Confiage et valorisation

Je connais aussi des familles qui élèvent de jeunes poneys, les valorisent puis les vendent ou les louent.
Ce sont souvent les gamins qui montent les poneys, et ils savent très bien qui est prévu pour rester ou non. Alors oui, on s'y attache (ma maman a toujours élever des chevaux, et j'en ai débourré et travaillé certains) mais on sait aussi que le travail fait augmente leurs chances de trouver une bonne maison.

Dans le milieu des poneys, beaucoup de familles ne veulent pas acheter, car pour eux, le poney est une monture transitoire. Il suffit aussi de regarder le nombre d'annonces de vente de poneys au motif "passage à cheval"

Alors oui, les enfants s'y attachent, mais je préfère des poneys loués ou confiés avec un droit de regard, qui retourneront à la maison une fois la carrière sportive finie, que des poneys qui vont changer de main tous les 3-4 ans. Surtout que régulièrement, le poney tant aimé finira oublié dans un pré (dans le meilleur des cas) une fois que l'enfant sera devenu trop grand pour lui, ou qu'il partira faire ses études, ou qu'il se sera désintéressé de la discipline.

Après oui, il faut mettre les formes et prendre le temps d'expliquer les choses à un enfant, ne pas lui faire miroiter des choses qu'on sait impossible, et qu'ils sachent dés le début de l'aventure, qu'elle en sera la finalité. Perso, j'ai toujours voulu avoir des nouvelles des chevaux que j'ai monté, et il m'arrive de prendre l'initiative d'appeler les propriétaires actuels pour prendre des nouvelles.

sourila Dans ton cas c'est différent je trouve.
Si tu annonces toute l'année à un enfant qu'après les championnats ça sera fini, j'imagine que ça rentre plus ou moins dans sa tête, que c'est plus ou moins dur à accepter mais l'idée fait son chemin. Le championnat peut être l'occasion de faire une dernière belle aventure ensemble, je ne sais pas si ça motive ou pas. Je suppose que ça dépend de l'enfant.
D'autant plus que c'est monnaie courante que les championnats soient la dernière échéance. Je me souviens d'amies dont les poneys ont été vendus pendant les championnats ou juste après (suite à des contacts pris à Lamotte).

Par contre l'annoncer juste avant ... Je me souviens de mon état émotionnel et de celui de mes amies quand on avait 15/16 ans et que certains poneys de club partaient, il fallait plus de 2 jours pour intégrer. Et souvent l'heure qui suivait c'était surtout de pleurs et de la morve. Donc non l'annoncer seulement quelques heures avant n'est pas un bon choix tactique pour la réussite du couple sur les épreuves. Mais c'est à l'éleveur de s'en mordre les doigts, pas à toi ou ta fille

Après dans quelle mesure un éleveur qui confie ou loue un cheval peut attendre des résultats ? Avec des adultes/professionnels c'est plus facile de définir des objectifs. Mais avec un enfant je vois pas. Et j'espère que les éleveurs sont conscients qu'il prennent el risque que ça ne marche pas quand ils confient

Je précise que je n'ai pas d'enfant donc je peux me planter

sourila

Bonjour,

Pour avoir eu des poneys confiés ces trois dernières années, je pense pouvoir résumer rapidement point par point ce que cela implique pour que personne ne soit triste à l'arrivée :

- Le jeune cavalier doit comprendre dès le départ qu'il n'a pas d'emprise sur le poney. Il est là pour lui apprendre son métier, ce qui n'empêche pas de se faire plaisir.

- La famille d'accueil doit tout mettre en oeuvre pour que le poney exprime au maximum ses capacités et progresse, ce qui implique de s'en occuper comme du sien... (C'est là que le bât blesse car cela peut sembler contradictoire avec le premier point)

- Cette démarche de " bon père de famille" qui consiste en une attitude bienveillante envers la carrière du poney et jamais le souhait de l' "utiliser" voire de l' "user" est essentielle aux bons rapports avec le propriétaire.. Mais tout cela coûte très cher et on ne vous rendra JAMAIS la monnaie de votre pièce ( sauf personnes exceptionnelles, oui, ça existe, mais ne vous attendez pas à une quelconque contrepartie en cas de réussite ). Vous aurez payé les pensions, les soins, le matériel, les déplacements ; et le poney, s'il obtient des résultats, aura pris de la valeur (voire beaucoup de valeur). Vous perdez de l'argent alors que le propriétaire rentrera dans ses frais, il faut le savoir dès le départ.

- Il faut voir le contrat " tous frais tous gains" comme un échange de bons procédés, en gardant à l'esprit qu'une partie est souvent perdante, selon si la valorisation est fructueuse ou non. Tout est immédiatement plus simple lorsque le propriétaire du poney fait preuve de bon sens : il respectera le temps que nécessite la progression et par correction, ne retira pas le poney à l'enfant en cours de saison ( sauf si mauvais traitement ).

Si vous envisagez de vous faire confier un poney, choisissez le propriétaire aussi soigneusement que le poney, signez un contrat détaillé et gardez à l'esprit chacun des points évoqués.

Ce post sonne comme une mise en garde mais je dois mes meilleurs souvenirs équestres à un poney qui nous a été confié et que je n'oublierai jamais.