Attention mega pavé.
Pour celles qui appréhendent l'accouchement, je préfère prévenir que certains passages peuvent choquer ou faire peur donc évitez de lire :)
25 mai, jour du terme toujours pas de bébé en vue. Aucune contraction, je commence à stresser un peu pour mon projet physio.
On me parle de déclenchement le dimanche 30, j'essaye de m'y préparer moralement mais c'est difficile. J'espère vraiment que ce bébé va se décider avant.
Je marche beaucoup, je tente l'acupuncture et le decollement des membranes mais rien n'y fait. Les jours passent et toujours pas de signe de contraction.
Samedi je vais déjeuner dans ma belle famille, ça me fait penser à autre chose. Je marche et cours dans le jardin avec Priam pour profiter de cette dernière journée ou il est encore notre seul enfant !
En fin d'après-midi nous rentrons à la maison. Le bain, le repas, l'histoire et le gros calin habituel avant de dormir. On profite à fond. On dois le déposer chez mon papa le lendemain avant le rdv à la mater.
Une fois priam couché, je prépare mes affaires tranquillement, un peu dépitée mais résignée. Je n'ai toujours aucune contraction.
Mon mari regarde le match de foot, moi je bouquine à côté quand je commence à sentir des sensations bizarre. Pas des contractions, mais plutôt comme si bébé était en train de bouger énormément et de taper dans le col.
Ça me donne envie d'aller aux toilettes j'y vais 4 ou 5 fois de suite. Puis je ressent quelques petites contractions.
A 22h15 j'envoie un SMS à mon père pour le prévenir qu'il y a peut être un début de quelque chose et que je le tiens au courant de l'évolution. 5 minutes après je demande à mon mari de l'appeler pour qu'il vienne car j'ai eu 2 contractions bien douloureuses. Il a 45 minutes de route et nous 35 pour aller à la mater donc je ne veux pas trop trainer.
Il arrive vers 23h.
Je commence à vocaliser mes contractions, ça pique mais je gère. J'ai un peu peur pour la voiture si je ne peux pas bouger.
Nous partons immédiatement, les affaires de priam sont prêtes pour que mon père l'amène chez lui le lendemain. Et les miennes sont déjà dans la voiture.
Au final le trajet ce passe bien. Comme si les vibrations m'aidaient à supporter la douleur.
Arrivée à la mater à 23h30. Ils sont débordés, moi je commence à craquer et à dire à mon mari que je vais sûrement demander pour la peri. Que si je suis à peine ouverte je ne tiendrais jamais le choc,... Grosse panique de ma part, j'ai vraiment eu super peur de la douleur à venir.
La Sf me pose un monito et m'ausculte. Je suis à 7. Gros moments d'incertitude, mon cerveaux tourne à plein régime. Si je veux la péri c'est maintenant sinon je risque de faire comme pour priam de l'avoir bien trop tard et ne rien sentir de la naissance encore une fois. Je supplie donc mon mari et la sage femme de me la donner, que je ne tiendrais jamais si ça devient pire que maintenant. Elle me rassure, en me disant que la douleur ne sera pas pire, mais que ce sera plus intense, et que si je reste concentrée comme je le suis maintenant il n'y aura aucun soucis pour moi que je suis forte et que je vais y arriver. Ok, du coup je suis perdue, lol, j'hésite, mais mon mari tiens bon pour moi et me force à ne pas craquer. Il met la playlist que j'ai préparé, pour m'aider à me raccrocher à quelque chose.
La SF va préparer la salle nature avec baignoire, lit rond, ballon etc,...
J'arrive à y aller en marchant avec quelques pauses contractions sur la route.
Entre deux je me suis mise des claques mentales, je voulais un accouchement physio, il faut assumer maintenant, alors je dois prendre sur moi, gérer les choses les unes après les autres et à un moment ça finira bien par s'arrêter. La phrase de la Sf sur la douleur qui ne sera pas pire est devenu mon encrage (bon au final c'était un beau mensonge lol), avec la phrase "bouche molle, col mou" et en visualisant mon col grand ouvert pour faire le plus de place possible à bébé.
À peine arrivée dans la salle, les contractions changent. Elles ne font plus aussi mal. Mais je ne sais plus comment me positioner, je vomis. Je suis debout face à mon mari, je lui broie les mains, et je n'ai plus la force de me mettre autrement. J'en laisse passer quelques unes comme ça, la SF m'ausculte, elle pense que je suis à dilatation complète et que bébé est dans le bassin. Elle me demande si je veux accoucher dans cette position. Je lui repond tant bien que mal que non je n'ai plus de force qu'il faut trouver autre chose. Je me retrouve à genou le long du lit rond. Le haut du corps affalé sur le lit, toujours à broyer les mains de mon mari qui est à côté de moi. Il a été mon roc pendant tout l'accouchement, il ne m'a jamais lâché mais je ne saurais pas dire comment il a pu s'installer lol. J'ai gardé les yeux fermés jusqu'au bout !
A peine dans cette position je sens que ça pousse légèrement. Je commence à être obligée de hurler pour gérer les contractions qui font descendre bébé. Mais je ne veux pas pousser pour ne pas déchirer (déchirure quasi complète pour le premier donc c'était une bonne appréhension pour moi). C'est également des sensations que je n'ai jamais vécues et qui me font super peur. Pour Priam la peri m'avait enlevée toute sensation et je n'ai plus rien senti à partir du moment ou j'étais à dilatation complète.
Du coup je découvre tout et je panique de nouveau sans arriver à le verbaliser. Je me dis que de toute façon maintenant c'est trop tard, je n'ai plus le choix. Je commence alors à pousser doucement en hurlant.
Mon mari et la Sf me disent de pousser en bas et pas dans la gorge car bébé ne descend pas assez quand je pousse et qu'il commence à avoir le rythme cardiaque qui descend pendant les contractions. Oui mais j'ai trop peur de pousser fort, je vais tout m'arracher en bas, et en plus c'est pas normal, il sort par mon anus. (lol les pensées qu'on peut avoir en accouchant) la SF me dit que c'est tout à fait normal comme sensation mais que la il faut pousser plus fort et plus longtemps pour faire descendre bébé car il est dans un endroit vraiment pas confortable pour lui.
Ok on est parti, je donne tout sur la contraction d'après. Je sens une grosse boule sortir, ça fait mal, ça brule un peu mais je ne lâche rien. Et pof explosion, c'était la poche des eaux qui venait de s'ouvrir. Petite victoire interieure, j'avais trop envie de rompre la poche de cette façon, je trouve ça genial que bébé ai été protégé presque jusqu'à la fin par son cocon et que ça ai pu aussi préparer mon périnée au passage de la tête en même temps.
Victoire mais aussi déception car je pensais avoir sorti sa tête... Ouille ouille ouille. Comment je vais faire,. La tête 'c'est bien plus gros que la poche !
Ah oui effectivement, la contraction d' après je sens un grosse brûlure, sûrement le fameux cercle de feu. Je n'ai pas reussit à pousser suffisamment pour faire passer la tête alors il reste là jusqu'à la prochaine vague. J'attends malgré la brûlure atroce. Mais dès que possible je pousse de toutes mes forces pour le faire sortir, tant pis pour la dechirure, j'ai trop mal je veux qu'il sorte de là. La contraction est finie mais je continue de pousser jusqu'à ce que la tête sorte. Ouf gros soulagement, mais ça pique toujours en bas. Et bébé fait sa rotation pour passer les épaules. C'est une sensation tellement indescriptible, j'étais partagée entre l'euphorie de le savoir presque là, la panique de devoir encore pousser pour les épaules, et la douleur. Et surtout cette sensation vraiment unique du bébé qui bouge à moitié dedans à moitié dehors. (quand j'y penses maintenant je suis trop pleine d'amour, mais sur le coup c'était vraiment très bizarre en fait lol).
La contraction d'après j'essaye de pousser pour faire passer les épaules mais je n'ai plus de force. Je hurle "sortez le moi de laaaaaaaaa".
Je pousse n'importe comment, je ne contrôle plus rien, et tout d'un coup il sort.
Moi qui pensait vouloir l'attraper, ça ne m'a même pas traversé l'esprit lol. On me le passe entre les jambes et la je vois par terre juste devant moi, un magnifique petit bébé tout bleu violet. Il gigote, je le regarde, émerveillée mais complètement stonne. Il commence à pleurer et hop reprend quelques couleurs.
Je commence à le toucher et lui parler pour le rassurer, mais il glisse je n'arrive pas à l'attraper. Et il est toujours accroché au placenta donc je le laisse là pour le moment.
J'entends mon mari dire "bienvenue Léandre", du coup je regarde. Ohhhh un garçon ! J'étais encore à des années lumières de la réalité, je n'aurais jamais pensé regarder le sexe toute seule lol. Pourtant il était allongé sur le dos face à moi, je ne pouvais pas le louper.
Le cordon ne bat plus, la Sf propose à mon mari de le couper. On va ensuite pouvoir s'installer sur le lit car je suis toujours à genoux et je commence à trembler de fatigue. Après coup je regrette un peu de ne pas avoir demandé à ne couper le cordon qu'une fois le placenta sorti mais sur le coup je n'y ai pas pensé. Tant pis, le reste était juste tout comme je le voulais.
On s'installe donc sur le lit. Bébé Léandre en peau à peau et on attend un peu que le placenta se decolle. J'ai l'impression qu'il se decolle vite mais j'ai un peu perdu la notion du temps. Je tente de pousser tout doucement et au bout de la 3ème tentative il sort. Entier tout bien comme il faut.
La sage femme prend le temps de nous le montrer et de nous expliquer à quoi correspond chaque partie.
Elle me fait ensuite une petite toilette pour voir si il y aura beaucoup à recoudre. Au final il y a juste 2 petits points internes et 3 "esthétiques" sur la peau à l'extérieur. Un coup de spray anesthésiant et c'est fini !
Par contre elle constate que je perd pas mal de sang. A la première pesée il y a déjà 600g. Elle me dit que si ça s'arrête c'est ok mais qu'on est juste à la limite donc qu'il faudra appeler le medecin si ça continu.
5 minutes après elle me palpe le ventre et re belote. Encore 600g...
Le gyneco est appelé, il vont devoir me faire une révision uterine car même si le placenta avait l'air entier il peut rester un morceau ou bien c'est peut être l'uterus qui ne contracte pas.
On me laisse le choix entre une rachi ou le gaz. Je choisis la rachi car si vraiment ça ne s' arrête pas ensuite je risque une AG, et j'ai très peur de souffrir (ayant déjà lu des récit de révision uterine j'avais une vague idée de la douleur que ça pouvait être).
En quelques minutes je passe donc d'une ambiance super zen, avec mon mari, mon bébé et une sage femme super bienveillante, à un brancard, des medecins, anesthésiste, un bloc opératoire, plein de perfusion, de la lumière partout, le froid. Bref un vrai cauchemar.
Même si la sage femme m'a accompagnée et me rassure du mieux qu'elle peu, J'ai super peur, je sais que ça peut être bénin mais que ça peut aussi dégénérer !
Au final il s'avère que c'est l'uterus qui ne contractai pas. Je vais donc rester 3h en salle de reveil avec de multiples poches de produits à m'injecter. Mais je vais bien. Ouf.
Je sais que mes deux hommes sont ensembles et au courant que tout va bien pour moi. La pression peut redescendre !
(petit mot sur l'infirmière en salle de reveil qui a été genialissime. Elle a su me faire penser à autre chose et me détendre après tant d'angoisse).
Je remonte ensuite dans ma chambre, et je vais enfin pouvoir profiter pleinement de ce nouveau petit humain tous neuf !
J'ai tellement hâte de le présenter à son grand frère maintenant !
Ah oui j'oubliais, Léandre est né à 1h05 le 30 avril et pesait 4,170g. Avec un périmètre crânien de 36cm.
Les bébés attendus pour 2022 
en ce jour spécial maman
