Un patient se confie : comment réagir ?

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Parasi

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 11/10/2016 à 23h39
Bonsoir à tous.

Alors voilà, je potasse avant de m'endormir... et j'ai cette question qui me trotte dans la tête.

Je suis étudiante en 2e année de masso-kinesithérapie et l'année dernière j'ai réalisé deux stages. Le premier de deux semaines et le deuxième de trois semaines.

Lors du second stage, je me suis un peu occupée d'un patient qui avait eu un très grave accident de voiture. Le patient en question est le seul survivant.

Au cours d'une séance où j'étais seule avec lui (Kinés présents dans la salle mais s'occupaient d'autres patients) il a fini par me dire, sans que je ne lui tende la perche, qu'il devait assumer sa connerie.

Je me suis sentie très mal, parce que de 1: Je ne lui avais posé aucune questions concernant son accident, c'est la Kiné qui m'avait expliqué et je trouvais ça délicat de lui parler en montrant que je connaissais déjà la situation alors que je n'étais pas censée la connaître. De 2: J'etais mal à l'aise car je ne savais absolument pas quoi répondre...

Pourtant, s'il a lancé la perche, c'est qu'il avait besoin d'en parler. Et c'est aussi mon rôle, en tant que Kiné, d'écouter et de savoir quoi répondre... parce que les médecins ne s'en préoccupent pas, les infirmières sont over bookées et n'ont pas forcément le temps...

Je retourne en stage d'ici 2 semaines, je vais peut-être rencontrer d'autres situations où des patients voudront se confier. Et je ne veux pas rester bloquée et me contenter de leur lancer un regard désolé. j'ai conscience de ne pas avoir su comment réagir et je veux remedier à ça.

Je voudrais Être en mesure de pouvoir accompagner les patients, tant sur un plan. Thérapeutique que sur un plan psychologique, tout en restant dans mon domaine de compétence : je ne suis pas étudiante en psychologie, mais je serais confrontée, de part mon métier, chaque jour de ma vie à des patients qui vivent dans un mal être profond, et le corps n'est pas une machine que l'on soigne indépendamment de ce que ressent le patient...

Alors, comment aurais-je dû réagir, qu'aurais-je du dire ?

Édité par parasi le 20-10-2016 à 12h17

Littlevenus

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 01h00
perso je trouve qu'il faut savoir rester à sa place aussi, mettre du subjectif avec les patients ça les aide pas je trouve donc écouter oui... mais trouver quoi dire tu risques de faire pire si t'es pas formée pour
et s'il a vraiment besoin de parler comme tu dis il n'y a qu'un psychologue/psychiatre qui puisse trouver les bons mots (et encore) à la base il vient pas chez toi pour ça.

je suis pas dans ce domaine là mais aussi dans le médical et parfois y a des trucs pas évidents mais faut rester pro, écouter, orienter voire encourager ni plus ni moins.
Sinon j'ai des connaissances infirmières depuis des années (dans les soins à domicile donc plus proches des patients qu'à l'hosto aux urgences car certains elles les suivent tous les jours depuis x années) et franchement quand j'ai vent de leurs histoires je me sens mal durant des heures, elles ont de l'empathie et un ressenti forcément mais pas devant le patient, elles vont pas pleurer avec le patient juste tenter de les orienter au mieux vers ce qu'il peut les aider (traitement, médecin, psy etc).

quand j'ai eu des soucis suite à un accident perso ça me mettait extrêmement mal à l'aise que des pro de la santé émettent des jugements très maladroits malgré eux certes sur ma petite vie.


Geriko42

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 01h18
littlevenus personne ne parle de juger ni de pleurer avec le patient, loin de là


Greenhorse

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 01h23
J'ai vécu ça dans un cadre différent et, j'en ai retenu ceci : l'important pour eux c'est d'être écoutés, pas forcément compris (du moins pas en totalité) et surtout pas jugés. Ce déballage fait partie du processus thérapeutique et, même s'il y a des gens formés et payés pour entendre les confessions, le patient aura toujours tendance à s'épancher auprès d'un tiers vis-à-vis duquel il se sent plus en confiance, plus en sécurité. Tu es du même âge que lui (c'est donc un événement qui te parle), tu es une demoiselle (vous avez la réputation d'être plus empathiques), tu le soignes dans un cadre où tu ne le sollicites pas sur son expérience (il est donc libre envers ses remords)... tout ceci a sûrement joué.

Je ne pense pas que tu ais mal réagi. Je pense même qu'il n'attendait pas de réaction particulière de ta part, mais juste le besoin de parler et d'être écouté, en tout simplicité. Pour moi, tu lui as donné ça. Crois-moi, il y en a plus d'un(e) qui se serait barré face à ce "déballage". Tu es restée, tu as continué ton soin. Il est probable qu'il ne cherchait rien de plus.

Après, c'est normal d'évaluer sa pratique.
Ça aussi tu le fais et je trouve que tu le fais bien.

Penses-tu que tu pourrais en discuter avec un formateur ?


Littlevenus

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 06h58
geriko42 où j'ai dit que quelqu'un ici le disait ? c'est une manière de dire les choses c'est tout, je voulais appuyer le fait que je trouve qu'écouter/orienter etc c'est bien, mais vouloir en faire plus alors qu'on est pas formé pour ça n'aide pas toujours, c'est tout. je trouve que l'auteure a justement bien réagit en ne faisant "que" l'écouter.
après chacun fait et pense ce qu'il veut bien sûr


Morganette07

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 07h18
à mon avis tu devrais largement poser la question à tes supérieurs kinés. eux ils sont en plein dedans, ils le vivent surement très souvent, et ont surement des conseils à te donner sur quoi faire et ne pas faire.


Oubeule

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 07h49
Quand tu travailles sur les cicatrices de quelqu'un il est normal que le psychologique s'ouvre.
Je suis plutôt pour la reformulation mais précision cette technique montre que tu as entendu ce n'est jamais "que" "pourquoi@....dans ce cas ce serait simplement "vous pensez qu il faut assumez vos erreurs?" Tu entends ce qu'il te dit et tu laisse une porte ouverte sans être intrusive ou directive.
Attention à chaque profession ses limites, certes ton travail joue sur le psychique mais tu n'as pas la compétence pour aller plus loin qu'un simplement échange et dans ce cas il faut rediriger vers le bon professionnel.
Je suis éducatrice, je mène beaucoup d'entretiens formels et informels mais pour cela il faut connaitre ses limites et son cadre d'intervention.
J'entend les confidences mais je redirige pour un travail plus approfondi vers mes collègues si nécessaire : psychologue, psychiatre...sauf si je suis dans le cadre d'une séance d'equitherapie. Cela fait parti de ton éthique car à vouloir trop faire, on peut faire plus de mal que de bien.


Peeves

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 08h26
Perso je suis du côté des méchants médecins "qui ne s'en préoccupent pas", et je pense surtout que c'est quelque chose qui viendra avec le temps, savoir écouter, savoir rester professionnel sans trop s'impliquer émotionnellement et savoir quoi dire sans faire d'erreurs c'est quelque chose qui vient avec le temps et les patients.


Tinangebleu

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 09h00
OOuuff suis fatigué ce matin, j'avais lut Un patient se gonfle ...


Tysha09

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 11h47

parasi a écrit le 12/10/2016 à 00h12:
@tysha09
dans l'accident il a eu 13 fractures et tout le talon du pied gauche arraché (les os avec). il a eu un lambeau pour reconstruire le talon pour lui permettre peut-être de remarcher correctement un jour (à ce moment il marchait avec une attelle spécifique et deux cannes). au moment où il m'a dit ça, je lui massais la cicatrice adhérente de son lambeau et il venait de me montrer les photos de son pied avant l'intervention chirurgicale (c'est pas très beau à voir). ensuite il a rangé son portable et m'a dit "il faut assumer ses conneries."

la Kiné lui avait dit de me montrer les photos.

pourquoi tu dis que ça t'enleves toute empathie ?


D'accord ! Oui j'imagine que ce n'était pas très jojo.

C'est tout à fait personnel mais l'alcool au volant c'est un sujet qui me touche et les personnes qui prennent des risques inconsidérés pour les autres (parce que clairement il y aurait pu avoir n'importe qui en face) ça me dépasse et j'ai du mal à ressentir quelconque empathie pour ces personnes là.

Mais ce n'est pas le sujet. :)


Quiebro13

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Posté le 12/10/2016 à 11h58
littlevenus

Tu mélanges tout ... Qui a dit qu'il fallait juger le patient ? L'écouter, accueillir ce qu'il a dire, reformuler avec lui être présent ne veut pas dire juger et bien heureusement !

Quand une personne décide de te parler de ce genre de chose c'est qu'elle a un lien de confiance dans la relation soignant soigné et que c'est à TOI qu'elle souhaite le dire et pas au psy ! Donc à nous de gérer le truc en fonction de nos compétences et de ne pas l'envoyer bouler en mode "c'est pas mon job aller voir un psy !"

Alors forcément au début c'est pas simple mais on apprend au fur et à mesure, les outils techniques sont une aide mais ne font pas tout, chaque patient nous apprendra des choses dont on pourra se resservir.

Et le truc de l'infirmière froide qui ne laisse rien paraître m'a toujours soulé ! Tu parles d'un truc que tu ne connais visiblement pas ! Heureusement que l'on peut montrer ses émotions face au patient, c'est ce qui nous différencie des robots en fait ... Je ne dis pas de pleurer avec le patient, et encore dans certaines situation oui ça peut arriver et ce n'est clairement pas la fin du monde ça n'empêche pas d'être professionnelle !
On peut dire plein de choses à son patient on peut être présent pour lui, et ça ça fait aussi partie du soin !

Sachant qu'en plus, le discours du patient est très très différent face à chaque professionnel, il ne dira pas forcément la même chose, à son infirmière, son Kiné, son psy ou encore son aide soignante qui sera venu lui faire sa toilette ou encore l'ASH qui n'est pas une soignante mais qui fait aussi partie de l'équipe, c'est aussi ça le but d'une équipe pluridisciplinaire, chacun viendra raconter un morceau en relève et la prise en charge globale du patient pourra se faire.

Bref faudrait peut être mieux te renseigner ...


Greenhorse

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Posté le 12/10/2016 à 12h15
tinangebleu


Littlevenus

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 12h23
non mais Quiebro13 tu pars loin là j'ai jamais dir ce genre de trucs


Greenhorse

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Un patient se confie : comment réagir ?
Posté le 12/10/2016 à 12h26

tysha09 a écrit le 12/10/2016 à 11h47:
C'est tout à fait personnel mais l'alcool au volant c'est un sujet qui me touche et les personnes qui prennent des risques inconsidérés pour les autres (parce que clairement il y aurait pu avoir n'importe qui en face) ça me dépasse et j'ai du mal à ressentir quelconque empathie pour ces personnes là.

A côté de ça, le jeune homme concerné par ce récit n'était pas au volant. Il est alors possible de songer qu'il ne souhaitait pas conduire dans son état. Quelque part, autant que la ceinture non bouclée, ça lui sauvé la vie. ( /!\ je ne dis pas qu'il faut être ivre-mort sur un siège passager et ne pas boucler la ceinture ! )

Je trouve difficile de ne pas avoir un minimum d'empathie pour lui, seulement par le fait qu'il était lui-même saoul. Ce n'est pas lui qui a foncé dans l'arbre.


Tinangebleu

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Posté le 12/10/2016 à 12h30
greenhorse non juste fatigué


Tysha09

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Posté le 12/10/2016 à 13h00
greenhorse

Je dois être une méchante sans coeur que veux tu. Et puis ça tombe bien je ne travaille pas avec des patients.

Mais non je ne serais plus jamais capable d'éprouver quelconque empathie pour ces gens là - pas après ce que nous avons vécu. Voilà - inutile d'en rajouter, j'aimerai ne pas trop polluer le post. :)


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