superponey74
Tu connais ton cheval et il te connait. Sans forcément que tu ne le perçoives vous communiquez corporellement, il a appris à lire tes déplacements et tes intentions au delà de ce que tu imagines car pour lui c'est là que réside l'essentiel de la communication avec tout être vivant interagissant avec lui. Il lit son langage corporel, le décrypte, l'interprète et se comporte en fonction.
Dès qu'il est confronté à une nouvelle personne, il ne connait pas son langage corporel précisément, les déplacements sont plus difficilement anticipables, lisibles.
Un cheval zen va vivre sa vie en se fiant peu à ce nouveau personnage, en tout cas pas bien au delà de ce qu'il peut reconnaître de similaire à ce que tu fais toi. Donc, il y a des malentendus dans ces langages corporels qui ne se connaissent pas. Pour peu que cette personne ne soit pas justement très attentive à ce genre de risque et ne produit pas intentionnellement et clairement un langage corporel significatif pour n'importe quel cheval afin que ce cheval inconnu ou peu connu lui soit attentif en retour, alors bousculade il peut y avoir.
Si en plus cette personne est un peu hésitante, a une gestuelle tout à fait différente ou autre... ça va partir un peu dans le décor
Un cheval craintif, lui, aura tendance à se montrer un peu excessivement mobile, réactif, et regardant, troublé par le changement et l'inconnu. Et là aussi, si la personne nouvelle n'adopte pas immédiatement une attitude bonne et renforcée, ça va aussi généré des malentendus et des maladresses.
L'expressivité de la personne est déterminante pour poser un cadre. Il faut avoir des mouvements, une démarche, des gestes, une voix transpirant l'assurance. Si l'information émise est claire et l'intention stricte, le cheval s'amuse rarement à discuter dans le mauvais sens du terme. S'il refuse, fuit, évite, ne s'intéresse pas, il faut répéter, répéter, répéter, avec résolution, patience, sans faillir, sans modifier l'intensité. Etre têtu sans être pugnace. Car au final c'est la persistance de la demande, toujours bienveillante, laissant toujours la place à une réponse quelle qu'elle soit, qui va voir raison de l'attention du cheval et lui permettre de découvrir in fine le bénéfice qu'il a en tirer.
C'est une approche qui, en première intention, demande 20 fois plus de temps qu'un R- . Mais une fois le processus compris par le cheval, il change complètement dans son interaction, sa relation et son rapport au travail. Et au fil du temps, ça va plus vite, avec un cheval plus généreux, plus collaboratif, plus confiant, plus attentif probablement parce qu'il fait les choses librement par envie et non avec la menace de la sanction s'il n'obéît pas.