En fait, on n'est du même avis sur le fond, mais tu persistes à croire que les méthodes employées à haut niveau doivent être nécessairement barbares si on veut parvenir à montrer des reprises de dressage de très grande difficulté.
Mais tu le dis toi-même: pas besoin de fracasser un cheval pour lui faire arrondir l'encolure et lui amener les postérieurs sous la masse...
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Après, les chevaux ramassés, oui ça peut paraître joli et je t'avoue que j'aimais voir mon gros boeuf réformé de dressage arrondir son encolure quand je parvenais à le maintenir au petit galop avec un mors simple et des rênes simplement tendues. Il pouvait me les arracher des doigts d'un coup de tête tellement je ne faisait que "tenir" sans "résister". C'était assez joli à voir je pense, car il n'était pas "fermé" ni "contraint". |
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Se pendre à la bride, comme on le voit sur TOUTES les videos de "dressage moderne", amène nécessairement le cheval sur les épaules, puisque le point d'appui est devant... Pas possible d'avoir un cheval rassemblé dans ces conditions!
A la place, on obtient un cheval comprimé et contracté, parce que la bride tendue à mort, ça fait mal quand même!
On ne peut avoir une élévation de l'encolure avec la nuque au point le plus haut ET un dos actif ET un engagement des postérieurs que par un travail progressif de musculation de l'encolure.
Si on joue uniquement sur la traction du ligament nuchal vers le bas, et par conséquence sur la traction du ligament supra-épineux vers l'avant, on supprime la fonction de balancier de l'encolure, sa fonction de "mur porteur du dos" et on désengage les postérieurs.
Si on se limite à une action ligamentaire, les muscles ne peuvent pas jouer leur rôle.
Pour comprendre simplement le système, il y a une petite expérience toute simple à faire.
3 allumettes, reliées entre elles par un élastique.
La 1ère allumette représente la tête, la 2è l'avant main, la 3è l'arrière main. L'élastique représente l'encolure et le dos.
Tu les plantes en ligne dans un morceau de beurre, sans les enfoncer trop.
Si tu inclines la 1ère allumette vers l'avant, tu tires sur la 2è, puis sur la 3è. L'élastique est tendu au maximum, sans aucune souplesse. Dans l'absolu, si tu inclines vraiment fort l'avant, c'est la 3è allumette qui va se décrocher en premier. Pour maintenir l'édifice (tu parles d'un édifice...
), tu n'as d'autre moyen que de retenir la 1ère allumette.
Donc de te brancher à mort sur la bouche de ton cheval.
Tu redresses tes allumettes et tu enfonces plus profondément celle du milieu pour "simuler" la musculature de l'encolure.
Si tu inclines la 1ère vers l'avant ou l'arrière, ou la 3è vers l'arrière, celle du milieu résiste. Elle permet l'indépendance entre les 2 parties de l'élastique.
Le fait de relever l'encolure ne creuse plus le dos, l'abaissement de l'encolure (dans les limites du raisonnable) ne désengage plus les postérieurs...
Bon, tu vas avoir l'air con 2 minutes dans ta cuisine à jouer avec des allumettes et un morceau de beurre... mais faut c'qu'il faut!
Pas sûre que ce genre de travaux pratiques niveau école maternelle redore mon blason auprès des grands théoriciens, mais je ne suis plus à ça près...