Bonjour 
 
  
En fait, l'achat d'un cheval est un moment délicat, selon moi, car on a, d'un côté, nos envies, nos rêves, et de l'autre la réalité (budget, chevaux disponibles sur le marché, ect), et enfin, le coup de coeur (qui parfois se révèle totalement à l'opposé de ses choix premiers :))
Le mieux, c'est de faire une liste de ce qui est vraiment important pour toi chez un cheval :) 
Mais je dirai comme les autres, le mental doit être un des critères les plus importants, puis les capacités physique (en fonction de tes objectifs équestres, attention, sur ce point il faut prendre en compte qu'ils peuvent évoluer). La robe, en général, c'est la cerise on the cake :) (mais ne nous leurrons pas, on craque plus facilement pour la robe de ses rêves 

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J'ai eu plusieurs chevaux, tous différents les uns de les autres. Je ne sais pas si mon expérience pourra t'aider 
 1er: Hermès.
 
1er: Hermès. Onc -Camargue X ponette onc, gris. 
Un rêve d'enfant qui se réalisait, j'adorais le gris à l'époque (mes robes préférées étant: alezan et toutes ses nuances, du brûlé au palomino et gris, depuis, ça s'est réduit XD). Un cadeau de ma tante pour un Noël, à mon retour en France, un très beau cadeau car, en plus de m'offrir le poulain qu'elle avait fait naître, élevé avec amour, elle me paya le transport et le débourrage. 
J'ai passé une adolescence extra avec Hermès, j'ai énormément appris (pour cela que je suis souvent mitigée face à l'adage "à jeune cavalier vieux cheval", même si dans la plupart des cas, il s'applique), je me suis énormément amusée :) 
Polyvalent, un peu mou (donc rassurant)  je faisais un peu de tout: extérieur, sautouiller, platouiller, je n'avais pas envie de me prendre la tête et lui non plus, c'était parfait. 
En grandissant, il se faisait trop petit pour moi, je commençais à vouloir ressortir en concours, et le poney ne suivait pas (il n'aimait tout simplement pas ça). 
La vie a fait que j'ai dû m'en séparer (divorce des parents, études supérieures), il a finit sa vie avec une petite dame d'une soixantaine d'année dont le plaisir était d'aller se promener tranquillement, j'étais heureuse. 
Il est mort d'un cancer généralisé, après avoir sortit je ne sais combien de mélanomes, un choc pour moi. j'ai mis 5 ans à m'en remettre. 
2nd: Kheops. ONC Merens- noir. 
Un cadeau de mon meilleur ami qui me voyait sombrer dans mes addictions aux jeux (type mmorpg). Alors, sur ce coup, j'ai le meilleur meilleur ami du monde! même si aujourd'hui on ne se voit quasi pas, on s'appelle environs tous les 6mois, il reste et restera dans mon coeur, au moindre soucis je fais les 5h de train pour le rejoindre! 
Petit budget, environs 800€, j'ai acheté ce gros nounours sans l'essayer, juste parce qu'il m'inspirait confiance. 
ça n'a pas collé niveau caractère, mais il m'a permis de me remettre en selle et de reprendre confiance en moi. J'ai aussi pu déterminer mes objectifs équestres, à savoir le cso. 
Je l'ai vendu à une écurie de balades/cours éthologiques à Fontainebleau, qui l'a revendu à une petite dame dont il fait le bonheur en balades, et travail à pied.
3ème: Rebel- Trotteur français pp, bai brun. 
Suite à la vente de Kheops, j'ai acheté Rebel qui correspondait sur le papier, à mes attentes sportives: joli modèle, grand, dynamique, pleins papiers. Mais avec mon budget, je me suis tournée vers le trottou.
Ça été très compliqué au début pour moi :) J'avais l'habitude de chevaux mous, de petite taille, et là, je me retrouvais avec un immense machin pêté de gaz. 
Autant dire que ça été un chemin de croix pour m'adapter à ses allures, comprendre comment il fonctionnait, et surtout, me rendre compte que mes objectifs ne cadraient pas avec le type de pensions que je fréquentais. 
Il m'a fallut 6 mois en centre équestre, une pension avec coach de cso et accepter l'idée d'une dp pour m'aider (car monsieur Doux est le genre de cheval à avoir besoin de travailler régulièrement) et finalement me faire plaisir avec lui. 
Rebel a été le cheval qui a fait ressortir le mental forgé par l'école Pessoa, à savoir faire ce qu'on nous dit, finir le parcours envers et contre tout, guerrier devant les barres. Un vrai petit soldat que je pensais mort à jamais. 
J'ai repris les concours avec lui, j'ai goûté de nouveau à la sensation de voler au dessus des barres, mais aussi le sentiment de plénitude en extérieur, jusqu'à commencer à comprendre et ressentir des choses en dressage (wahou!)
Un projet professionnel m'a fait le revendre (je devais partir à l'étranger), il fait le bonheur de sa nouvelle propriétaire, et ils sont aujourd'hui 8ème natio en hunter club 1 (ce qui me rend très fière, de tous les deux). 
4ème: Ebène- Onc minorque, noire. 
Je ne comptais pas racheter de cheval, tout simplement car ce n'était pas le moment niveau financier (oui, il m'arrive d'être raisonnable *rolleyes*) , le projet était tombé à l'eau, je n'avais plus de boulot, ma dépression avait fait un retour en flèche ainsi que mon anorexie. 
Ma mère m'a poussée à aller la voir, car j'avais craqué sur sa bouille de bébé, et pourtant, elle est à l'opposé de tous mes critères de base :)
Ma famille m'a donné des garanties qu'en cas de pépins financiers, elle serait là, donc, en grommelant, j'ai loué un camion direction Pétailloui les oies. 
Sur place, déception, elle n'était pas du tout comme sur les photos! bien loin de ce qu'on m'avait vendu niveau physique! et pour cause, il s'est avéré par la suite que la puce était probablement préma. 
Mais son regard était pétillant, il y avait quelque chose chez elle qui m'a convaincue de l'emmener: je savais qu'elle ne passerait pas l'hiver si je la laissais là. 
Ebène et moi, c'est un peu l'histoire de deux corps malades qui s'épaulent. 
Malgré mon tout petit revenu, j'ai refusé l'aide financière de ma famille, je voulais y arriver moi et moi seule. J'ai sacrifié beaucoup de choses, je me suis démenée pour trouver un travail, même si ce premier job ne me plaisait pas: il y avait Ebène et ses soins. C'est en partie la raison pour laquelle j'encourage toujours les gens dans leurs projets d'achat, même si on a le sentiment que financièrement, ce n'est pas viable, tout simplement parce que je crois en la capacité de chacun à trouver des solutions, à se dépasser pour réaliser son rêve (même si certains appellent cela "encourager bêtement les excès et pousser au vice").
Avec Ebène, j'ai appris à me remettre en question quant à mon approche du cheval: aller avec lui et non pas imposer par la force. J'ai aussi pu me sortir du trou financier dans lequel j'étais (paradoxalement, malgré les sommes folles déboursées pour ses soins), à avoir la volonté d'aller au boulot malgré ma dépression et l'envie de rester au lit, seule. Je ne le cache pas, c'est grâce à elle que j'ai aujourd'hui pu trouver une entreprise dans laquelle je me sens bien, et qui m'a proposé une alternance, pour rayer le passé et avoir un futur plus beau. 
J'ai aussi pu déterminer que mes objectifs s'orientaient définitivement vers le cso, malgré ma volonté à la base, d'aller vers les domaines qui lui plaisaient à elle. J'ai essayé le spectacle équestre (car il s'avère 
Même si aujourd'hui, j'ai fais le choix de la vendre, elle restera celle qui m'a permis de m'en sortir et appris la patience. C'est aussi pour cela que je ne reculerai devant rien pour qu'elle trouve LA personne qui aura rêvé d'elle :)
5ème: Graine d'Amour- oc SF x Crème. 
La miss "pas prévue au programme", mais aussi "cheval de mes rêves d'enfant". 
Un investissement qui m'a demandé un prêt, mais que je ne regrette pas ^o^ Un véritable coup d'amour pour cette pouliche, mais aussi un achat réfléchis en fonction de mes objectifs.
Au début, je pensais pouvoir garder mes deux doudounes, mais finalement, en réfléchissant sur mes objectifs et mon parcours, on relève que j'ai été souvent irréfléchie quant à mes choix et que j'avais tendance à essayer d'aller vers les économies à bout de chandelle. 
C'est donc, aidée par mes proches, et surtout ma maman (parce que oui, à 33 ans, je demande toujours l'avis de ma mère quand je dois prendre de grandes décisions,  tout simplement car les choix que j'ai pris sans son avis éclairé ont été une cata) que j'ai décidé que, cette fois-ci, j'investierai dans une pension adaptée à mes objectifs. 
Deux pensions n'étant plus possible, mes études reprenant en août plus ma santé, j'ai décidé de me concentrer sur un cheval (sincèrement, j'admire les personnes qui ont plusieurs équidés et qui réussissent à tout gérer!). Bref, les trois derniers mois ont été un chamboulement terrible. 
Je suis confiante et très en paix avec mes choix, je sais que Graine m'apportera autre chose, mais mes précédents chevaux ont été le chemin pour me mener à cette tranquillité, je ne sais pas si j'arrive à bien l'exprimer :) 
Conclusion: être propriétaire, selon moi, c'est souvent un long parcours, fait de hauts de bas. Quand on sait rapidement ce que l'on veut, c'est plus simple:  certaines personnes n'auront pas besoin de ce parcours pour trouver LE cheval qui leur convienne, c'est une chance! cela se fait tout de suite, en harmonie, et pour toujours (je suis jalouse :D), d'autres, les plus indécis ou ceux qui sont plus perdus (comme moi) , auront besoin d'un cheminement plus long, et même d'expérimenter les choses 
Le plus important reste de réaliser son rêve je pense :)
Le meilleur conseil que je peux donner, c'est de ne jamais acheter par dépit, il vaut mieux prendre son temps et trouver le cheval qui nous convient plutôt que de faire comme moi, acheter rapidement et finalement devoir vendre par la suite (bien que tous mes chevaux m'aient apporté quelque chose, aidée à avancer, je dis cela parce que vendre n'est jamais anodin émotionnellement parlant, il y a toujours une blessure qui se forme) 
J'espère avoir pu contribuer à ton cheminement, même un tout petit peu, avec mon histoire (que beaucoup considèrent comme ridicule, mais bon, elle est ce qu'elle est) , et que tu trouveras le cheval de tes rêves :D