Bonjour
sarahpre
Je vais te proposer une autre approche probablement différente de ce qui a été évoqué par les autres intervenants. L’idée n’est pas de les contredire mais plutôt d’enrichir ce qui a déjà été dit par d’autres options car chaque cheval demande un programme personnalisé. Certains exercices fonctionnent très bien avec certains chevaux et moins avec d’autres, donc…. Autant avoir plusieurs cordes à son arc
Pour ma part, la cadence est une des bases indispensables. Je n’envisage rien de particulier avec un cheval tant qu’il ne montre pas une réponse de base aux aides (même si la réponse est « mauvaise ») , l’acceptation de se porter en avant et une cadence correcte. La cadence, c’est la régularité du tempo d’une allure. Un rythme d’horlogerie quasiment.
A mes yeux cette cadence acquise est la validation de plusieurs choses : attention, relâchement, endurance. Je nuance mon propos : c’est la validation d’un minimum requis en termes d’attention, de relâchement et d’endurance.
Je m’explique : même si le cheval regarde encore tout autour de lui, s’il arrive à rester régulier dans son allure c’est qu’il est tout de même un minimum à ce qu’il fait. Même s’il est contracté, montre des signes d’agacement, de crispation, n’a pas encore livré son dos et sa bouche et qu’il est régulier malgré ça dans son allure, c’est qu’il a trouvé une organisation minimum dans sa locomotion pour en maitriser le rythme. Et enfin, même s’il n’a pas encore de capacité à travailler longuement, le fait qu’il soit cadencé montre qu’il « mécanise » son souffle et donc son cardio en se posant dans l’allure.
Il ne reste donc « plus qu’à » développer cette base pour transformer ce primo relâchement en décontraction, magnifier sa locomotion, optimiser son souffle.Mais ça c'est pour après !
Cadencer c’est rendre régulier, mécaniser chaque allure, installer un rythme sans faille, routiner les foulées d’une allure pour les rendre identiques les unes par rapport aux autres.
Pour des chevaux réactifs, sur l’œil, déséquilibré, ceux qui précipitent et qui courent, et pour tout jeune cheval au début de son dressage, il me parait important de les caler dans une allure, sur un grand cercle et de ne chercher que la musique régulière du tempo des sabots qui frappe le sol. Sans plus les solliciter.
Il me semble important de leur laisser le temps de se tranquilliser, de réfléchir, de comprendre.
Un intervenant, je ne sais plus qui, qu’il ou elle me pardonne,

a évoqué un rythme du trot enlevé imposé par le geste de l’assiette, jusqu’à ce que le cheval se cale dessus. Je procède ainsi. Il ne faut pas chercher un tempo trop éloigné de la nature du cheval au début. Mais pour moi, il ne faut pas quitter le cercle tant que le cheval ne montre pas une amélioration de sa cadence. On le met sur ce grand cercle, dans une allure et on l’attend, en quelque sorte. Il est bien plus facile de se contenter d’orienter une énergie débordante et irrégulière sur un tracé rond que d’intervenir avec main et jambe sur l’accélération et le freinage incessants. Le tracé rond dans une allure unique, sans transition ni variation a un effet hypnotique ! La répétition incite spontanément le cheval à se poser dedans… ça le calme, ça consomme son excès d’énergie, ça le met en attente d’un changement lorsque ça dure un peu…
Dès qu’il est régulier sur 1 ou 2 tours complets, plusieurs options possibles :
1/ changer de main via la diagonale et se réinstaller sur une cercle identique à l’autre main. Ce seul changement ramène souvent le loulou dans son désordre habituel, c’est donc idéal pour répéter l’exercice à nouveau !
2/ proposer une transition dans l’allure inférieure avec soit la continuité de l’exercice au pas (sur le même cercle avec une assiette indicative de cadence) soit une pause rênes longues avant de reprendre le même travail.
3/varier le diamètre du cercle en alternant avec douceur agrandissement/rétrécissement en veillant à ne pas rompre la cadence acquise (initie la rectitude, l’équilibre et le travail du post intérieur)
4/ inclure des alternances pli intérieur/pli extérieur (pli léger, juste l’œil du cheval) sachant qu’il faut au minimum parcourir la moitié du cercle dans un pli avant de remettre le cheval droit et de passer sur l’autre pli. Ceci va favoriser la décontraction de l’encolure, de la nuque, de la mâchoire, l’équilibre latéral.
J’ajouterais qu’il me semble important dans cette recherche de cadence de laisser le cheval s’ouvrir devant, je veux dire, ne pas chercher à fermer tête/encolure mais plutôt un étirement de l’encolure, un bout du nez qui avance, bref, ce fameux relâchement. Une fois la cadence acquise il sera toujours temps de façonner un placer plus « académique ». Par contre, autant on cherche à ce que l'encolure se relâche et s'étire vers le devant, autant il ne faut pas non plus négliger un contact avec la main. Ce que
quiebro13 aborde en parlant de pousser vers le mors et tendre, je crois. En résumé, on propose un contact correct, sur une longueur de rêne permettant à l'encolure de se déployer suffisamment et avec ça on envoie le cheval sur son cercle "stricte" et on l'attend.
J’aurais tendance à croire que ton galop monté lui est difficile car la qualité de ses allures inférieures reste à consolider. L’absence de cadence c’est révélateur d’un équilibre défaillant, d’une locomotion irrégulière, instable. Du coup au galop monté, il est en plus grande difficulté encore. S’il est très bien à la longe, je crois qu’il vaudrait mieux garder le galop en longe mais t’abstenir de galoper monté le temps d’améliorer le pas et le trot.