la-rowane
Cela dépend du type de personne. Ça a fonctionné sur certains, mais pas sur d'autres.
J'ai également été harcelée au collège et lycée... Sauf qu'ils s'y mettaient à plusieurs, c'était encore plus joyeux. Je ne pouvais compter que sur quelques personnes de la classe.
La chance que j'ai eu, c'est d'avoir eu mes parents à l'écoute, et à qui j'ai pu en parler pour qu'ils m'aident à prendre confiance et à me durcir.
C'était impossible d'aller en parler aux parents des autres et profs, car à cet âge (le même que le tien), les ado ne chabgznr pas juste parce que maman leur a remonté les bretelles.
Plusieurs conseils :
- Tenter l'ignorance, même si c'est difficile. Certains attendent une réponse de la part de leur victime et prennent un malin plaisir à les voir réagir.
Ça m'a servi avec quelques situations. Par exemple, une personne avait détérioré mes affaires de classes dans le casier de mon bureau. J'ai vu cela, je n'ai pas réagis, je n'ai rien dit, j'ai réparé et continué à vivre ma vie.
Cela n'est plus arrivé ensuite, car cela n'a pas eu l'effet escompté.
- Répondre de manière intelligente, mais sans insulte, car c'est bien une situation dans laquelle la violence ne résoudra rien, même si on veut leur faire manger du purin.
"Cela t'amuser de te moquer à chaque fois ? Tu n'as pas autre chose à faire de plus constructif ?"
"Pourquoi fais-tu cela ? Tu es malheureuse dans ta vie ?"
Attention toutefois à la réplique, car certaines peuvent être particulièrement cons et répondre "Ouais ça m'amuse!"
Dans ce cas, je lève les yeux au ciel en soupirant un "Eh beh, c'est super intelligent...c'est tout ce que tu es capable de faire ?"
Je l'ai tenté au collège. J'ai énervé le gars au point qu'il a voulu me frapper avec une chaise, sa copine l'a stoppé.
Il ne m'a plus jamais emmerdé de l'année... Ça a fonctionné car je lui ai tenu tête en me montrant plus intelligente.
- L'autodérision. La plus grande force selon moi avec la culture.
Répondre avec un humour détaché, et en rajouter une couche. Ça déstabilise beaucoup, car la personne ne s'attend pas à ça, le but du harcèlement étant d'humilier l'autre. Là, c'est toi qui fait le job à sa place.
- T'es vraiment une cruche !
- Je sais, et d'ailleurs t'as remarqué que je faisais des efforts pour être encore plus gourde ?
Ça peut générer une moquerie de l'autre qui se dit que tu es vraiment stupide de t'auto-flageller ainsi, mais du coup elle aura moins de billes pour t'emmerder, car tu fais ça toute seule, et peut-être mieux qu'elle.
C'est une technique que j'ai régulièrement pratiquée et qui m'a beaucoup servi.
Elle m'a également aidée à relativiser sur des insultes et remarques idiotes, et à assermentation au-dessus.
- Rentrer dans le jeu. Il faut faire attention car cela n'a pour but que de couper court à une remarque ou discussion. Sur le long terme, c'est usant si l'autre ne s'arrête pas. Ça m'a servi de manière ponctuelle.
- Tu es nulle !
- Je sais, tu me l'as déjà dit, change de disque !
Ou
- Ben oui, sinon je ne prendrais pas de cours.
Ou
- Bah alors explique-moi comment faire.
- Montrer que les humiliations ne t'atteignent pas. Cela demande de se durcir, d'être assez forte. Tu montres que tu as entendu la remarque, mais que ça ne te fait rien.
Lever les yeux au ciel en se détournant de la personne est généralement le plus facile ou un "Ouais ouais, si tu le dis..."
Une année au lycée, on m'avait offert devant toute la classe un truc petit poney. Humiliant au possible. J'ai accepté le cadeau en me forçant à sourire et dire que je prendrais soin de Tornade mais en faisant comprendre que c'était moyennement marrant.
Au cours des semaines qui suivirent, on me demandait comment allait Tornade. Au lieu de m'énerver, je répondais un laconique "Il va bien, merci" et les railleries se sont étalées jusqu'à cesser, car je ne rentrais plus dans le jeu.
Je me demande si je n'ai pas du repondre une fois que les blagues les plus courtes étaient les meilleures, du coup ils ont arrêté. Ils ont compris qu'il y avait un temps pour tout.
Il n'y a pas une seule et unique méthode, il faut s'adapter à la personne, à la manière dont elle te harcèle et surtout, bosser sur sa force mentale pour ne pas tomber dans la déprime.
Parles-en à tes parents si ça n'est pas déjà fait, ils seront heureux que tu te confies à eux et sont là pour t'aider. C'est très important !
Parler aux parents ou grands-parents de l'autre semble d'emblée une bonne solution, mais attention aux revers de la médaille :
- le harceleur peut t'en vouloir s'il se prend une rouste, et être encore plus méchant. Ça m'est arrivé. Il t'en veut et veut sa revanche.
- le harceleur peut s'en ficher royalement, car il ne risque rien de bien méchant, surtout s'il est mineur. Et ça continuera, peut-être en pire car tu auras cafté et aura montré que tu es incapable de te défendre seule.
- ses parents peuvent en avoir rien à secouer et ça ne changera rien. Et peut-être créer de la discorde avec tes parents s'ils sont comme leur enfant.
Apprendre à se défendre est dur, difficile, mais c'est une terrible école de la vie qui te servira toujours.
Je ne dis pas que je suis contente d'avoir été harcelée, mais cela m'a énormément servi plus tard dans ma vie pro.
Et le plus gratifiant est de gagner soi-même des batailles contre son harceleur : confiance en soi boostée.
Bon courage miss ! Tu as bien fait de venir en parler
