couagga a écrit le 03/03/2017 à 22h41:
Pour tenter de reprendre le fil du sujet de départ qui est si pertinent.
La légèreté fait partie, il semble, de ces malentendus. Tantôt confondue avec la sous impulsion, tantôt avec des rênes flottantes ou une quasi absence d'actions sur le cheval, la légèreté devient alors "laxisme".
Un de mes enseignants avait dit, grosso modo, que la légèreté n'était pas du fait des actions du cavalier mais la qualité de réponse du cheval lorsqu'il atteignait le juste dosage entre équilibre/souplesse/force.
Sous prétexte de légèreté, le cavalier s'interdit d'imposer un cadre de travail au cheval et de faire respecter ses aides. Comme si "imposer le cadre" et "faire respecter ses aides" induisaient obligatoirement des actions brutales, de la violence, une incapacité à écouter le cheval et s'adapter aux difficultés qu'il exprime.
La légèreté côté cavalier est un état d'esprit qui induit surtout un juste dosage des aides. C'est à dire un emploi précis, sans excès de force. On peut avoir ce même état d'esprit dans toutes les manipulations au sol, au travail comme pansage ou dans les moments récréatifs.
La légèreté, implique aussi, dans ma compréhension de ce sujet, l'idée maitresse de l'écoute du cheval, de lui laisser des temps de réponses et de prendre en compte toutes ses réponses pour ajuster, préciser, reconduire, simplifier la demande afin de conduire le cheval à la réussite.
La légèreté c'est la qualité du dialogue que l'on instaure pas le refus d'agir.
Et enfin, la légèreté, c'est ce qu'on ressent à cheval au moment où le cheval se livre, où toutes ses résistances se dissipent parce qu'il a atteint l'équilibre qui lui permet de se tenir seul dans son exercice. Et quel que soit l'exercice même le plus basique. Car la légèreté n'est pas réservée à un certain niveau de dressage et à la haute école. Un jeune cheval bien mené dans un exercice à sa portée sera "léger" et c'est tout aussi jubilatoire pour le cavalier qu'un cheval aboutit qui piaffe.
Je suis encore bluffé par votre savoir, Mais surtout votre façon de le dispenser. Tout ce que vous écrivez est limpide et, j'ai de la chance, résonne dans mon expérience de l'équitation. Vous exprimez avec talent, ce que je ressens ou que j'ai observé, mais que je ne saurais traduire. (En plus, personne ne me croirait...)
Tout ce que j'ai lu de vous depuis votre message sur le sujet de la cadence, est clair, argumenté ce qu'il faut, sans plus, et j'en suis convaincu, juste!