museane a écrit le 29/03/2018 à 17h15:
Et puis au final, quand t'achètes une voiture (qui coûte bien cher et peut engendrer pas mal de frais aussi), tu vas pas voir un avocat avant pour rédiger le contrat de vente (qui serait de toute façon refusé par le vendeur).
Sauf que la voiture est couverte par la garantie des vices cachés par définition. Pas la vente de chevaux.
Donc même sans contrat tu es couvert.
Et en toute hypothèse, quand je vois le nombre de contentieux par an que j'accumule en matière de vente de voiture, je me dis que ça ferait pas de mal que j'intervienne avant!
museane a écrit le 29/03/2018 à 17h15:
Pour ce qui est de la responsabilité de l'avocat, tu en sais plus que moi à ce niveau-là mais j'avoue ne pas bien visualiser l'hypothèse où on pourrait effectivement rechercher la responsabilité de l'avocat (hors hypothèse bien sûr de la faute "lourde" comme oublier d'inclure une garantie comme celle des vices cachés alors qu'il conseille l'acheteur).
Par exemple, si l'avocat rédige le contrat proposé par l'institut équin, je ne vois pas en quoi on pourrait lui reprocher d'avoir manqué à ses obligations ?
Si par exemple l'acheteur avait fait appel à un avocat pour rédiger le contrat de vente (identique à celui du post), que le cheval ensuite s'avérait inapte à l'usage attendu, que l'acheteur assignait en responsabilité le vendeur mais était débouté par le tribunal, sur quels fondements pourrait-il se retourner contre son avocat ?
Alors, pour la rédaction d'actes on a une obligation de résultat, c'est à dire que si notre client, disons acheteur, nous dit "je veux un contrat qui me protège bien parce que je veux faire de l'équitation CSO à niveau amateur assez élevé et si le cheval a un pb je l'ai dans l'os".
A partir de là, il nous mandate pour rédiger le contrat.
Le vendeur est un particulier. Je fais un contrat mais n'y inclus pas la garantie des vices cachés. Demain, on découvre une pathologie naviculaire au cheval, mais dans le cul lulu parce que juste vices rédhibitoires. Donc je dis à mon client que je ne peux rien faire pour lui malheureusement.
Il peut engager ma responsabilité parce que je n'ai pas atteint le but recherché.
Si l'avocat utilise le contrat proposé pour un vendeur (en cochant les vices cachés et la destination de l'animal), ah bah faudra serrer les fesses très fort pour que le cheval soit en pleine forme pendant les deux années à venir hein!
Parce qu'avec ce contrat, le vendeur lui n'est pas du tout protégé.
J'en finirais sur le fait que dans le milieu du cheval les choses se font beaucoup au cul du camion avec une poignée de main. C'est vrai et faux.
C'était en effet vrai jusqu'à ce que le droit de la consommation vienne mettre son nez la dedans. C'est un contentieux qui par l'effet des réformes du droit de la conso et de l'évolution sociétale s'est particulièrement judiciarisé. Etre professionnel de la vente de chevaux ou plus généralement dans le cheval c'est s'exposer maintenant.
Les gens n'acceptent plus l'aléas du vivant.
En même temps il y a tellement eu de pratiques malhonnête que cette évolution est aussi positive.
Donc on ne peut plus faire l'économie quand on vend ou qu'on achète des chevaux de faire attention à l'environnement juridique autour. Le coût est trop élevé. Parce qu'un cheval ça coûte cher à l'achat mais on sait que c'est encore pire à l'entretien.