Pour ceux qui ont des questions sur les organismes, des contacts locaux ou autres, je fais un point général là-dessus à la fin du récit
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Kirghizstan - Rando !
Jour 2
Le réveil n'est pas trop difficile, aux alentours de
8h30, sans se presser, nous déjeunons pain, confiture, biscuits, bonbons, thé. Il fait déjà très chaud et le soleil tape.
La lumière qui entre dans la yourte et qui met en valeur la construction en elle même, le bois, les décorations, qui révèle les couleurs, c'est magnifique.

Pause pipi au milieu des chèvres, et je retrouve mon cheval. Je le surveille le temps que le guide termine de se préparer et d'équiper son cheval.
Un groupe de touristes anglophones traverse le camp, ils ont dû partir très tôt le matin ! Ils n'ont pas l'air bien assurés sur leurs chevaux et mon guide plaisante avec moi gentiment à ce propos. Booon, je pense qu'ils n'avaient pas une grande expérience à cheval...
Ou pas d'expérience du tout.
On les a rattrapés et dépassés plus loin, juste au pied d'un petit col, où nous avons aussi croisé
2 jeunes femmes à pied.
Nous avançons et montons ce petit col, en serpentant sur des chemins en cailloux, en évitant les gros rochers, en essayant de ne pas penser à regarder en bas.
C'est le genre de choses qu'on ne ferait pas en France, ni à cheval ni à pied. Et bien ici, on le fait à cheval, on laisse le cheval gérer et on se contente de diriger. Et cheval,
il y arrive très bien, presque pas essoufflé en arrivant en haut. Pourtant, en plus du dénivelé, on est quand même déjà en altitude !
(Par ordre chronologique : Kizart : 2100m ; Klemche 2640m ;
col à 3300m ; Song Kul 3000m ; col à 3400m)

La montée est longue et loin d'être facile mais nos chevaux s'en sortent sans aucun soucis. Et bien sûr, nous faisons une pause dès notre arrivée là-haut.
Les chevaux mangent et se reposent, je sors les petits gâteaux, les fruits secs, l'eau et mon guide et moi nous installons sur
un gros rocher, le plus haut et le plus gros. Nous profitons de la vue et nous "moquons" des cavaliers du groupe que nous avions doublé en bas. Ils arrivent en haut eux aussi, et font une pause.
Il y a de la neige et ils en profitent pour commencer une bataille ! Heureusement que nous sommes plus loin.

Notre pause durera un petit moment, nous avons laissé partir le groupe et avons vu monter les deux jeunes femmes à pied,
lentement mais surement. Nous repartons tranquillement dans la vallée, mon cheval traîne un peu, je ne le pousse pas, il est déjà à bonne allure mais mon guide continue d'avancer, il s'arrête de temps en temps mais il me laisse de plus en plus de distance sans soucis.
De toute façon, on se voit de loin !
Nous rencontrons un cavalier sur un
magnifique et très puissant cheval alezan arrivé de
jenesaisoù, je remarque que son cheval est un
hongre. C'est plutôt peu commun ici, premièrement parce que
peu de personnes savent réaliser une castration (oublions même l'idée du vétérinaire pour chevaux) et que c'est assez risqué, et puis deuxièmement parce que
le cheval n'est pas un loisir ici, qu'on en a besoin tous les jours pendant la belle saison et régulièrement même en hiver alors on ne va pas le castrer, ce serait idiot de ne pas pouvoir agrandir soi même son troupeau, et puis même si on ne veut pas le poulain, ça se vend, et le lait de jument sert à faire le koumis, et il se vend bref...
On castre très peu.

Il marche un peu avec nous et continuera son chemin
jenesaisencoreoù en passant par une montagne. La distance entre mon guide et moi augmente, je laisse mon cheval se gérer et puis on n'est pas pressé !
Nous arrivons près du
lac SongKul, côté nord, et c'est plat. Oui PLAT. Pendant 2 bons kilomètres c'est plat de chez plat. Le sol est en herbe, mais des cailloux plus ou moins gros s'y cachent. Nous
rencontrons et traversons plusieurs troupeaux de vaches et chevaux, et le fouet est bien utile pour les éloigner ! Nous faisons une pause les pieds dans l'eau, un troupeau s'est approché pour boire mais nous les chassons rapidement pour ne pas être embêtés.
J'apprends à faire des ricochets, et je ne suis vraiment pas douée.

Le cavalier nous a rejoint, de
jenesaisencoreoù, et nous nous sommes baignés avec les chevaux, pas trop loin quand même pour ne pas se mouiller.
Le cavalier retire les entraves des chevaux du troupeau qui s'était approché et il les emmène jenesaisoù au galop. Impressionnant !
Nous repartons les pieds dans l'eau pendant un moment au bord du lac. Et dans une montée d'énergie je rattrape mon guide
au trot puis au galop, me voyant bien à l'aise nous trottons un petit moment ensemble avant de repasser au pas. C'était mon
premier galop à la plage, à 3000m d'altitude, au Kirghizstan, il y a pire comme première fois !

Pour le camp du soir nous serons à environ 500m du lac, chez
la soeur de mon guide, pas très loin du camp du CBT*. Nous prenons un goûter et nous repartons au lac avec les chevaux. Nous passerons un long moment au bord de l'eau.
Au début, nous étions en
petit comité : mon guide et sa famille (sa soeur, une autre femme et les 3 jeunes filles), puis
deux locaux sont arrivés à cheval. Puis un jeune guide et ses 2 touristes, puis de nouveaux des cavaliers ! Ça en faisait du monde !
Les 2 touristes étaient belges ! Alors on a parlé français. Et dans le genre lac en montagne, ils avaient fait un tour au
lac Baïkal !! La Sibérie quand même... Un autre de mes rêves.
L'eau à IssykKul n'était pas chaude, mais imaginez,
SongKul à 3000m d'altitude, c'est pas chaud non plus ! Les locaux commencent une bataille d'eau, qui prend de l'ampleur et les belges et moi nous nous retrouvons mouillés de la tête au pied, et hop,
tout le monde à l'eau !
C'était
FROID. Et il y avait des courants plus froids que d'autre... Mais on y était tous et on s'est vraiment amusés comme des enfants. Les cavaliers n'étaient pas bien vieux, juste de grands ados. Ils passent leurs journées à être
"l'homme de la maison", à surveiller les troupeaux, à les rassembler et les déplacer et un tas d'autres choses mais ils étaient très heureux d'avoir cette pause dans leur quotidien.

Mon guide est rentré à pied, laissant 2 de ses nièces sur son cheval, j'avais le mien. J'avais vite appris comment il attachait ses chevaux alors j'ai pu attacher le mien et aider les jeunes filles à descendre puis attacher le cheval.
Nous reprenons un thé et improvisons un
terrain de football, comprendre, utilisons des chaussures pour faire les buts. Vous avez vu le film
"L'Ascension" ? Quand ils jouent au football en montagne ? C'était la même chose ! Mais nous étions
tous essoufflés au bout de 5min, ils étaient impressionnés par ma condition physique (hé ouuuuuais!).
Et comme si ça suffisait pas, je fais signe à mes hôtes que
je vais grimper sur la montagne. Et me voilà en route pour le petit sommet du coin. Le moindre effort devient compliqué,
je manque de souffle (et un peu d'énergie aussi, il faut l'avouer), je monte, je monte et je monte encore. Mais ça vaut le coup, c'est la fin de la journée, la lumière est très particulière et
l'ambiance là-haut est magique.

Je redescends en prenant mon temps pour
ne pas glisser et arriver en bas plus vite que prévu mais je croise les chevaux qui eux,
montent sans problème, pourtant entravés... Des vraies chèvres !
Et devinez ce qui m'attend en bas ?
Une autre partie de football !
Pour terminer cette longue journée, c'est
Aisulu, ma coéquipière du jour pour le football,
12 ans à peine, qui joue du
Komuz (instrument traditionnel en bois : luth à 3 cordes)et chante, c'était très impressionnant. J'apprends qu'elle parle
5 langues, dont 3 couramment : Kirghiz, Kazakh, Russe, Coréen, Anglais.
Nous
dînons copieusement riz légumes et viande (mouton), buvons du thé et nous allons dormir rapidement. La température est descendue très très vite, il fait très frais et humide mais la nuit sera calme.
