Bonjour
iselys ,
Je voulais juste essayer de te rassurer à propos de l’intégration de ta jument dans un groupe ou avec un autre cheval et le changement d’environnement.
Il est normal qu’un cheval qui change d’environnement soit perturbé pendant plusieurs semaines. Parfois il ne se passe rien ou c’est réglé en 3 jours mais pendant un mois c’est aussi tout à fait normal que ça se frite un peu, que le comportement change, etc… Du moment que : les chevaux sont déferrés des postérieurs, qu’ils ont suffisamment d’espace pour mettre entre eux les distances dont ils ont besoin, qu’il n’y ait pas de situation de concurrence (un seul abri, abreuvoir enclavé, un seul point de fourrage si fourrage il y a, ou distribution de nourriture au pré avec trop de proximité et sans surveillance au début)… Car ces situations génèrent des conflits et des risques de blessures augmentés.
Ensuite, il faut que l’intégration soit progressive. Normalement, on commence par mettre les chevaux en voisin quelques jours. C’est très important. Ça permet au nouveau de ne pas avoir tout à gérer d’un coup et limite son inquiétude et son agressivité. Les 2 sont liés. Un cheval qui ne se sent pas en sécurité est plus à même de montrer des comportements agressifs, de ne plus respecter les gens qui le manipulent, de cesser de manger, etc… Changer d’environnement est perturbant. Les chevaux sont rassurés par les habitudes, la routine… Il faut donc d’abord essayer de conserver quelques repères et de lui laisser le temps de mémoriser le « planning » de son nouveau lieu de vie : heures des repas, des visites, des sorties, du travail, du pansage, … Il faut donc essayer au maximum que les premiers jours ne soient pas tous différents. Toi, il faut que tu essayes de répéter avec ta jument un rythme et des activités qu’elle connait dans cette première phase. Tu augmentes l’exigence, si tu sens qu’elle part en peu en vrille mais tu gardes les mêmes habitudes relationnelles, les mots, les petites attentions…
Si elle était seule dans un paddock, le fait de retrouver un copain peut être très excitant pour elle, plus que si elle avait évolué dans un groupe depuis des années. Chaque mise en relation avec un autre cheval nécessite une organisation hiérarchique. Ça peut bouger fort. Plus il y a de chevaux, plus c’est complexe pour eux. Chacun doit réaffirmer sa place, ses affinités relationnelles, et le nouveau doit trouver les siennes. C’est normal et c’est très important de les laisser faire.
Je disais donc aussi que normalement, on doit commencer par le voisinage. On peut organiser un paddock temporaire dans un coin du pré, avec des piquets provisoires, des fils et une bonne batterie
Si on ne peut pas procéder à une intégration progressive, il faut au moins s’assurer que le pré est suffisamment grand pour offrir un espace de mise en retrait et évite les mises en concurrence sur les ressources.
Même si parfois l’intégration semble compliquée, la vie avec un autre cheval ou un groupe reste le mieux que l’on puisse offrir à son cheval. Même le plus dominé du groupe, celui qui reste à l’écart et que les autres semblent ignorer est un élément important. La proximité des autres est une chose primordiale pour l’équilibre mental. En général, c’est lorsque le dominé manque à l’appel ou a un souci que tout à coup, on peut observer à quel point ses compagnons tiennent à lui et combien lui tient à eux.
Pour la boue l’hiver, il suffit d’un imper léger pour limiter les dégâts et d’un seau d’eau avec une éponge, à défaut d’une douche, pour rincer les papattes …
Pour les bobos, déjà déferrer des postérieurs, s'assurer que le pré est bien propre (rien de dangereux qui traine ou contre lequel un des deux pourrait se faire coincer)... Après les petites morsures ou les petites marques, c'est un peu comme les enfants qui chahutent

Pas bien grave...
Les accidents de box ou un cheval qui se gamelle méchamment dans son paddock tout seul ça arrive aussi, hélas

Donc pour moi, pas plus de risque en étant en box/paddock, seul dans le pré ou en groupe, du moment que le groupe s'entend bien.