lui chercher une nouvelle pension, car celle où nous sommes ne dispose actuellement d'aucun espace pour travailler un cheval.

Je reçois l'argile quelques jours plus tard et file vers l'écurie prête à l'appliquer. Mais, surprise, ce jour là le postérieur est froid comme les autres ! Je re palpe les yeux fermés pour mieux me rendre compte, RAS, un postérieur désenflé et froid !?
Je ne saute pas de joie parce que j'ai pris l'habitude des fluctuations diverses concernant cette zone. Je ne veux plus ressentir de la joie puis avoir la douche froide de la déception le lendemain.

Mais chaque jour qui suit la zone reste froide et je n'ouvre toujours pas mon seau d'argile. Je ne peux même pas dater depuis quand c'est devenu froid tellement je n'ai pas voulu y croire au début ! Au bout de 10 jours (peut être plus, peut être moins?), j'envisage de plus en plus la reprise pour Veleda. Je ne parviens pas à trouver une pension qui satisfasse à mes exigences mais poursuis mes recherches chaque fois que j'ai un jour de libre.

Je contacte également une ostéo (conseillée par une vétérinaire très compétente en ortho qui a bossé avec moi l'été dernier). Oui, je doute sur les alternatives, mais l'ostéopathie j'y crois pour le coup. Et selon moi il est indispensable que Veleda soit contrôlée et manipulée si besoin avant de commencer quoi que ce soit comme travail. En effet je crains que sa fracture ne l'ait obligée à compenser d'une façon ou d'une autre. Je ne veux surtout pas la faire bouger, se muscler, sur des déséquilibres.

(C'est marrant mais Ecuriessaglini explique très bien ce que j'ai pensé à ce moment là.)

Du coup, je fixe un rendez vous avec l'osétopathe pour le 22 Novembre.

Mimisia

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Posté le 26/11/2013 à 22h44

Désolée d'avoir laissé les choses en suspens, j'ai manqué de temps pour finir le paragraphe ! Donc l'ostéo a manipulé Veleda vendredi dernier. Je suis fière de son comportement presque exemplaire, elle s'est bien laissé faire par rapport à son inexpérience de la chose. Je dois souligner la gentillesse et le professionnalisme de Mme P. qui ont joués aussi.
Bilan : pas de déséquilibre particulier à noter, mais deux vertèbres lombaires totalement bloquées au niveau de l'arrière train ! La fracture n'en est pas responsable, aucune idée d'où ça vient. Par contre, cela peut avoir provoqué un mauvais retour veineux et lymphatique et expliquer l'engorgement persistant et la congestion..

Le plus intéressant dans cette consultation ont été les conseils de l'ostéo pour la remise en route de Veleda. On sent que Mme P. sait de quoi elle parle au niveau mécanique. Ses recommandations particulièrement précises sur la rééducation me rassurent énormément. D'autre part, elle m'indique quelques petites choses à faire pour aider le retour veineux etc...

Tout comme le vétérinaire, elle m'explique qu'il faut rapidement faire fonctionner ce postérieur de façon à conserver son élasticité (qu'il est en train de perdre actuellement avec l'ossification du ligament inter osseux si j'ai bien compris!). Elle insiste sur la qualité du sol sur lequel je devrais la faire marcher. Il est impératif que je trouve un sol « parfait », souple et non profond. De plus, il faut maintenir Veleda en paddock toute la journée, de façon à ce qu'elle marche, comme c'est le cas actuellement. Mme P. rendra de nouveau visite à Veleda dans deux mois.

Bref, me voilà à devoir trouver le plus vite possible une pension afin de mettre en œuvre tout ces conseils. Plus je tarde, plus j'ai le sentiment de nuire à Veleda. Mon énorme souci, c'est que je n'arrive pas à me décider. Je veux absolument faire le meilleur choix possible mais bien sûr, aucune écurie ne regroupe tous mes critères. Ben oui, je suis à présent complètement parano, j'ai l'oeil sur tout. Le stress me paralyse, je dois choisir et l'éventualité de me tromper me bloque complètement.

Il me reste actuellement deux écuries possibles. Bien sûr je constate du bon et du moins bon de chaque côté. Il faut vraiment que j'arrête de me prendre la tête mais je n'arrive pas à me décider sans réfléchir. Les enjeux ne me laissent pas indifférente, au contraire. Comme d'habitude, peu de monde peut m'aider dans cette étape.

Voilà, voilà, vous savez à présent exactement où j'en suis!

Mimisia

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Posté le 27/11/2013 à 20h31

Comme plusieurs d'entre vous se sont aimablement proposés pour m'aider à choisir parmi les deux écuries possibles, voici un petit comparatif:

N°1 gros centre équestre, installations récentes
N°2: centre équestre plus modeste, installations propres


N°1: 370 euros
N°2: 300 euros

équipements N°1:
1 immense manège et 1 petit: sol de qualité optimale
1 (ou 2?) carrière, sol? (je n'ai pas marché dedans, mais sûrement pas mal quand même)

équipements N°2:
1 manège taille moyenne sol très profond déconseillé, 1 tout petit manège sol profond pas adapté, 2 carrières sol très bien sans éclairage

N°1: 1 sortie paddock le matin et une l'aprem (durée?) pas de possibilité que ma ponette soit dehors en permanence
chevaux en paddock à côté, qui changent tous le temps

N°2: un paddock dispo du matin au soir tous les jours pour elle, pas de copain juste à côté, box avec copains en visu.

temps de trajet
N°1: 10 mn du boulot, 10 mn de la maison
N°2: 5 mn du boulot, 15 mn de la maison

promenades à l'extérieur (même si c'est pas pour tout de suite!)
N°1 possibles mais pas plus d'infos
N°2 accès direct de l'écurie à un grand bois avec allées forestières

Je précise qu'il s'agit de deux écuries que j'ai sélectionné après en avoir éliminé plusieurs autres. Il y a des points que je n'aborde pas car équivalent aux deux structures, mais si vous voulez des détails, demandez…

Voilà voilà!!
Je vous laisse la parole….

Edité par mimisia le 30-11-2013 à 11h51



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Posté le 27/11/2013 à 20h47

Il y a deux choses hyper importantes pour la rééduc, et le souci c'est que j'en ai une dans chaque écurie mais pas les deux:
il faut le sol de bonne qualité et un max de temps passé hors du box. Vous voyez le dilemme.
Autre chose, je finis le boulot à 19h30 en moyenne, je me vois mal monter après, peu de chances que je monte en soirée car ça me ferait rentrer très tard chez moi. Les jours où je bosse je pense juste la faire marcher à pied un peu.
Je pourrais monter les mardi, vendredi, samedi et dimanche en journée.

Edité par mimisia le 27-11-2013 à 20h48



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Posté le 01/12/2013 à 21h33

Après avoir mûrement réfléchi et consulté l'ensemble de vos avis, j'ai donc choisi le centre équestre N°2. J'avais pour objectif de déménager Veleda dès ce week-end, de façon à ne pas traîner davantage pour la suite de sa rééducation.
Suite à ma contre visite du vendredi chez N°2, j'ai pris connaissance de leur contrat de pension. J'avais un peu d'appréhension à le lire. En effet, le dernier qu'on m'avait proposé (dans une autre écurie) m'avait carrément laissée pantoise tellement il était contraignant pour les proprios. Pour cette raison, j'avais d'ailleurs de suite supprimé l'écurie en question de ma liste de recherche.

Mais là, oh bonheur, un contrat tout ce qu'il y a de plus normal avec des engagements de part et d'autre. Carrément ravie, je rappelle direct l'écurie pour leur confirmer ma venue chez eux.

Il nous reste alors à organiser le transport de veleda. Coup de chance, ce week-end un centre équestre (N°1 d'ailleurs ! Et oui le monde est petit!) organise un concours juste à côté de ma pension, et bien entendu N°2 s'y rend. Le samedi, les épreuves s'achèvent tard ce qui ferait arriver Veleda de nuit. Mouais, ça me plaît pas trop ça car je pourrais pas rester surveiller comment elle va moi !
Mais le dimanche, N°2 envoie tôt le matin juste un poney pour épreuve puis le ramène. C'est l'occasion de prendre Veleda au vol. En plus, très sympa, on ne me facturera rien pour le trajet. Marché conclu, rendez-vous à 9 h à ma pension pour embarquer ma ponette.

Bon, évidemment, j'ai très mal dormi entre samedi et dimanche... C'est pas croyable cette capacité que j'ai à stresser pour des évènements futurs dont je ne connais même pas la finalité. Je suis incapable de penser que tout va bien se passer et c'est tout. Je jalouse tous les proprios laxistes de la Terre qui ne flippent jamais pour leur cheval même dans les pires conditions... Au moins, eux, ils dorment la nuit ! (les proprios, pas leurs chevaux...)

Dimanche matin, réveil 7h, autant vous dire que c'est un véritable sacrilège pour moi. Ah la la, que ne ferait-on pas pour notre poneychou bien aimé ! Je tiens à arriver en avance pour la sortir au paddock, la brosser, lui mettre ses protec'...
Enfin « protec », je n'en ai toujours pas et elle ne sait toujours pas en porter. Donc je reprends ma vieille méthode : guêtres fermées à l'avant, coton et bandes de repos à l'arrière. J'ajoute une paire de cloches que j'ai achetée depuis ! Oui, ça ne sert peut être pas à grand chose mais ça coûte rien de les lui mettre.

J'arrive à ma pension et trouve une Veleda très tonique. Je la colle au paddock pensant qu'elle va peut être se détendre un peu mais je me trompe lourdement. Elle n'a pas du tout envie d'y rester seule et gratte furieusement à l'entrée. J'ai encore des choses à apprendre concernant ses envies moi...
Du coup, je la ressors et la brosse en lui filant un peu de foin car c'est le seul moyen de la calmer. En fait, elle a les crocs tout simplement.

N°2 me téléphone pour me prévenir qu'ils arrivent dans 5 mn : ouf, je suis tout juste prête, ça valait le coup de se lever tôt. Un beau van deux places arrive, ça me rassure. D'habitude je regarde l'état du véhicule avant de monter ma ponette dedans. Mais là j'avais pas pu, ce qui a en partie nourri mon stress.
L'autre poney bouge un peu mais ça va, pas de hennissements dans tous les sens. Quand la porte arrière s'ouvre je réalise qu'il s'agit d'un van sans pont ! Je savais que ça existait mais ne l'avais jamais expérimenté. Ca m'angoisse pas mal cette marche, surtout que Veleda descends toujours avec précipitation. Je me raisonne et pense « on va déjà monter, il sera temps ensuite de voir pour descendre ».

Positionnée bien en face de la marche, je trouve le passage franchement étroit à côté de l'autre poney. Mais ce n'est pas le moment d'hésiter davantage, car Veleda poireaute derrière moi. Si je gamberge, elle va faire de même.
Je crois que j'ai dit un truc du genre « allez ma louloute, on y va » puis j'ai grimpé dans le van. Et alors là, j'ai été carrément épatée, sans même une traction sur la longe Veleda m'a suivie. Je lui ai filé des bonbons le temps qu'on mette la barre et ferme la porte. En 10 secondes, c'était plié!

Pour la première fois, j'étais super fière d'elle pour quelque chose n'ayant rien à voir avec son physique
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