Bonjour!
De mon côté, j'ai toujours eu peur à cheval...
J'ai commencé à 35 ans, en petit groupe d'adultes débutants, et déjà c'était compliqué.
Commencer adulte, je pense que ça n'aide pas quand on est trouillard de base.
J'allais à mon cours avec une boule d'angoisse, je ne sais même pas pourquoi j'y retournais en fait!
Je montais une ponette C pas du tout sociable, qui faisait mine d'attaquer le 1er qui passait trop près.
Pas très engageant pour un début. j'ai ensuite eu une autre C mais très calme.
Ce qui m'angoissait beaucoup, c'était la sensation que personne ne maitrisait sa monture (dans un cours débutant, en même temps, c'était bien le cas :/), et, la carrière étant petite, j'imaginais des collisions partout.
J'ai souvent fait des attaques de panique, avec crise de tachycardie en plein milieu des cours, à me retrouver allongée dans le sable (ou l'herbe, au choix) pour reprendre un rythme cardiaque et une respiration normale...
J'ai ensuite pris uniquement des cours particuliers, ailleurs, sur une jument camargue hyper zen, que j'ai prise en DP et qui m'a donnée plus confiance.
J'ai refait 2/3 crises, mais rien de comparable; elle était vraiment fiable.
De là, j'ai décidé d'acheter ma jument, qui s'est révélée...moins calme que prévu!
Arrivée aux écuries, à pieds, c'était compliqué; à l'attache, c'était compliqué.
Je ne la montais que très peu car elle était au travail.
Dessus, je n'ai jamais eu vraiment peur; un peu d'appréhension, mais rien de comparable avec mes crises.
Elle pouvait faire des écarts, mais rien de méchant: pas de coups de cul,ni de rodéo; immobile au montoir, respectueuse du cavalier.
Du sang mais rien de méchant.
Sauf que la peur et l'angoisse sont revenues depuis le mois d’août , où, pour la 1ere fois en 3 ans, je suis tombée.
Par excès de confiance!
Qui l'eût cru...Elle a démarré alors que j'étais à 2 doigts de descendre, au pas, rênes posées sur le garrot, totalement détendue et contente de moi.
Et là paf, elle démarre à fond alors que j'avais 15 km de rênes dans les mains , en lévitation à l'extérieur de la selle.
Je n'ai pas pu l'arrêter, j'ai manqué de réflexes ( elle a suivi une autre jument qui a eu peur également) et j'ai fini par terre.
Je ne me suis pas blessée, mais depuis, ça ne me lâche pas.
Je refais de l'angoisse avec cette sensation que je ne la maitrise pas et que si elle ne veut pas m'écouter, elle peut; j'ai refait une attaque de panique avant même d'être dessus, sur le montoir, un jour de grand soleil, sans vent, avec une jument qui faisait presque la sieste!
Bref c'est la misère...
Je reprends peu à peu confiance, en ne montant que quand je le sens.
J'essaie de beaucoup travailler sur moi même en faisant du yoga et du Qi gong, mais bon, ce n'est pas magique, et le Rescue non plus :/
En revanche, j'ai fait une lecture ( pas encore finie) sur la guérison par le cheval, dans lequel l'auteure mentionne un cheval (de thérapie) qui ne se laissait jamais approcher tant que l'humain n'était pas en accord entre ce qu'il voulait montrer, et ce qu'il ressentait vraiment.
Par exemple, quelqu'un qui a peur mais qui veut faire croire que non.
Elle dit qu'à partir du moment où la personne acceptait sa peur, et était donc en adéquation avec son ressenti, le cheval se calmait instantanément et se laisser approcher.
J'ai essayé cette approche avec ma jument dernièrement.
De toutes façons, elle sait quand j'ai peur, même si je fais des tas d'efforts de respiration ou autre pour essayer d'être calme et détendue.
Je dois dire que pour le moment, à pieds, cela fonctionne plutôt bien.
ça a l'air totalement ridicule dit comme ça, mais depuis, quand je vais la voir, et que ça ne va pas, que je suis contrariée par le boulot, la météo qui nous empêche de bosser etc etc au lieu de faire comme si tout allait bien, je lui dis ( oui c'est ridicule, je sais
mais de toutes façons elle le sent, alors autant être claire) et j'ai bien l'impression que ça donne du résultat; à pieds pour le moment, car je ne tente pas de la monter quand on a 100km de vent et que ça me sort par les yeux!
Au final, depuis que je l'ai, et que j'ai ses problèmes, j'ai constaté que
1/je dois arrêter de me mettre la pression pour son travail.
2/je dois m'écouter et monter quand je le sens.
En faisant cela, j'arrive progressivement, par la multiplication de petites expériences positives, à regagner confiance et avoir moins peur.
Alors évidemment, ça va bien quand on n'a pas d'objectifs sportifs, j'imagine que pour un compétiteur, il vaut mieux chercher autre chose...