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Vendre ou pas? je suis perdue
Posté le 14/02/2017 à 15h45
Ton histoire est un copié-collé de la mienne... sauf que j'avais mon cheval depuis 12 ans quand j'ai commencé à avoir des doutes sur notre "relation", justement quand j'ai récupéré la jument de mon frère (elle ne m'appartenait pas encore à ce moment là mais je la travaillais pour lui). J'ai pris conscience que je prenais mille fois plus de plaisir à monter la jument plutôt que mon bon vieux cheval... pourtant, en compétition, il était performant mais je n'appréciais plus le monter : il était mou (sauf en obstacle), inconfortable (pas génial pour les balades du coup), ne dressait presque pas (puisque vraiment vraiment mou sur le plat)... tout le contraire de ma nouvelle jument.
Alors à ce moment là, j'ai commencé à culpabiliser... je passais plus de temps avec la jument qu'avec lui. Je m'en voulais de ne plus vouloir le monter. J'avais toujours pensé qu'un cheval, c'est pour la vie, ça ne se vend pas... j'étais vraiment à la limite de la dépression je pense (pas seulement à cause de ça, mais ça en a fait partie).
Puis je me suis souvenue de mes années en Angleterre... là-bas, ils prennent le problème à l'envers. Nous, on culpabilise d'abord, et on doit être un peu fiers, on ne veut pas montrer qu'on n'y arrive pas ou qu'un cheval ne nous convient pas. En Angleterre, si un cheval ne convient plus, pour des tas de raisons (y compris un poney devenu trop petit pour son cavalier), on pense d'abord au bien être du poney ou du cheval. On réfléchit d'abord avec quel cavalier le cheval sera le plus heureux, le mieux travaillé etc. que ce soit parce qu'il est devenu trop facile ou au contraire parce qu'il est trop compliqué. En Angleterre, c'est normal de revendre un cheval pour qu'il trouve la meilleure des maisons.
Du coup, j'ai osé franchir le cap. J'ai passé une annonce. Je l'ai mis à un petit prix (malgré ses perfs en CSO, il avait tout de même 16 ans) et j'ai eu une visite très vite. Une cavalière qui voulait passer son G7 et se faire plaisir en concours. Elle a tout de suite accroché et me l'a pris. J'avoue, j'ai pleuré comme une madeleine pendant plusieurs jours mais le chagrin a fini par passer. J'ai même fait pouliner ma jument et la page a tourné. J'ai eu des nouvelles régulièrement. Sa nouvelle cavalière a passé et eu son G7, même en dressage, avec mon ex cheval et a tourné en amateur jusqu'en 120 après... Il est à la retraite aujourd'hui (il a 28 ans !) et j'ai eu des nouvelles il y a quelques semaines, il va très bien !
Bref, aucun regret même s'il faut avouer que c'est un moment difficile à passer.