Super ton sujet!
C'est un vrai sujet la vulgarisation. C'est un terme assez connoté en plus, malheureusement.
Il y a plusieurs niveaux de vulgarisation et souvent, l'accès grand public, très large, est en quelque sorte une vulgarisation de vulgarisation.
Je regarde "le procès de la science", le lien super de la première page, et c'est totalement vrai.
Je suis paléontologue de formation. J'ai une thèse et quatre ans de post doc. A présent reconvertie prof (des écoles, je voulais vraiment vulgariser la connaissance, la diffuser et la construire avec les élèves, et pas seulement dans ma spécialité même si c'est un vrai kiff de faire une séquence de pal avec des petits, je l'ai fait cette année, et on a fini à la grande galerie de l'évol et à la galerie de Pal du MNHN de Paris, mes petits étaient cap d'identifier des espèces à partir de plein de squelettes!!)
Quand j'étais chercheur, on avait un regard assez sévère sur les collègues très impliqués dans la vulgarisation. En paléontologie, les plus connus étaient Yves Coppens et Pascal Picq. On aimait bien leur reprocher de passer tout leur temps à la télé au lieu de chercher, principalement parce qu'ils diffusaient sans le faire évoluer leurs résultats majeurs (ceci est particulièrement vrai pour Coppens qui a diffusé extrêmement largement East Side Story, sans vraiment vouloir revenir sur cette belle histoire pourtant très remise en cause). Mais effectivement, pour y consacrer tout ce temps, ces chercheurs habiles vulgarisateurs ont dû mettre de côté beaucoup de temps qu'ils auraient passé à la recherche. Avec le recul, je trouve ajd qu'ils ont fait un travail majeur et indispensable, perfectible bien sûr, mais ô combien précieux à l'ère où sur internet, tout se mélange: connaissance, vulgarisation, théories farfelues.
Doctorante et post doctorante, je n'avais pas le temps de vulgariser. C'était l'enseignement qui permettait de le faire, auprès des étudiants. Ma directrice de thèse avait eu l'occasion de faire un petit article pour La Recherche. Après la recherche c'est une revue de vulgarisation mais elle reste pointue, il faut déjà un peu de formation pour la lire. Son travail reste donc quand même assez confidentiel. Puis ça prend du temps et les financements de recherche sont étroitement liés au rendement de publications dans des revues à comités de lecture (ces revues ont un impact factor, c'est un peu comme un indice au golf: plus c'est haut, plus la revue est prestigieuse, plus elle compte pour obtenir des financements).
Moi j'ai travaillé sur la reconstitution de plantes très anciennes (380 MA). A partir de bouts de tiges dont toutes les cellules sont conservées (grâce à des cristallisations dans les parois), j"étudiais l'anatomie et j'en déduisais l'architecture. C'était génial mais ça embauchait pas torp

En parallèle j'enseignais l'anatomie comparée des vertébrés à la fac. C'était super et ça m'a servi en équitation. Ca me sert encore!
La sociologie des mouvements de foule c'est super intéressant tu nous en dis plus?