Jour 5 duravel, puy-leveque, prayssac, castelfranc, luzech
Dès mon réveil je range le camp, en mettant le tarp à sécher au soleil, je rassemble tout mon bazar et nettoie un peu les locaux.
Et surtout j'appelle des maréchaux du coin pour un rdv le plus rapidement possible. Le premier ne répond pas, mince, ça commence bien... Le deuxième me répond rapidement, mais il est en vacances, il comprend néanmoins mon urgence et si je ne trouve personne, je peux le rappeler. Le premier maréchal m'a rappelée entre temps, je le rappelle et on convient d'un rdv le
lendemain midi à Luzech.
Petit déjeuner offert par une des personnes qui m'avaient accueillie à l'office de tourisme la veille,
deux tartelettes à la noix, spécialité locale.
Il est déjà tard, après une rapide inspection de la carte, et pour préserver les pieds de mon brave cheval,
nous irons à Puy-l'Eveque au plus court, par la grande route. Très très passante, à vitesse élevée, c'est une départementale. Je sais que pour Pot', ce n'est pas un soucis, il s'en fiche. Au moins, il aura le bas-côté en herbe. Je m'équipe du
super sexy gilet jaune et c'est parti !
J'ai fait un petit détour non voulu,
la concentration et moi... Ca fait 2, surtout le matin ! Mais finalement, on arrive vite sur la route. C'est typiquement la route qu'il ne faut pas prendre avec un cheval qui n'a pas l'habitude ou qui peut faire un écart pour quoique ce soit. Route à double sens, à gauche la roche et à droite, un super contre-bas. Mais j'avais 2 bons mètres de largeur en herbe, un peu moins lorsqu'il y avait un panneau.
J'ai vu différents comportements... Ceux qui ne changent pas d'attitude, ceux qui ralentissent, ceux qui s'écartent (quand la circulation le permet), mais aussi ceux qui accélèrent à hauteur du cheval... Pot' pas du tout perturbé par tout ça, il marchait droit, sans chercher à aller ni à droite ni à gauche. Moi par contre...
Le bruit, les odeurs, la vitesse... et le paysage pas terrible...
A Puy-l'Eveque, petit passage rapide, on ne s'y attarde pas. Je reprends le GR pour aller à Prayssac, quelle montée !
C'était dur... On a récupéré la route pour arriver en ville, malgré quelques bâtiments pas jolis jolis, le paysage était super.
A Prayssac, comme à Duravel, petit coucou à l'office de tourisme pour demander de l'eau. On fait avec les moyens du bord mais petitPot peut boire et je le lui verse même le reste de l'eau sur l'encolure.
Tiens, bizarrement, l'équipe savait qu'on passerait sûrement par là.
Une glace pour moi et en avant !
On nous a indiqué une
plage en bord de Lot, au prochain village, j'ai oublié de prendre des photos mais c'était très joli. Par contre, c'était plein de monde ! Même pas peur de l'agitation, des enfants, des ballons, des parasols, des chiens !
J'aurais aimé prendre le temps d'une bonne baignade mais en ayant une heure d'arrivée prévue à Luzech, je n'avais pas du tout le temps.
C'est là que les choses se compliquent... Je n'ai plus beaucoup d'eau pour moi et en plus, elle est chaude. Je ralentis le rythme, mais en fin de journée, avec mon manque de concentration, la chaleur et la déshydratation...
Je perds le sens de l'orientation. 3Km avant l'arrivée, sur la route pourtant bien indiquée, pas compliquée, je décide de prendre par les bois, sur un chemin balisé équestre. Grosse erreur... En largeur, un cheval passe oui, mais pas avec tout le matériel ! On frotte quelques arbres, je me fâche parce que Pot' veut me doubler, je me fâche parce qu'il se déporte fort sur les côtés sans raison apparente,
bref, tout ça me monte à la tête.
Il finit par se prendre un bel arbre
qui arrachera au passage la moitié du chargement, autrement dit le sac de couchage ! Je remonte pour pouvoir tout rééquilibrer de là-haut et plus facilement diriger le cheval, tenir le sac de couchage et vérifier que le reste est toujours en place. Et PAF monsieur n'est pas content, petit-demi tour, qui fait détacher l'autre côté, le matériel de campement, qu'heureusement je rattrape en vol à une main.
Comment, je ne sais pas, mais j'ai réussi !
Me voilà bien avec un cheval de mauvaise humeur, surexcité, un sac de couchage dans une main pendant que l'autre rattache le matériel de camp.
Avec tout ça et après un retour au calme pour tout le monde, je regarde la carte et prends ma boussole, on est plus DU TOUT sur le bon chemin, on est même dans le sens inverse !
On a fait une belle boucle de 2km, et on a perdu une bonne demi-heure...
Je reprends une grande route pour être sûre d'aller dans la bonne direction, et
c'est là que je commence à me sentir vraiment mal, mais je tiens le coup, on est bientôt arrivés.
Luzech, c'est bien sympa, on longe le Lot, le paysage est magnifique, c'est un petit village assez calme dont je ne connaissais que le stade de rugby pour avoir jouer contre leur équipe.
Je ne visite pas, en fait, je vais même au plus court et très rapidement.
C'est plutôt Pot' qui gère d'ailleurs, heureusement, je suis à cheval et je n'ai pas grand chose à faire.
J'ai mon hôte (C) au téléphone qui m'indique une direction à suivre, ce que je fais, jusqu'au moment où je croise une voiture dont le conducteur me fait signe de me mettre sur le côté
(pourquoi?). Bref, dans un état pas franchement net, je fais ce qu'on me dit et tourne dans une rue à droite.
Là je rencontre une dame qui connaît Monsieur C et me dit que je ne vais pas au bon endroit...
Elle est assez gentille et me propose de l'aide si j'ai besoin, à vrai dire, je ne pense qu'à aller me coucher après avoir bu 15L d'eau bien fraîche.
Elle trouve l'aventure géniale, que j'ai beaucoup de courage et elle me souhaite une bonne continuation.
Lorsque Mr C arrive, mon état empire,
je tiens à peine debout, je me mets à saigner du nez... Je pose vite les affaires dans le fourgon et direction le paddock !
C'est encore à 500m.
En partant, j'entends quand même la même dame dire à sa voisine
« Elle est jeune, elle part seule, elle n'est pas du tout organisée, elle ne sait pas où elle dort, ni ce qu'elle mange, je sais même pas comment elle va rentrer chez elle, c'est n'importe quoi ! »
Hm. Je n'étais pas en état de réagir, et ça n'aurait servir à rien, mais des gens comme ça, vraiment,
ça m'énerve.
A peine arrivés au camp que je bois la bouteille que me propose Mr C,
1L d'eau bien fraîche, d'un coup. Je m'assois, je reprends mes esprits, ça va mieux. Ouf ! Le saignement de nez se calme aussi.
Je déshabille PetitPot' et pose tout en vrac. Je rangerai plus tard, d'abord, on se pose tous les deux.
Le paddock n'est pas bien grand, mais il aura de quoi manger, l'herbe est belle, par contre la clôture n'est pas très haute et pas tendue, il l'a même défaite d'un coup de queue.
Gros point noir de ce soir là,
on aurait dit qu'on était dans un nid de taons ! Pot' en avait des centaines ! Il était à sang entre les cuisses et sous le ventre, le pauvre... Ils étaient énormes et j'étais bien contente d'avoir une moustiquaire.
Deuxième problème de l'endroit,
pas d'arbre pour mon hamac. J'ai dû improviser un
« tipi de survie ». Le tarp plié de façon à faire un tapis + remonté pour faire un toit soutenu par un piquet au milieu et tendu des deux côtés + la moustiquaire par dessus le tout maintenue et bloquée au sol avec les affaires du cheval. J'ai ajouté la couverture de survie par dessus la partie sol pour m'isoler de l'humidité. Boon, clairement, ce sera la pire nuit de la rando. En hauteur, je ne tenais assise qu'au milieu, et comme je ne voulais pas risquer l'humidité et les insectes dans les affaires, j'ai tout mis à l'intérieur du tipi...
Il faut pas être grand et pas bouger de la nuit, je vous le dis !