Vie nomade et bien être du cheval

Je pense que cela dépend du cheval. En fait, c'est comme les Hommes.

Certains apprécient la routine, la sécurité de leur logement, de leur environnement qu'ils connaissent bien. Tandis que d'autres préfèreront l'aventure, la découverte, l'inattendu.
À ceci près qu'un cheval est avant tout une proie et un animal grégaire, donc davantage sujet au stress lorsqu'il se retrouve seul dans un environnement inconnu.

Pour prendre mon cheval comme exemple, je pense qu'une vie nomade ne le dérangerait pas à condition d'avoir toujours un ou plusieurs congénères, pas forcément les mêmes. Le changement d'écurie ne le perturbe pas, les nouveaux chemins que nous parcourons seuls non plus. Mais le laisser seul dans une écurie ou un pré, je doute qu'il apprécie.

Tant qu'il a des copains, du foin, de l'eau et un abri, il est content. Mais il y a des chevaux qui ont besoin que l'on respecte leurs habitudes et leur cocon pour être heureux, rassurés et épanouis.

Je rejoins Despina, tout dépend du cheval et de ses conditions de vie.

Il y a eu de nombreux peuples nomades dans l'Histoire, dont beaucoup à cheval: les Huns, par exemple. Je ne pense pas que tous leurs chevaux aient finis neurasthéniques ^^

despina
Merci pour ta réponse ! Je suis tout à fait d'accord avec toi concernant le fait que tout dépend du cheval.
Il doit cependant y avoir d'autres facteurs à prendre en comptequi concernent tous les chevaux (ormis le statut de proie), tu ne crois pas ?

corleone
La différence avec les chevaux des Huns et autres, c'est que ces chevaux étaient constamment en groupe. Ors à moins de partir à plusieurs, dans ce mode de vie, il est probable que le cheval passe certains jours seul.
Mais ça prouve aussi qu'ils parvenaient à "survivre" avec des changement d'environnements et de climat constants.

une solution (d'ailleurs souvent employée par les cavaliers au long cours ) c'est d'avoir un cheval de bât
ainsi, ils sont toujours 2

ensuite, je pense qu'il se crée suffisamment de lien avec le cavalier pour que les chevaux fassent abstraction du changement d'environnement, auquel ils doivent se faire, petit à petit (en partant sur des randos de 2/3 jours au départ, puis un peu plus )

arthesia Pour avoir déjà fait BEAUCOOOUP de recherches et lus beaucoup de livres sur ce sujet, car j'ai moi aussi un projet de ce genre, voilà ce que je peux te résumer :

Déjà, si tu pars faire un tour d'Europe à cheval, il te faudra minimum 2 chevaux, 3 étant encore mieux.
Pourquoi ?
Ça va te permettre d'économiser tes montures : tu pourras faire des roulements, pendant 3 jours tu montes le cheval n°1 et tu bâtes le cheval n°2 pendant que le cheval n°3 se repose, ensuite les 3 jours suivants tu montes cheval n°3, cheval n°1 est bâté et le cheval n°2 se repose. A la fin de ses 6 jours tu t'arrêtes 2 jours, pour te reposer et laisser tes chevaux se reposer, et ainsi de suite.
Ou alors, au choix, tu pourras diviser le poids des bagages sur deux chevaux, ce qui leur fera moins lourd à porter.

Bien sûr, cela est à adapter en fonction de ton trajet, du terrain, des chevaux (tous n'acceptent pas le bât), du poids des bagages, etc.

De plus, les chevaux sont des animaux grégaires, mais pas très territoriaux. Dans la nature ils peuvent faire plusieurs centaines de kilomètres pour trouver les ressources nécessaires, ce n'est pas un soucis.

Enfin, ça te permettra de pouvoir mieux gérer, si par exemple un cheval blesse à cause du harnachement : avec seulement un cheval de bât et un cheval de selle, si l'un des deux blesse, soit tu t'arrêtes le temps que ça guérisse, soit tu marches à pieds. Dans le cas du projet que moi j'ai, ça risque d'être embêtant car par forcément de villages (et encore moins de véto) où s'arrêter à plusieurs kilomètres à la ronde. En Europe c'est peut-être moins gênant car plus civilisé, mais néanmoins le conseil reste valable.
Si tu as 3 chevaux tu peux toujours déléguer aux deux autres.

Je te conseille notamment le livre de Tim Cope, qui est plutôt intéressant (c'est l'homme qui à rejoint le Danube en partant de Mongolie à cheval, via le Kazakhstan).

arthesia
J'ai été un peu brève, mais c'est ce que je voulais dire: ils peuvent se faire aux changements constants de lieu d'habitation, de vie, etc

A condition d'avoir été, je pense, conditionné pour cela. Mieux vaut éviter de partir avec un cheval élevé en box, qui à ses rations à heures fixes-et-pas-une-minute-de-plus, ou qui vit mal le fait d'être au pré une semaine.

Ça va de soi !

arthesia
Ça dépend ce que tu entends par faire le tour de l'Europe à cheval.
Si c'est vraiment à cheval alors pour ce qui est du climat, il a le temps de s'y faire, le climat change progressivement et pas de manière abrupte.
De la même manière pour nous, si tu pars voyager et prend le temps (vélo, à pied) tu ne subiras ni le changement de climat ni le décalage horaire mais si tu prends l'avion et que tu arrives d'un coup à l'autre bout du monde, tu vas nécessairement être chamboulé.
Pour ce qui est du changement de compagnon, si le cheval n'est pas durant ce parcours avec d'autres chevaux qu'il connaît alors cela revient à dire qu'il est seul, puisque même mis en pâture avec d'autres équidés, il n'ira pas faire du grooming avec eux en 2h et perdra ses aptitudes sociales.
Si le cheval perd tout ses repères d'un coup et n'a que l'Homme comme repère nécessairement il va perdre ses aptitudes et son bien être.
Pour ce qui est du transport la question ne devrait pas se poser.

Il y a plusieurs récit de parcours comme cela mais en calèche, peut être que cela rend plus facilement possible la qualité de vie de l'équidé mais aussi l'organisation.

fandada kimm
Merci pour vos réponses ! L'idée du cheval de bât semble être LA solution ainsi que l'idée des "roulements" entre les chevaux qui est excellente.

Merci, également pour la référence du livre, Kimm ! J'irai y jeter un oeil ! Et si tu as d'autres infos que tu aimerais partager sur ton voyage, même si ça sort un peu du sujet, n'hésite pas ! (ou par message si tu préfères).

oubeule
Merci pour ta réponse ! Je suis tout à fait d'accord concernant l'adaptation au climat et en fait, j'aurais dû m'en douter.

Je suis également d'accord sur ton avis vis à vis des changements perpétuels de compagnons. L'idéal serait de partir avec un troupeau préalablement constitué et uni. Mais il faudrait avoir une connaissance parfaite en son troupeau pour savoir quels sont les chevaux "leader" et donc capables d'aller devant ainsi que connaître le statut des autres.
Quoiqu'il en soit, un tel voyage ne se fait pas sans une connaissance parfaite en ses chevaux ainsi que dans les chevaux en général.
De plus, un tel voyage avec un troupeau, ne peut se faire seul, du moins, à mon humble avis.

arthesia Si tu voyages à cheval, c'est à toi de prendre la place de leader, et donc de guider tout ce petit monde. Donc (en théorie), si tu es un bon leader les chevaux se réfèreront à toi.

PS : Le livre de Tim Cope "On the trails of Genghis Khan", n'existe qu'en anglais pas contre.

kimm Mais, si je ne m'abuse, avant de suivre le cavalier qui est sur le cheval, ils suivent le cheval en lui même, tu ne penses pas ? Même s'il doit y avoir moyen d'apprendre aux chevaux de suivre n'importe lequel, il sera plus naturel/normal de suivre un qui est déjà leader dans le troupeau, mais là n'est que mon avis et il est probable que ce que je dise soit faux.

ÉDIT : Merci pour la référence complète et le fait qu'il soit en anglais ne me dérange pas. J'ai les connaissances de bases et ça me permettra de m'exercer dans cette langue.

arthesia Quand ils sont au pré ou dans la nature, oui un cheval (qui peux changer ce n'est pas toujours le même selon les besoins du troupeau) prend la tête et devient le leader. Néanmoins, quand tu es en selle ou à pieds, c'est à toi de montrer à tes chevaux que tu es suffisamment digne de confiance pour prendre momentanément la place du leader.

Quand tu fais des balades à cheval, tu peux normalement faire passer n'importe quel cheval en tête non ?

Après, fais attention, car avec ton idée, que fais-tu si celui que tu décides de mettre en tête (et donc de monter), se trouve être un cheval de bât et non pas un cheval de selle (tous les chevaux ne sont pas dressés aux deux) ?

Enfin bref, lis, instruis-toi sur le sujet, tu as encore quelques années pour peaufiner cela. Je pense que t'inscrire à quelques randonnées sur un week-end puis une semaine pourrait t'aider aussi (notamment à faire des bagages légers, car on a toujours tendance à en prendre trop).

kimm Le point sur lequel je ne suis pas d'accord avec toi, c'est vis à vis du fait que car on est sur le cheval de fil, on devienne le leader. Certes, c'est nous qui guidons le cheval mais je pense que du point de vue des autres chevaux, c'est toujours un cheval qu'ils suivent et non le cavalier.

Après d'un point de vu technique, l'idée de partir avec un troupeau entier me semble un peu irréalisable. Et dans tous les cas, je pense qu'il faille apprendre à chaque cheval d'être leader, cheval de selle et de bât.