Certains se souviendront peut-être de ma recherche de poney il y a maintenant près de trois ans. Après avoir trouvé ma petite perle, j’avais tenu un post quelques temps mais avec, au final, beaucoup de mal pour le tenir à jour. Et puis je n’aime pas quand tout n’est pas parfait (très problématique à cheval, j’en conviens), alors reprendre un post abandonné ne me plaisait pas tellement et surtout, il me semble que le sujet de ce post est un peu plus large qu’un simple suivi de couple poney/humain.
Car oui, on galère à mort avec Poney. C’est la grosse merde, on arrive plus à rien. Mon égo de propriétaire en a pris un coup et la blessure met énormément de temps à se réparer. Il y a quelques semaines, je ne pouvais même plus marcher dans la carrière avec mon cheval. A peine je me mettais en selle que Poney faisait un beau demi-tour sur les postérieurs et se braquait, quitte à se lever (et ça fait peur à sa cavalière). J’en suis venue à avoir peur de mon propre cheval. Peur de ses réactions possibles, à imaginer tout un tas de scénarios avant de me mettre en selle. Même à pied, je ne le « supportais » plus. Il est très sur l’oeil, et adopte parfois un air « méfiant » quand il marche à côté de moi, et là je me dis « mais qu’est-ce qu’il va me sortir comme comportement encore ». Il y a encore 10 jours, il n’y avait que les pansages qui ne menaient à aucun conflit entre nous.
Cet état d’esprit est totalement dévastateur dans une relation… Je ne lui fais plus confiance et j’ai l’impression d’être totalement bloquée. Je me suis même dit « Vend-le », mais à quoi bon, j’aurais été incapable de le présenter à quelqu’un, puisqu’à peine 30 secondes dessus me met dans un état de stress impossible et Poney me fait clairement comprendre que j’ai intérêt à me reprendre en main sinon il se débarrassera rapidement du problème ambulant qui se tient sur son dos.
Bref, on était (est) plantés, clairement plantés. Mon top Poney, qui il y a encore 6 mois marchait et trottait avec des débutants sans se poser de question, avec qui je pouvais sauter à cru, avec qui je pouvais galoper (sic). Je n’avais aucune appréhension à le faire monter par quelqu’un, même un petit niveau (sa précédente DP n’avait pas un niveau de fou, et ca s’est très bien passé pendant les 6 mois où elle s’en est occupée). Désormais, il m’a mis à terre 2 de ses DP (on a donc abandonné l’idée des DP lol) et s’il n’a pas réussi à me faire tomber moi, c’est souvent pas passé loin.
Avec du recul, je me rends compte qu’on est entré progressivement dans un cercle vicieux. La situation s’est dégradée très lentement, au fil du temps. J’étais pourtant encadrée mais à part me dire « Il manque de cadre, sois ferme », je n’avais pas d’autres conseils sur comment le travailler. Car être ferme, je sais qu’il faut l’être mais concrètement, ça veut dire quoi ?
La situation a explosé quand on a changé de pension. Si l’environnement connu du club où on était faisait un peu illusion sur ma capacité à le gérer (il a toujours eu son caractère, mais le conflit était très peu présent), le fait de changer d’endroit a clairement démontré que je ne gérais rien du tout ! En 4/5 mois (nous avons changé de pension fin septembre), on en est arrivés là. A être bloqués pour marcher trois pas sur la piste. Il a compris qu’il pouvait me dire non et que je ne lui répondais pas pour lui dire « oui tu peux le faire alors tu fais ».
Pour exposer un peu plus en détail la situation actuelle, son mode opératoire reste globalement le même à chaque fois. Il prévient de sa connerie, toujours. Sauf que le boulet dessus ne tilte généralement pas assez vite qu’il est en train de dire qu’il se déconcentre et qu’il faut lui proposer quelque chose sinon il va aller s’amuser tout seul. Parfois, il « utilise » un élément perturbateur pour justifier son moment de folie (type cheval qui arrive, qui s’en va, barrière automatique qui se ferme…). Il a un petit moment de stress, prend peur (ça, je suis certaine qu’il y a quelque chose qui l’inquiète à un moment T), et immédiatement me fait sa scène habituelle : il baisse la tête, lève les fesses, se met debout (pas droit debout, il se lève à une cinquantaine de cm du sol) et on recommence. Il faut aussi savoir que c’est un cheval qui redescend très vite en pression. A pied, quand il a peur, il lui arrive soit de sursauter, soit de partir en fuite mais en 2 secondes il revient et se pose, et analyse.
Ses comportements montés ne sont pas donc en corrélation avec son attitude à pied. Il a pu avoir peur auparavant, mais il faisait un écart, plus ou moins fort, et ça s’arrêtait là. JAMAIS il ne m’avait embarquée, jamais il n’avait levé les fesses comme ça ou utilisé le cabré dans des moments « post-peur ».
Je lui ai appris, à mes dépends, que les moments de stress pouvaient permettre de se soustraire au travail et être tranquille, puisque la cavalière sur son dos se décompose dans ces moments-là et désespère du poney qu’il est devenu (que J’AI laissé devenir ainsi, on est bien d’accord), quitte à abandonner car de toutes façons, je ne me sens plus capable de rien et suis dépitée (l’engrenage le plus mauvais qui puisse exister à cheval, vive le mental en carton !!).
Après des semaines d’auto-flagellation, j’ai décidé de me reprendre en main et de me mettre un coup de pied au cul. On est fin janvier, au fond du trou de mon malheur, et je demande de l’aide (enfin). Je m’entoure d’une prof de TAP (qui travaille également monté mais pour l’instant, on a du boulot avec elle à pied pour plusieurs mois!), qui était déjà venue deux fois nous donner cours en octobre/novembre, et du gérant de la pension (moniteur également) pour le travail monté.
Du coup, si vous voulez suivre l’évolution d’une cavalière dépassée par son poney trop intelligent (et tellement attachant…), j’aimerais bien poster régulièrement nos séances et faire un feedback de notre progression. J’essaie de filmer au max ce que l’on fait, pour moi principalement, mais si ça peut illustrer mes posts, cela peut être bénéfique aussi. Par contre, tout ne sera pas beau à voir. Certaines de mes réactions et de celles de mon poney ne sont pas toujours positives. Je vous remercierais donc de ne pas « juger » notre processus de remise en route, je suis bien entourée désormais (et je suis persuadée que la technique utilisée est bonne, pour avoir vu mon poney en action avec mon mono). Toutefois, je n’ai pas son tact ni son expérience, cela peut donc être compliqué pour moi de mettre en pratique, et ça donne des trucs moches.
Je prends néanmoins avec plaisir tous vos retours d’expérience, et j’essaierai d’expliquer au maximum notre façon de faire.
Depuis fin janvier, nous avons eu 3 séances principales : une séance montée par coach jeudi 31, un cours de TAP mardi 4 et un cours monté jeudi 6. Ces séances sont le début de notre déblocage, qui m’ont donné un peu d’espoir quant au fait que tout n’est pas perdu entre nous ! J’ai aussi fait une séance seule de TAP mercredi 5.
Si des retours sur nos séances vous intéressent, n’hésitez pas et je rédigerai les comptes-rendu des séances petit à petit. Ecrire m’aide à extérioriser la situation et de comprendre a postériori certaines choses ! Si, en plus, j’ai des retours de votre part sur vos expériences avec vos chevaux, cela ne peut qu’être positif !
L'auteur de ce sujet l'a marqué par des "Post-It".
Petit message de soutien dans cette période compliquée. J'en ai traversé plusieurs avec mon jeune anglo, et suis actuellement en train de sortir de la dernière (en essayant de déprogrammer mes très mauvais réflexes qui ne font que le faire exploser).
J'en parle dans mon journal (Cobalt et Safran), c'est un gros boulot à faire sur son mental. C'est pas facile, mais quand on voit les progrès, au fur et à mesure, ça encourage à continuer.
Il a bien l'œil coquin Je te comprends complètement car je suis aussi passée par là avec mon gros à nos débuts, peur de mon cheval, mince alors que j'en ai monté des chevaux compliqués avant et je n'ai jamais eu peur. çà fait 8 ans que je l'ai et je pensais tout çà loin derrière puis là, cheval qui se blesse, à l'arrêt et reprise du boulot et çà recommence, cheval qui peut partir et vriller sans raison et sauts de mouton violents. Et cette peur que je pensais enfouie est en train de revenir ... il y a des moments où tout va bien mais des moments où je me sens plus du tout connectée à lui ... je sais que c'est qu'un passage et çà ira mieux au printemps quand il pourra aller au pré et se défouler mais pas toujours facile.
Je vais suivre vos aventures. Pas facile de se remettre en question et de s'entourer correctement.
Ça sera peut être long mais je vous souhaite de vous retrouver, pour le meilleur! Courage!
Ton poney a vraiment une tête de malin-mignon Il a l'air très "joueur"!
La situation est compliquée, et je vais suivre votre aventure parce que tu as tout mon soutien.
Est ce seulement le changement de pension qui a vous a fait ce mauvais déclic ? Il n'a pourtant pas l'air méchant ni agressif...!!
J'ai hâte de lire la suite, courage c'est un mauvais moment à passer.
cobalt12 Les mauvais réflexes nous pourrissent clairement la vie... Je vais aller jeter un oeil à ton journal !
mimidada L'oeil coquin, ça oui ! Il est très joueur. Pour Diablo aussi l'hiver est un peu difficile. Il passe la journée entière au paddock avec des potes mais les terrains sont boueux et il ne peut pas se défouler autant qu'il devrait (avant, il était en pré intégral de 7ha). Le manque d'espace joue clairement sur son attitude montée. J'ai hâte au mois de mai où il va pouvoir retrouver son champ h24 !
malwene J'ai tendance à me remettre un peu trop en question et n'avoir aucune confiance en ce que je fais... Je m'imagine toujours que je ne fais pas la bonne action, et face à Diablo, c'est problématique car il a besoin de qqn qui sait vraiment ce qu'il veut pour fonctionner. Mais je travaille sur moi
pauline_ Il est tout mignon et il le sait... C'est sa tête qui m'a fait craquer, il a une bouille à bisou et des yeux doux
tartine88 Tu lis sur son visage Il s'amuse de tout, encore tout à l'heure il m'a fait tombé un à un mes plots que j'avais installés dans la carrière pour bosser...
On avait déjà des soucis avant, mais qui étaient contenus car on avait tous les deux confiance en l'environnement dans lequel on était. J'étais plus détendue, et lui aussi. Aujourd'hui, le cadre de la pension est différent. Quand on travaille, la carrière est bordée par une grande haie d'arbres, ce qui fait que les chevaux entendent certaines choses sans voir d'où elles viennent et ça les inquiète. En plus, on a une scierie juste en face de la carrière, bruyante avec des engins qui passent très régulièrement. La plupart des chevaux de la pension s'y sont habitués, alors j'ai bon espoir mais en attendant, c'est propice aux excès d'humeur de Poney Le moindre truc le déconcentre et l'amuse.
Il n'est pas méchant pour un sou, il est juste très câlin/collant/envahissant, ce qui peut amener à des comportements indésirables voire dangereux s'il n'est pas contenu. Il aime négocier et a parfois tendance à aller contre assez fort. C'est mon problème avec lui : quand il va contre comme ça, ça m'impressionne. Par contre, avec mon mono, qui sait lui "parler" et ne se laisse pas intimider, sa phase de contestation dure 2 secondes et il devient extra juste après.
Ce n'est pas de l'agressivité, il sait simplement adopter un comportement parfois intimidant. Si on lui répond (ce que je peine à faire, là est le problème!), il se cale dans le cadre qu'on lui donne. Sinon, ça donne moi qui finit par en avoir la frousse C'est vraiment une conversation à avoir avec lui, et je suis timide dans ma façon de communiquer avec lui...
horsedream3686 Merci beaucoup
Je m'occupe de rédiger notre cours à pied et les pistes de travail qui m'ont été données demain :)
J'ai également un cours de TAP demain midi !
Je t’envoie tout mon courage dans cette épreuve! Tu est carrément sur la bonne voie car tu as pris les choses en main et c'est déjà super encourageant pour le suite, bravo
Après avoir dû reporter plusieurs fois pour diverses raisons cette séance, viens enfin le moment où le gérant est disponible pour monter mon petit monstre. J’avoue que j’appréhendais un poil car j’avais peur que Diablo soit vraiment exécrable et qu’une chute arrive, avec un risque que le gérant, qui bosse seul aux écuries et s’occupe de tout, soit dans l’impossibilité de continuer à s’occuper des écuries. Dure responsabilité sur ma tête (spoiler : finalement, c’était pas si pire !).
Il commence par le prendre en longe. Je ne le fais jamais car 1) je ne sais pas longer, 2) j’aime pas ça. Les seules fois où « je longe », c’est en méthode Parelli avec pour l’instant uniquement une longe de 3,70m. Ce sont donc deux exercices totalement différents et j’avoue que je me contente très bien du second uniquement. Toutefois, je sais que Diablo connait, même si avec moi il n’en a jamais fait.
La longe se passe assez bien. Il me montre en même temps comment faire et se placer (j’ai à peu près la théorie mais la pratique largement moins). Diablo est dans l’ensemble bien réactif, même s’il a ses moments où il aimerait bien échapper à l’exercice et met un peu de temps à répondre. Il s’endort un peu parfois et le gérant sait le réveiller pour le remettre en avant. Finalement c’est plutôt une bonne longe. A un moment, il a jeté son jus au galop, en lançant les fesses (et en se rattrapant en jetant les antérieurs car l’équilibre du poney n’est pas des meilleurs, d’autant plus au galop en cercle !). Soit, le gérant laisse faire mais lui redemande immédiatement de se remettre dans le travail une fois son moment de folie passé. Moi, j’étais déjà en train de me dire « Mais s’il me fait ça pendant que le longe, je serai incapable de redescendre en pression et de ne pas me laisser impressionner » (ndlr : j'avais écris cette partie du texte avant mon cours de TAP d'hier midi... finalement, je développerais plus tard, mais je gère la pression beaucoup mieux que je ne le pensais!). L’idée d’un manque de contrôle me fait peur. Bref, Diablo revient dans le boulot rapidement, le gérant peut bouger le cercle, demander des lignes droites dans le calme. Il connait le job, même s’il ne le fait presque jamais.
La séance de longe était surtout pour jauger un peu la bête et voir comment il réagissait.
Ensuite, en selle ! Premier point : il le trouve très lourd à la jambe. Ça, c’est sûr, d’autant plus en tout début de séance. Il a besoin d’un temps pour se rendre disponible. Il a énormément marché avec lui. La séance n’a porté que sur beaucoup de pas et un peu de trot, ce que j’ai grandement apprécié. Ca ne servait à rien d’aller galoper pour galoper, alors qu’il n’était pas entièrement disponible au pas et au trot. D’ailleurs, vu ses réactions en longe et sa capacité à s’équilibrer naturellement, coach n’a pas voulu tenter de les mettre tous les deux en difficulté et le pousser à la faute.
Il l’a énormément occupé, en lui demandant constamment quelque chose. Il n’utilise que très peu ses mains et demande toujours dans les jambes d’abord. C’est quelque chose que je connais en théorie, mais c’est vrai que l’on m’a habituée à utiliser beaucoup plus mes mains, ou du moins on ne m’a jamais corrigée quand je demandais avec les mains avant de demander avec mes jambes et toutes les autres aides possibles. Diablo était vraiment dans une bonne attitude de travail, posé sur son mors avec un contact franc, et il poussait bien derrière.
Bien sûr, il a tenté des roublardises deux ou trois fois ! Il a essayé de négocier, mais il est toujours un peu extrême dans sa façon de demander s’il peut dire non. Du coup, la réponse de coach ne s’est pas fait attendre. Il lui est arrivé d’utiliser les mouvements de la scierie à côté de la carrière pour s’échapper du travail et Coach m’a dit très justement que ok, il a tout à fait le droit d’avoir peur, de faire un écart, mais qu’il lui est interdit de partir en coup de cul ou de se lever pour ça. Un cheval qui a peur fuit le danger, il ne part pas en coup de cul / cabré. C’est cette donnée que j’avais du mal à intégrer pendant nos premières séances dans la carrière. J’englobais toute sa suite de comportements dans une manifestement de sa peur en me disant que sa réaction pouvait être justifiée, et que du coup, il était dur pour moi de le gronder quand il réagissait ainsi. Du coup, lui a très vite réagit en lui relevant immédiatement la tête pour l’empêcher de lever les fesses.
Diablo déteste quand on met beaucoup de mains (il a un mors Beris soft droit), et j’ai trouvé l’idée d’instaurer ce type d’inconfort plutôt intelligent. S’il est sage, on ne l’embête pas, mais s’il déborde du cadre imposé, on renforce négativement avec une action plus ou moins forte sur la bouche. C’est un poney qui attache beaucoup d’importance à sa tête, son nez et ses épaules, et qui adopte un comportement assez envahissant (cerveau gauche si on parle en personnalités Parelli). Il a un très haut seuil d’acceptation de la pression, il lui en faut beaucoup pour le faire réagir, mais le nez et la bouche, il n’est pas fan quand on lui demande de les mettre à tel endroit et pas un autre.
Au total, il a du tester deux ou trois fois son cavalier mais vu qu’il réagissait très rapidement, cela n’allait pas plus loin qu’un poney légèrement outré qu’on lui réponde sèchement que non, on ne joue pas maintenant.
Finalement, Coach me propose de le monter sur le dernier quart d’heure. J’accepte avec grande appréhension ! La dernière fois que j’ai posé mes fesses dessus, j’ai tenu 5 minutes avant de redescendre. Pourtant, j’ai bien fait d’accepter car cela s’est très bien passé. Il avait été cadré par sa séance avec Coach et j’ai pu marcher et trotter sans trop de stress de ma part (grand pas en avant!!). Il était vraiment fin à la jambe et quel plaisir quand il est ainsi ! On a donc commencé à se réconcilier à la monte ce jour-là !
BILAN
Coach l’a trouvé vraiment très agréable à monter, quand il accepte de bosser et se concentre. Quand je lui ai demandé de monter dessus et lui ait expliqué nos problèmes, il s’attendait à devoir repartir de zéro avec lui et limite avoir un poney à redébourrer. Mais non, il est vraiment top et bien dressé, super léger dans les jambes (une fois qu’il a compris qu’il devait y répondre au souffle de la botte), très réactif et plaisant. Alors oui, il faut le gratter un peu, mais quand il travaille, il est super.
Il m’a expliqué qu’il faut discuter avec lui, ne pas hésiter à lui répondre, parfois un peu fortement s’il nous ignore (type quand il veut s’amuser après ses moments de peur), mais surtout récompenser tous les moments où il fait bien, même si le « bien », c’était marcher trois pas en étant concentré après avoir fait l’idiot, dans des moments où on pourrait estimer que marcher calmement c’est la moindre des choses. Il parle d’une relation « je prends / je donne », où on demande des choses au cheval mais il faut absolument lui en donner autant pour qu’il ait envie de donner lui aussi. Ce sont des choses que je connais en théorie et pour lesquelles j’adhère totalement, c’est entièrement ma vision des choses mais c’est vrai qu’en pratique, c’est parfois compliqué à intégrer et à réaliser. Caresser quand il fait bien, c’est quelque chose qui me parle totalement mais je me rends compte qu’au final, je ne le fais pas tant que ça. La caresse arrive souvent en fin d’exercice dans des moments de relâchement, mais elle n’aura pas récompensé tous les efforts qu’il a fait pendant !
Bref, cela m’a donné à réfléchir et sa vision des choses est, je trouve, totalement en accord avec les principes auxquels j’adhère (notamment les méthodes de Parelli, Andy Booth, La Cense etc). Les outils sont différents mais la finalité est la même.
Je n’ai pas de photos ni de vidéos de cette séance malheureusement. A la place, je vous mets quelques photos, pour habiller un peu le post, c’est toujours plus sympa !
Poney qui attend sagement son seau de complément S'il y a bien quelque chose dont je suis fière avec lui, c'est la manière dont je l'ai éduqué à attendre sa nourriture et ses friandises ! Il attend toujours le signal avant de manger, et détourne toujours la tête pour s'éloigner de moi quand je veux lui donner un bonbon à la main. Comme quoi, quand je suis intransigeante sur certaines choses, il le comprend très vite ...
Objectif : l'avoir aussi détendu et calme dans la carrière
Quand je l'abandonne 5 minutes dans la carrière et qu'il me voit passer au loin l'air de dire "Eh je suis là !".
envy4 Tout d'abord c'est un très joli poney qui a l'air adorable
J'ai lu ton dernier article sur le travail à pieds avec le coach, c'est encourageant, il a repris confiance et réponds bien aux aides (mains et jambes) qu'on lui demande. Il suffit de la patience. Je suis contente pour toi, c'est sur la bonne voie.
J ai suivi tout ton post depuis ta recherche de poney donc je suis contente de retrouver vos aventures!
Malgré votre passage à vide je pense que tu tiens le bon bout!
Me revoilà pour raconter nos séances du début du mois car avec les jours qui passent, je vais finir par en oublier la moitié !
J’ai donc fait revenir la prof qui était venue nous voir pour 2 cours aux mois d’octobre et de novembre. Pour cette séance de remise en route, je préférais qu’elle fasse une séance seule sur Diablo plutôt qu’un réel cours avec moi. J’étais toujours un peu dans un état d’esprit dépité avec mon poney et voir qu’il est capable de faire avec d’autres me fait du bien. Elle l’a donc pris sur les 3/4 de la séance.
Les principaux problèmes qui ont été " révélés " (mais que j’avais déjà en tête, puisque c’est flagrant chez lui haha) sont : - sa difficulté à accepter de mobiliser ses épaules : je ne dirais pas sa difficulté à bouger ses épaules car une fois qu’il veut bien le faire, il y arrive très bien et peut se faire très léger ! Il y a vraiment le cap " mental " à passer, car clairement, il n’aime pas ça. - la cession à la pression sur le licol au niveau de la tête : si le reculer passe assez bien en cession à la pression sur le noeud du licol, les cessions de nuque, le maintien de la tête en bas et le reculer avec une cession de nuque restent très compliqués. On revient toujours sur le même souci d’accepter de laisser quelqu’un d’autre gérer son avant-main.
On a donc vraiment un gros cap à passer à ce niveau, et je pense que ce cap jouera aussi sur le mental de Diablo et sa tendance à toujours parlementer les décisions. Prendre le contrôle physique de ses pieds c’est aussi agir sur le cerveau de Poney, ce qui peut grandement nous aider !
Durant cette séance, Diablo était beaucoup dans " le conflit ". Il a donc travaillé sur la mobilisation des épaules, à l’arrêt et en main, et c’était assez laborieux au début. Il adore jouer avec sa bouche pour se soustraire à l’exercice et essaie de chopper la main au niveau de sa tête. Il ne mord pas, mais ouvre la bouche en essayant d’attraper la manche ou la main entière. Ma prof me dit que c’est sa manière à lui d’essayer de se soustraire à la demande, et je veux bien la croire ! Le travail au contact comme ça est plus dur pour lui et il a toujours une attitude plus contractée que quand on travaille à distance. De même sur le mené, il n’aime pas la main proche du noeud pour les demandes d’accélération.
Le gros du travail de la séance a donc été ses épaules et le mené en main, en alternant mobilisation des épaules à l’arrêt et mobilisation des épaules en dynamique (soit en s’approchant d’une esquisse d’épaule en dedans sur le cercle soit en demandant un changement de direction en poussant les épaules). Le deuxième exo en dynamique a vraiment posé souci car on a beaucoup de mal à le remettre sur les hanches pour demander les épaules, ce qu’il fait qu’il pousse très facilement contre et continue d’avancer. Ma prof a obtenu quelques trucs mais c’était vraiment compliqué.
Pour finir la séance, je l’ai pris moi un peu sur les mêmes exercices. J’ai tenté aussi de mobiliser les épaules en mouvement mais ça ne donnait rien de bon. Le mené était pas trop mal, c’est quelque chose qu’on faisait déjà et qui revient assez vite. Toujours plus de facilité en menant du côté de son oeil gauche. C’est comme les épaules ça ! Si donner son épaule gauche lui est plus simple, accorder la droite…. Quel labeur !
En bref, cette séance nous a permis de savoir quelle ligne de conduite adopter et quels exercices bosser en priorité. J’aime bien avec de petits objectifs accessibles et des projets concrets pour travailler. A ce stade là, les points principaux sont donc :
alléger ses épaules, absolument ! Tant qu’il ne donne pas ses épaules avec plus de fluidité, on allait être bloqués pour progresser.
alléger la réponse à la pression au niveau de sa tête, à raison de pression sur le chanfrein, la nuque, la joue, le noeud du licol… Bref, dédramatiser les actions proches de sa tête, qu’il a du mal à accepter.
Le lendemain, j’ai donc attaqué notre programme de remise en route, et c’était vachement cool ! Je l’ai d’abord laissé se défouler un peu avec un petit jeu en target sur le ballon. Il aime bien ça, ça lui permet de s’exprimer un peu et il s’éclate.
exercice 1 - mobilisation des épaules
Epaule gauche
Sur le premier essai, on voit la lourdeur de la réponse et sa résistance au niveau de la tête ! Toutefois, il se décale bien, et sans bouger les postérieurs donc pour une première demande, je trouvais ça plutôt encourageant.
Pour le deuxième essai, il avance un postérieur sur le premier pas, donc je continue ma demande et il se corrige tout seul en me donnant 2 pas en pivot autour de ses postérieurs, donc très bien ! EN plus, il se laisse plutôt faire concernant ma pression au niveau de sa joue.
On valide donc avec le troisième essai… qui est compliqué ! Il fuit d’abord ma demande à peine je m’approche de lui et je finis par le perdre totalement. Pas grave, je persiste dans le calme et il finit par me donner un pas. Sur la vidéo, je trouve que je le laisse un peu dans le vide entre le moment où il finit par s’arrêter et le moment où je lui redemande un déplacement d’épaules. Je pense que j’attendais un retour " au calme " avant de redemander mais avec du recul, il aurait pu assimiler ce moment comme récompense au fait d’avoir gigoter, je ne sais pas. Quoiqu’il en soit, il finit par me donner la bonne réponse, donc…
Epaule droite
C’est son épaule compliquée ! Le premier essai est pas dégueu, même s’il met un peu de temps à se mettre dans l’exercice (j’agite ma tête, tiens je vais essayer de me gratter). Il avance d’un petit pas son postérieur mais ça va encore, je m’en contente.
Pareil sur le deuxième essai, où on voit également qu’il s’oppose un peu à ma demande (oreilles en arrière, tête en l’air). C’est vraiment quelque chose qui " l’agresse ", d’autant plus du côté droit. J’essaye de demander peu avec beaucoup de caresses quand il me donne.
Bon, le troisième essai est clairement mauvais car il a avancé plutôt que déplacer ses épaules. Je ne sais pas pourquoi j’ai accepté cette réponse, ça devait être moins évident en face de lui mdr Si je dois voir les points positifs, il a été beaucoup plus léger que sur mes autres demandes. C’était pas la bonne réponse mais bon haha
exercice 2 - cessions à la pression
Je commence en demandant un reculer au poitrail, chose qu’il connait. Il n’était pas concentré du tout, très lourd. Je le prends ensuite au noeud du licol pour le remettre un peu dans le bain. On ne voit pas bien sur la vidéo mais j’ouvre mes doigts dès qu’il fait un pas en arrière. Pareil, toujours un peu lourd pour obtenir la première réponse puis il s’enclenche (du grand Diablo ça!). Un petit bisou pour récompenser le bon poney et on enchaine avec un reculer sur le chanfrein. C’était une première fois. Il se débat et secoue la tête en l’air pour tenter de se soustraire à la pression. Je me contente d’une esquisse de reculer de l’antérieur droit. Deuxième essai, il essaie toujours d’échapper à la demande mais d’abord vers le bas cette fois. Il finit par relever la tête et s’agiter, se décaler… Je finis quand même par obtenir une bonne réponse et je récompense. Une petite pause (où il en profite pour s’intéresser à un bout de crottin à terre - concentration d’une huitre celui-là). Pour notre dernier essai, c’est pas si mal pour Poney. Il agite un peu la tête mais beaucoup moins et ne bouge pas. Du coup, on finit l’exercice là-dessus et il a droit à sa pause. Il en profite pour s’approcher de moi mais je le repousse, il est trop prêt !
A un autre moment de la séance, je lui demande des cessions de nuque. Il tente de se barrer lors de ma première demande mais finit par baisser la tête. Je suis toujours un peu dans le flou sur cet exo car il peut baisser la tête mais en mode " fuite ", et pas vraiment en me donnant une réponse à la pression que j’exerce. Ca se voit sur le deuxième essai, il baisse très fort mais se relève aussi super vite. Je trouve que je ne cède pas exactement au bon moment à chaque fois. Ca se voit, je trouve, qu’il m’embarque un peu vers le bas.
Ensuite, je demande un reculer, qui est beaucoup plus léger que ceux en début de séance. je m’attaque après à une demande de reculer en contrôlant la position de sa tête pour qu’elle soit plus basse. Lors de l’exo, je trouvais sa réponse correcte mais en voyant la vidéo, finalement, il n’a pas la tête aussi bas que je ne le voulais. Je pense qu’il pigeait pas trop ce que je lui demandais, cela se voit sur ma deuxième demande de reculer au contact. Je continue ma demande alors qu’il recule donc je pense qu’il cogite un peu pour savoir ce que je lui veux.
Je retente un reculer sur le chanfrein, et ma foi, il s’agite beaucoup moins donc bien !
Sur cette séance, j’avais aussi travaillé la mobilisation des épaules en mené mais c’était dégueu et beaucoup trop fouilli. Il me manque encore quelques données techniques. On a aussi fait un peu de jeu du cercle mais pareil, je manque d’expérience dans mes demandes et je ne savais pas comment demander les choses. Les vidéos de ces passages sont vachement longues pour pas grand chose alors je ne les mets pas ici.
Comme on peut le voir, c’est du basique de chez basique mais on a du boulot dessus ! N’hésitez pas à commenter et à donner votre avis et des conseils :)
Je voulais juste te dire que je suis ton post avec intérêt car je reconnais beaucoup mon gros dans ce que tu décris de Diablo, il est cerveau gauche aussi. Du coup, je me dis que cette phase que vous traversez avec le cheval qui a pris le dessus pourrait parfaitement m'arriver si je me relâchais. Bon la différence étant que le mien n'a pas un caractère aussi fort que le tien et que du coup ses quelques défenses restent gentilles et ne m'impressionnent pas. Mais ça va tellement vite ...
Bon courage en tout cas, c'est courageux de tout reprendre à la base comme ça
Je me reconnais beaucoup aussi sur le côté "manque de concentration". Et effectivement ce qui nous a énormément aidés avec ma ponette, c'est la mobilisation des épaules. Une coach m'avait dit le jour où tu as les épaules, tu as tout. Eh bien elle avait raison, ça rejoint ce que dit ta prof d'ailleurs.
Je ne sais pas exactement comment tu procèdes mais peut-être envisager un autre moyen pour débloquer ce souci de mobilisation?
Dans mon cas, les déplacements je lui ai appris en extérieur. Autour d'un arbre, contourner une flaque... après j'ai reproduit en carrière et ça passait bien mieux. On m'avait conseillée de faire à pied mais c'est l'extérieur qui l'a vraiment débloquée. Peut-être une piste à essayer?