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les pre, pourquoi sont-ils si chers
Posté le 19/05/2017 à 14h13
Je trouve malgré tout que le PRE reste un poil cher compte tenu de la crise qui bouffe toute la filière équine. C'est une race qui bénéficie d'une grosse comm' (ils sont beaux, ils sont calmes, ils sont charismatiques, ils ont de beaux crins), au détriment des races plus coutumières en France (Selle Français, Trotteur Français, Pur-Sang, Anglo-Arabe), qui souffrent d'être cataloguées de races compliquées, ingrates, nerveuses ou carrément "pétées du casque".
Et pourtant, ces races mésestimées parce qu'elles n'ont pas le long crin ondulé, parce qu'elles n'ont pas le charisme d'une morphologie rondelette (précisons toutefois qu'une très grosse majorité de PRE sont en surpoids, ce qui est mauvais pour leur santé et leurs articulations), parce que des gens ont décrété que le PRE, c'est plus gérable que le SF, eh bien ces races-là sont pourtant les seules à avoir des parents réellement valorisés.
Parce qu'un SF issu de souches non valorisées, déjà il a de fortes chances de naître OC, et en plus d'être bradé à 1800€ négociable au sevrage.
Le PRE, tant qu'il est beau dans un champ à la lumière d'un soleil couchant, sous l'objectif d'un photographe professionnel, il vend du rêve, et donc des saillies. Pas besoin d'être valorisé. Prenons l'exemple de Brujo PM, PRE célèbre mais plus que gras au point d'en être irrégulier sur les vidéos que l'on présente de lui, il n'a aucune valorisation derrière lui, il ne vaut rien d'un point de vue sportif, il n'a même pas été sorti en loisirs pour montrer si son caractère est facile et gérable en toutes circonstances. Mais il brille comme un sou d'or au soleil, et le photographe qui se charge de sa comm' fait un bon taf > 1200€ la saillie.
Vous prenez à côté un SF qui a plutôt la cote en ce moment, Ambre d'Elincourt, fils d'un champion de Dressage et d'une mère meilleur indice en CCE des chevaux de 4 ans en 2008. Ambre d'Elincourt est valorisé (coût considérable entre le travail du cavalier pro, le transport et les engagements en concours), doté d'un ISO 120 à 7 ans, BLUP positif dans les 3 disciplines, agréé Selle Français, 11 parcours sur 16 sans faute à 4 ans, 3ème du CIR de Compiègne, vice-champion des 4 ans avec 2 parcours sans faute au CIR d'Equita'Lyon, noir homozygote, avec un caractère facile et sain PSSM1... Sa saillie est à 550€ TTC.
Et ses poulains ne se vendront pas excessivement cher... Peut-être 6000€ au sevrage... alors que le père sort énormément et prouve ses qualités. Un descendant de Brujo, pour peu qu'il présente une robe crème ou double crème (selon la maman mise en face), sera vendu aussi cher alors que ses parents n'auront pas été testés dans les disciplines ni même sur leur qualité ostéo-articulaire.
Donc effectivement, je pense que le PRE, même s'il est dans les prix pour que l'éleveur puisse s'en sortir financièrement, reste trop cher par rapport à la crise du milieu équin, et ce tarif trop cher n'a aucune justification, si ce n'est une bonne comm', les photos flatteuses de la race et l'émerveillement peut-être un peu naïf du public touché par ce genre de chevaux.