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Gelatino

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Posté le 03/08/2016 à 00h55

Bonsoir,
C'est bizarre, j'ai l'impression qu'il y a deux camps en équitation (parmi tous les autres débats ).
Les genoux en contact, et les genoux pas en contact avec la selle.
Quel est votre avis sur la question?
Bonne soirée.

Siewkaa

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Posté le 05/08/2016 à 10h24

Corleonne C'est exactement cette explication qu'on eu tous mes enseignants, après à savoir si c'est juste ou non, je ne saurai le dire.
Sinon la méthode d'orgeix, que je pratique régulièrement en balade est très efficace ! Elle est vraiment hallucinante même si je ne partage pas toutes ces méthodes .

Corleone

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Posté le 05/08/2016 à 11h42

C'est celle qui me semble logique, en fait, et depuis quelques temps, entendant tour et son contraire, j'essaye d'agir avec logique, mais il se peut qu'on se plante aussi quand on n'est pas expert ^^

La méthode Orgeix, c'est à dire ce dont parlait Ladygodiva ? Se mettre en équilibre aux trois allures ?
Mes profs me l'ont souvent fait faire dans les premières années, mais sans forcément expliquer la raison de l'exercice, sauf par rapport à notre équilibre au trot enlevé ou à l'obstacle du coup, vu comme exercice pour le placement et le contact de la jambe, c'est un concept un peu nouveau pour moi

Couagga

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Posté le 05/08/2016 à 17h24


Citation :
J'ai lu les différentes interventions - très intéressants et instructives, d'ailleurs! - et je reste du coup perplexe par rapport à quelques remarques que l'on m'a faites dans ma "carrière" de cavalière.

-"On doit faire tenir une pièce de 5fr entre la selle et ton genou" - Ce que je n'ai jamais trop compris, car en effet, la position et le contact de la jambe est modifié.


Je ne vois pas non plus ce que ça veut dire !


Citation :
-"Descend ta jambe, jambe légèrement ouverte pour assurer un meilleur mouvement de jambe, ouvre tes genoux..." - ce que m'ont de temps en temps dit des profs, dont certains n'étaient pas vraiment des incompétents en règle générale...et c'est vrai qu'en ouvrant légèrement les genoux, la descente de jambes est pour moi plus facile et naturelle.


La descente de jambe est optimisée lorsque la jambe repose sur son plat totalement décontractée. ce qui est un peu difficle à acquérir c'est l'association "sur le plat" et "totalement décontractée". Mais un final, c'est ça qui est le plus naturel, ou en tout cas, plus proche de notre posture naturelle de bipède.

Lorsque le cavalier se crispe il a tendance à serrer les genoux, et cela correspond comme le dit ladygodiva à la recherche instinctive de la position fœtale. Posture réflexe qu’il faut détruire à cheval, dès le début, car elle empêche de développer une assiette profonde, la maitrise de son équilibre et un bon usage du dos. Du coup, il faut effectivement apprendre à desserrer les genoux, l’idée étant surtout d’arrêter de se raccrocher au cheval avec.
Pour autant, il ne faut pas les écarter non plus. Hélas pour faire desserrer les genoux, les enseignants basculent parfois dans l’excès inverse : les ouvrir. Or, ni l’un ni l’autre ne sont bons. Il faut simplement acquérir suffisamment de relâchement dans la jambe pour que celle-ci descende de tout son poids le long du cheval et en maitriser la décontraction.
Etre décontracté, ne signifie d'ailleurs pas être mou. C’est d’ailleurs exactement ce qu’on demande à un cheval : être décontracté ET tonique. Se relâcher dans l’effort. Donc, maitriser ses gestes sans crispation.


Citation :
Du coup, je suis parfois un peu perdue dans mon contact, ma position de jambe, quand j'entends d'autres profs donner des explications tout aussi crédibles, mais qui semblent différentes.



Citation :

Pour moi, avoir le genou H24 au contact (en prenant l'extrême), c'est bloquer sa jambe, dans des mouvements latéraux par exemple. La jambe doit être mobile pour reculer quand il y a besoin. C'est pas le mollet qui fait essuie-glace, mais en gardant le genou à la selle, ça peut avoir cet effet-là, non?


ça a cet effet si tu es au contact ET contracté. Si tu mets trop de poids dans les talons ou que tu pousses trop ton appui sur les étriers.


Citation :
En gardant un léger contact - sans serrer ni coller - on peut assurer la mobilité de la jambe et appuyer le contact quand il y a besoin (comme le souligne Oasis )...


Ce qui est fondamental, c’est qu’il faut être en contact. Mais ce qui es difficile c’est d’avoir ce contact sans crispation, et en agissant juste quand il faut au moment ou il faut…. L’équitation quoi ;-)



Citation :
Bref, pour moi, la jambe, ça va de la hanche à la cheville. Donc le genou ne doit pas être indépendant mais être au contact tout comme la cuisse et le mollet...


Tu as tout à fait raison. La jambe part de la hanche, elle est un tout solidaire mais articulée. Il ne faut pas la « disloquée » dans une position artificielle pour lui conserver ttoute ses fonctionnalités : pour le cavalier elle doit être amortissante et stabilisaante, pour le cheval elle doit être enveloppante, encadrante, indicative. Qu’on l’utilise isolée ou non, comme la main, elle doit être fixe, stable, présente mais « en dormance » et n’agir qu’en cas de besoin.

Pour acquérir cet effet enveloppant et de la fixité, il est impératif que le bassin soit bien positionné et que la jambe, dès sa partie haute (au niveau de l’articulation de la hanche et des adducteurs) soit bien orientée. C’est bien souvent là que ça pêche.
Le genou doit/peut s’articuler, mais toujours précédé ou avec l’articulation coxo-fémorale.
La jambe doit être en contact par son plat interne, sinon, ça ne peut pas fonctionner. Si les pieds sont en canard, c’est que le mollet est au contact et le genou non. On perd en stabilité, en finesse d’action (puise que les demandes sont réduites à des actions mollets/talons).
La jambe isolée agit aussi par le haut. Hélas, on voit maintenant tellement de cavaliers au plus haut niveau remonter leur mollet et leur éperon quasiment au bord du tapis de selle, comme des chiens qui urinent contre un arbre, pour indiquer une action icolée à leur cheval, qu’on peut avoir du mal à imaginer qu’une seule pression de l’adducteur d’un côté puisse faire marcher latéralement un cheval…et pourtant….

Petit test : tenez vous debout, pieds parallèles et écartés de 30 à 40 cm. Tenez vous droit, fléchissez un peu vos jambes tout en restant bassin et dos bien droit, perpendiculaire au sol : vos chevilles, vos genoux, vos articulations coxo-fémorales fléchissent donc plus ou moins selon que vous descendez plus ou moins bas…. Voilà, la position des jambes à cheval c’est quelque chose comme ça. Avec plus ou moins de fléchissement selon si on dresse, si on saute ou si on se balade.
Les appuis sont quasiment alignés avec l’assise et les épaules, le cheval bien enveloppé entre l’intérieur des jambes qui gardent toutes leur fonction amortissante. Position qui confère assez de stabilité pour maitriser avec finesse les actions de ses jambes… Sous peine qu’on est acquis la décontraction suffisante. Un graaaaaaand travail pour le cavalier sur lui-même.

Corleone

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Posté le 05/08/2016 à 20h33

couagga
J'ai dévoré tes explications d'une traite ^^

Merci beaucoup pour avoir pris le temps de tout expliquer, c'est très très clair et surtout, ça me rassure quant à ce que m'ont expliqué mes derniers profs (en qui j'ai confiance ^^ ) et ce que j'essaye d'obtenir depuis un peu plus d'un an. Et qui me semblait donc logique et naturel !

Ce que tu dis sur les cavaliers qui remontent les mollets est en effet très incohérent: le cheval a besoin de sentir toute la jambe, et on apprend ça au G5 et 6 quand on perfectionne les déplacements latéraux. Et ayant bouquiné l'hippologie il y a peu, c'est aussi très logique par rapport au physique du cheval: pousser la hanche par le mollet, c'est tout bonnement impossible, c'est comme si on poussait un énorme carton avec l'index C'est difficile: il faut toute la main.

Il faut savoir dépasser le "donne des coups de talons" qu'on apprend à shetland, mais ça, tous les profs ne savent pas forcément bien l'expliquer assez tôt.

B3l3tt3

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Posté le 06/08/2016 à 00h19

ladygodiva mince alors, moi qui étais toute sûre de moi

Ta réaction, fort "radicale" à mon propos m'a poussé à regarder toutes les photos de moi (et de mon coach) à cheval au trot et au galop.

Je maintiens que, parfois, le genou est décollé de la selle mais très légèrement. La plupart du temps il est en contact.
(Et j'ai un peu les pointes de pied en canard, sans doute une vielle trace du "desserre tes genoux" martelés par mes moniteurs).

Grrr... La bougresse, elle a raison

et je me cite encore en exemple parce que ma position est parfaite !

Je plaisante et re-plaisante bien sûr.
Je suis contente d'avoir pu lire toutes ces analyses

Rushawk

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Posté le 06/08/2016 à 22h57

J'ai envie de dire... Y'a qu'à voir la position de Roger-Yves Bost, et vous ferez votre propre opinion sur "Verrouiller ses genoux ou pas?".

Mais effectivement il faut que le genou soit au contact sans serrer, juste faire l'effet "colle" avec la selle.

Ladygodiva

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Posté le 06/08/2016 à 23h20

Bosty est tellement à part qu'il en est inclassable

Couagga

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Posté le 08/08/2016 à 11h17

Merci corleone , c’est très gentil

La spécialiste de la position à cheval et du fonctionnement du cavalier, en France, c’est Isa DANNE. C’est d’ailleurs une ancienne élève de D’orgeix. Ce qui est intéressant dans l’enseignement de DANNE c’est qu’elle a pratiqué des disciplines très différentes, saut d’obstacle, dressage classique ou courses de galopeurs. Elle maitrise donc très bien, de par son expérience, les questions de position, d’équilibre etc… Il n'y a qu'à voir aussi ce qu'elle obtient des chevaux qu'elle travaille, elle assure grave cette nana !

Elle explique tout cela bien mieux que moi et elle donne des cours. Elle fait aussi travailler sur un simulateur équestre qui permet au cavalier de bien comprendre le fonctionnement de la position, pourquoi telle posture est gênante pour le cheval, pourquoi telle autre est plus efficace, et ce qui est le mieux aussi pour ne pas s’esquinter le dos en montant à cheval. Ce travail est essentiel et très peu de gens le maitrisent et l’enseignent de nos jours.
Je suis complétement d’accord avec toi lorsque tu dis cela : « Il faut savoir dépasser le "donne des coups de talons" qu'on apprend à shetland, mais ça, tous les profs ne savent pas forcément bien l'expliquer assez tôt ».
Entre les coups de talons, le bassin basculé sur l’arrière des fesses, les genoux écartés et les talons vers le bas, c’est juste la catastrophe.

R.maury

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Posté le 08/08/2016 à 11h25

Je lis depuis le début ce post en sous marin parce que mes genoux sont également dans ma préoccupation du moment (une cheville fracturée me pousse à me remettre en question sur ma position).

couagga
Je ne peux qu'approuver tes propos, en particulier à propos d'Isa Danne, qui est une super prof!
J'ai fait une heure de simulateur avec elle il y a 15jours, je le conseille à tous ceux qui veulent améliorer leur position. Ca permet vraiment de se rendre de compte du placement de chaque articulation, on a que ça à penser donc bien plus simple qu'à cheval! Et le fait d'avoir un prof juste à côté, qui peut corriger en temps réel, c'est le top.
Après il faut "juste" réussir à appliquer ça à cheval

Corleone

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Posté le 08/08/2016 à 12h09

couagga
Merci pour le nom d'Isa Danne! Je retiens, c'est vraiment le genre de stage/cours que je recherche en ce moment.

Dans ce que vous dites tous deux, c'est ce que j'ai eu la chance d'avoir de temps en temps, en montant avec des cavaliers qui pratiquent régulièrement le dressage, façon équitation française. Ils ne disent pas uniquement "Place ta jambe comme ça", mais "Si tu veux telle réponse, place ta jambe comme ça, car..."
J'aime beaucoup avoir leurs conseils, car c'est une équitation différente, parfois, de celles des clubs et des concours: on demande de l'efficacité et du résultat, pas d'avoir LA position des éditions Maloine


J'ai eu la chance ce week-end de monter des chevaux de dressage, et j'ai donc songé à ma position de jambe et à ce fameux genou ^^
Résultat, j'ai eu confirmation de ce qu'on se disait: bloquer ou crisper le genou empêche la mobilité fluide de la jambe. Pour obtenir une cession, par exemple, on doit reculer toute la jambe, et sur un des chevaux que j'ai monté, il suffisait même de presser fortement la cuisse pour de toute la jambe agisse et que le cheval s'exécute.
Le mollet n'a pas agit par pression, c'était bien la jambe complète. Et pour cela, genou libéré (délivrééé...*ahem*)

Couagga

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Posté le 08/08/2016 à 13h36

corleone Presser fortement la cuisse, en fait, c’est encore trop

Si ta jambe est correctement placée et que le travail a rendu le cheval fin aux aides et à l’écoute, il suffit de contracter l’adducteur et d’utiliser à peine un report du poids du corps. Pas besoin de reculer la jambe ni d’user de forte pression. Et même pas pour un travail de haute école ou un cheval de roi, mais pour des exercices de bases avec n'importe quelle bestiole.

On devrait dabord enseigner un bon placement de la jambe dès le début. Ensuite, on devrait enseigner l’usage de celle-ci dans son ensemble. Puis réduire ensuite l’action à une indication de la cuisse, pour ensuite encore n’avoir plus qu’une majorité d’actions au niveau de l’assiette seule. Il en va de même pour la main et le dos.

Ceci n’est aucunement la théorie des livres, contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est juste l’aboutissement d’une véritable pratique équestre. Du travail, du travail, du travail, sans artifice.



r.maury


Citation :
Après il faut "juste" réussir à appliquer ça à cheval



Ah oui, c'est là que l'aventure commence

Corleone

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Posté le 08/08/2016 à 14h08

couagga
Alors pour moi, "presser la cuisse" est aussi une contraction de l'adducteur... Je dois peut-être mal m'exprimer, car c'est justement un dresseur qui m'expliquait ces actions de jambe sur l'exercice latéral. Quand je "presse ma cuisse", c'est toute la jambe qui agit, mais dès le haut, et pas uniquement le mollet comme on a tendance à faire les premières années.

Pour un déplacement, selon ce qu'on m'a appris:
-Toute la jambe doit agir, donc dès la hanche/fesse
-Le déplacement latéral demande que l'on "pousse" le cheval vers la direction indiquée.

Est-ce que j'aurai mal compris ce terme de "pousser" le cheval? C'est pourtant ce que l'on fait à pieds, lorsqu'on veut déplacer les hanches du cheval en toute circonstance: box, le remettre droit, etc.
Pour moi, le travail en selle est donc le même qu'à pied, et la jambe pousse donc les hanches. Donc une pression me semble logiquement nécessaire

Et j'ai finalement obtenu de meilleurs résultats qu'avant, depuis que j'agis avec toute ma jambe, par cette "pression"...du coup tu me mets le doute. ^^


Après, il est vrai que les chevaux répondent aussi différemment, ce qui peut altérer la sensation, je pense, et donc ma compréhension.
J'en monte de très opposés: chevaux de clubs comme chevaux montés uniquement en dressage par quelques cavaliers.
Donc les premiers peuvent faire un déplacement des hanches quand on recule le mollet, car ils connaissent par coeur cette erreur, alors que les seconds n'ont besoin que d'une pression (contraction?) pour faire le mouvement et ne le font que lorsqu'il est parfaitement demandé...


En tout cas, vu mes questionnements, mes remises en question et apprentissages récent sur ma position, je te rejoins: on devrait apprendre ça aux cavaliers dans les premières leçons, ça éviterai beaucoup de dégâts. Et surtout, comment apprendre des exercices lorsque la position n'est pas acquise? C'est comme si on demandait à un enfant d'écrire une rédaction avant de lui apprendre l'orthographe...


Edit: et encore merci pour tes éclaircissements et explications, c'est super intéressants! C'est chouette de pouvoir échanger de manière clair sur ces sujets!

Édité par corleone le 08-08-2016 à 14h16



R.maury

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Posté le 08/08/2016 à 14h30

Je m'avance un peu (qu'on me corrige si jamais ^^), mais je pense que couagga veut dire que "presser fortement la cuisse", c'est déjà bien trop fort comme aide.
Les chevaux devraient réagir avec seulement une petite contraction du muscle, une pression très douce, presque imperceptible d'un point de vue extérieur (et pour avoir vu souvent Isa monter, ben de l'extérieur on voit.... rien.)
Donc oui ces chevaux sont surement plus sensibles que des chevaux de club, mais loin encore de la légereté qu'on peut voir chez certains, vraiment bien dressés

Kwee

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Posté le 08/08/2016 à 15h25


oasis38 a écrit le 03/08/2016 à 17h47:
Il y a contact et contact.
En Dressage, le mollet est écarté du cheval, on chausse long donc mollets écartés, le genou a un léger contact avec la selle, il vient à peine la toucher, point, il ne faut surtout pas serrer le genou!

Techniquement on a ni à se servir du mollet (et ça y'en a qui ne le comprennent pas), ni du genou donc aucune utilité de venir en contact franc ;)


Oasis, tu peux nous donner plus de précision sur l'utilisation du mollet et du genou pour toi (ou si quelqu'un d'autre à des explications)? :)

Sans être verrouillés sur mon cheval, mes genoux sont tout de même au contact pendant mes séances de dressage (je ne peux pas vous dire pour le saut, je n'en fait plus ), et on m'a toujours appris une mise en avant par une pression des mollets (entre autre), et vu que je travaille beaucoup avec le vieil adage « Faire perdre au cavalier l'habitude de se servir des mains et lui faire prendre celle de se servir des jambes. », si on me supprime le mollet, et le genou, je n'irais vraiment pas loin
Du coup j'avoue que là je suis totalement dans les "gens qui ne comprennent pas" :)

Couagga

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Posté le 08/08/2016 à 17h51

Bon, je vais essayer de lever tes doutes alors corleone


Oui r.maury c’est ça.

Dans principe de la progression du cavalier, on commence par agir avec la jambe dans son ensemble, puis, au fil du temps, avec l’acquisition de la technique et l’affinement des sensations, on doit réduire de plus en plus la surface d’action et l’intensité de l’action. L’idée est que plus tu maitrises un geste technique (point d’application et à-propos) plus il devient discret et concentré.

Par exemple, pour la mise en avant tu commences par « serrer » tes jambes dans leur ensemble autour du cheval pour qu’il se propulse vers l’avant. Ça c’est quand tu es débutant et que ton enseignant ne te fait pas talonner
Et lorsque tu es devenu un cavalier confirmé, tu utilises une action furtive de l’assiette seulement.

On est d’accord que la progression du cheval suit la même logique : au début on le familiarise avec un geste encadrant qui attend une réponse franche (les jambes se referment sur lui ce qui le pousse à se porter en avant, réponse que l’on valide). Puis, lorsqu’il répond parfaitement, on diminue l’intensité du signal en validant pourtant le même degré de réponse : on n’agit plus avec toute la jambe mais seulement le haut de la cuisse et l’assiette, puis juste l’assiette. = un cheval qui répond à la moindre action de l’assiette. Voilà comment on peut "supprimer" l'usage du mollet et du genou, kwee en utilisant sa cuisse, son adducteur, son assiette.


Lorsque ce cheval et ce cavalier se rencontre (il suffit au cavalier de dresser ainsi le cheval , n’importe quel type de cheval s’il est bon) il est parfaitement inutile d’utiliser sa jambe entière, ni même sa cuisse, seulement une discrète contraction de l’adducteur, voire même un simple appel de l’ischion…

Il en va de même pour cette indication de « pousser » le cheval latéralement. Tu fais cela au début de l’apprentissage (cavalier comme cheval) : ta jambe déjà au contact passif dans son ensemble, vient se plaquer un peu plus fort contre le côté, comme pour le pousser. Or, cette action doit être quasiment vibrante en fait. Il n’est donc pas question d’appuyer en continue jusqu’à faire bouger le cheval sur le côté car ceci créé surtout une mise en résistance naturelle et une augmentation de la force qui s’exerce entre la jambe du cavalier et la résistance du cheval avant qu’il ne cède enfin, s’il cède. C’est là qu’on est tenté, à tort, de chausser l’éperon par exemple. En fait, cette action d’apprentissage, est en discontinue. La jambe au contact exerce de brèves pressions, comme si elle répétait un mot. Jusqu’à ce que le cheval se déporte un peu, sans que jamais la pression de la jambe n’ait dû augmenter en intensité. Alors il est récompensé. Au fil du temps, il répondra de plus en plus rapidement, jusqu’à ce qu’une seule petite pression suffise. Et alors, là encore, on diminue la zone de contact pour la recentrer au final dans l’assiette.
Tout cela nécessite du savoir-faire et du tact. Ça me donne envie de reboucler avec le sujet "jeune cavalier vieux cheval…."

A pied, le principe est absolument identique et faire précéder l’apprentissage monté par l’apprentissage à pied est d’une grande utilité. Car à pied, on place sa main contre les côtes du cheval, là ou devrait être la jambe. On agit par intermittence en augmentant et relâchant une douce pression contre lui avec la paume. Lorsqu’il bouge de côté on le récompense. Rapidement, il va bouger à la moindre pression. On finit par ne plus mette la main au contact mais juste le bout de l’index, et au final il suffit que l’index pointe dans la direction du flanc du cheval, sans le toucher pour que celui-ci sache ce qu’on attend de lui et donne la réponse. En associant un mot que l’on réutilisera en selle on favorise l’apprentissage monté car le cheval va souvent facilement transposer l’indication verbale et la reconnaissance du processus de contact intermittent.

C’est aussi grâce à cet apprentissage, qu’on apprend au cheval à respecter les déplacements en main, à ne pas bousculer et s’écarter sur un seul signe, sans venir au contact.

En fait, la « pression » doit bien se faire avec toute la jambe, c’est bien plus efficace, logique, compréhensible pour le cheval comme pour le cavalier au début. Par contre, cette pression est intermittente. Donc on ne « pousse » pas vraiment. Et ensuite, il faut bien dans un second temps poursuivre l’affinement du dressage en réduisant l’action à une indication la plus minimaliste possible en surface opérante comme en intensivité.
Cette façon de procéder est primordiale au niveau des jambes car tout dressage mal conduit rend les chevaux soient insensibles, soient hypersensibles. Et encore une fois, il faut appliquer les mêmes procédés dans l’éducation des actions de mains (rattachées au dos via les épaules), tant dans la formation du cavalier que dans la formation du cheval.


Citation :
Donc les premiers peuvent faire un déplacement des hanches quand on recule le mollet, car ils connaissent par coeur cette erreur, alors que les seconds n'ont besoin que d'une pression (contraction?) pour faire le mouvement et ne le font que lorsqu'il est parfaitement demandé...


Les capacités d’apprentissages, d’adaptation et de tolérance des chevaux est remarquable. Donc, si on les éduque à trotter en criant « yaya » et en secouant les mains, ils le feront même si c’est parfaitement incohérent avec leur biomécanique. Je pousse le trait, mais c’est un peu ça quand même. Dans ton premier cas, les chevaux sont habitués à cette demande, ils font abstraction de la logique mais restituent gentiment une association. Ce sont de gentils chevaux de club. Si du jour au lendemain, tu cesses d’utiliser le mollet comme ça et donne juste une pression de l’ischion, il y a fort à parier qu’ils n’entendront rien. Dans ce cas, il faudrait ré-associer le mollet au reste de la jambe, re-sensibiliser à l’action de la jambe dans son ensemble (assiette incluse) et reprendre progressivement le processus d’affinement de l'action/réaction.
Dans le second cas, les chevaux ne donneront la bonne réponse qu'à une question parfaitement posée. Logique, précise. Ce sont des maitres d’école. Ils ont été dressés en préservant toute la sensibilité dont ils sont capables. Ils obligent donc les cavaliers à être juste pour se livrer. Plus le cheval est finement éduqué, plus il nécessite un cavalier juste dans ses demandes. l'approximation engendrera l'indifférence ou le désordre.

Ensuite, il faut distinguer la cession à la jambe, où le cheval se déplace de côté en restant droit, sans obligatoirement fléchir son rein (comme des pas chassés en quelque sorte, seule la distance parcourue par le membre qui croise est recherchée). Et les autres mouvements latéraux qui nécessitent une incurvation (le rein doit fléchi à minima, ainsi que les autres articulations. La ceinture abdominale se contracte, Les membres se lèvent et plient autant qu’ils avancent).

Dans la cession, la jambe va reculer légèrement, en arrière de la sangle, pas plus et en restant bien descendue. Elle va agir effectivement dans son ensemble mais toujours avec la même délicatesse : une pression intermittente bien dosée. C’est logique, la cession est la première pierre avant d’aborder le travail de deux pistes. C’est le premier apprentissage pour le cavalier comme pour le cheval pour se familiariser avec l’idée d’un mouvement latéral et appréhender l’action de jambe isolée. On ne cherche d’ailleurs pas un effet gymnastique notoire dans cet exercice.

Une fois que le cavalier et le cheval maitrise ce mouvement de travers, alors, l’action de la jambe isolée se fait à la sangle pour cueillir le cheval à l’aplomb de l’assise de son cavalier, combinant d’autres aides pour obtenir incurvation et fléchissement et aller dans le deux pistes avec l’effet gymnastique qui va bien : sollicitation de la ligne abdominale, fléchissement de l’arrière main, mise en tension de la ligne du dos, fléchissement des membres qui viennent soulever la masse.
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