Parler juste ou les malentendus équestres

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Vieuxtruc

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 02/03/2017 à 20h46

Les Malentendus équestres :
Même si j'ai déjà souvent abordé le sujet des malentendus équestres, je vais revenir sur
la chose qui pour moi doit être redite et aujourd'hui écrite pour éviter que certaines bêtises ne soient
véhiculées depuis le milieu du manège.
L'enseignement équestre est pratiqué majoritairement de façon orale. Comme dans le
jeu très connu de la phrase chuchotée à l'oreille il y a souvent une différence entre les mots de départ et
ceux compris à l'arrivée après le passage par plusieurs personnes. Il faut remettre les choses au point.
Je ne vais parler ici que des conseils donnés aux cavaliers sur leurs positions et
l'utilisation de leurs aides. (Assiette et aides). Les malentendus liés au cheval devraient faire l'objet d'un
livre entier, et selon la philosophie de chacun, cela déclencherai des discussions interminables.
Les malentendus traités ci dessous sont dus à un manque de réflexions de ceux qui les
énoncent et qui veulent simplifier les conseils qu'ils donnent.
L'un des plus flagrant de ces conseils déformés concernent le genou du cavalier. Un
jour quelqu'un a décrété qu'il ne fallait pas verrouiller le genou parce que cela entraînait un déséquilibre
du cavalier du fait qu'il risquait de pivoter autour de ce oint fixe. Outre le fait qu'il est difficile de bloquer
le genou sans que cela ne retentisse au moins sur la cuisse et que le point fixe devient alors une surface fixe
qui ne peut être un pivot personne n'a jamais donné un tel conseil. Tous les règlements stipulent que la
cuisse doit être à plat et le genou liant. Mais certains ne doivent avoir cette connaissance de base, et, en on
déduits qu'il fallait écarter le genou de la selle. Ce conseil est totalement opposé au but souhaité. En
écartant le genou le cavalier n'a plus aucune stabilité (Celle ci est grandement favorisée par la mise en
place de la cuisse). Par ailleurs si le cavalier écarte le genou, il colle le mollet, ce qui est une bonne chose
puisque le mollet doit toujours être en contact (sic). Mais le mollet collé qui devient point d'équilibre,
entraîne le déséquilibre dès que le cavalier voudra se servir de ses mollets. La contraction des mollets
contre les flancs du cheval font que le flanc du cheval se contracte aussi et que par réaction devient lourd et
froid à la jambe. Finies alors les sensations agréables de connexion facile au cheval.
Autre malentendu : Le talon bas... Pour pouvoir conserver l'étier, il faut que la
semelle de la botte soit pour le moins horizontale. La cheville doit être décontractée et le poids de la jambe
avec la cuisse descendue entraîne une fermeture régulière de cette articulation qui permet d'amortie les
mouvement du dos du cheval. Cette consigne du talon descendu s'est vite transformée en talon descendu à
l'extrême, cheville fermée au maximum et bloquée. Il en résulte un appui exagéré dans l'étrier et une jambe
qui a tendance à partir vers l'avant. Quid alors de l'équilibre du cheval, le cavalier se trouvant alors à
l'arrière de ses pieds. Si en plus les genoux sont ouverts, le mollet collé, ne nous étonnons pas du résultat
catastrophique pour la pratique de l’équitation.
Parlons maintenant du haut du corps. On conseille souvent de reculer les épaules et
les élèves comprennent qu'il faut reculer le buste (Chose que les enseignants ne corrigent pas) par cette
action le cavalier bloque le dos du cheval et s'étonne alors de la lourdeur de celui-ci. En réalité reculer les
épaules était un autre terme pour dire ouvrir la poitrine.Il est écrit dans tous les manuels de la FFE que le cavalier doit tenir ses rênes en
gardant fermé pouce et index, afin que la longueur des rênes ne puisse se modifier. Outre le fait que la
longueur des rêne doit s'adapter à l'attitude que l'on veut pour l'encolure de son cheval, cette consigne mal
comprise a pour effet de de contracter le cheval et de l'inviter à peser sur la main. Le cavalier en entendant
ce conseil, en général, bloque tous leurs doigts sur les rênes généralement tendues. En réalité les rênes
doivent être tenues comme un fleuret entre le pouce et l'indexe, mais les autres doigts décontractés prêts à
se fermer si besoin est. De plus les rênes sont tendues par le cavalier et pas par le cheval ce qui est une
erreur. Par la force des choses on peut dire adieu à la communication galante avec un cheval souple et en
harmonie. La contraction de la mâchoire a pour résultat de bloquer l'ensemble de la ligne du dos.
Il est essentiel à mon avis , de savoir ne pas abreuver ses élèves de paroles trop
nombreuses. Rester concis est le maître mot. Il est extrêmement important de prendre son temps pour voir
si l'élève a compris et exécute l'ordre correctement.
Il est primordial, de s'assurer au paravent d'avoir soi-même bien compris la
signification et la portée des conseils donnés.
Pour enseigner il est important d'avoir une culture équestre littéraire puisque la
plupart des conseils ont été donnés par les grands hommes de chevaux dans leurs écrits. C'est en les
confrontant que la directive devient claire. Trop souvent les règles simples sont interprétées par des
personnes qui n'ont ni la culture équestre, ni la culture vétérinaire suffisante et qui alors s'accrochent à des
résultats pouvant donner l'illusion d'être juste dans un cliché instantané.

Miroir4655

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 02/03/2017 à 21h52

Comme j'aime et comme cela fait du bien d'entendre des vérités qui semblaient d'un autre monde....!

"Le cavalier doit être assis d'aplomb, les fesses portant également sur la selle....etc....etc...."

Couagga

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 02/03/2017 à 21h57

vieuxtruc



Que ça fait du bien de lire ça

Petitrot

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 02/03/2017 à 21h58

Très intéressant encore.

Lillieblue

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 02/03/2017 à 23h10

Lillieblue

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 02/03/2017 à 23h11

Lena91410

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 02/03/2017 à 23h46

Tellement plus logique expliqué comme ça, merci d'avoir enrichie mes connaissances

Vieuxtruc

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 03/03/2017 à 00h02

Je vais vous dire que j'ai pris le pseudo de vieuxtruc parce que de passage dans un C.E j'ai donné un conseil à une cavalière qui était en pleur parce qu'elle n'avait pas réussi un exercice. Hors il était visible qu'elle avait un défaut d'assiette et je lui ai expliqué comment faire. Lorsque je me suis éloigné le moniteur qui avait fait le cours l'a demandé ce que je voulais. Elle lui a répondu ce que je lui avait dit. Le moniteur se retourne et a haute voix lui dit laisse tomber c'est un vieux truc son équitation est dépassée. On me l'a fait sentir assez souvent et ceux qui ont appris que j'étais un ancien cavalier militaire m'ont quelques fois fait savoir que nous avons par rigidité et étroitesse d'esprit mené l'équitation sur des routes erronées et que l'équitation française en porte encore les stigmates.

Vieuxtruc

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 03/03/2017 à 07h27

Le texte dessus que j'ai considéré comme étant l'expression la plus logique est à l'origine d'une personne nommée Yves Katz. J'ignorais son nom et viens de l'apprendre à l'instant. Je ne l'ai pas remis au mot à mot mais presque. J'avais découvert ce texte il y a quelques temps déjà, nettement plus d'un an me semble t il et je l'avais gardé en réserve.

Corleone

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 03/03/2017 à 08h00

C'est une parfaite remise en état !!
Ça fait du bien de voir qu'au final, il n'y a pas besoin de 36 pages de débats pour trouve les choses justes.

Merci de nous en faire profiter !!


L'équitation militaire est peut-être un vieux truc, mais n'est-t-elle pas à la base de notre équitation ? Tout ce que la FFE tente d'enseigner aujourd'hui est peut-être différent, mais puise sa source dans des écuyers militaires...ça serait idiot de vouloir l'oublier, sous le prétexte de l'ancienneté ou du fait qu'elle n'entre pas dans les modes actuelles...

Si je compare les profs que j'ai eu (dont de bons BEES1), les quelques instructeurs militaires que j'ai eu m'ont demandé plus de rigueur, de précision, de minutie dans mon équitation. C'est peut-être également du aux attentes voulues à mon niveau équestre, mais ils ont été plus soucieux de me faire travailler la précision (position, attitude, figures) plutôt que de me faire faire des grandes figures de manège (comme j'ai pu le voir: une prof apprend la pirouette au pas et galop à des élèves qui ne maitrisent pas bien incurvation et EED...)

Pour ma part, je la trouve plus réfléchie: avant, tant que ça fonctionnait on me disait que c'était bien. Aujourd'hui, si ça fonctionne mais que ça n'est pas encore assez exact, je continue de travailler dessus.
Je sais qu'un club civil me filerait mon G7 en dressage, mais pas quelques CT1 militaires qui m'ont fait bosser.

Fugae

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Parler juste ou les malentendus équestres
Posté le 03/03/2017 à 08h56

Ce sont, à nouveau, d'excellentes bases.

J'ai souvent remarqué aussi que les profs utilisent des termes d'équitation qui... ne veulent pas dire grand chose pour les néophytes. On pose la question, une fois, deux fois... et puis on abandonne et cherche ailleurs.
Que veux dire "rênes ajustées", quand personne n'a montré la bonne position des mains, expliqué le contact qu'il faut avoir la bouche ?
Que veux dire "des jambes, des jambes !" quand on ne sait plus ce qu'il faut faire selon la situation : presser les mollets ? garder le contact ? donner un coup de talons ?

Ce sont des exemples stupides, mais je trouve qu'ils sont hyper bloquants dans la pratique de l'équitation. Ceux qui ont envie de comprendre essaieront de creuser le sujet par eux-mêmes, en lisant des bouquin, en regardant des émissions ou des vidéos, ou en se renseignant... ici, par exemple.
Et puis d'autres finiront par se dire que c'est un jargon et un milieu qui ne leur est pas adapté, et arrêteront. C'est la phase critique... Et je trouve que c'est super dommage.

Corleone

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Posté le 03/03/2017 à 09h37

fugae
Je te rejoins complètement!

Un jour j'en ai eu ras le bol, j'ai finis par demander à mon instructeur: "Mais ça veut dire QUOI, épaule en avant ??" Je devais être la seule ignorante, mais au moins, on a pris 2mn pour remettre ça au clair et ça a été bénéfique pour les autres, car il a reprécisé quelques poitns et défauts.

Avant je ne faisais rien, en essayant de ressentir ce qui n'allait pas quand ils parlaient de choses sybillines, mais maintenant je viens demander. Je suis sûre que je ne suis pas la seule imbécile à ne pas comprendre ce que signifie Trop d'épaule sur tes barres au sol!

On craint souvent de ne pas connaître un truc qu'il semble évident de savoir à notre niveau, mais en fait, je réalise qu'on est nombreux à ignorer ou oublier le sens ces phrases étranges.

Miroir4655

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Posté le 03/03/2017 à 09h54

vieuxtruc

Ah Vieuxtruc, comme j'ai hâte de vous retrouver autour d'un café.....et évoquer ce bon vieux temps où l'on nous apprenait à sentir et à ressentir. L'école était rude, les séances de mise en selle éprouvantes.... mais quel bonheur de comprendre, de ne faire qu'un, de réaliser un jour qu'il suffit de "penser" pour que cela se produise, naturellement, dans le respect, dans l'équilibre et la discrétion des aides, comme si cet être si cher était devenu vos propres jambes....

Mauranehd

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Posté le 03/03/2017 à 10h03

Vieuxtruc

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Posté le 03/03/2017 à 10h27

Bien sûr de notre temps tout n'était pas parfait, je dirais même loin de là. Toutefois en se rappelant toute la rigueur qui nous était demandée servait le cheval. Nos chevaux étaient nourris à 5 heures du matin, parce que le rassemblement avait lieu à 7 heures et qu'après nos chevaux étaient montés. Pour le bien être du cheval et son intégrité physique il fallait qu'ils soient nourris depuis au moins 2 heures . Les dieux 'étaient pas à Saumur, pour amuser la galerie, ni faire démonstration de leur connaissances, mais pour faire progresser l'enseignement de l'équitation. Il faut se rappeler que 80% des militaires conscrits, qui étaient dans les régiments de cavalerie, ne savaient pas monter. Ils devaient être formés le plus rapidement possible afin de nuire le moins possible au cheval. L'armée depuis toujours était à court d'argent et ne pouvait remplacer les montures qui n'étaient pas au top. Il fallait faire durer chevaux et matériel (brides, selles etc.. Bien sûr le Cadre Noir faisait les démonstrations devenues prestigieuses mais il n'a jamais été un conservatoire d'équitation. Ceci est déjà plus le cs du Régiment de Cavalerie de la Garde Républicaine dans ses divisions de démonstrations (Présentation de la Maison du Roi, Carrousel des tandems etc..) On ne peut donc en aucun cas accuser l'armée d'avoir attenté au bien être des chevaux. Comme dit avec les connaissances d'aujourd'hui on peut améliorer leur sort, mais ce n'est pas vraiment souvent le cas surtout dans les CE qui nous critiquent tellement et, je suis sûr que dans le futur on trouvera encore des choses à améliorer . J'en suis heureux et toujours prêt à apprendre. La seule chose que je hais c'est l'intolérance et le sectarisme. On ne peut refaire l'histoire de l'équitation parce que la machine à remonter le temps n'existe pas encore et donc je préfère voir des constatations et non des accusations.

Kisara

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Posté le 03/03/2017 à 10h37


vieuxtruc a écrit le 03/03/2017 à 07h27:
Le texte dessus que j'ai considéré comme étant l'expression la plus logique est à l'origine d'une personne nommée Yves Katz. J'ignorais son nom et viens de l'apprendre à l'instant. Je ne l'ai pas remis au mot à mot mais presque. J'avais découvert ce texte il y a quelques temps déjà, nettement plus d'un an me semble t il et je l'avais gardé en réserve.


Ca serait bien de mettre vos sources au lieu de vous faire passer pour un grand érudit
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