jinssa a écrit le 16/02/2019 à 22h23:
@anaalkan
Oui en théorie! Je suis d accord que la majorité des individus sont mieux en groupe mais il peut y avoir des exceptions.
En théorie ????
Non, Jinsaa, ça n'a rien de théorique. C'est un des besoins fondamentaux de l'espèce la vie en groupe.
Les chevaux qui semblent vivre "bien" l'isolement se résignent et rien d'autre. Le gros problème du cheval c'est qu'il expriment rarement sa souffrance en pleurant, criant, se tapant la tête contre les murs ou en manifestant dans les rues…
La résignation est une des solutions de l'espèce, c'est d'ailleurs une caractéristique des espèces herbivores : renoncer et s'adapter. Chez les humains il y a une expression pour ça : faire contre mauvaise fortune bon cœur. Le drame c'est que l'humain se fiant essentiellement aux apparences et notamment à des manifestations qui lui sont familières, il passe complétement à côté de bien des problèmes et interprète le résultat à son avantage. Ainsi le cheval qui vit "calmement" l'isolement est un solitaire, une exception à la règle de vie des chevaux bla bla bla… On trouve toutes les interprétations qui déculpabilisent.
D'autant plus que, pour l'humain, la remise en groupe d'un cheval isolé entrainant "des conflits" (toujours de son interprétation), il y verra la preuve que son cheval préfère la solitude.
Encore un grosse erreur d'interprétation qui le conforte dans sa méconnaissance de l'espèce.
Les gens ne sont pas mal intentionnés, ni maltraitants, ils sont justes mal informés. Et comme ces interprétations sont ancrées dans la culture du milieu équestre, elles perdurent. Tout comme les "il se fout de toi", "il fait exprès", "il fait semblant", "tu dois aller jusqu'au bout sinon il aura gagné", ...Tout ça c'est des interprétations erronés des comportements du cheval.
Non, ce n'est pas parce qu'un cheval vit seul sans dépérir ou se révolter qu'il est bien seul. Il s'adapte par la force des choses, c'est tout mais il adopte un comportement dénaturé qui modifie sa personnalité, et plus le temps passe dans cette situation, plus son comportement social avec les autres chevaux devient exacerbé et caricatural, par frustration.
Un cheval n'est pas fait pour vivre seul ou avec une autre espèce de substitution qui n'a pas les mêmes codes sociaux que lui. Cette nécessité, tout comme celle de marcher librement et se nourrir librement la plus grande partie de son temps quotidien, devraient être le point de questionnement de départ de tout candidat à l'acquisition du cheval.
Rien de théorique, hélas, mais une bonne grosse vérité cinglante qui ramène nombre de propriétaire à sa méconnaissance.