Reconstruire son rêve, différemment!

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Mimisia

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Reconstruire son rêve, différemment!
Posté le 09/11/2013 à 23h57

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Nota Bene: Le titre initial de ce post était "Je regrette d'avoir un cheval"

"Bonjour à ceux qui auront la curiosité de lire.
Bien que trouvant plutôt pathétique la démarche de chacun d'écrire son histoire avec son cheval (souvent dénuée d'intérêt il faut bien l'avouer) je vais m'y coller.
Je le fais surtout pour moi. Il paraît que ça pourrait m'aider à relativiser etc..
Mais quand j'aurai fini, et si vous m'avez lue dans la totalité, vos commentaires sont les bienvenus. Je pense que des regards extérieurs me seront peut être bénéfiques.

Tout commence il y a un peu plus d'un an :

Octobre 2012 : Après des années d'errance professionnelle, j'obtiens enfin un CDI à plein temps. J'ai alors 28 ans et non je ne pense pas à faire un enfant ou acheter une maison. La première chose à laquelle je pense quand mon employeur m'annonce ce CDI c'est « je vais pouvoir m'acheter un cheval». Cavalière depuis que je suis gamine, ayant déjà été proprio, fonctionnant avec des DP quelques années, c'est juste une évidence..
Je décide toutefois de patienter jusqu'au printemps de l'année suivante pour entamer mes recherches. Plusieurs raisons me motivent pour cela: d'abord la météo sera plus clémente, et ensuite j'ai très peur d'acheter un cheval dermiteux ! (après coup ça me paraît un peu bizarre, mais c'était une grande angoisse pour moi. Je sais les dégâts que ça fait et l'hiver on ne les détecte pas).
D'autre part, j'ai fais le choix de cette période d'attente (bien que longue) pour apprécier l'idée d'enfin devenir proprio. Un peu comme savourer une joie intense à cette perspective. J'ai totalement idéalisé la chose dans ma tête, je m'en mordrais les doigts ensuite car cela sera d'autant plus douloureux..

Février 2013
Depuis des mois, je regarde les annonces. Ca y est, je vais enfin pouvoir entamer les coups de téléphone, les visites, les essais, je suis excitée comme une puce !
Je m'oriente d'emblée sur un poney de sport car j'aime les petits chevaux avec du sang. Je ne regarde que les femelles : déjà parce que je préfère leur tempérament à celui des hongres, ensuite parce que je considère que s'il lui arrive quelque chose qui l'empêche d'être montée elle pourra toujours avoir un avenir de reproductrice. Pour cette même raison je ne regarde que les pleins papiers.
L'avenir me confirmera comme j'avais raison...
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Edité par mimisia le 30-12-2013 à 21h42

Mimisia

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Reconstruire son rêve, différemment!
Posté le 08/01/2014 à 22h20

Merci pour tous vos petits messages

Ce paragraphe sera sûrement un des derniers car mon post a rempli son rôle. En effet, le but initial a été complètement atteint : se débarrasser du lourd fardeau que je m'épuisais à traîner. Paragraphe par paragraphe, j'en ai déposé chaque morceau derrière moi. Petit à petit, j'ai construit une auto-critique et pris du recul. Je suis enfin parvenue à me détacher de mon rêve perdu et j'ai accepté de commencer quelque chose de nouveau, sans en choisir les conditions.

Je ne compte pas raconter au jour le jour ma vie avec Veleda car ces moments nous appartiennent. Vous avez le droit de trouver ça égoïste... mais comme je l'ai dit dès le début, j'ai écrit ce post avant tout pour moi.

Voici les dernières nouvelles quand même, parce que je le dois à ceux qui ont eu le mérite de me suivre jusqu'à ce soir.
Au jour d'aujourd'hui, je suis moins parano mais ça reste difficile de passer un jour sans voir Veleda. Je demeure plus ou moins obsédée par l'état de son postérieur, surtout depuis que nous avons entamé le travail. J'ai peur de mal faire : en faire trop ou alors pas assez... Seule juge dans la façon de procéder je serai également seule coupable si je m'y prends mal. Ne pouvant rester dans l'immobilisme, j'accepte la prise de risque.

Vendredi dernier, le verdict du vétérinaire n'a pas été celui que j'attendais. Veleda conserve actuellement une légère boiterie au trot. Soit, il va falloir faire avec. Je m'appuie sur le positif : elle ne ressent aucune douleur (même si on appuie sur le suros) et pète le feu. Le fait que je la monte ne semble toujours rien changer à son état alors je ne m'en prive plus. (Bien sûr, j'adapte quand même les séances...)
Je prends mon bonheur où je le peux en partageant des moments précieux avec ma ponette. Pour la première fois, j'observe un cheval totalement vierge en apprentissage, c'est magique, d'autant plus que c'est moi qui la façonne...

Ma crispation du début a disparu et je me sens à ma place en selle. Veleda aussi s'est détendue et devient plus « naturelle ». C'est comme si elle avait compris qu'à présent: « faire un écart, balancer une ruade, galoper » c'est possible ! Ma ponette trop sage pour son âge me rassure par ses nouvelles facéties.
Après des mois d'angoisse et de peur, à grand renfort de « il ne faut pas » et « si jamais », Veleda et moi nous octroyons « le droit de ».

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Posté le 11/01/2014 à 18h52


gaby790 a écrit le 09/01/2014 à 17h13:
Et comme on dit dans les livres: "Tout es bien qui finit bien."

Euh non pas vraiment :/
Ma ponette boîte, je n'ai pas une activité normale avec elle.
Pour moi ce n'est pas un vrai "happy end".
Peut être un jour, mais en tout cas pas actuellement.

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Posté le 04/02/2014 à 21h00

La continuation n'est pas bonne hélas, Veleda et moi incarnons un concentré de malchance inouï.
Je reviendrai écrire dans quelques mois s'il me reste du courage…

ps: merci pour le compliment sur mon écriture

Mimisia

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Posté le 02/03/2014 à 22h23


rg37 a écrit le 25/02/2014 à 17h23:

Donne nous des petites news quand tu pourras!


j'aurai encore des choses à raconter, rien ne va dans le bon sens depuis janvier! je m'accroche en attendant de beaux jours…
je continue à m'occuper de ma miss presque quotidiennement, je n'envisage plus de m'en séparer (un moment je me suis posée des questions je l'avoue. Pas pour la remplacer par un cheval en bonne santé, juste parce que j'étais écoeurée)
pour écrire je préfère avoir davantage de recul, il m'est difficile de faire le récit de quelque chose que je vie en même temps.

Mimisia

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Posté le 06/04/2014 à 14h32

Avril 2014
Veleda vient d'emménager dans une nouvelle écurie. Je peux à présent reprendre mon histoire sans crainte d'effets secondaires liés à sa lecture par des membres de mon ancien club.

En réalité dès la fin janvier, le besoin d'écrire se fait de nouveau ressentir mais je ne peux pas. Depuis le début je livre mes pensées sans retouche, ou presque, et comme il n'est pas question que ça change, je crains que ça ne me porte préjudice.
Je décide d'attendre.

Comme on peut le voir lors de mes brefs messages de ces mois derniers, rien ne va.
Mais reprenons là où je me suis arrêtée :

A peine ai-je commencé à monter Veleda qu'elle s'est mise à boiter.
Le 10 janvier, une amie passe me rendre visite dans mon nouveau club. (C'est la première fois que j'ai une visite). Elle me regarde monter et, comme moi, note une irrégularité d'allure. C'est léger, à main droite, dans le virage, mais précisément au moment où elle me le dis je le sens aussi sous la selle. Malheureusement, elle m'apporte la confirmation que je ne voulais pas entendre.
Par ailleurs, les ruades au galop que je prenais pour de la joie au début se révèlent de plus en plus systématiques. Mon amie me décrit ce qu'elle voit car Veleda trafique un truc étrange avant de ruer. Elle rassemble ses deux postérieurs en même temps, fait comme un petit saut avec l'arrière main et là, balance sa ruade. Ca ne ressemble pas au coup de cul classique...

Un peu écoeurée, je stoppe la séance. Inutile de continuer à monter dans ces conditions.
Avec mon amie, nous discutons dans la carrière lorsque le gérant m'interpelle. Je n'ai pas le droit de faire venir une « intervenante » extérieure au club. J'explique que c'est une amie à moi et qu'elle n'est absolument pas en train de me donner un cours. L'idée nous fait sourire d'ailleurs toutes les deux tellement c'est incongru. Réponse : mon amie n'a pas le droit d'être dans la carrière. Je reste un peu bête car on ne m'a pas informée sur ce point mais nous comprenons et elle propose de se mettre au bord. Le gérant précise qu'elle ne doit pas me parler y compris du bord de la carrière !? J'explique que nous ne faisons qu'échanger sur nos chevaux respectifs. Sa réponse est sans appel : si nous voulons échanger c'est en dehors de son club ! Il quitte alors la carrière laissant derrière lui un réel malaise et surtout de l'incompréhension.
Nouvelle venue au club, je n'apprécie pas du tout l'accueil qui vient d'être fait à mon amie. D'autre part, il n'est stipulé nulle part sur mon contrat de pension que mes amis n'ont pas le droit de me parler du bord de la carrière. C'est carrément absurde et ça me prive.

Ce jour là je pressens que l'avenir va être compliqué. Mais comme je viens tout juste d'arriver, je décide de m'asseoir sur ma fierté et de faire profil bas. D'autre part la boiterie de Veleda, qui se confirme lors des séances suivantes, est un élément bien plus préoccupant pour moi.

Edité par mimisia le 06-04-2014 à 14h34



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Posté le 06/04/2014 à 22h18

21 janvier
Après de multiples hésitations j'ai pris rendez vous avec le vétérinaire pour la nouvelle boiterie de Veleda. Je m'apprêtes à lui faire un bon pansage car j'aime la présenter propre pour sa consultation.

Avant de m'y mettre, je profite de la présence d'une employée pour poser lui quelques questions car certains bruits de couloirs au sein du club me turlupinent. En effet, ces dix derniers jours j'ai entendu parler de cheval contagieux, de virus, de gourme même... mais on ne m'a informée de rien directement.
Ce que j'ai lu concernant la gourme m'inquiète franchement, j'ai besoin d'être fixée.
Et là voilà que l'employée en question me confirme, limite avec le sourire, que la gourme circule effectivement dans le centre équestre ! Je tombe des nues que les gérants n'aient à aucun moment jugé utile de m'en parler. A ce stade, je suis totalement impuissante pour protéger ma jument de la maladie. Aucun établissement équestre ne la prendra en pension avec le risque d'introduire la gourme en même temps. Me voilà bien coincée. Je n'ai plus qu'à croiser les doigts.

Je vais chercher Veleda tout en ruminant : je suis passablement énervée de ne pas avoir été prévenue de l'apparition d'une maladie extrêmement contagieuse dans l'écurie. Visiblement les gérants ne jugent pas utile d'échanger ce type d'info avec moi.
(Petite précision : je suis la seule proprio du club, où en tout cas la seule à venir régulièrement car je n'ai pas vu les autres, donc impossible d'aller souligner le problème à plusieurs par exemple).

Malheureusement, à peine j'entame le pansage que je découvre avec dégoût exactement ce que je redoutais : sous la tête de Veleda s'est formé un gros abcès. Il a éclaté seul et je devine dans ses poils un important cratère d'où s'écoule un mélange de sang et de pus épais. C'est immonde et je suis vraiment triste de voir ma ponette dans cet état.

Je vais bien sûr de suite dire aux responsables que Veleda a déclaré la maladie et alors j'ai la nette impression que tout le monde s'en fout. (J'ai compris ensuite pourquoi : Veleda était loin d'être le 2ème cas comme je le croyais. En réalité elle était plutôt la 5ème malade, la routine quoi !)
Personne ne prends donc la peine de venir la voir.
D'ailleurs c'est à se demander s'ils la regardent beaucoup... Ils n'ont pas remarqué son abcès alors qu'elle était, selon leurs dires, sous surveillance du fait de son jeune âge (et de sa prédisposition donc à développer la maladie).

A ce moment je me demande : si je ne passais pas régulièrement, au bout de combien de jours ils auraient vu son abcès ? Quelle est leurs définition d'une surveillance effective ?

Je téléphone à la clinique vétérinaire pour leur annoncer que le motif de mon rendez-vous a changé. Priorité à la gourme, on s'occupera ultérieurement de la boiterie.

Mimisia

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Posté le 18/04/2014 à 22h18

Au programme : lavage d'abcès trois fois par jour.
Ma confiance envers l'écurie étant sérieusement amochée, je décide de tout gérer moi même. En plus des soins locaux, je dois surveiller appétit, température, second ganglion sous maxillaire (en cours d'abcédation) et ganglions rétro pharyngiens en pleine phase inflammatoire.
Conjuguer ça avec le boulot est … utopique : je me rends donc disponible et grignote une nouvelle fois sur mes congés payés. De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix. Ni franchement l'envie de partir en vacances en ce moment...

Evidemment je suis fâchée, mais alors vraiment fâchée, contre mon club. Cependant je choisis de prendre sur moi et de ne rien dire pour le moment car la colère risque de faire déraper la conversation. Ces prochains jours je vais consacrer mon énergie à soigner ma jument et ensuite, quand elle sera guérie, viendra le moment de leur poser la question qui m'obnubile : « pourquoi n'ai-je pas été informée de l'arrivée de la gourme dans le centre équestre ? » Je ne leur reproche pas que ma jument soit malade. Je veux juste savoir pourquoi on ne m'a rien dit. En fonction de la réponse, je déciderai si je retire Veleda de cette écurie ou pas.
Evidemment, je suis blasée car nous y sommes depuis moins de deux mois. Sérieusement j'ai les boules... Ca ne m'amuse pas de déménager ma jument 4 fois par an. Chaque fois la recherche de pension me prends du temps, chaque fois je stresse comme une dingue pour le transport, chaque fois ça coûte de l'argent etc. En plus je commence à avoir fait quasiment le tour de toutes les pensions proches de chez moi, je ne sais même pas où j'irai !

Je me recentre sur Veleda, je verrai plus tard pour le problème de la pension...


Globalement elle se laisse bien soigner, je me dois de souligner sa gentillesse. Elle me fait pitié quand je vois le pus qui dégouline le long de son auge. Il se colle dans les poils, ça s'agglomère, bref c'est dégueulasse. Dès le deuxième jour je tonds tout le dessous de la tête de veleda pour faciliter les soins : tanpis pour l'aspect physique affreux, on n'en est plus à ce stade là...

Me voilà replongée dans l'inquiétude quotidienne car mes lectures m'apprennent que la gourme peut se compliquer gravement dans un certain nombre de cas. (Cette maladie plutôt courante peut en fait très mal finir parfois).
Veleda garde un excellent appétit ce qui indique qu'elle ne se laisse pas abattre, par contre elle est percluse de courbatures. Quand je la sors de son box, sa raideur me fait penser à un malade du tétanos. J'en conclue que sa boiterie était peut être tout simplement liée à la gourme. Enfin, en réalité je croise les doigts pour que ce soit ça car une explication de ce genre me satisferait.

L'abcès cicatrise à une vitesse incroyable, il guérit presque à vue d'oeil. Le deuxième ganglion a choisit de se calmer, ouf... En 10 jours la plaie s'est complètement refermée. Veleda pète le feu et ne boîte plus.
Je crois que tout va aller mieux.

Edité par mimisia le 18-04-2014 à 22h20



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Posté le 12/09/2014 à 16h15

Retour au récit

Nous sommes début février :
Je tente de faire reprendre une activité à Veleda. On peut dire qu'elle pète la forme, elle est branchée sur 10000 volts. Ca fait du bien de la retrouver comme ça, je me rends compte à quel point la gourme l'a fatiguée ces dernières semaines.

J'opte pour de courtes séances de longe : pas de boiterie, tout va bien.
Son nez coule mais juste transparent donc pas d'éventuel retour d'infection. Je note aussi quelques toux isolées au travail mais ça ne m'inquiète pas, je pense à des « restes » de gourme. Et comme je vous dis Veleda me montre sa bonne santé.
Je reprends également mes premiers exercices à pied avec elle : travail en liberté, flexion d'encolure, reculer, déplacement des hanches etc. Ca fonctionne à merveille, je suis épatée de la façon positive dont Veleda répond à mes demandes. Je pensais que ça serait beaucoup plus compliqué !

Je fais tout ça dans mon coin car je ne développe aucune amitié au sein du club. Etant la seule proprio (présente en tout cas), j'ai du mal à m'intégrer dans le cercle des habitués. Par ailleurs, je constate que la majorité des cavaliers réguliers sont bien plus jeunes que moi ce qui freine considérablement la possibilité d'amitiés. Quand aux adultes, ils viennent 5 mn avant leur cour et repartent 5 mn après ! De toute façon, quitte à paraître snob, je pense que nous avons peu à partager au vu des conversation que j'entends à droite, à gauche.
Avec le recul, il est évident qu' ayant une passion commune, nous aurions pu discuter. Mais, à ce moment là, j'étais lessivée par tous les soucis que Veleda m'avait amenés. La seule chose qui m'importait était qu'elle aille bien et que l'on puisse se retrouver tranquilles toutes les deux.
Dans ce contexte, ma situation de pseudo isolement me convient très bien comme ça. Je viens quand le club est calme, je fais mes petites affaires avec Veleda et je repars.

Deux jours plus tard, la foudre me tombe sur la tête. Je ne vais pas vous repeindre la scène ici, mais en 5 mn, sans préavis, je me prends une soufflante de la part du gérant.

Ne comprenant pas la raison exacte ayant déclenché la colère de Mr, je ne sais même pas quoi répondre !? Je reste bouche-bée un instant, puis tente une ou deux timides questions mais me fait rembarrer aussi sec. Ses phrases violentes m'agressent profondément. Et Mr s'en va sans que ne puisse s'amorcer un quelconque dialogue. Le tout a duré quelques minutes maximum, je reste sidérée et extrêmement mal !

Dans les instants qui suivent, mes pensées tourbillonnent à toute vitesse. Pour moi la situation est grave, j'ai du mal à vous retranscrire ce que j'ai ressenti mais jamais on ne m'avait parlé avec une telle violence. Je suis choquée, d'autant plus que je n'ai absolument rien fait de répréhensible.

Dans un premier temps ma fierté entre en jeu. Mr peut bien traiter les gamines de ses cours comme il veut, mais pour ma part j'attends un minimum de respect. J'ai passé l'âge qu'on me parle de cette façon. Je décide donc d'emblée : « dans une heure Veleda et moi, on se casse».
Malheureusement, la seconde qui suit, je suis rattrapée par la réalité. Veleda sort d'une gourme, il m'est évidemment impossible de la déplacer. Je ne connais pas le délai exacte de risque de contamination mais je sais déjà qu'un départ immédiat est utopique.

Après avoir tenté deux pas dans la carrière, je remets Veleda au boxe : cette altercation me perturbe tellement que je suis incapable de la bosser. L'attitude du patron m'inquiète énormément, il vient de briser toute confiance. Ca me rends malade de prendre conscience que malgré ça je vais devoir continuer à lui laisser ma ponette en pension. Par ailleurs, la violence qu'il a dégagé me fait peur et je crains qu'il malmène Veleda.
(Oui c'était certainement excessif de ma part de croire ça mais je vous assure qu'on y pense dans ce genre de situation. Et ça vous tue d'imaginer que votre « bébé » n'est peut être pas entre de bonnes mains mais que vous n'allez pas pouvoir modifier la situation avant un moment.)

Je me sens très mal à l'aise avec cette situation. Ce n'est pas possible pour moi de rester sans rien faire. Je décide d'aller parler à Mme : je la connais mieux, c'est avec elle que je vois les choses depuis mon arrivée. Et là, Mme se comporte de façon étrange. Elle, d'habitude plutôt affirmée, se montre fuyante et botte en touche au maximum. Visiblement son mari lui a parlé mais elle ne m'expose pas sa version (dommage, ça m'aurait peut être permis d'y comprendre quelque chose). Je me rends compte qu'elle n'est pas capable de me dire ce que Mr me reproche exactement!

Par contre, visiblement elle ne manque pas d'expérience pour lui trouver des excuses bidon : il était pressé, il a beaucoup de travail... « Et alors ? » j'ai envie de lui dire, « C'est une raison pour me parler de cette façon ? »
Sauf que je lui dis pas. Entre temps, sous le coup de l'émotion, j'ai craqué et dégouline de larmes dans son bureau. A bout après des mois de galère, je n'ai pas la force de retenir mes émotions. Et puis de toute façon, je n'ai jamais été douée sur ce terrain. La seule chose que je vois à travers mes grands sanglots, c'est que Mme essaie de noyer le problème du mieux qu'elle peut.
Elle m'expose des idées confuses, dont voici un panaché en vrac : je suis trop discrète, je ne m'intègre pas, je fais des exercices de type étho, je fais venir une monitrice extérieure (souvenez vous, la fois où j'étais avec une amie dans la carrière...). Bref, rien de concret en fait ! Et surtout rien d'interdit par le règlement ou d'irrespectueux envers qui que ce soit.
Mme finit par me proposer de reprendre à zéro avec Mr. Je pense aussi qu'un dialogue serait effectivement le bienvenu pour assainir les choses. Il est conclu que nous prendrons un moment pour discuter calmement et (re)faire connaissance.

Edité par mimisia le 12-09-2014 à 16h17



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Posté le 21/09/2014 à 21h14

A partir de ce jour, passer au club devient un véritable stress pour moi. Dans l'attente d'un dialogue, j'angoisse chaque jour de croiser le gérant car je crains ses réactions bizarres. Je fais donc tout pour l'éviter et me retrouve à aller voir ma ponette à des heures impromptues : principalement le midi ou en soirée quand il fait nuit. Je suis dégoûtée : aller voir ma louloute à reculons, c'est vraiment le comble! Cependant, je me force à passer tous les jours pour m'assurer qu'elle va bien.

Très vite, je me mets à rechercher une nouvelle écurie. Malgré un possible nouveau départ, je suis déjà pratiquement convaincue que rester dans ce club n'est plus possible. Volontairement, je ne parle à personne de mon intention, même pas à mes amies, afin d'être certaine d'éviter les bruits de couloir. Ayant déjà fait pas mal le tour des pensions du secteur, ma recherche n'est pas simple ! J'ai l'impression de courir après le Graal... Mon critère numéro 1 reste la proximité car l'expérience de la gourme m'a de nouveau démontrée qu'il faut parfois être en mesure de soigner son cheval quotidiennement.

Les jours passent et... toujours aucun pas en avant de la part du gérant. Je m'enquiers auprès de Mme de l'avancement des choses et voilà qu'elle me sert de nouveau une excuse pour justifier l'indisponibilité de Mr. Là je commence à douter sérieusement. Mais tanpis, je joue le jeu malgré tout : je souris, je comprends, bla bla bla...
En réalité, je ronge mon frein en silence. Dans les starting blocks, j'attends simplement la fin de la période de quarantaine de Veleda pour plier bagages. Quand mon vétérinaire m'annonce qu'il y en a pour six semaines, j'accuse le coup ! Ca me semble une éternité dans ce contexte.
En même temps, il n'est pas envisageable pour moi de faire courir un quelconque risque à ma future nouvelle écurie. Je n'ai d'autre choix que de prendre mon mal en patience.

Vu que j'en ai encore pour un moment au club, je reprends mes activités avec Veleda. Je me décide à la remonter puisqu'elle supporte très bien la longe. Focalisée sur l'état de son postérieur, je le scrute avant tout effort (aspect, chaleur, grosseur du tendon..) et je reprends le même manège à peine j'ai mis le pied à terre. Globalement on va dire que ce que j'observe est satisfaisant. Parfois c'est un peu enflé mais ça disparaît le lendemain. Ouf !

Veleda mouche toujours un peu en continu et tousse une fois de temps en temps au travail. J'en parle au véto mais ça ne l'inquiète pas. Il faut dire que depuis le début de l'année il pleut continuellement par chez moi. On patauge dans la boue tous les jours. Rien n'a le temps de sécher un tant soit peu ! Beaucoup de chevaux mouchent et en effet, quand je regarde ceux de mes amies, eux aussi ont les naseaux humides, ce qui me rassure.
Par contre un autre point commence à me perturber : Veleda boite de nouveau d'un antérieur (exactement comme avant son épisode de gourme). C'est bizarre car pas systématique. Par exemple, elle ne le fait pas en longe, ni si elle est très excitée. Mais montée, au trot, c'est flagrant : elle est irrégulière. Je ne constate pourtant aucune anomalie sur ses antérieurs. Ca me laisse perplexe.
Par ailleurs, je constate autre chose : les ruades que je prenais pour de la joie au départ se font de plus en plus violentes et toujours au galop. De plus, Veleda rechigne à avancer. Je ne la connais que très peu sous la selle mais j'ai le pressentiment que ce n'est pas son comportement normal. Je la sais de nature volontaire, si elle se défend c'est certainement pour une bonne raison.

Vu ce que j'observe, je ne vois pas l'utilité de faire venir une fois de plus le vétérinaire. En effet, je penche plutôt pour un souci ostéo. En fait, je crains une séquelle de la chute du mois de décembre. Trois mois plus tard, je me rends compte qu'on ne m'a pas décrit en détails ce qu'il s'est passé. Et comme j'ai perdu confiance vis à vis du club, je crains qu'on ne m'ai caché des choses.
En vérité, je m'éparpille, je gamberge. Seule avec mes questions, j'imagine tout et n'importe quoi : ma pire hypothèse étant que Veleda se soit fêlée le garrot en tombant. Autant vous dire que je ne suis pas très sereine.

Mimisia

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Posté le 07/05/2015 à 22h37

Salut à toutes celles qui m'ont suivi et ont souvent demandé des nouvelles ici ou par MP.
Merci pour votre gentillesse et votre soutien, ça m'a quand même bien aidé

Etant donné que je n'aurai certainement jamais le temps de vous écrire la suite de l'histoire, voici un résumé de l'année qui s'est passée depuis mon dernier paragraphe. Je vous dois bien ça!

Donc en Mars 2014, Veleda boîte (pas du membre fracturé!!).
Je fais intervenir ostéo + saddle fitter (j'achète une nouvelle selle au passage) + véto: rien à faire, elle boîte.

En parallèle, Veleda rencontre un nouveau problème (ben oui, on n'en avait pas assez…). Ca commence par une toux qui ne guérit pas. A l'auscultation, il y a des bruits respiratoires. Je lui fais passer une endoscopie. Résultats: pharyngite folliculaire + déplacement intermittent du voile du palais +bronchite.
Je veux savoir d'où vient la bronchite et je demande donc un LBA (lavage broncho alvéolaire). Les conclusions du labo reviennent: pas d'infection, Veleda souffre d'IAD (Inflammatory Airway Disease). Elle se mouche énormément et ses voies respiratoires sont sans cesse encombrées. Je soupçonne une allergie aux pollens car les soucis ont débuté en plein avec leur arrivée.
Bien entendu, Veleda est inmontable. Par ailleurs, elle boîte toujours sans que j'y trouve d'explications. Ca me rend chèvre, j'ai tellement pris de mauvaises nouvelles dans la figure que j'en pleure même plus, je deviens vide.

Avril 2014: Changement de pension: je suis totalement stressée. Mon unique crainte est qu'il arrive encore quelque chose à Veleda. Je suis juste concentrée sur elle et ses soins. Autant vous dire que je passe un peu pour un ovni dans ma nouvelle écurie.

Juin 2014: Je fais faire un bilan allergique par prise de sang à veleda. Les chiffres qui reviennent sont juste effarants. Ma ponette réagit violemment aux pollens de graminés fourragères et céréalières. En bonus, elle ne supporte pas non plus les acariens domestiques, les moustiques, le maïs…
Me voilà fixée, sans hésitation j'entame un protocole de désensibilisation. Je sais que ça ne la guérira pas mais j'ai espoir que ça la fasse aller mieux.

Juillet 2014: Je me pose sérieusement la question de garder ma jument. Ses soucis respiratoires condamnent définitivement toute carrière sportive. Cependant, concrètement, il est impossible de la replacer en ayant l'assurance que le nouveau propriétaire en prendra autant soin que moi. Et accepter l'éventualité ne serait ce que d'un "moins bien" est pour moi impossible. Oui, je commence à réellement m'attacher à ma Calamity Veleda.

Août 2014, on résout enfin le problème de boiterie. Ma louloute n'a aucun problème locomoteur: c'est juste une grosse sensible des pieds. Une ferrure avec plaques résoudra entièrement le problème! Par la suite, j'ai même pu revenir à ferrure classique, elle n'a plus jamais boité.

Septembre 2014, les pollens diminuent dans l'air et la respiration de Veleda s'améliore en même temps. Je prépare l'hiver avec la gérante de ma pension. Nous mettons en oeuvre tout ce qui est possible pour le confort respiratoire de ma jument (box ouvert sur l'extérieur, foin trempé…). J'ai la chance d'avoir enfin trouvé une oreille attentive et un oeil sérieux pour veiller sur ma Veleda en mon absence.

Les mois suivant s'écoulent et je peux enfin bosser ma jument! Elle progresse à une vitesse épatante et tient toutes ses promesses du premier jour sous la selle.
Je suis épatée, elle est à la fois: finesse, écoute, bonne volonté, dynamisme, courage, intelligence, souplesse, équilibre…
Je développe le travail à pied comme jamais je ne l'avais fait auparavant et m'éclate à la regarder: elle est vraiment superbe.

Voilà, voilà.
C'est là que je m'arrête, avant de tomber dans la mièvrerie que je reproche aux autres. Veleda ne pourra jamais exaucer mon rêve mais elle a pris sa place. Je la garde et la garderai.

Aujourd'hui: Bien que la liste soit déjà longue, je teste régulièrement de nouveaux produits. J'apprends à jongler avec les pollens, les moments bien et les intermèdes badants. Bref, je m'adapte.


Edité par mimisia le 07-05-2015 à 22h40



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Reconstruire son rêve, différemment!
Posté le 17/09/2015 à 22h20

Pour remercier toutes celles qui m'ont demandé régulièrement des nouvelles, voici un petit florilège de mes photos préférées prises ces derniers mois.
Volontairement je ne choisis que les bons moments avec une jument en forme, je ne veux pas ressasser les difficultés.

Mars 2015, 1ères sorties en extérieur, Veleda découvre tout un monde, elle est en mode électrique mais me fait confiance


Je diversifie le travail et commence à cavaler à côté de ma jument ^^


Changement de look, on adopte une coupe "sport"


J'ai envie de passer des barres, ça tombe bien: Veleda n'y voit pas d'inconvénient


Je craque total, look girly pour ma belle


On progresse en extérieur, à nous la liberté dans les petits chemins et je me paie le luxe de faire des photos en selle


La confiance s'installe de plus en plus, Veleda m'épate, je la pensais pas capable d'un tel mental


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