Un patient se confie : comment réagir ?

Oula tu as tout lu ? Déjà elle parle dans le cadre de sa pratique, kiné, donc elle n'est pas toujours confrontée à ce genre de situation non plus. Et écouter le patient quelques minutes avant / après les soins ou pendant, c'est juste du contact humain, on est pas à l'usine non plus, oui, faut que ça avance ok, mais rien n'empêche quand même d'écouter le patient.

si on peut remonter jusqu'à toi on peut remonter jusqu'à eux surtout avec certains détails ( il m'est déjà arrivé de retrouver des gens ici que je connaissais avec moins que certaines choses ici et je suis pas la plus douée )

sinon hormis ça j'aimerai pas voir que mon doc parle de moi sur le net en public ça me ferait directe aller ailleurs

littlevenus
En effet, en moins de 30 secondes on retrouve l'article qui porte sur l'accident que mentionne l'auteure.

Après, on ne connait pas son nom/prénom, mais je suis plutôt de ton avis ...
Comme toi, il est vrai que je n'apprécierais pas de retrouver mon histoire racontée par un psy/médecin - alors que je la raconte volontiers moi-même !

Malgré tout, ce "détail" mis à part, je suis à 100% derrière Quiebro et Badmonster. Et à mon avis, Parasi, tu as eu la bonne réaction puisque, vu comme tu étais ""perdue"", ne t'attendant à ce qu'il t'en parle, tu aurais peut-être fait une gaffe

badmonster
Pourtant tous vos exemple parle de travail à l'hôpital ou infirmier.
Je suis bien d' accord il faut comparer le comparable...
Un kine n'a pas la meme formation qu'une infirmière, le même responsable, la même équipe pourtant tous les dernières réponses font la comparaison.

Oui mais même à l'hôpital ce n'est pas forcément les "urgences" ou l'HP dont tu parlais.. Par exemple je suis en dentaire, il y a un service odonto au CHU, il y a la prise en charge des urgences mais pas que donc on est beaucoup moins sollicités que tu l'es / l'as été

Essayes de trouver une formation courte en technique d'écoute Carl Rogers. ça t'apprends à reformuler ce que te dis ton interlocuteur et à te protéger aussi.

Essayes de trouver des modules de PNL et d'analyse transactionnelle

Si le courant passe c'est normal que les gens aient envie de parler, mais accueuillir leur parole sans se laisser envahir par leurs émotions ça s'apprend et il n' y a pas beaucoup de formations en France pour ça

bonsoir à tous,

que dire... je ne pensais pas avoir autant de lecture !

ce n'est pas possible de moi pour répondre à chacun, donc je vais faire une réponse globale sur un peu tout ce que j'ai retenu...

déjà je n'ai pas un avis tranché, ce que je veux dire, c'est que le chirurgien qui l'a opéré ne s'est certainement pas attardé à évaluer son état psychologique (ce n'est pas son boulot et il n'a pas que ça à faire, bien sûr on parle ici du chir qui a fait le lambeau par exemple et pas d'un chir esthétique ou des autres types de médecin cité. il faut laisser l'histoire dans son contexte), les infirmières à l'hôpital on sait quelles sont en sous-nombre et que leur supérieur sont là derrière à les booster pour qu'elles enchaînent. je connais des infirmières, ce n'est pas un "avis bien tranché pour quelqu'un qui n'a qu'1 mois de stage". bien sûr ce n'est pas pareil dans toutes les structures ! En bref ici je ne portais en aucun cas un jugement sur infirmier ou médecin.

dans tous les cas infirmier ou médecin peut importe, ici c'était à moi que le patient parlait, et je n'allais pas lui clouer le bec par simple raison que je ne suis que Kiné (et qui plus est étudiante Kiné) et non pas psychologue ou psychiatre.

on a le droit de parler des patients tant qu'on ne cite pas leur nom etc... je suis humaine, moi aussi, et si j'ai envie d'en parler sur un forum c'est aussi que j'en ai besoin. moi aussi je ressens des choses, je me pose des questions. et j'ai aussi besoin d'en parler. et pas forcément que à des gens dans le domaine médical. on a tous été patient, et l'avis du patient lui même importe. ici ca m'intéresse de lire les témoignages des patients comme des infirmières, orthophonistes etc qui ont participé à la discussion. certe on apprend principalement sur le terrain avec le temps et l'expérience, mais on apprend aussi en échangeant avec les autres...

pour en revenir à ce cas particulier, comme j'ai eu beaucoup d'avis différents, je ne sais toujours pas me donner une réponse dans l'immédiat. je pense que j'ai besoin d'y réfléchir encore. et je vais essayer de trouver un moment pour aller en parler à ma prof referente.

merci à vous tous pour vos témoignages et vos avis, c'est très intéressant et ça m'apporte des pistes de réflexion

juliel-b

je crois bien que je ne peux pas faire de formation tant que je ne suis pas diplômée , mais je compte bien en faire, dt je peux toujours faire quelques recherches, merci !

comme je l'ai déjà dit au début, j'ai bien précisé que je voulais savoir comment réagir dans MON domaine de compétence, j'ai moi même dit que je n'étais pas étudiante en psychologie, donc j'ai bien conscience de ca. mais je vais pas rester là les bras croisés le regard ailleurs quand un patient commence à se confier. c'est lui manquer de respect. je ne pretend pas vouloir savoir quoi lui conseiller, quoi lui dire de faire. je prétend juste devoir savoir comment réagir et quoi dire. que répondre à quelqu'un qui me dit "je dois assumer ma connerie", je ne suis pas dans le jugement, et jamais je ne me permettrais de poser des questions gênantes au patient. et ça les Kinés l'ont bien remarqué que je savais ne pas me faire intrusive, ils me l'ont dit pour plusieurs d'entre eux. mais ici il me parle de lui même et je pense que ce n'est pas une attitude correcte que de l'ignorer.

je cherche ma place, qui n'est ni celle de la sourde oreille, ni celle du psychologue/psychiatre. et c'est cette situation particulière qui m'a fait prendre conscience que je suis perdue sur ce point.

oui le toucher c'est très particulier... Et on ne touche pas tout le monde de la même façon. de toutes façons ça se voit très vite, en fonction du comportement des gens, si on peut leur serrer la main en leur prenant le bras ou si on ne peut pas. on repère très vite les gens qui sont à l'aise quand on les touche et ceux qui ne le sont pas. enfin moi je trouve que ça se voit un minimum. Comme ca se voit très bien les gens avec lesquels on peut parler de leur pathologie comme ceux avec lesquels on ne peut pas en parler.

j'ai parfois très bien rigolé avec certaines personnes et très bien discuté quand avec d'autres je savais me faire plus discrète, c'est pas que je les appréciais moins, c'est qu'ils n'avaient pas forcément envie de parler, ou qu'ils voulaient être tranquille. il y avait des patients grands brûlés avec lesquels je parlais très aisément de leur brûlures et d'autres avec lesquels je n'en n'ai jamais fait la moindre allusion. ^^ mais quand je parlais des brûlures d'un grand brûlé avec lui c'est qu'il était à l'aise avec sa blessure. ici, le patient n'était clairement pas si à l'aise que ca (il parle de connerie donc il avait sûrement beaucoup de remords ou de regrets) et là tout de suite, ca n'a plus rien à voir.

personne n'a dit qu'il fallait faire la sourde oreille parce qu'on est pas psy... c'est pas tout ou rien.
bien sûr que si t'es pas l'urgence je trouve cela normal de l'écouter même si tu peux pas forcément l'aider, au moins il se sentira écouté mais s'il a besoin d'aide et que ça sort de ton domaine de compétence c'est aussi normal de lui suggéré quelqu'un de vraiment formé pour l'aider non ?
d'ailleurs après son accident je pense que la priorité c'était de le sauver donc c'est tout à fait normal que le chirurgien et les infirmières aux urgences ne se soient pas attardés des heures sur son état psychologique par contre après ils auraient pu l'orienter vers un psy (si ce n'est déjà fait ?)

après que tu /et d'autres (car tu n'es pas la seule dont on pourrait retrouver les patients ici) aient besoin de parler et soient humains je le comprends tout à fait, mais entre donner autant de détails sur un forum publique et le faire en restant vague ou le faire ailleurs ce n'est pas pareil ... après on a peut-être pas le même sens éthique à ce sujet, mais perso je viendrai pas déballer la vie des patients que je connais ici (et pourtant j'ai pas mon nom, pas de photo de profil, même pas ma ville mais oui je suis consciente que quelqu'un qui me connait pourrait faire le lien... j'ai reconnue une amie ici qui avait des informations fausses sur elle ^^). De plus, je n'aimerai pas que les gens chez qui je vais me soigner déballent ma vie ainsi, je trouverai cela assez irrespectueux d'autant plus si je me confis à eux, cela briserai vraiment la relation de confiance donc je ne fais pas aux autres ce que je n'aimerai pas qu'on me fasse.

je n'ai jamais dit que je ne retournerais pas un patient face à un spécialiste (?) ^^ À partir de là il n'y a pas de désaccord entre nous.

je comprends que cela puisse gêner. mais pour que je fasse comprendre la situation, je dois quand même donner des informations. Je ne fais rien de mal : je ne cite pas le patient, ni la ville le centre où il était. Et surtout je ne porte AUCUN jugement dans AUCUN de mes propos... ^^

Après y'a pas de réponse toute faite, on ne peut pas te dire de répondre ça ou ça.. ça dépend de chaque personne, des circonstances, du feeling..

Alors prépare toi parce que moi aussi je suis kiné et je peux t'assurer que des cas comme ça, tu en auras beaucoup !

Les patients ont une relation particulière avec leur kiné. Selon le traumatisme le kiné passe plus ou moins souvent, ça peut être jusqu'à 2h/jour tous les jours ! Forcément, si le contact est bon, les langues se délient et c'est entièrement normal.
L'été dernier je travaillais dans un centre de traumatologie. Je pense que ça faisait une semaine que j'étais là, qu'un de mes jeunes patients (24ans je crois) me parlait déjà de ses problèmes d'érection (forcément il avait eu la moelle sectionnée). Il y a non seulement le problème "mécanique" (la kiné peut effectivement l'aider) mais surtout, le problème psychologique. Il a besoin d'en parler parce qu'il se sent diminué et qu'il a besoin d'extérioriser.
J'ai énormément de patients qui se confient, c'est sûr que parfois on ne sait pas quoi dire, mais le but ce n'est pas de répondre à leurs questions (on ne peut pas toujours) mais de les guider et d'en parler ensuite en réunion pluridisciplinaire avec l'équipe. Le patient ne fera peut être pas la démarche de lui-même, mais on peut aller nous même demander au psy d'aller voir dans la chambre si le patient à envie de parler.
Imagine que ta pote aie un problème, tu n'es pas psy mais tu vas essayer de l'aider. Ici, c'est pareil, tu l'aide comme tu peux, en gardant bien la distance thérapeutique, et en restant bien à ta place. Il ne faut pas négliger l'aspect émotionnel car tant que ça ne va pas bien de ce côté la, le corps ne pourra pas bien se remettre !

Et tant qu'on y est, encore une mise en garde : dans ton parcours tu vas probablement te faire draguer, plus ou moins fort, si tu es amenée à traiter des jeunes hommes (surtout dans tout ce qui est traumatologie). C'est normal, leur vie bascule, ils se retrouvent complètement changés, ils ont besoin de tester leur potentiel de séduction. Ca ne répond pas à ta question mais puisque tu ne sais pas comment réagir quand un patient se confie, autant te prévenir que tu ne sois pas déstabilisée

Ouais alors, les kinés belges...