Et l'humilité dans tout ça ??

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Marie_chichi

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Et l'humilité dans tout ça ??
Posté le 28/03/2018 à 21h38

Coucou CA,
Ce soir, j'ai juste envie de pousser un coup de gueule parce que j'en ai marre... marre de ce manque d'humilité que je croise si souvent dans notre milieu équestre. Est-ce si compliqué de se retenir de faire une remarque ? N'est il pas possible deux secondes de se dire "je ne sais pas. Personne ne sait. Mais on peut apprendre...". J'ai commencé à monter à cheval il y a 30 ans maintenant, j'ai fait une longue pause et je passe mon temps à manquer de confiance en moi et à me remettre en question. J'ose rarement poster par peur de me faire bâcher.
Juste une réflexion comme ça : personne ne peut avoir de certitudes sur nos amis les chevaux, personne ne connait le passé du cavalier qu'il a en face de lui mais tout le monde apprend: alors zut, un peu d'humilité et de bienveillance, ça fait du bien.
une-cavalière-qui-apprend-tous-les-jours-de-sa-passion...

Lasbel75

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Et l'humilité dans tout ça ??
Posté le 29/03/2018 à 15h17

rinkui oui.

J'ai également pu constaté que même si c'est très présent chez l'humain, il en va de même chez les animaux.

J'en ai fait le constat plusieurs fois, mais quand le dominant perd sa place de dominant il est souvent (après une période d'acceptation) bien plus détendu et zen.

Exemple : mes 2 vieilles jujus une bai et une jaune. Lorsqu'elles étaient au taff, elles avaient droit à 5 semaine de vacances : 2 à noël et 3 en aout. les 2 ensembles au pré. Bai dominée complètement et jaune dominante. Au travaille jaune était très nerveuse, très compétition, une vraie morue grosse warrior. Bai était un parfait cheval d'amateur, facile, calme. Puis vint l'heure de la retraite : jaune a perdu la dominance. Depuis jaune ultra cool, aimable, alors que Bai est devenue une morue dominante avec les autres... En même temps, le dominant doit prendre des décisions, des responsabilités, c'est dominante qui travaille au bon fonctionnement du groupe... les dominées suivent le pas...

Édité par lasbel75 le 29-03-2018 à 15h26



La-rowane

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Et l'humilité dans tout ça ??
Posté le 29/03/2018 à 16h12


lasbel75 a écrit le 29/03/2018 à 15h01:
Pour moi le plus gros manque d'humilité c'est face aux chevaux quand même. Cet orgueil de dire : je connais mon cheval par cœur, je peux monter sans protections il ne m'arrivera rien.

@lea2557 je vais essayer....

Disons que plus tu te met des objectifs hauts et plus tu y travaille moins tu as d'humilité envers les autres cavaliers, plus tu as besoin d'être récompensé, besoin de reconnaissance et plus tu as d’orgueil. Que tu es un crack par le travail tu aura besoin qu'on te félicite pour ce travail. Si tu as un crack grâce à ton compte en banque tu auras besoin de justifier que si tu en ai à tel niveau c'est pas uniquement grâce à ton argent.

Quand on attend rien de ses chevaux, on s'en fou de ce que les autres pensent. Les miens n'ont pas de vocations à être "travaillé", du coup, sans objectif moins de pression.

C'est cette pression personnelle ou sociale qui bloque notre humilité.

Edit : je pense également que l'humilité vient avec la maturité. équestre j'entend. Donc pour moi il n'est d'humilité que lorsque tu as assez d'expérience et lorsque tu ouvre enfin les yeux sur une chose primordiale : si je peux monter sur mon cheval, s'il m'accepte dans son pré c'est pour 1 seule et unique raison : Parce qu'IL le veut bien.


Mince, j'ai vraiment l'impression d'être une extra-terrestre, du coup

Mais vraiment, tu n'as rencontré que des gens comme ça ? On peut aussi aimer la compétition pour le plaisir de valider le travail fait à la maison, ou le plaisir tout court de passer un super moment avec son cheval.

Pour ma part, je ne visais aucun niveau, juste l'envie de progresser avec mon loulou et si on m'avait dit quand je l'ai acheté qu'on finirait en amateur élite en CCE, j'aurais rigolé, je crois.

Mais pour moi, on peut avoir envie de réussir quelque chose sans pour autant être quelqu'un de fermé ? On peut avoir envie d'une certaine forme de reconnaissance sans pour autant être égocentrique ?

Ou je suis vraiment et personnellement à côté de la plaque ?

EDIT : en fait je me rends compte que je le prends un peu contre moi, en me disant que ça ressemble fort à du préjugé, masi si tu n'as connu que des gens comme ça ...

Édité par la-rowane le 29-03-2018 à 16h18



Marie_chichi

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Et l'humilité dans tout ça ??
Posté le 29/03/2018 à 16h18

la-rowane Non, je comprends parfaitement... on peut aimer la compétition et être dans la bienveillance. Je crois que c'est possible !

Marie_chichi

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Et l'humilité dans tout ça ??
Posté le 29/03/2018 à 16h19

Je dois vous le dire : je prends plaisir à vous lire, dans toutes vos nuances et ça fait du bien ! Pour étayer mon sentiment autour de l’humilité (que je ne limite pas du tout au milieu équestre mais dont l’absence se fait toutefois cruellement ressentir parfois), je vais tenter une approche philosophique (oui, je pars loin… pardon !) qui illustre bien mon propos : Socrate disait (ou aurait dit, qui sait ?) « Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas ».

Concrètement, pour ma part, ça consiste à avoir conscience de son ignorance, de ses limites. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas tirer profit de nos expériences, ni acquérir certaines certitudes. Cela veut dire, toujours selon moi, que ces mêmes certitudes sont à relativiser. Elles ont été acquises dans un contexte particulier, une époque qui lui est propre, une expérience définie, etc. Donc elles ne peuvent pas s’imposer aux autres, elles sont toutes relatives. Etre conscient qu’on ne sait pas tout (ou même qu’on ne sait rien) doit nous pousser à la quête du savoir.

Bon maintenant, concrètement (parce que c’est bien joli tout ça, mais ça nous éloigne de nos dadas !) comment est-ce que je l’applique au milieu équestre et à ma passion de l’équitation ? Je me dis que je dois apprendre sans cesse mais que chaque chose doit être replacée dans son contexte. Honnêtement, je demande souvent des conseils (je me fie beaucoup aux professionnels, j’écoute énormément) et je vais sur ce même forum pour mettre en perspective et partager.

Mais il me semble qu’il y a une différence fondamentale entre la personne qui dira « c’est comme ça et entre parenthèse tu es une quiche de ne pas l’avoir vu avant » et celle qui dit « essaye comme ça, voici comment moi j’ai essayé, etc. ». Comment une certitude peut-elle s’appliquer à une situation / cheval / cavalière totalement inconnus ? Ne devrait-il pas y avoir toujours le « bénéfice du doute » ? Je ne parle évidemment pas des extrêmes (on cite souvent les extrêmes dans un débat pour clore toute discussion : « ah oui ? donc tu n’as pas de certitudes face à un mec qui bat comme plâtre sa monture » « heu ben oui là ça clos le débat mais ça ne le fait pas avancer ») mais de la vie de tous les jours. J’aime les échanges, j’aime vous lire, j’aime me sentir moins seule dans ce désarroi… et je persiste à croire qu’une remarque doit rester constructive et que tout le monde à son droit à l’erreur.