Alors pas besoin de connaitre un cheval pour visualiser sur une image ce qui va ou ne va pas.
Bien sûr l'image reflète un instant t, mais c'est un support pédagogique révélateur très utile pour prendre le temps de voir les choses, les comprendre et donc analyser les effets de la locomotion et de la posture.
Le cheval bai est toujours trop enfermé et sa nuque encore plongeante, mais c'est moins catastrophique que la première photo.
Le blanc est trop bas, trop enfermé, c'est pire sur la seconde photo.
Il faut savoir que le nose-band augmente les effets de pression du mors, donc même si le cavalier à le sentiment de peu agir, peu tendre les rênes, pour le cheval le ressenti reste bien plus important.
Je dis les choses un peu cash mais le but est surtout de les dires clairement. Il ne s'agit pas de juger les cavaliers, ça ne remet pas en cause tout ce que vous avez déjà appris et vos capacités à continuer à apprendre mais il s'agit de mettre le doigt sur les points qui nécessitent de la vigilance, des progrès, des changements, des améliorations.
Ces postures enfermées peuvent traduire des rênes trop tendues, des mains et des bras trop rigides (attention des épaules bloquées de cavalier se traduisent durement via les rênes, donc dans la bouche du cheval), des actions de mains inappropriées... c'est toujours le résultat d'une présence trop importante du cavalier sur le mors, volontaire ou non. Parfois le cavalier fait pourtant peu mais pour certains chevaux, c'est déjà trop. Il faut donc sans cesse ré-adapter ses aides à la sensibilité et aux réactions de chaque cheval pour trouver "le bon ton" de dialogue avec la bouche.
On voit sur les photos des mains plutôt fermées, orientées vers le bas ou semblant trop reculées, les commissures plutôt tirées en arrière.
Pour savoir vous auto évaluer sur la position de vos chevaux, il faut déjà que la nuque de vos chevaux soit le plus souvent possible le point le plus haut. La nuque c'est l'endroit où passe la têtière.Tant que la ligne d'arrondi supérieure de l'encolure dépasse ce point, le cheval est plongeant.
Le seul moment où l'arrondi de l'encolure peut être au dessus, c'est dans le travail d'extension d'encolure.
Concernant le chanfrein, il faut qu'il soit toujours devant ou proche de la verticale. Le bout du nez du cheval ne doit pas venir en arrière de la ligne du chanfrein. Si cela arrive, ça doit être bref, rare et surtout, il faut tout de suite agir pour remettre le bout du nez devant la ligne du chanfrein.
En avançant les mains par exemple...
Cette fermeture/ ouverture de l'angle tête/encolure doit être au maximum contrôlé par le cavalier pour que le cheval ne s'enferme pas. Mieux vaut un cheval un peu ouvert que trop fermé.
Globalement, il faut considérer la tige vertébrale du cheval dans son ensemble. De la croupe à la nuque. Comme une canne à pêche ! Cette tige est flexible. Plus flexible devant le garrot (encolure) que derrière (dos).
C'est l'orientation de cette tige et son degré de flexion (longitudinal et latéral) qui vont produire soit un cheval droit, équilibré et léger à la main, soit un cheval plongeant, enfermé, sur les épaules, traversé, figé/pesant à la main.
Le regard du cheval est aussi important. Il doit regarder droit devant lui et non vers le sol.
Même avec un cheval s'enfermant "seul", il faut agir pour inviter le bout du nez à avancer et l'encolure à se déplier, en avançant les mains, en libérant la langue et les mâchoires (réglage muserolle à étudier).
Je considère que le cheval s'enferme vraiment "seul" lorsqu'il se fait alors que le cavalier tient les rênes à la couture. Cette réaction n'étant d'ailleurs que le résultat d'un passif négatif dans la relation mains/bouche. Le cheval fuit alors la main dès qu'il la ressent à travers les rênes avant même que le cavalier n'ajuste ses rênes. Cela nécessite un gros travail de réhabilitation pour redonner confiance au cheval, il est impératif d'avoir un certain niveau de tact pour faire ce travail.