museane, j'aurais aimé que les flics soient plus diligents lorsque je me suis fait voler ma carte bancaire. La seule fois où, parce qu'il ne pouvait pas être avec moi toute la journée, mon père m'a laissé ma carte pour que je puisse aller manger...
Ma banque demandait une plainte, les flics n'ont pas voulu. D'abord en raison de ma minorité, puis parce qu'une note de 2011 leur ordonne de ne pas prendre systématiquement les plaintes pour les fraudes à la CB. Ils m'ont refilé un formulaire.
J'avais des soupçons sur l'auteure donc au départ, j'ai refusé leur papelard et je suis partie. Mon conseiller a très bien compris et m'a dit que le formulaire et/ou une main courante suffisaient.
J'ai fini à la gendarmerie qui a pris un procès-verbal de renseignements, puis m'a remis un récépissé pour la banque. Pour le gendarme qui m'a reçue, l'interprétation est que les litiges peu importants doivent être traités rapidement et ne doivent donc pas forcément être dénoncés sur une plainte, avec un traitement plus long. De même, comme la banque est tenue de rembourser, c'est plus à elle de déposer plainte (si elle ne récupère pas son fric) ou au commerçant (si c'est lui qui se fait ponctionner), car le préjudice est supporté par l'un ou l'autre.
Ce que j'ai relaté ci-dessus vient de ce gendarme. J'ai l'impression qu'il connaît quand même très bien son boulot.
La banque a pris le récépissé du PV sans moufter.
Si la justice avait cherché l'utilisateur de la carte par IP, elle aurait indubitablement trouvé des paquets de données provenant d'un lycée agricole de l'ouest de la France. Je ne sais pas si la police aurait eu la patience de questionner presque 600 personnes (dont environ 450 élèves), et même si j'ai toujours soupçonné une personne, je sais qu'elle se serait cachée derrière le fait que cette adresse, celle du réseau du lycée, pouvait avoir été utilisée par n'importe qui sauf elle... Il a été bien plus simple d'obtenir un remboursement (15 jours calendrier des postes en main) et de remplir une statistique, que de courir après la méchante voleuse, qui s'est pas mal fait moussé avec son nouveau matériel.
Au fond, si les gains de mes boudins ont, même indirectement, fait une heureuse, j'en suis honorée même si j'aurais préféré qu'elle me demande.
Il m'aurait paru disproportionné de traiter cette histoire comme une affaire de pédoporno, où les flics recherchent sûrement bien plus qu'une IP.
Proportions gardons, comme disait mon prof de philo.