angels_ a écrit le 22/10/2024 à 22h24:
Ainsi, si vous avez une critique constructive sur mon projet, si vous pensez que c’est une situation envisageable d’avoir son poulain à plusieurs centaines de kilomètres de chez soi ou au contraire que c'est complètement insensé et irréaliste, je suis prête à l'écouter et en prendre note.
Je ne vais peut-être pas me faire d'amis, mais tant que ton cheval a un gardien, en faite il s'en fout potentiellement de où tu es toi

.
J'ai récupéré mes deux chevaux de club pour leur offrir une vie meilleure et ai délégué leur gardiennage total à d'autres car je suis sur Paris pour les études et que, outre le prix excessif, beh entre 5 000m² à 1h de chez moi et 60ha dans le Limousin, beh les bourrins ils sont mieux dans le Limousin

. Cette année (et c'est la dernière après ça évolue en bien

), je n'ai par exemple pas forcément pu les voir même 1x/mois. Et "pourtant", je ne les sens pas moins bien et malheureux !
Ils sont confiés dans les mains de personnes de confiance, le petit bonus c'est que ces gardiens les apprécient tout les deux ^^.
Donc là, ils sont à 500km de moi, je les vois de façon irrégulière et variable, on fait pas grand chose quand on est ensemble mais ils me paraissent heureux et en bonne santé ! Et moi je suis comblée de les voir ainsi et de savoir que je leur ai apporté "mieux" que ce qu'ils avaient avant (et en plus, je continue de progresser dans cette voie !

).
Finalement, toi, tu veux quoi ?
- Est-ce que ça te va de payer pour "quelque chose" dont tu ne "profitera" pas pour le moment ? (les guillements sont importantes car on parle quand même d'un être vivant mais c'est pour avoir l'idée ^^)
- Est-ce que tu es ok avec le sentiment d'avoir ton compagnon "rien qu'à toi" mais de savoir que tu ne le verra pas régulièrement et/ou quand tu voudras ?
- Surtout, es-tu consciente que ça va être une charge mentale immense, vraiment immense ?
- Est-ce que tu as le coup de coeur du diable et ça te va de "perdre" quelques années avec ce cheval là plutôt que d'attendre un autre coup de coeur ou une autre opportunité peut-être plus profitable ?
D'un point de vue pratique :
- Es-tu consciente de la gestion administrative qui sera réglée à la minute près pour le passage des pros de santé (moi je suis en pls à chaque fois qu'il faut trouver une date de RDV pour le dentiste et le véto ??

) ? Ou, peux-tu déléguer cette tâche ? (et être sûre que cette délégation peut tenir dans le temps et pas être juste les 1ers mois ??)
- Niveau budget, est-ce ok maintenant ? Est-ce que ça sera ok "demain" ? Est-ce tu es sûre et certaine que ça sera ok quand tu rappatriera ta pépette vers toi ? (à titre de comparaison, de mon côté c'est pas mes chevaux qui bougeront c'est moi qui vais les rejoindre dans 2/3ans) ?
- Si elle a des soins "aigues", de ce que je comprends, quelqu'un pourra s'en occuper. Mais si elle a des soins chroniques, qui s'en occupera ? (je dis des bêtises qui me passent par la tête mais si pourriture de fourchette persistante ? Si besoin de crème occulaire ? Si grosse blessure à un membre qui demande de désinfecter tous les jours ? etc...). Le mieux dans ces situations c'est, je pense, de voir si ta future pension propose ces services là, mais ça te demandera un coût supplémentaire - et c'est normal - et il faut être sûre que les gérants de la pension sont fiables et de confiance de ce côté là.
La où ta situation est particulière, c'est que tu parle d'un poulain, donc d'un cheval non éduqué. Je ne parle pas de monter dessus (parce qu'en vrai ça on s'en fout et ça devrait être le dernier de nos soucis dans l'éducation/débourrage), mais je te parle bien de suivre en longe, ne pas bouger à l'attache, supporter les divers soins véto, habituels ou exceptionels, ne pas foncer/mordre/taper les gens etc... Bref, les bases pour vivre une vie de cheval dans une pension.
Qui fera cette éducation ? Est-ce que ce sera efficace (dans le sens : si c'est toi qui vient 1x/2 mois, si tu appelles un pro pour un stage de 3 jours avec ta pouliche, ça ne sera pas suffisant pour lui apprendre ce qu'elle a besoin d'apprendre. Et il va falloir suivre une chronologie logique : un exemple ou 2 : qu'elle soit prête à être vermifugé quand le gérant, si c'est lui qui s'en occupe, vermifuge son troupeau de 15 chevaux et qu'il a ni le temps ni l'envie de passer 3h sur ta pouliche qui écoute rien ou encore quand le podologue devra faire son 1er RDV avec ta pépètte pareil il n'aura ni le temps ni l'envie de lui apprendre à donner et maintenir les pieds.)
Moi par exemple ce sont des chevaux (le minimum syndical

) éduqués et ils ne posent pas de problème quand il y a changement de pré etc... Idem pour le vermifuge/vaccin : ma jument c'est moi qui m'en occupe mais le hongre c'est la pension (c'est long à expliquer mais en gros ils ne sont pas au même endroit : un chez ma famille et l'autre en pension donc pour la pension c'est plus délicat de co-créer un planning vermifuge/parage/véto alors que la jument on s'accorde pour que le troupeau soit fait en même temps quand je suis là).
Finalement, il faut être conscient qu'ils sont peut-être moins chouchoutés que des chevaux avec un propriétaire "présent" : y'a pas des carottes tous les jours, y'a pas un pansage d'1h toutes les semaines, y'a moins de câlins/bisous, moins de mots doux... Ca ne veux pas dire qu'ils sont malheureux, ça ne veut pas dire que c'est nul, ça ne veut pas dire qu'on est des proprios indignes ('fin, je crois

), ça veut dire qu'il faut trouver un équilibre autant pour nous que pour eux.
Moi l'équilibre à été d'offrir des ha entiers de prés avec des copains et un arrêt du travail, de l'agitation, des emmerdes liées au club à ma jument, même si ça veut dire moins de présence, moins d'attention. Elle le vit très bien !
Par contre, mon hongre, ça a été de lui offrir également des ha de prés, des copains plus sereins, une gestion du troupeau plus personnalisée (selon les affinités) et un arrêt du travail en club, mais le "moins de présence, moins de balade ou des balades seul/sans copain" je vois que ça lui convient un peu moins que ma jument. Lui il a besoin de câlin, de présence, et l'arrêt du travail n'est finalement pas un argument "très favorable", mais plutôt neutre (dans le sens : ce qui lui aurait mieux convenu est, j'ai l'impression, un travail léger, 1 ou 2x/semaine, mais pas dans un contexte de club, donc avec un unique cavalier. Et pourtant je le vois s'adapter tranquillement et être moins "demandeur" avec le temps, je l'ai récupéré en mai dernier et en août c'était déjà mieux). Aussi, lui est en supoids et c'est une problématique à laquelle je cherche des solutions. Je pense qu'avec lui les besoins fondamentaux sont respectés mais il n'y a pas encore de réel "+" que ça. Il faut en être conscient, chercher des solutions, faire au mieux.
Il y a donc la personnalité du cheval à prendre en compte (bon après sur un poulain... Difficile de l'évaluer !)
Je n'aborde pas les objectifs sportifs/équitation car je ne suis plus dans cette optique depuis que j'ai mes chevaux, mais il faut aussi y penser si ça fait partie de tes envies !
Bon courage et prends ton temps pour une telle décision ! Je conclurai avec : tant que la situation que tu veux créer ne rends pas ton cheval
ET toi malheureux (sur le court et le long terme), je ne trouve pas qu'il y ait de problème à se lancer !