JOURNAL DE REMISE EN ROUTE : Diablo
Certains se souviendront peut-être de ma recherche de poney il y a maintenant près de trois ans. Après avoir trouvé ma petite perle, j’avais tenu un post quelques temps mais avec, au final, beaucoup de mal pour le tenir à jour. Et puis je n’aime pas quand tout n’est pas parfait (très problématique à cheval, j’en conviens), alors reprendre un post abandonné ne me plaisait pas tellement et surtout, il me semble que le sujet de ce post est un peu plus large qu’un simple suivi de couple poney/humain.
Car oui,
on galère à mort avec Poney. C’est la grosse merde, on arrive plus à rien. Mon égo de propriétaire en a pris un coup et la blessure met énormément de temps à se réparer. Il y a quelques semaines, je ne pouvais même plus marcher dans la carrière avec mon cheval. A peine je me mettais en selle que Poney faisait un beau demi-tour sur les postérieurs et se braquait, quitte à se lever (et ça fait peur à sa cavalière). J’en suis venue à avoir peur de mon propre cheval. Peur de ses réactions possibles, à imaginer tout un tas de scénarios avant de me mettre en selle. Même à pied, je ne le « supportais » plus. Il est très sur l’oeil, et adopte parfois un air « méfiant » quand il marche à côté de moi, et là je me dis « mais qu’est-ce qu’il va me sortir comme comportement encore ». Il y a encore 10 jours, il n’y avait que les pansages qui ne menaient à aucun conflit entre nous.
Cet état d’esprit est totalement dévastateur dans une relation… Je ne lui fais plus confiance et j’ai l’impression d’être totalement bloquée. Je me suis même dit « Vend-le », mais à quoi bon, j’aurais été incapable de le présenter à quelqu’un, puisqu’à peine 30 secondes dessus me met dans un état de stress impossible et Poney me fait clairement comprendre que j’ai intérêt à me reprendre en main sinon il se débarrassera rapidement du problème ambulant qui se tient sur son dos.
Bref, on était (est) plantés, clairement plantés. Mon top Poney, qui il y a encore 6 mois marchait et trottait avec des débutants sans se poser de question, avec qui je pouvais sauter à cru, avec qui je pouvais galoper (sic). Je n’avais aucune appréhension à le faire monter par quelqu’un, même un petit niveau (sa précédente DP n’avait pas un niveau de fou, et ca s’est très bien passé pendant les 6 mois où elle s’en est occupée). Désormais, il m’a mis à terre 2 de ses DP (on a donc abandonné l’idée des DP lol) et s’il n’a pas réussi à me faire tomber moi, c’est souvent pas passé loin.
Avec du recul, je me rends compte qu’on est entré progressivement dans un cercle vicieux. La situation s’est dégradée très lentement, au fil du temps. J’étais pourtant encadrée mais à part me dire « Il manque de cadre, sois ferme », je n’avais pas d’autres conseils sur comment le travailler. Car être ferme, je sais qu’il faut l’être mais concrètement, ça veut dire quoi ?
La situation a explosé quand on a changé de pension. Si l’environnement connu du club où on était faisait un peu illusion sur ma capacité à le gérer (il a toujours eu son caractère, mais le conflit était très peu présent), le fait de changer d’endroit a clairement démontré que je ne gérais rien du tout ! En 4/5 mois (nous avons changé de pension fin septembre), on en est arrivés là. A être bloqués pour marcher trois pas sur la piste. Il a compris qu’il pouvait me dire non et que je ne lui répondais pas pour lui dire « oui tu peux le faire alors tu fais ».
Pour exposer un peu plus en détail la situation actuelle, son mode opératoire reste globalement le même à chaque fois. Il prévient de sa connerie, toujours. Sauf que le boulet dessus ne tilte généralement pas assez vite qu’il est en train de dire qu’il se déconcentre et qu’il faut lui proposer quelque chose sinon il va aller s’amuser tout seul. Parfois, il « utilise » un élément perturbateur pour justifier son moment de folie (type cheval qui arrive, qui s’en va, barrière automatique qui se ferme…). Il a un petit moment de stress, prend peur (ça, je suis certaine qu’il y a quelque chose qui l’inquiète à un moment T), et immédiatement me fait sa scène habituelle : il baisse la tête, lève les fesses, se met debout (pas droit debout, il se lève à une cinquantaine de cm du sol) et on recommence. Il faut aussi savoir que c’est un cheval qui redescend très vite en pression. A pied, quand il a peur, il lui arrive soit de sursauter, soit de partir en fuite mais en 2 secondes il revient et se pose, et analyse.
Ses comportements montés ne sont pas donc en corrélation avec son attitude à pied. Il a pu avoir peur auparavant, mais il faisait un écart, plus ou moins fort, et ça s’arrêtait là. JAMAIS il ne m’avait embarquée, jamais il n’avait levé les fesses comme ça ou utilisé le cabré dans des moments « post-peur ».
Je lui ai appris, à mes dépends, que les moments de stress pouvaient permettre de se soustraire au travail et être tranquille, puisque la cavalière sur son dos se décompose dans ces moments-là et désespère du poney qu’il est devenu (que J’AI laissé devenir ainsi, on est bien d’accord), quitte à abandonner car de toutes façons, je ne me sens plus capable de rien et suis dépitée (l’engrenage le plus mauvais qui puisse exister à cheval, vive le mental en carton !!).
Après des semaines d’auto-flagellation, j’ai décidé de me reprendre en main et de me mettre un coup de pied au cul. On est fin janvier, au fond du trou de mon malheur, et je demande de l’aide (enfin). Je m’entoure d’une prof de TAP (qui travaille également monté mais pour l’instant, on a du boulot avec elle à pied pour plusieurs mois!), qui était déjà venue deux fois nous donner cours en octobre/novembre, et du gérant de la pension (moniteur également) pour le travail monté.
Du coup, si vous voulez suivre l’évolution d’une cavalière dépassée par son poney trop intelligent (et tellement attachant…), j’aimerais bien poster régulièrement nos séances et faire un feedback de notre progression. J’essaie de filmer au max ce que l’on fait, pour moi principalement, mais si ça peut illustrer mes posts, cela peut être bénéfique aussi. Par contre, tout ne sera pas beau à voir. Certaines de mes réactions et de celles de mon poney ne sont pas toujours positives. Je vous remercierais donc de ne pas « juger » notre processus de remise en route, je suis bien entourée désormais (et je suis persuadée que la technique utilisée est bonne, pour avoir vu mon poney en action avec mon mono). Toutefois, je n’ai pas son tact ni son expérience, cela peut donc être compliqué pour moi de mettre en pratique, et ça donne des trucs moches.
Je prends néanmoins avec plaisir tous vos retours d’expérience, et j’essaierai d’expliquer au maximum notre façon de faire.
Depuis fin janvier, nous avons eu 3 séances principales : une séance montée par coach jeudi 31, un cours de TAP mardi 4 et un cours monté jeudi 6. Ces séances sont le début de notre déblocage, qui m’ont donné un peu d’espoir quant au fait que tout n’est pas perdu entre nous ! J’ai aussi fait une séance seule de TAP mercredi 5.
Si des retours sur nos séances vous intéressent, n’hésitez pas et je rédigerai les comptes-rendu des séances petit à petit. Ecrire m’aide à extérioriser la situation et de comprendre a postériori certaines choses ! Si, en plus, j’ai des retours de votre part sur vos expériences avec vos chevaux, cela ne peut qu’être positif !
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